Interview de M. Hervé Morin, ministre de la défense et président du Nouveau Centre, dans "La République du Centre" du 24 septembre 2009, sur la préparation du Nouveau Centre pour les élections régionales.

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Média : La République du Centre

Texte intégral

- Vous êtes ce soir à Orléans en tant que président du Nouveau Centre. Pourquoi vous déplacer? Est-ce parce qu'Orléans est la capitale d'une région où vous présenterez une liste autonome aux régionales de mars 2010 ?
La reconstitution d'une fédération est un moment important pour un parti comme le nôtre dans la ville capitale de région... J'ai entrepris un tour de France pour aller à l'écoute et à la rencontre des personnes et des acteurs de terrain qui sont en charge de problématiques. Ainsi ce tour de France sur six mois jusqu'en juin, se décline avec des consultations, des interrogations sur quatre thèmes : l'égalité des chances et les banlieues, l'économie de l'innovation, le logement et l'aménagement de l'espace. Je veux donc entendre à Orléans ceux qui sont au contact de ces problèmes.
- Et pour les régionales...
Les choses sont très claires : c'est une des régions que nous pouvons reprendre à la gauche. Hervé Novelli est un homme pour qui j'ai une profonde affection, ce qui est assez rare en politique, et une très grande estime. Il est une tête de liste très crédible pour prendre en main la région Centre. En même temps, cela ne peut se faire que dans la mesure où le Nouveau Centre qui porte l'héritage de l'UDF sera représenté à la hauteur de ce qu'il représente dans cette région.
- Ce qui veut dire que si vous n'avez pas les bonnes places sur la liste vous ferez une liste autonome ?
Dans l'hypothèse où il n'y aurait pas un mouvement de rassemblement le plus large à la hauteur de ce que nous représentons, nous serions en mesure de faire une liste que conduirait Philippe Vigier.
- Cela veut dire que vous demandez une première vice-présidence pour Philippe Vigier par exemple ?
Cela ne se pose pas en terme de vice-présidence, cela se pose en terme d'élus. Ma volonté, c'est de refaire l'UDF, or ces élections régionales c'est le moment où je lance dans le bain une nouvelle génération. Ces régionales ne sont pas le moyen de recycler des gens battus à d'autres élections, mais de lancer une nouvelle génération. De faire en sorte que le Nouveau Centre puisse retrouver la totalité de son maillage politique.
- Vous parlez de l'ancienne UDF. Vous espérez reprendre le sigle un jour ?
Il est clair que le masque est tombé. Le MoDem serait en grande difficulté pour représenter une famille politique qui s'appelait l'UDF. Très clairement, l'UDF aujourd'hui, c'est nous.
- Pour revenir sur les personnalités Nouveau Centre de la région, vous avez Maurice Leroy (Loir-et-Cher) qui commença à l'extrême gauche, Philippe Vigier en Eure-et-Loir qui vient de l'UDF et vous aurez peut-être dans le Loiret, un ancien UDF, Florent Montillot, ex-UMP, mais parfois catalogué à la droite de la droite, vous recyclez beaucoup...
Montillot à l'extrême droite ? Non, il a des résultats exceptionnels en matière de lutte contre la délinquance. Ce n'est pas parce que vous menez une politique de sécurité qui marche que vous êtes d'extrême droite. Au contraire, c'est parce qu'on n'avait pas su faire cela que l'extrême droite est montée.
- Vous allez prendre parti entre Florent Montillot et Robert Montigny ?
Non, je ne suis pas là pour dire aux militants du Loiret ce qu'ils doivent faire.
- L'ancien président du Loiret, justement, a rendu son tablier en raison de l'ingérence, disait-il, de Philippe Vigier sur la fédération du Loiret. C'est votre avis ?
Les choses ont été aplanies. Philippe Vigier voulait faire en sorte que cette fédération puisse se reconstruire.
- Jean Arthuis vient de monter un nouveau parti au centre droit. Cela vous fait de l'ombre ?
Je souhaite rassembler cette famille du centre et du centre droit, Jean Arthuis a sa place avec nous. Entre le Nouveau Centre avec 12.000 militants, un groupe parlementaire au Sénat et à l'Assemblée, et son parti, je ne suis pas très inquiet.
- Quelle est votre différence avec l'UMP ?
Je souhaite que le Nouveau Centre incarne un humanisme, une société de reconnaissance et de tolérance. Notre volonté, c'est de construire une Europe politique, de faire de la défense des libertés et pas seulement des libertés économiques, un des piliers de la société française, et aussi de privilégier la défense des droits fondamentaux de la personne, et l'idée que l'on doit construire de nouvelles solidarités. Nous pensons que les corps intermédiaires, les chercheurs, les enseignants, une partie du monde médical... ont un rôle à jouer dans les solidarités nouvelles. De même les syndicats, les branches professionnelles, les mutuelles, le secteur coopératif ont leur rôle à jouer pour faire passer les solidarités que les grands systèmes ne sont pas capables de mettre en place... Nous voulons construire une société
apaisée.
Propos recueillis par Christian Bidault
source http://www.le-nouveaucentre.org, le 25 septembre 2009