Texte intégral
Et si l'illusion au sujet de François Bayrou se dissipait enfin... Qui est vraiment le leader du
MoDem ? C'est un homme d'appareil, un homme de droite qui, ayant échoué dans sa famille
politique d'origine, tente aujourd'hui une OPA sur le Parti socialiste.
Quand la stratégie politique relève souvent du jeu d'échecs, François Bayrou est avant tout un
joueur de poker. Avec pour seul mot d'ordre l'antisarkozysme primaire - créneau commercial
mais imposture politique -, il relance l'opération qu'il n'avait pas réussi à conclure à l'occasion de
l'élection présidentielle en 2007. Personne n'a oublié le récit de vaudeville de Ségolène Royal qui
a raconté le rendez-vous raté avec François Bayrou entre les deux tours de la présidentielle...
L'hyperprésident du MoDem ressort pour 2012 la même tactique en s'y prenant un peu plus à
l'avance : faire le pari de la division des leaders à gauche pour se hisser au second tour comme
candidat alternatif face à la droite. C'est la ruse du coucou, qui consiste à occuper un espace
laissé vide par un autre pour y faire son nid. Peu importe les contorsions que cela impose à
François Bayrou : depuis le début de sa carrière politique, il a l'habitude des esquives, des
changements de pied et des contradictions.
Voilà donc un homme de droite qui tente de mettre la main sur les électeurs de gauche. Il n'est
pas dit que ces derniers tomberont dans le piège, mais la manoeuvre mérite qu'on s'y arrête un
instant. Pour réussir son pari, François Bayrou doit faire oublier son passé.
Celui d'un homme de parti, qui a toujours su se placer au cours des différentes recompositions
de la droite, du flop des Rénovateurs à la Nouvelle UDF en passant par le Centre des démocrates
sociaux.
Celui d'un ancien ministre de l'Éducation nationale qui n'a laissé de son passage que le souvenir
de grandes manifestations contre la révision de la loi Falloux avant de préférer le calme de la
cogestion tranquille avec les syndicats. Celui d'un homme qui a choisi le créneau de
l'antilibéralisme par opportunisme alors qu'il assumait des positions libérales jusqu'à très
récemment.
Faut-il un exemple de ces contradictions qui jalonnent le parcours du président du MoDem ?
Prenons la question institutionnelle. Dans son dernier ouvrage, François Bayrou, qui s'y connaît
en matière de pouvoir solitaire, n'a de cesse de critiquer la volonté de Nicolas Sarkozy de
s'impliquer en première ligne sur tous les fronts pour faire avancer ses convictions.
François Bayrou explique que ce n'est pas le rôle du président de la République. N'est-ce pas le
même François Bayrou, qui, en 2002, donnait dans son livre Relève sa vision du rôle du président
: « Je pense que le président de la République doit assumer la charge de premier responsable
des affaires de la France...
Le président doit faire le travail parce qu'il est élu par tous les Français ! Le président doit faire le
travail, parce qu'il faut un responsable, une personnalité qui réponde personnellement devant les
Français et puisse s'exprimer en leur nom ! Je veux que le président gouverne réellement » ?
Il est vrai qu'il s'agissait alors de s'attaquer à Jacques Chirac pour mieux se présenter comme «
l'indispensable relève », alors que l'heure est aujourd'hui pour François Bayrou à tresser des
lauriers à l'ancien président pour mieux critiquer Nicolas Sarkozy.
S'il y a un reproche que je ne ferai jamais à François Bayrou, c'est celui d'avoir l'ambition de
gagner un jour l'élection présidentielle. Mais l'on est en droit de s'interroger sur la stratégie qu'il
choisit pour atteindre cet objectif. C'est d'ailleurs la seule question intéressante concernant
François Bayrou. Car, pour être direct, je ne vois rien d'autre qu'une suite de coups politiques
opportunistes dans le parcours politique du leader du MoDem.
Au sujet du livre de François Bayrou Abus de pouvoir, j'ai lu qu'il s'inspirait de l'exemple de
François Mitterrand et de son pamphlet sur de Gaulle, Le Coup d'État permanent. Ce
rapprochement appelle deux remarques. D'une part, on a vu a posteriori qu'il ne fallait prêter
aucun crédit aux exagérations de François Mitterrand. D'autre part, cette façon de faire de la
politique est très datée.
Aujourd'hui, les Français attendent moins une critique violente et gratuite qu'une vision, des
propositions. C'est ce qui manquait déjà cruellement à François Bayrou en 2007. Pour 2012, il
faudrait qu'il s'y mette. Il a déjà perdu deux ans. Vite, il ne lui en reste plus que trois.
source http://www.ump.assemblee-nationale.fr, le 27 mai 2009
MoDem ? C'est un homme d'appareil, un homme de droite qui, ayant échoué dans sa famille
politique d'origine, tente aujourd'hui une OPA sur le Parti socialiste.
Quand la stratégie politique relève souvent du jeu d'échecs, François Bayrou est avant tout un
joueur de poker. Avec pour seul mot d'ordre l'antisarkozysme primaire - créneau commercial
mais imposture politique -, il relance l'opération qu'il n'avait pas réussi à conclure à l'occasion de
l'élection présidentielle en 2007. Personne n'a oublié le récit de vaudeville de Ségolène Royal qui
a raconté le rendez-vous raté avec François Bayrou entre les deux tours de la présidentielle...
L'hyperprésident du MoDem ressort pour 2012 la même tactique en s'y prenant un peu plus à
l'avance : faire le pari de la division des leaders à gauche pour se hisser au second tour comme
candidat alternatif face à la droite. C'est la ruse du coucou, qui consiste à occuper un espace
laissé vide par un autre pour y faire son nid. Peu importe les contorsions que cela impose à
François Bayrou : depuis le début de sa carrière politique, il a l'habitude des esquives, des
changements de pied et des contradictions.
Voilà donc un homme de droite qui tente de mettre la main sur les électeurs de gauche. Il n'est
pas dit que ces derniers tomberont dans le piège, mais la manoeuvre mérite qu'on s'y arrête un
instant. Pour réussir son pari, François Bayrou doit faire oublier son passé.
Celui d'un homme de parti, qui a toujours su se placer au cours des différentes recompositions
de la droite, du flop des Rénovateurs à la Nouvelle UDF en passant par le Centre des démocrates
sociaux.
Celui d'un ancien ministre de l'Éducation nationale qui n'a laissé de son passage que le souvenir
de grandes manifestations contre la révision de la loi Falloux avant de préférer le calme de la
cogestion tranquille avec les syndicats. Celui d'un homme qui a choisi le créneau de
l'antilibéralisme par opportunisme alors qu'il assumait des positions libérales jusqu'à très
récemment.
Faut-il un exemple de ces contradictions qui jalonnent le parcours du président du MoDem ?
Prenons la question institutionnelle. Dans son dernier ouvrage, François Bayrou, qui s'y connaît
en matière de pouvoir solitaire, n'a de cesse de critiquer la volonté de Nicolas Sarkozy de
s'impliquer en première ligne sur tous les fronts pour faire avancer ses convictions.
François Bayrou explique que ce n'est pas le rôle du président de la République. N'est-ce pas le
même François Bayrou, qui, en 2002, donnait dans son livre Relève sa vision du rôle du président
: « Je pense que le président de la République doit assumer la charge de premier responsable
des affaires de la France...
Le président doit faire le travail parce qu'il est élu par tous les Français ! Le président doit faire le
travail, parce qu'il faut un responsable, une personnalité qui réponde personnellement devant les
Français et puisse s'exprimer en leur nom ! Je veux que le président gouverne réellement » ?
Il est vrai qu'il s'agissait alors de s'attaquer à Jacques Chirac pour mieux se présenter comme «
l'indispensable relève », alors que l'heure est aujourd'hui pour François Bayrou à tresser des
lauriers à l'ancien président pour mieux critiquer Nicolas Sarkozy.
S'il y a un reproche que je ne ferai jamais à François Bayrou, c'est celui d'avoir l'ambition de
gagner un jour l'élection présidentielle. Mais l'on est en droit de s'interroger sur la stratégie qu'il
choisit pour atteindre cet objectif. C'est d'ailleurs la seule question intéressante concernant
François Bayrou. Car, pour être direct, je ne vois rien d'autre qu'une suite de coups politiques
opportunistes dans le parcours politique du leader du MoDem.
Au sujet du livre de François Bayrou Abus de pouvoir, j'ai lu qu'il s'inspirait de l'exemple de
François Mitterrand et de son pamphlet sur de Gaulle, Le Coup d'État permanent. Ce
rapprochement appelle deux remarques. D'une part, on a vu a posteriori qu'il ne fallait prêter
aucun crédit aux exagérations de François Mitterrand. D'autre part, cette façon de faire de la
politique est très datée.
Aujourd'hui, les Français attendent moins une critique violente et gratuite qu'une vision, des
propositions. C'est ce qui manquait déjà cruellement à François Bayrou en 2007. Pour 2012, il
faudrait qu'il s'y mette. Il a déjà perdu deux ans. Vite, il ne lui en reste plus que trois.
source http://www.ump.assemblee-nationale.fr, le 27 mai 2009