Déclaration de M. Brice Hortefeux, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales, sur la lutte contre le trafic de stupéfiants, Saint-Denis le 15 septembre 2009.

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Circonstance : Visite de la salle d'opérations de la gare SNCF de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le 15 septembre 2009

Texte intégral

Monsieur le préfet de police [Michel GAUDIN],
Monsieur le préfet [de la Seine-Saint-Denis, Nacer MEDDAH],
Monsieur le maire [de Saint-Denis, Didier PAILLARD],
Monsieur le secrétaire général [de la SNCF, Stéphane VOLANT],
Monsieur le directeur [de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne, Alain GARDERE],
Mesdames et Messieurs,
J'ai décidé de me rendre, ce soir, en Seine-Saint-Denis, dans le quartier de la gare de Saint-Denis :
. pour illustrer la mise en place, sur le terrain, de la police d'agglomération parisienne, que j'ai lancée hier [14 septembre 2009] ;
. mais, aussi et surtout, pour évoquer la lutte sans répit que j'ai décidé de mener contre le trafic de stupéfiants.
Je le dis clairement : la drogue constitue une menace pour la cohésion de notre société.
Le trafic de stupéfiants déstabilise notre jeunesse : plus de 40% des jeunes de 17 ans ont déjà consommé du cannabis.
La drogue favorise le développement d'une économie souterraine de plus en plus puissante, dont le chiffre d'affaires annuel est estimé entre 1,7 à 2 milliards d'euros.
Ma détermination à lutter contre ce fléau, qui irrigue toute la délinquance, est totale.
Je n'accepte pas que Saint-Denis devienne un supermarché de la drogue.
Je n'accepte pas que les Dionysiens et les Dionysiennes [habitants de Saint-Denis] vivent, chaque jour, la peur au ventre dans la crainte d'une agression.
Je n'accepte pas, non plus, que des voyous puissent impunément se livrer à des trafics de rue au vu et au su de tous.
Il ne doit pas y avoir de territoire oublié.
Il ne doit pas y avoir de population négligée.
Il ne saurait y avoir aucune tolérance à l'égard des délinquants.
C'est pourquoi je vous demande de ne faire aucune différence entre les gros et les petits trafiquants. Tous doivent être poursuivis avec la même rigueur.
Le trafic aux fins d'usage en vue de sa consommation personnelle est réprimé de 5 ans de prison et 75 000 euros d'amende. Le dealer impliqué dans un réseau structuré encourt 10 ans d'emprisonnement et jusqu'à 7,5 millions d'euros d'amende.
Au-delà des bons chiffres enregistrés en Seine-Saint-Denis en matière de lutte contre la délinquance - sur 12 mois glissants, la délinquance générale a baissé de -1,89 % et la délinquance de proximité de -3,36 % -, je tiens à saluer les résultats obtenus en matière de lutte contre le trafic de stupéfiants.
Depuis janvier 2009, 6 affaires de trafic ont été réalisées à Saint-Denis [39 individus interpellés, quantités saisies : 31 g de crack, 251g cocaïne, 1,8kg héroïne, 1,75kg résine de cannabis et 92 000 euros en espèces].
A Aubervilliers, le 12 janvier dernier, 15 personnes ont été arrêtées dans le cadre du démantèlement d'un réseau structuré de trafiquants (saisie de 2,3 Kg cocaïne, 297 grammes de crack et 30 gr d'héroïne, 19 235 euros, 5 véhicules et d'un kilo d'explosif et des armes).
A la gare de Saint-Denis même, un vendeur de crack armé d'un revolver a été interpellé, le 9 février dernier [31 g de crack et 12 715 euros saisis].
Enfin, d'importantes opérations ont été conduites à Aubervilliers, le 15 août, avec à la clé l'interpellation de deux individus soupçonnés d'avoir organisé le transport d'une tonne de résine de cannabis.
Dans notre lutte contre la drogue, nous disposons désormais d'un atout supplémentaire avec la mise en place de la police de l'agglomération parisienne.
Le périphérique n'a jamais été une frontière pour les délinquants ; depuis hier, il ne l'est plus pour la police parisienne.
Comme je l'ai rappelé au préfet de police et au directeur général de la police nationale hier, la lutte contre les stupéfiants doit être une priorité absolue pour la nouvelle politique d'agglomération.
1) C'est ainsi que j'ai demandé l'extension du plan drogue mis en place depuis octobre 2007 à Paris à Saint-Denis, comme à toutes les communes de la petite couronne.
Après avoir fait ses preuves à l'échelon parisien en permettant de démanteler d'importants réseaux et de déferrer devant la justice 2 individus par jour en moyenne depuis le début de l'année 2009, ce plan doit maintenant prouver son efficacité dans toute l'agglomération.
2) Parallèlement, la police judiciaire parisienne doit continuer à investir les 144 cités sensibles de Seine-Saint-Denis. C'est l'objectif du groupe « cités » créé à titre pilote dès mai 2008 au sein du service départemental de police judiciaire pour nuire de façon durable à tous les trafics.
Vous le savez, je n'ai qu'une seule ambition : mener à bien la mission que m'ont confiée le Président de la République et le Premier ministre. Les honnêtes gens aspirent à vivre et circuler tranquillement, paisiblement.
Avec nos forces de sécurité présentes sur le terrain, nous y veillons jour et nuit. Notre mobilisation est entière et notre détermination est totale.
Source http://www.interieur.gouv.fr, le 16 septembre 2009