Texte intégral
C. Barbier.- Le Président donc s'adressera au Parlement réuni en Congrès, à Versailles, le 22 juin. Pour quoi faire ?
C'est une grande première, c'est une procédure qui a été votée l'année dernière, et c'est normal. Le Président a toujours souhaité que ce soit ainsi qu'il présente - c'est plus respectueux à l'égard du Parlement - qu'il présente ses grandes orientations et sa politique.
C'est le Premier ministre d'habitude qui fait ça, ça s'appelle "discours de politique générale" !
Ce débat a eu lieu au moment de la réforme de la Constitution, et le Président a souhaité, comme il est élu maintenant sur son programme, il a souhaité présenter ses orientations au Parlement. Et c'est plus respectueux. D'ailleurs le Parlement souhaitait que le président de la République puisse s'exprimer.
Respectueux ! Sauf que le Président s'en va ensuite. S'il y a débat, c'est hors de la présence du Président, ça ce n'est pas très respectueux !
Si c'est respectueux, parce que de toute façon le débat lui est retranscrit, il n'y a pas de difficulté sur ce point. Mais les parlementaires souvent souhaitent débattre entre eux, ou débattre avec les autres membres du Gouvernement, s'ils sont là. Donc, c'est...Non, c'est tout à fait normal.
Dans votre domaine, l'écologie, qu'attendez-vous d'un tel discours d'orientation, des mois et peut-être des années à venir ?
Le président de la République est très clair, il l'a rappelé d'ailleurs quand on était à Chambéry cette semaine : l'écologie, c'est sa priorité. D'ailleurs, c'était son premier chantier qu'il a lancé quand il a été élu. Il a pris ses fonctions le 17 mai et le 21 mai, il réunissait les associations pour lancer le Grenelle de l'environnement. Donc, là, on est à un second souffle, on accélère la mise en oeuvre du Grenelle de l'environnement, et puis on franchit des étapes supplémentaires sur le domaine de l'écologie.
Dans la foulée de ce discours du 22 juin devrait intervenir donc le remaniement du Gouvernement qui est attendu. Est-ce que vous, personnellement, vous souhaitez évoluer, changer de portefeuille, ou compléter vos attributions ?
Je viens d'arriver, il faut déjà que j'exerce mes responsabilités. Et puis on est en plein vote des deux lois Grenelle, Grenelle I et Grenelle II. Donc pour moi l'essentiel c'est de faire voter ces lois. De toute façon, je suis à la disposition du président de la République et du Premier ministre.
Vous aviez eu une idée, c'était que soit nommé dans notre pays une sorte de vice-premier ministre de l'Ecologie qui puisse peser sur tous les ministères, toutes les administrations. Vous refaites cette proposition aujourd'hui au Président ?
J'avais présenté cette idée-là dans un discours global pour dire : on a écrit l'acte I de l'écologie avec le Grenelle de l'environnement, il faut écrire un acte II, pas tout de suite, dès qu'on aura fini de mettre en oeuvre le Grenelle, déjà dès qu'on se sera donné tous les outils, il y aura un acte II. Et il faudra se poser la question du renforcement de la démocratie, la question des inégalités face à l'environnement, la question économique globale, et pas uniquement centrée sur une petite partie de l'écologie mais globale, et puis la question des valeurs de notre société. Et dans ce cadre-là, j'avais dit, dans cet acte II, il faut réfléchir à toutes les solutions. Et toutes les solutions on les connaît, elles ont déjà été présentées : le vice-Premier ministre, un Conseil d'Etat chargé de vérifier la légalité des lois, des règlements en regard de la soutenabilité écologique, on a des tas d'idées, il faudra les étudier.
Et quel horizon ça, c'est pour 2012-2017 ou c'est avant ?
C'est un horizon effectivement beaucoup plus lointain parce que là, on a voté, est en train de voter les lois Grenelle, on s'est donné les moyens de le faire, il faut finir d'écrire cet acte I, rapidement, et ensuite l'acte II. De toute façon ce n'est pas à moi de décider ce genre de choses.
Mais qui dans notre vie politique pourrait avoir la carrure pour incarner un tel vice-Premier ministre ? Vous pensez à qui : à A. Juppé, à N. Hulot ?
Ca, il ne m'appartient pas de décider ce genre de choses. Je ne suis pas là... ce n'est pas... je serais malvenue. Mai un vice-Premier ministre, dans cette idée, c'est vraiment quelqu'un qui est capable de dire : voilà, vous, ministères, attention, parce que les décisions que vous prenez ne sont pas compatibles avec ce qu'on sait de l'avenir, avec les problèmes d'écologie, avec les problèmes du climat, avec l'épuisement des énergies classiques.
Ce serait la fin du MEDAT, ce serait la fin de J.-L. Borloo !!
Ah non, ce n'est pas la fin du MEDAT, parce que le MEDAT est un ministère d'Etat, c'est le premier grand ministère. Maintenant, tous les ministères doivent se mettre à cette question d'écologie, l'intégrer dans leurs décisions. Le MEDAT n'a pas vocation à piloter tous les autres ministères.
Dans ce grand ministère de l'Ecologie qu'est le MEDAT, est-ce que vous souhaitez qu'arrivent des renforts à l'occasion du Gouvernement, est-ce que l'équipe autour de J.-L. Borloo a besoin d'être renforcée ?
L'équipe fonctionne bien, c'est au président de la République et au Premier ministre de savoir s'il faut renforcer ou non l'équipe. Ça fonctionne très bien. Franchement, on a beaucoup de travail, ça c'est sûr, mais ça fonctionne très bien.
Vous rencontrez les écologistes dans votre fonction, qu'ils soient associatifs, qu'ils soient plus politiques. Vous avez des noms à suggérer, des écologistes qui pourraient rentrer au Gouvernement ?
Tous les noms on les connaît très bien, donc je ne suggérerais pas de nom parce que ceux que je ne citerais pas, ça va les rendre jaloux.
G. Guéant, il vous en parle, il vous consulte, en disant : tiens, Untel, tu en penses quoi ?
Avec C. Guéant on se parle très souvent parce que de toute façon j'ai gardé des relations professionnelles et d'amitié avec lui.
En toute sincérité, en toute sincérité, si C. Allègre est nommé ministre le 23 juin, qu'en penserez-vous au fond de votre coeur ?
Dès lors qu'il ne s'occupe pas de questions climatiques ou écologiques, je n'aurais pas d'avis à donner.
Et s'il s'en occupe ?
Là, j'aurais un avis à donner.
Et il sera peut-être un peu réservé, un peu inquiet ?
Et il sera franchement réservé.
Dimanche soir vous vous êtes réjouie du bon score des listes Europe Ecologie de D. Cohn Bendit ?
Je me suis d'abord réjouie des bons scores de la droite, et je me suis réjouie qu'effectivement la question écologique, on nous demande d'aller beaucoup plus loin, que les Français nous demandent d'aller plus vite et plus loin. C'est une bonne chose. Je ne partage pas tous les points de vue d'Europe Ecologie, mais c'est une bonne chose de voir que dans notre paysage politique, l'écologie reprend aussi une place politique, l'écologie redevient un vrai sujet, et c'est un peu un message fort pour nous, je trouve que c'est très encourageant.
Alors, aller plus vite, aller plus loin. Cohn-Bendit a une proposition concrète : chaque fois qu'on met 1 euro dans le nucléaire, on en met 2 dans les énergies renouvelables. Vous dites banco ! ?
Je ne dis pas banco ! Parce que le président de la République a clairement dit : dès lors qu'on met 1 euro dans le nucléaire, on dit un sur les énergies renouvelables. On est encore très loin de ça aujourd'hui, on en est encore très loin. Aujourd'hui, on a très nettement accéléré nos budgets, donc on est en train de rattraper cette forme de retard. Mais la proposition initiale du président de la République, qui date d'octobre 2007, et donc qu'on est en train de mettre en oeuvre, c'est 1 euro nucléaire, 1 euro énergies renouvelables. Alors on peut toujours dire "il faut faire plus, il faut faire ci, il faut faire ça". Mais quand on est en responsabilité, on est ce qu'il est possible de faire.
Vous dites "plus vite, plus loin", mais plus vite, le Grenelle c'était l'automne 2007, le Grenelle I est encore en discussion en deuxième lecture à l'Assemblée, le Grenelle II commence à peine à être discuté au Sénat ! Vous traînez ?
Grenelle, c'est octobre 2007 les conclusions ; ensuite, il faut faire une traduction opérationnelle. Cette traduction opérationnelle a pris huit mois, et c'est normal, parce que franchement, quand vous connaissez la complexité de notre législation, ce n'est pas un claquement de doigt qui permet de la changer, et c'est normal. Donc, le Grenelle... le texte de loi Grenelle I a été présenté au Parlement à l'automne dernier. Grenelle dit II, c'est 103 articles, et chaque article fait au moins trois pages. Donc franchement on ne traîne pas. Et puis je vais ajouter un point : c'est que dans la loi de finances, on a mis tous les moyens puisqu'on avait voté 19 milliards d'euros supplémentaires pour financer le Grenelle. Donc pour une fois, on a les moyens avant d'avoir voté tous les objectifs.
Plus vite, c'est la taxe carbone, on en parle aussi depuis longtemps. On ne l'aura pas avant 2011 ?
La taxe carbone, il ne faut pas l'appeler comme ça, il faut l'appeler "contribution énergie-climat"...
Oui, c'est un impôt...
...sinon il y a une confusion entre cette "contribution énergie-climat", et "la taxe carbone" qui est en réalité une taxe aux frontières. La contribution énergie-climat, c'est un rééquilibrage de notre fiscalité, parce que la consigne est claire, c'est : sans augmenter les taxes et les prélèvements obligatoires au global. C'est-à-dire qu'aujourd'hui vous arrivez sur terre, si vous êtes "un Martien", vous arrivez sur terre, on ne taxe quasiment pas les pollutions, et on taxe énormément le travail. Donc, vous vous dites : "ils sont marrants, ils n'aiment pas le travail, ils aiment beaucoup les pollutions !" On rééquilibre les choses, c'est extrêmement vertueux pour tout le monde, et c'est quand même incroyable qu'on taxe moins les pollutions que le travail !
Cette contribution, elle ne concernera que les entreprises ou les particuliers seront aussi amenés à payer ?
Ca, c'est l'objet de la conférence d'experts que l'on vient de lancer, c'est un sujet extrêmement compliqué, c'est un vrai sujet de société, c'est vraiment intéressant comme débat, c'est un vrai sujet de société. La conférence doit nous dire : voilà ce qu'il est possible de faire ou de ne pas faire, voilà comment compenser, et vous décidez ensuite si vous faites ou si vous ne faites pas. L'engagement que le président de la République a pris en octobre 2007, c'est d'étudier ce sujet parce que c'est un sujet qui repose sur un choix de société, ce n'est pas du tout technique, c'est vraiment un choix de société.
Aux régionales de l'an prochain, est-ce que l'UMP entre les deux tours doit proposer une alliance aux Verts pour essayer de battre les sortants de gauche ?
L'UMP est Verte, l'UMP se verdit, donc...
Alors on peut aller jusqu'à faire alliance avec les Verts alors ? ... donc, l'UMP c'est à elle de proposer un projet Vert. Les alliances politico-politiciennes ce n'est pas notre truc. Nous on travaille sur le projet, on ne travaille pas sur les alliances politico-politiciennes.
Vous serez candidate aux élections régionales ?
Je conduis le projet de V. Pécresse justement pour ce soit un projet écologique.
Et vous serez sur les listes ?
Peut-être.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 12 juin 2009
C'est une grande première, c'est une procédure qui a été votée l'année dernière, et c'est normal. Le Président a toujours souhaité que ce soit ainsi qu'il présente - c'est plus respectueux à l'égard du Parlement - qu'il présente ses grandes orientations et sa politique.
C'est le Premier ministre d'habitude qui fait ça, ça s'appelle "discours de politique générale" !
Ce débat a eu lieu au moment de la réforme de la Constitution, et le Président a souhaité, comme il est élu maintenant sur son programme, il a souhaité présenter ses orientations au Parlement. Et c'est plus respectueux. D'ailleurs le Parlement souhaitait que le président de la République puisse s'exprimer.
Respectueux ! Sauf que le Président s'en va ensuite. S'il y a débat, c'est hors de la présence du Président, ça ce n'est pas très respectueux !
Si c'est respectueux, parce que de toute façon le débat lui est retranscrit, il n'y a pas de difficulté sur ce point. Mais les parlementaires souvent souhaitent débattre entre eux, ou débattre avec les autres membres du Gouvernement, s'ils sont là. Donc, c'est...Non, c'est tout à fait normal.
Dans votre domaine, l'écologie, qu'attendez-vous d'un tel discours d'orientation, des mois et peut-être des années à venir ?
Le président de la République est très clair, il l'a rappelé d'ailleurs quand on était à Chambéry cette semaine : l'écologie, c'est sa priorité. D'ailleurs, c'était son premier chantier qu'il a lancé quand il a été élu. Il a pris ses fonctions le 17 mai et le 21 mai, il réunissait les associations pour lancer le Grenelle de l'environnement. Donc, là, on est à un second souffle, on accélère la mise en oeuvre du Grenelle de l'environnement, et puis on franchit des étapes supplémentaires sur le domaine de l'écologie.
Dans la foulée de ce discours du 22 juin devrait intervenir donc le remaniement du Gouvernement qui est attendu. Est-ce que vous, personnellement, vous souhaitez évoluer, changer de portefeuille, ou compléter vos attributions ?
Je viens d'arriver, il faut déjà que j'exerce mes responsabilités. Et puis on est en plein vote des deux lois Grenelle, Grenelle I et Grenelle II. Donc pour moi l'essentiel c'est de faire voter ces lois. De toute façon, je suis à la disposition du président de la République et du Premier ministre.
Vous aviez eu une idée, c'était que soit nommé dans notre pays une sorte de vice-premier ministre de l'Ecologie qui puisse peser sur tous les ministères, toutes les administrations. Vous refaites cette proposition aujourd'hui au Président ?
J'avais présenté cette idée-là dans un discours global pour dire : on a écrit l'acte I de l'écologie avec le Grenelle de l'environnement, il faut écrire un acte II, pas tout de suite, dès qu'on aura fini de mettre en oeuvre le Grenelle, déjà dès qu'on se sera donné tous les outils, il y aura un acte II. Et il faudra se poser la question du renforcement de la démocratie, la question des inégalités face à l'environnement, la question économique globale, et pas uniquement centrée sur une petite partie de l'écologie mais globale, et puis la question des valeurs de notre société. Et dans ce cadre-là, j'avais dit, dans cet acte II, il faut réfléchir à toutes les solutions. Et toutes les solutions on les connaît, elles ont déjà été présentées : le vice-Premier ministre, un Conseil d'Etat chargé de vérifier la légalité des lois, des règlements en regard de la soutenabilité écologique, on a des tas d'idées, il faudra les étudier.
Et quel horizon ça, c'est pour 2012-2017 ou c'est avant ?
C'est un horizon effectivement beaucoup plus lointain parce que là, on a voté, est en train de voter les lois Grenelle, on s'est donné les moyens de le faire, il faut finir d'écrire cet acte I, rapidement, et ensuite l'acte II. De toute façon ce n'est pas à moi de décider ce genre de choses.
Mais qui dans notre vie politique pourrait avoir la carrure pour incarner un tel vice-Premier ministre ? Vous pensez à qui : à A. Juppé, à N. Hulot ?
Ca, il ne m'appartient pas de décider ce genre de choses. Je ne suis pas là... ce n'est pas... je serais malvenue. Mai un vice-Premier ministre, dans cette idée, c'est vraiment quelqu'un qui est capable de dire : voilà, vous, ministères, attention, parce que les décisions que vous prenez ne sont pas compatibles avec ce qu'on sait de l'avenir, avec les problèmes d'écologie, avec les problèmes du climat, avec l'épuisement des énergies classiques.
Ce serait la fin du MEDAT, ce serait la fin de J.-L. Borloo !!
Ah non, ce n'est pas la fin du MEDAT, parce que le MEDAT est un ministère d'Etat, c'est le premier grand ministère. Maintenant, tous les ministères doivent se mettre à cette question d'écologie, l'intégrer dans leurs décisions. Le MEDAT n'a pas vocation à piloter tous les autres ministères.
Dans ce grand ministère de l'Ecologie qu'est le MEDAT, est-ce que vous souhaitez qu'arrivent des renforts à l'occasion du Gouvernement, est-ce que l'équipe autour de J.-L. Borloo a besoin d'être renforcée ?
L'équipe fonctionne bien, c'est au président de la République et au Premier ministre de savoir s'il faut renforcer ou non l'équipe. Ça fonctionne très bien. Franchement, on a beaucoup de travail, ça c'est sûr, mais ça fonctionne très bien.
Vous rencontrez les écologistes dans votre fonction, qu'ils soient associatifs, qu'ils soient plus politiques. Vous avez des noms à suggérer, des écologistes qui pourraient rentrer au Gouvernement ?
Tous les noms on les connaît très bien, donc je ne suggérerais pas de nom parce que ceux que je ne citerais pas, ça va les rendre jaloux.
G. Guéant, il vous en parle, il vous consulte, en disant : tiens, Untel, tu en penses quoi ?
Avec C. Guéant on se parle très souvent parce que de toute façon j'ai gardé des relations professionnelles et d'amitié avec lui.
En toute sincérité, en toute sincérité, si C. Allègre est nommé ministre le 23 juin, qu'en penserez-vous au fond de votre coeur ?
Dès lors qu'il ne s'occupe pas de questions climatiques ou écologiques, je n'aurais pas d'avis à donner.
Et s'il s'en occupe ?
Là, j'aurais un avis à donner.
Et il sera peut-être un peu réservé, un peu inquiet ?
Et il sera franchement réservé.
Dimanche soir vous vous êtes réjouie du bon score des listes Europe Ecologie de D. Cohn Bendit ?
Je me suis d'abord réjouie des bons scores de la droite, et je me suis réjouie qu'effectivement la question écologique, on nous demande d'aller beaucoup plus loin, que les Français nous demandent d'aller plus vite et plus loin. C'est une bonne chose. Je ne partage pas tous les points de vue d'Europe Ecologie, mais c'est une bonne chose de voir que dans notre paysage politique, l'écologie reprend aussi une place politique, l'écologie redevient un vrai sujet, et c'est un peu un message fort pour nous, je trouve que c'est très encourageant.
Alors, aller plus vite, aller plus loin. Cohn-Bendit a une proposition concrète : chaque fois qu'on met 1 euro dans le nucléaire, on en met 2 dans les énergies renouvelables. Vous dites banco ! ?
Je ne dis pas banco ! Parce que le président de la République a clairement dit : dès lors qu'on met 1 euro dans le nucléaire, on dit un sur les énergies renouvelables. On est encore très loin de ça aujourd'hui, on en est encore très loin. Aujourd'hui, on a très nettement accéléré nos budgets, donc on est en train de rattraper cette forme de retard. Mais la proposition initiale du président de la République, qui date d'octobre 2007, et donc qu'on est en train de mettre en oeuvre, c'est 1 euro nucléaire, 1 euro énergies renouvelables. Alors on peut toujours dire "il faut faire plus, il faut faire ci, il faut faire ça". Mais quand on est en responsabilité, on est ce qu'il est possible de faire.
Vous dites "plus vite, plus loin", mais plus vite, le Grenelle c'était l'automne 2007, le Grenelle I est encore en discussion en deuxième lecture à l'Assemblée, le Grenelle II commence à peine à être discuté au Sénat ! Vous traînez ?
Grenelle, c'est octobre 2007 les conclusions ; ensuite, il faut faire une traduction opérationnelle. Cette traduction opérationnelle a pris huit mois, et c'est normal, parce que franchement, quand vous connaissez la complexité de notre législation, ce n'est pas un claquement de doigt qui permet de la changer, et c'est normal. Donc, le Grenelle... le texte de loi Grenelle I a été présenté au Parlement à l'automne dernier. Grenelle dit II, c'est 103 articles, et chaque article fait au moins trois pages. Donc franchement on ne traîne pas. Et puis je vais ajouter un point : c'est que dans la loi de finances, on a mis tous les moyens puisqu'on avait voté 19 milliards d'euros supplémentaires pour financer le Grenelle. Donc pour une fois, on a les moyens avant d'avoir voté tous les objectifs.
Plus vite, c'est la taxe carbone, on en parle aussi depuis longtemps. On ne l'aura pas avant 2011 ?
La taxe carbone, il ne faut pas l'appeler comme ça, il faut l'appeler "contribution énergie-climat"...
Oui, c'est un impôt...
...sinon il y a une confusion entre cette "contribution énergie-climat", et "la taxe carbone" qui est en réalité une taxe aux frontières. La contribution énergie-climat, c'est un rééquilibrage de notre fiscalité, parce que la consigne est claire, c'est : sans augmenter les taxes et les prélèvements obligatoires au global. C'est-à-dire qu'aujourd'hui vous arrivez sur terre, si vous êtes "un Martien", vous arrivez sur terre, on ne taxe quasiment pas les pollutions, et on taxe énormément le travail. Donc, vous vous dites : "ils sont marrants, ils n'aiment pas le travail, ils aiment beaucoup les pollutions !" On rééquilibre les choses, c'est extrêmement vertueux pour tout le monde, et c'est quand même incroyable qu'on taxe moins les pollutions que le travail !
Cette contribution, elle ne concernera que les entreprises ou les particuliers seront aussi amenés à payer ?
Ca, c'est l'objet de la conférence d'experts que l'on vient de lancer, c'est un sujet extrêmement compliqué, c'est un vrai sujet de société, c'est vraiment intéressant comme débat, c'est un vrai sujet de société. La conférence doit nous dire : voilà ce qu'il est possible de faire ou de ne pas faire, voilà comment compenser, et vous décidez ensuite si vous faites ou si vous ne faites pas. L'engagement que le président de la République a pris en octobre 2007, c'est d'étudier ce sujet parce que c'est un sujet qui repose sur un choix de société, ce n'est pas du tout technique, c'est vraiment un choix de société.
Aux régionales de l'an prochain, est-ce que l'UMP entre les deux tours doit proposer une alliance aux Verts pour essayer de battre les sortants de gauche ?
L'UMP est Verte, l'UMP se verdit, donc...
Alors on peut aller jusqu'à faire alliance avec les Verts alors ? ... donc, l'UMP c'est à elle de proposer un projet Vert. Les alliances politico-politiciennes ce n'est pas notre truc. Nous on travaille sur le projet, on ne travaille pas sur les alliances politico-politiciennes.
Vous serez candidate aux élections régionales ?
Je conduis le projet de V. Pécresse justement pour ce soit un projet écologique.
Et vous serez sur les listes ?
Peut-être.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 12 juin 2009