Texte intégral
C. Barbier J.-F. Copé, bonjour.
Bonjour.
Alors, faut-il, pour réduire le déficit de la Sécu, passer le forfait hospitalier de 16 à 20 euros ?
La situation des comptes sociaux, vous le savez, s'est énormément aggravée avec la crise, et puis peut-être que ça doit nous faire aussi réfléchir, dans les périodes de croissance, à faire plus d'économies dans les prévisions d'années difficiles. Donc, là, on est confronté à un vrai dilemme, il va nous falloir prendre des mesures. Alors, celle-là, je crois comprendre, elle n'est pas arbitrée, donc je ne veux pas en dire plus, et puis nous, nous allons en débattre, vous le savez, à l'Assemblée, dans quelques semaines exactement.
C'est vous qui le votez. Les députés seraient prêts à avaliser 25 % de hausse ?
Oui, enfin, c'est un peu plus compliqué que ça, parce que comme vous le savez, le forfait hospitalier n'a pas augmenté depuis 97. Il s'agit d'enlever les pourcentages de 4 euros de plus par jour, et aujourd'hui on sait que ce que l'on paie est inférieur à ce que cela coûte en terme de prise en charge. Donc, tout ça se regarde. Moi je dis simplement que ça doit s'inscrire dans un plan global, que de la même manière il ne doit pas y avoir de polémique sur les déremboursements de médicaments dont on sait qu'ils sont moins efficaces qu'avant, c'est des vagues régulières qu'il faut faire dans l'intérêt de notre système de Sécurité sociale.
Pour vous, c'est acquis, il faut le faire, c'est du ménage.
Mais, ce n'est pas « il faut le faire », c'est de manière régulière, que lorsque des médicaments deviennent moins efficaces, on en décide le déremboursement.
C'est la santé des plus modestes qui va être en danger.
Non, non, non, parce que d'abord, vous le savez, les plus modestes bénéficient de la CMU, ils bénéficient d'une couverture particulière. Je crois qu'il faut remettre les choses dans l'ordre, ensemble, et puis enfin rappeler que notre objectif, il est de sauver la protection sociale. Et moi j'aimerais que l'on aie dans ce domaine-là, comment dire, une vision qui soit moins malthusienne, moins rabougrie. Il y a des polémiques infernales pour savoir si on doit dé-rembourser le Doliprane ou je ne sais quel médicament, et dans le même temps on en oublie que ça pourrait être, avec notre savoir-faire, une force d'exportation extraordinaire, la santé. Moi, j'aimerais qu'on en fasse un secteur de croissance, et pas simplement un secteur dans lequel on a ces débats impossibles pour savoir si on doit payer un petit peu plus ou un peu moins, alors que l'on a un système extrêmement protecteur par rapport à d'autres pays.
Vous évoquiez la CMU, « U » comme Universelle. Est-ce qu'il faut restreindre le droit d'accès, aller regarder un peu ceux qui en profitent, non ?
Non, non. Enfin, on peut toujours faire des ajustements, mais enfin, ce n'est pas le sujet majeur, non, non.
La taxe carbone ne doit pas combler le trou de la Sécu, dites-vous. Eh bien pourquoi s'en priver ? Voilà une recette qui peut aller vers la Sécu.
Non, mais moi je pense qu'il faut être un peu prudent. Les impôts, comme la taxe carbone, ce sont des impôts avec une finalité précise, qui est celle de la lutte contre la pollution de l'oxyde de carbone. Alors, moi je crois qu'il faut quand même qu'on soit clair : il faut que l'on aie une cohérence avec le Grenelle, c'est la raison pour laquelle j'ai dit qu'à partir du moment où cette taxe était instaurée - ce que j'approuve d'ailleurs totalement, on s'y est engagé durant la campagne présidentielle - il faut que ça soit lisible. Donc je dis : « D'un côté il ne faut pas que ça aille dans la marmite énorme du budget de Bercy - j'en sais quelque chose puisque j'en ais été ministre pendant trois ans - il faut que ce soit lisible, et si je puis dire, fléché ». Et la deuxième chose, c'est que je voudrais que l'on pense d'abord à ceux de nos concitoyens qui habitent en zone rurale, et qui n'ont aucun autre moyen que la voiture, pour se déplacer.
Alors, c'est-à-dire que vous voulez faire payer les citadins qui prennent déjà le métro et qui font des efforts sur l'environnement, pour les ruraux qui continuent à polluer.
D'abord, s'ils prennent le métro, c'est-à-dire qu'ils ne prennent pas la voiture, donc ils ne paient pas la taxe carbone. Deuxièmement, le vrai sujet, c'est quand vous habitez en ville, moi qui suis élu d'une circonscription avec ville et campagne, je vois bien, en ville vous avez des modes d'accès de transport, très différents, et notamment le bus qui, quand il est au gaz naturel de ville, est extrêmement peu polluant. A l'inverse, en zone rurale, vous n'avez que la voiture. Donc, je voudrais que l'on prenne absolument en compte la dimension, cette dimension pour éviter les inégalités géographiques, et je voudrais en outre que l'on investisse massivement dans les transports alternatifs et notamment en zone rurale. Je crois qu'il faut faire un plan prioritaire là-dessus.
Faut-il exempter aussi les agriculteurs, les pêcheurs, les routiers, enfin, les professions qui consomment ?
Eh bien on est obligé, d'une manière ou d'une autre, d'en tenir compte, sinon, alors, on va aggraver leur situation financière, ce qui n'est pas une solution.
Et puis il faut arrêter le montant de cette taxe. Alors, vous êtes plutôt 14 euros, comme F. Fillon, 20 euros comme l'exige N. Hulot dans Libération ce matin ?
Oh, écoutez, je vais vous dire, à ce stade ma religion n'est pas faite, on verra bien. Je crois que l'essentiel, finalement, ça n'est pas tant son niveau, bien que le chiffre soit évidemment important, que la manière dont on conçoit la globalité de cet impôt, et je regrette que - mais c'est la loi du genre, on est dans une société médiatique - qu'on soit parti à fond les ballons sur cette histoire de prix de la taxe, alors que ce qui est important à mes yeux, c'est que chacun comprenne qu'elle s'intègre dans une stratégie pour le développement durable, qui est notre grand défi.
Sentez-vous les députés UMP tendus sur ce sujet, prêts à en découdre ?
Non, je crois surtout que les amis députés, moi j'en ai vu beaucoup, là, depuis ces derniers jours, ce qu'ils veulent surtout c'est qu'il y ait de la cohérence à tout ça et que, comme je vous le disais tout à l'heure, on n'oublie pas les zones rurales.
La cohérence, on ne l'a pas tellement entendu au sommet de l'Etat, Fillon/Sarkozy, les dissonances, « tout ça c'est le Sarkoland, je ne rentre pas là-dedans », avez-vous déclaré samedi soir ? Que voulez-vous dire ?
Eh bien non, je veux simplement dire que sur ces sujets, pour dire les choses très simplement, moi je ne suis plus en charge de l'exécutif du tout. J'étais, à un autre temps, à des responsabilités au Gouvernement, je sais combien c'est difficile, mais maintenant je suis dans une autre partie des choses, je m'occupe du législatif, et j'ai pour habitude...
Et vous demandez au Président de donner plus de pouvoirs au Premier ministre ?
Et j'ai pour habitude de m'occuper de mon métier. Voilà. Et donc, c'est déjà assez difficile comme ça.
Mais vous avez besoin d'un vrai Premier ministre en face de vous, vous demandez qu'il y ait plus de poids ?
Mais pas du tout, je n'ai pas d'avis sur le sujet. Moi, vous savez, j'ai écrit un livre, vous le savez, dans lequel j'ai expliqué qu'il y avait une évolution institutionnelle...
L'hyper Parlement.
... avec d'un côté un Président qui avait centralisé - et moi j'approuve cette manière de gouverner - le processus de décision, avec à ses côtés des conseillers, qui ont un poids important, et du coup, mécaniquement, des ministres dont on voit le processus de décision d'affaisser.
Si on vous proposait aujourd'hui d'entrer au Gouvernement, vous accepteriez ?
Non, mais moi, là-dessus, je dis bien souvent les choses. Vous savez, maintenant, je suis en charge de notre majorité UMP à l'Assemblée, je suis très heureux de cette fonction et j'accomplis ma mission, voilà.
Le grand emprunt : A. Juppé souhaite qu'il soit étalé sur plusieurs années ; C. Lagarde dit : « Non, il faut faire un emprunt d'un bloc ». Qu'en pensez-vous ?
Je pense qu'il ne faut pas s'engager dans ce débat-là, maintenant. Savoir s'il doit être étalé ou pas étalé, grand emprunt ou appel au marché, je pense que c'est des débats qui vont, à mon sens, perturber la lisibilité du projet. L'objectif, d'abord, c'est de savoir ce que l'on fait avec l'argent, qu'est-ce qu'on veut dépenser ? C'est quoi les dépenses d'avenir ? Nous avons lancé avec mes amis députés des Etats Généraux, là, depuis le 1er septembre, dans toutes les circonscriptions, avec les Français, pour parler avec eux de cette question, et qu'ils disent eux : c'est quoi pour eux les priorités d'avenir : est-ce que c'est la sécurité alimentaire, comme je le pense ; est-ce que c'est le développement durable ? Est-ce que c'est les nanotechnologies ? Imaginons, comme de Gaulle et Pompidou l'avaient fait, les TGV de demain, le nucléaire de demain, voilà, c'est ça qui est important.
F. Bayrou lance une offre publique de dialogue à la gauche. N'est pas le front anti-Sarkozy qui se met en place pour 2012 ?
Eh bien si, c'est le bon vieux cartel des gauches...
L'UMP ricane avec un peu de légèreté, quand même.
Non, non, non. Enfin, ça, moi, d'abord, je n'ai pas pour habitude de ricaner, deuxièmement je pense que sur ces sujets, il ne faut jamais être léger. Moi qui suis joueur d'échecs, je sais qu'il y a un grand principe que mes professeurs m'ont appris : ne jamais sous-estimer l'adversaire. Cela dit, tout ça est un peu baroque, et pour tout dire, c'est vrai que j'avais vu un certain début d'ébauche d'organisation à gauche il y a une quinzaine de jours ; depuis que j'ai vu les déclarations de F. Bayrou hier, voulant travailler avec la gauche, eh bien je leur dis « bonne chance », parce que nous on connaît bien F. Bayrou, ça nous est arrivé de travailler avec lui. Comment peut-on dire ? F. Bayrou on le leur laisse. Voilà.
Croyez-vous I. Lahoud quand il dit avoir participé à une cabale anti-Sarko, sous l'inspiration de D. de Villepin ?
Je n'en sais rien du tout, j'ai pour habitude de ne jamais commenter les procédures en cours et je ne le ferai pas plus aujourd'hui.
J.-F. Copé, merci, bonne journée. Merci.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 7 septembre 2009
Bonjour.
Alors, faut-il, pour réduire le déficit de la Sécu, passer le forfait hospitalier de 16 à 20 euros ?
La situation des comptes sociaux, vous le savez, s'est énormément aggravée avec la crise, et puis peut-être que ça doit nous faire aussi réfléchir, dans les périodes de croissance, à faire plus d'économies dans les prévisions d'années difficiles. Donc, là, on est confronté à un vrai dilemme, il va nous falloir prendre des mesures. Alors, celle-là, je crois comprendre, elle n'est pas arbitrée, donc je ne veux pas en dire plus, et puis nous, nous allons en débattre, vous le savez, à l'Assemblée, dans quelques semaines exactement.
C'est vous qui le votez. Les députés seraient prêts à avaliser 25 % de hausse ?
Oui, enfin, c'est un peu plus compliqué que ça, parce que comme vous le savez, le forfait hospitalier n'a pas augmenté depuis 97. Il s'agit d'enlever les pourcentages de 4 euros de plus par jour, et aujourd'hui on sait que ce que l'on paie est inférieur à ce que cela coûte en terme de prise en charge. Donc, tout ça se regarde. Moi je dis simplement que ça doit s'inscrire dans un plan global, que de la même manière il ne doit pas y avoir de polémique sur les déremboursements de médicaments dont on sait qu'ils sont moins efficaces qu'avant, c'est des vagues régulières qu'il faut faire dans l'intérêt de notre système de Sécurité sociale.
Pour vous, c'est acquis, il faut le faire, c'est du ménage.
Mais, ce n'est pas « il faut le faire », c'est de manière régulière, que lorsque des médicaments deviennent moins efficaces, on en décide le déremboursement.
C'est la santé des plus modestes qui va être en danger.
Non, non, non, parce que d'abord, vous le savez, les plus modestes bénéficient de la CMU, ils bénéficient d'une couverture particulière. Je crois qu'il faut remettre les choses dans l'ordre, ensemble, et puis enfin rappeler que notre objectif, il est de sauver la protection sociale. Et moi j'aimerais que l'on aie dans ce domaine-là, comment dire, une vision qui soit moins malthusienne, moins rabougrie. Il y a des polémiques infernales pour savoir si on doit dé-rembourser le Doliprane ou je ne sais quel médicament, et dans le même temps on en oublie que ça pourrait être, avec notre savoir-faire, une force d'exportation extraordinaire, la santé. Moi, j'aimerais qu'on en fasse un secteur de croissance, et pas simplement un secteur dans lequel on a ces débats impossibles pour savoir si on doit payer un petit peu plus ou un peu moins, alors que l'on a un système extrêmement protecteur par rapport à d'autres pays.
Vous évoquiez la CMU, « U » comme Universelle. Est-ce qu'il faut restreindre le droit d'accès, aller regarder un peu ceux qui en profitent, non ?
Non, non. Enfin, on peut toujours faire des ajustements, mais enfin, ce n'est pas le sujet majeur, non, non.
La taxe carbone ne doit pas combler le trou de la Sécu, dites-vous. Eh bien pourquoi s'en priver ? Voilà une recette qui peut aller vers la Sécu.
Non, mais moi je pense qu'il faut être un peu prudent. Les impôts, comme la taxe carbone, ce sont des impôts avec une finalité précise, qui est celle de la lutte contre la pollution de l'oxyde de carbone. Alors, moi je crois qu'il faut quand même qu'on soit clair : il faut que l'on aie une cohérence avec le Grenelle, c'est la raison pour laquelle j'ai dit qu'à partir du moment où cette taxe était instaurée - ce que j'approuve d'ailleurs totalement, on s'y est engagé durant la campagne présidentielle - il faut que ça soit lisible. Donc je dis : « D'un côté il ne faut pas que ça aille dans la marmite énorme du budget de Bercy - j'en sais quelque chose puisque j'en ais été ministre pendant trois ans - il faut que ce soit lisible, et si je puis dire, fléché ». Et la deuxième chose, c'est que je voudrais que l'on pense d'abord à ceux de nos concitoyens qui habitent en zone rurale, et qui n'ont aucun autre moyen que la voiture, pour se déplacer.
Alors, c'est-à-dire que vous voulez faire payer les citadins qui prennent déjà le métro et qui font des efforts sur l'environnement, pour les ruraux qui continuent à polluer.
D'abord, s'ils prennent le métro, c'est-à-dire qu'ils ne prennent pas la voiture, donc ils ne paient pas la taxe carbone. Deuxièmement, le vrai sujet, c'est quand vous habitez en ville, moi qui suis élu d'une circonscription avec ville et campagne, je vois bien, en ville vous avez des modes d'accès de transport, très différents, et notamment le bus qui, quand il est au gaz naturel de ville, est extrêmement peu polluant. A l'inverse, en zone rurale, vous n'avez que la voiture. Donc, je voudrais que l'on prenne absolument en compte la dimension, cette dimension pour éviter les inégalités géographiques, et je voudrais en outre que l'on investisse massivement dans les transports alternatifs et notamment en zone rurale. Je crois qu'il faut faire un plan prioritaire là-dessus.
Faut-il exempter aussi les agriculteurs, les pêcheurs, les routiers, enfin, les professions qui consomment ?
Eh bien on est obligé, d'une manière ou d'une autre, d'en tenir compte, sinon, alors, on va aggraver leur situation financière, ce qui n'est pas une solution.
Et puis il faut arrêter le montant de cette taxe. Alors, vous êtes plutôt 14 euros, comme F. Fillon, 20 euros comme l'exige N. Hulot dans Libération ce matin ?
Oh, écoutez, je vais vous dire, à ce stade ma religion n'est pas faite, on verra bien. Je crois que l'essentiel, finalement, ça n'est pas tant son niveau, bien que le chiffre soit évidemment important, que la manière dont on conçoit la globalité de cet impôt, et je regrette que - mais c'est la loi du genre, on est dans une société médiatique - qu'on soit parti à fond les ballons sur cette histoire de prix de la taxe, alors que ce qui est important à mes yeux, c'est que chacun comprenne qu'elle s'intègre dans une stratégie pour le développement durable, qui est notre grand défi.
Sentez-vous les députés UMP tendus sur ce sujet, prêts à en découdre ?
Non, je crois surtout que les amis députés, moi j'en ai vu beaucoup, là, depuis ces derniers jours, ce qu'ils veulent surtout c'est qu'il y ait de la cohérence à tout ça et que, comme je vous le disais tout à l'heure, on n'oublie pas les zones rurales.
La cohérence, on ne l'a pas tellement entendu au sommet de l'Etat, Fillon/Sarkozy, les dissonances, « tout ça c'est le Sarkoland, je ne rentre pas là-dedans », avez-vous déclaré samedi soir ? Que voulez-vous dire ?
Eh bien non, je veux simplement dire que sur ces sujets, pour dire les choses très simplement, moi je ne suis plus en charge de l'exécutif du tout. J'étais, à un autre temps, à des responsabilités au Gouvernement, je sais combien c'est difficile, mais maintenant je suis dans une autre partie des choses, je m'occupe du législatif, et j'ai pour habitude...
Et vous demandez au Président de donner plus de pouvoirs au Premier ministre ?
Et j'ai pour habitude de m'occuper de mon métier. Voilà. Et donc, c'est déjà assez difficile comme ça.
Mais vous avez besoin d'un vrai Premier ministre en face de vous, vous demandez qu'il y ait plus de poids ?
Mais pas du tout, je n'ai pas d'avis sur le sujet. Moi, vous savez, j'ai écrit un livre, vous le savez, dans lequel j'ai expliqué qu'il y avait une évolution institutionnelle...
L'hyper Parlement.
... avec d'un côté un Président qui avait centralisé - et moi j'approuve cette manière de gouverner - le processus de décision, avec à ses côtés des conseillers, qui ont un poids important, et du coup, mécaniquement, des ministres dont on voit le processus de décision d'affaisser.
Si on vous proposait aujourd'hui d'entrer au Gouvernement, vous accepteriez ?
Non, mais moi, là-dessus, je dis bien souvent les choses. Vous savez, maintenant, je suis en charge de notre majorité UMP à l'Assemblée, je suis très heureux de cette fonction et j'accomplis ma mission, voilà.
Le grand emprunt : A. Juppé souhaite qu'il soit étalé sur plusieurs années ; C. Lagarde dit : « Non, il faut faire un emprunt d'un bloc ». Qu'en pensez-vous ?
Je pense qu'il ne faut pas s'engager dans ce débat-là, maintenant. Savoir s'il doit être étalé ou pas étalé, grand emprunt ou appel au marché, je pense que c'est des débats qui vont, à mon sens, perturber la lisibilité du projet. L'objectif, d'abord, c'est de savoir ce que l'on fait avec l'argent, qu'est-ce qu'on veut dépenser ? C'est quoi les dépenses d'avenir ? Nous avons lancé avec mes amis députés des Etats Généraux, là, depuis le 1er septembre, dans toutes les circonscriptions, avec les Français, pour parler avec eux de cette question, et qu'ils disent eux : c'est quoi pour eux les priorités d'avenir : est-ce que c'est la sécurité alimentaire, comme je le pense ; est-ce que c'est le développement durable ? Est-ce que c'est les nanotechnologies ? Imaginons, comme de Gaulle et Pompidou l'avaient fait, les TGV de demain, le nucléaire de demain, voilà, c'est ça qui est important.
F. Bayrou lance une offre publique de dialogue à la gauche. N'est pas le front anti-Sarkozy qui se met en place pour 2012 ?
Eh bien si, c'est le bon vieux cartel des gauches...
L'UMP ricane avec un peu de légèreté, quand même.
Non, non, non. Enfin, ça, moi, d'abord, je n'ai pas pour habitude de ricaner, deuxièmement je pense que sur ces sujets, il ne faut jamais être léger. Moi qui suis joueur d'échecs, je sais qu'il y a un grand principe que mes professeurs m'ont appris : ne jamais sous-estimer l'adversaire. Cela dit, tout ça est un peu baroque, et pour tout dire, c'est vrai que j'avais vu un certain début d'ébauche d'organisation à gauche il y a une quinzaine de jours ; depuis que j'ai vu les déclarations de F. Bayrou hier, voulant travailler avec la gauche, eh bien je leur dis « bonne chance », parce que nous on connaît bien F. Bayrou, ça nous est arrivé de travailler avec lui. Comment peut-on dire ? F. Bayrou on le leur laisse. Voilà.
Croyez-vous I. Lahoud quand il dit avoir participé à une cabale anti-Sarko, sous l'inspiration de D. de Villepin ?
Je n'en sais rien du tout, j'ai pour habitude de ne jamais commenter les procédures en cours et je ne le ferai pas plus aujourd'hui.
J.-F. Copé, merci, bonne journée. Merci.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 7 septembre 2009