Déclaration de M. François Fillon, Premier ministre, sur la reconnaissance de la France envers les forces alliées lors du débarquement en Normandie le 6 juin 1944, Arromanches le 6 juin 2009.

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Circonstance : Commémoration du débarquement des alliés le 6 juin 1944 à Arromanches (Calvados), le 6 mai 2009

Texte intégral

Monsieur le Premier ministre,
Mesdames et Messieurs,
La France n'oublie pas. Elle n'oubliera jamais les évènements décisifs qui se nouèrent en ces lieux.
Après 5 années de combats sanglants, 5 années durant lesquelles la flamme de l'espoir fut protégée par l'immense courage du peuple britannique, le 6 juin 44 le camp de la liberté jetait toutes ses forces contre celui de la barbarie.
«This time the challenge is not to fight to survive, but to fight to win the final victory for the good cause ». C'est par ces mots que le roi George VI annonça à son peuple la nouvelle du débarquement. «La bataille suprême est engagée», c'est par ceux là que le Général de Gaulle en informa les Français.
A cet instant même, dans les flots de Gold Beach, de Juno Beach, de Sword Beach, les unités britanniques et de tous les pays du commonwealth, s'élancent sur la terre de France. Au même moment, les américains combattent sur Omaha Beach.
Fantassins, parachutistes, aviateurs, marins, tous sont à l'assaut.
En quelques heures, dans cet incroyable déchaînement de forces, des milliers de vies ont basculé.
Des jeunesses prometteuses se sont brisées sur les blockhaus. Des héros se sont révélés.
Héros, ceux qui chargeaient sous les balles.
Héros, ceux qui tenaient sous le fracas des obus.
Héros, ceux qui se battirent, non parce qu'ils aimaient la guerre, mais parce qu'ils voulaient la liberté.
Aujourd'hui, dans le silence, les herbes frémissent au vent sur les dunes de sables, les villages et les chemins de Normandie s'offrent paisiblement aux lumières du printemps. Mais le temps n'efface pas notre dette à l'égard de ceux qui donnèrent leur vie pour nous délivrer de la barbarie.
Le temps n'altère pas le pacte sacré qui existe entre nos deux nations.
Ensemble, nous connaissons le prix de la liberté et de la paix. Sous la terre européenne reposent les cendres de tous ceux qui furent emportés par les persécutions et les guerres incessantes qui déchirèrent notre continent.
Nous avons fait l'Europe de la paix, et nous devons être les gardiens de ce trésor.
«Nous ne nous rendrons jamais», lança Winston Churchill. Aujourd'hui, la France n'oubliera jamais ce qu'elle vous doit.
Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 8 juin 2009