Déclaration de M. Jean-Pierre Raffarin, premier vice-président de l'UMP, sur les grands enjeux de la France pour l'année 2009.

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Circonstance : Conseil national de l'UMP à Paris le 24 janvier 2009

Texte intégral

Merci de votre confiance.
La vie politique nous cabosse parfois, elle sait aussi, comme aujourd'hui être bienveillante pour ceux qui savent respecter l'équilibre de la liberté et de la loyauté.
Je vous dis, avec coeur, ma gratitude.
Bienvenue aux nouveaux élus à la Vice-Présidence de notre parti.
Bienvenue à toi, Brice, Toi l'Auvergnat qui avec façon aura la charge de maîtriser les croquantes et les croquants.
Bienvenue à toi, Jean-Louis, le Radical qui a inventé un nouveau radis, rose clair à l'extérieur et vert à l'intérieur. Tu es le jardinier de nos jeunes racines écolos.
Bienvenue à toi, Michèle, toi jeune chêne gaulliste attachée à sa défense comme à son intérieur.
Cher Xavier,
Il n'est pas impossible que tu sois élu tout à l'heure Secrétaire Général...
Nous comptons sur toi avec confiance pour faire vivre la diversité mais aussi l'unité de notre famille.
De culture gaulliste et de caractère tempéré, député d'élection, sénateur de profil, fidèle à la province, à l'aise à Paris...tu as les qualités pour nous rassembler. Ta proximité avec le Chef de l'Etat t'aidera naturellement dans cette mission de rassemblement, mission toujours difficile.
Je salue mes amis et compères, Pierre Méhaignerie et Jean-Claude Gaudin qui sont appelés à des missions stratégiques pour le Parti : le projet et les élections.
2009, LES GRANDS ENJEUX POUR LA FRANCE
La méthode de Nicolas Sarkozy est bonne, elle permet, par sa mobilité, de réformer la France. Les conservatismes sont soumis à la « double peine » : ils perdent les courses de vitesse, et leur obstruction est condamnée par l'opinion.
Cette mobilité fondée sur la rapidité et la simultanéité des réformes doit restée compatible avec ce que devient l'obsession unique des français : le chômage.
L'obsession de l'emploi
Moi qui ai connu cette obsession de 2002 à 2005, j'ai tiré la leçon que pour inverser la courbe du chômage, ce qui fut fait au terme de ma mission, la mobilisation doit être totale, globale et partagée.
Le gouvernement a fait le bon diagnostic sur la crise : l'endettement des ménages - notamment en Amérique mais aussi en Europe - a compensé les revenus que les pays riches ont perdus au fur et à mesure de leur désindustrialisation. Le plan de relance français est donc bien pensé : il faut investir dans des projets pertinents pour la relance (PPR) : projets d'investissements, rapides, intelligents, durables et exportables. L'idéal est d'apporter des produits et des services nouveaux aux générations à venir, tout en donnant maintenant du travail aux générations actuelles.
La réactivité du Président français mais aussi l'ampleur des décisions prises sont rassurantes.
Avec 5 mois de retard et avec des idées moyenâgeuses le contre plan de Martine Aubry est dérisoire. Peut-être que les idées secrètes que Ségolène ROYAL a transmis à Barack OBAMA seront plus créatives.
Nul doute qu'elles inspireront la politique mondiale tout comme la démocratie participative a inspiré OBAMA jusqu'à la victoire.
La France s'est heureusement engagée pour une meilleure régulation financière mondiale. L'enjeu est de protéger l'économie de marché, seule issue pour la croissance, en maîtrisant au mieux les effets pervers de la spéculation. Mais en 2009, la crise sera d'abord celle de la microéconomique, c'est-à-dire des entreprises, et toutes les mesures qui apparaîtront indifférentes à l'emploi seront accusées de diversion. L'action publique sera recentrée sur l'emploi, car l'opinion publique sera obsédée par le chômage.
L'équilibre institutionnel
La crise a signé le retour de la politique, tant mieux ! Mais le retour de la politique, ce n'est pas le retour du « Tout-Etat ». C'est le retour de l'intérêt général.
Tout autant que l'Etat, la relance est l'affaire de la nation. C'est un partage de responsabilités. A l'intérieur de l'Etat, il nous faut finaliser rapidement la réforme institutionnelle.
Une question n'a pas été réglée par la réforme décidée en Congrès à Versailles en juillet 2008. Comment les grandes fonctions institutionnelles de la République peuvent elles participer aux décisions présidentielles sans ralentir l'action de réforme ?
Dans la « République décentralisée », l'Etat doit s'appuyer sur les collectivités territoriales pour mener investissements et réformes comme par exemple celle de la formation professionnelle. Je souhaite que la mission confiée à Edouard Balladur débouche sur l'idée de doter la France de grandes régions européennes assumant principalement un rôle de puissance en matière économique, le département assumant lui un rôle de proximité territoriale.
Deux réflexions de politique internationales, sujets sur lesquels je centrerai mon action au sein de la direction de l'UMP.
Réussir le 60ème anniversaire de l'OTAN
La situation internationale en général, et la crise au Proche-Orient en particulier, exige une réinvention de l'alliance entre l'Europe et l'Amérique.
Nicolas SARKOZY a eu la bonne vision, au bon moment.
Le rendez-vous d'avril pour l'anniversaire de l'OTAN sera d'une densité exceptionnelle : au bord du Rhin, il éclairera la relation franco-allemande en matière de sécurité, il exprimera la volonté des européens de renforcer ou non la politique de sécurité et de défense, il accueillera en Europe le nouveau Président américain qui présentera sa vision de l'avenir de la sécurité du monde, il validera la stratégie nouvelle de la France...
En avril, la France sortira d'une certaine ambiguïté en assumant, à la fois, ses choix européens et son alliance transatlantique.
Pour franchir avec succès cette étape décisive, il faudra progresser simultanément sur la gouvernance de l'OTAN et sur les progrès de la défense européenne.
Sur ce terrain, le rapprochement de la France et de la Grande-Bretagne ne devrait pas nuire à la toujours nécessaire proximité politique franco-allemande. Nous devons, à l'UMP, être les animateurs de ce débat.
Nicolas Sarkozy a raison de penser que les nouveaux membres de l'Union européenne ne feront pas le choix de la défense européenne tant que subsistera une suspicion française sur l'OTAN.
Une idée à laquelle je tiens : La réconciliation avec la Chine
En 1964, le Général de Gaulle a été le premier à comprendre que la Chine deviendrait en quelques décennies, la première puissance du monde.
Pendant 45 ans, tous les Présidents français ont poursuivi cette ligne d'avenir, avec confiance. Et au moment où la géniale intuition française se réalise, nous risquons le désamour.
En cette année 2009, à l'occasion du 45ème Anniversaire de la reconnaissance diplomatique de la Chine par la France devrait permettre au Président français de prendre les initiatives nécessaires.
Au XXème siècle, c'est le peuple américain qui a tiré la croissance, au XXIème siècle ce sera le peuple chinois.
La réussite de Nicolas SARKOZY en politique étrangère est impressionnante.
L'Europe, le G20, la Georgie, le Liban, le Proche-Orient....
La France tient la pôle position pour la paix du monde.
Je forme avec vous des voeux pour qu'à l'intérieur d'elle -même, la France soit capable de mouvement tout en protégeant sa paix intérieure.
Unité - Mouvement - Paix. Je reste UMPsource http://www.u-m-p.org, le 26 janvier 2009