Interview de M. François Sauvadet, président du groupe parlementaire Le Nouveau Centre à l'Assemblée nationale, dans France Soir du 25 mars 2009, sur les relations entre Le Nouveau Centre et l'UMP.

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FRANCE-SOIR. Jean-François Copé, le président du groupe UMP, manque-t-il de respect au Nouveau Centre ?
François Sauvadet. Je tiens d'abord à dire que j'ai de l'amitié pour Jean-François Copé. Nous sommes allés aux JO ensemble pour soutenir nos athlètes ; c'est quelqu'un que j'apprécie. Mais l'amitié et la politique sont deux choses différentes. Or, sur le plan politique, la situation n'est plus tenable. Il y a eu un raidissement. J'avais pourtant déjà dit, en 2007, que la majorité n'avait pas besoin de surveillant général. Nous n'avons pas fait le choix d'être dans la majorité pour nous retrouver à la remorque de l'UMP.
Que lui reprochez-vous ?
Cela fait quatre mois que j'ai demandé à ce que le Nouveau Centre soit à la tête de l'une des commissions permanentes à l'Assemblée. Au Sénat, l'union centriste dirige deux commissions. Pour cela, j'ai envoyé trois courriers à Jean-François Copé, je suis allé le rencontrer... et je n'ai toujours pas de réponse ! Récemment, j'ai demandé une mission d'information parlementaire sur l'outre-mer. Jean-François Copé a répondu que l'UMP avait mis en place un groupe de travail au sein de l'UMP, donc que cela n'était pas nécessaire. Mais moi, je ne fais pas partie de l'UMP ! Un problème n'est pas réglé sous prétexte que l'UMP a créé un groupe de travail en son sein. Nous sommes dans notre rôle en proposant une mission sur l'outre-mer.
Les députés UMP ont-ils aussi ce comportement à votre égard ?
Non, il y a un respect mutuel. Mais je faisais le point sur le nombre de textes rapportés par le Nouveau Centre au nom de la majorité. Je crois qu'il n'y en a eu qu'un ! Pourtant, nos relations sont très bonnes avec le gouvernement et l'Elysée. Nous rencontrons les ministres, nous travaillons avec eux. Quant au président de la République, il nous écoute et nous reçoit : il veut vraiment rassembler. Nous avons ainsi été entendus sur le plafonnement des niches fiscales au moment du RSA. Nous avons trouvé des voies de convergences avec le gouvernement et l'Elysée au sujet de l'audiovisuel ou de la Constitution. Pas une voix du Nouveau Centre n'a manqué lors du vote sur la Constitution, je tiens à le souligner.
Que demandez-vous à Jean-François Copé ?
Je tends la main. Lorsque nous participons aux débats, que nous tâchons de régler un problème en ayant une vision partagée, tout se passe bien. Maintenant, la volonté politique affichée doit se traduire dans les faits avec des règles politiques. Si la situation entre le groupe UMP et celui du Nouveau Centre ne change pas, cela pourrait poser problème. Encore une fois, mon but est de tendre la main.
Source http://www.nc.assemblee-nationale.fr, le 26 mars 2009