Texte intégral
Q - Sur l'Iran, on a senti le président très offensif au Conseil de sécurité. Alors, sanctions ou pas sanctions ?
R - Les sanctions ont été envisagées. Je vous rappelle que, par le passé, des résolutions sur cette question ont été adoptées par trois fois au Conseil de sécurité. Le même Conseil de sécurité, avec l'assentiment de tous ses membres permanents dont les Russes et les Chinois.
Pour le moment nous attendons. D'abord le 1er octobre, parce que c'est la date de la réunion de laquelle, notamment avec les Américains nous espérons des résultats. Il y a donc peut-être un début de réponse de la part des Iraniens. Il faudra aborder ce qui ne figure pas dans le document : les Iraniens n'ont pas mentionné l'enrichissement qui peut servir éventuellement militairement.
Q - Vous y croyez à cette réunion du 1er octobre ?
R - Je voudrais croire que les pourparlers seront utiles, bien sûr. J'y ai toujours cru et je continue de le faire. Nous, nous avons toujours parlé, simplement notre expérience est négative. Cela n'a pas servi à grand-chose.
Q - Vous avez dit que les sanctions sur l'essence, ce n'était pas forcément la meilleure idée...
R - On n'en est pas là de toutes les façons. Je ne suis pas sûr d'avoir raison car à un moment donné, les sanctions sont nécessaires, comme l'a dit d'ailleurs le président Medvedev - je vous le signale -, donc rien n'est fermé.
Je pense qu'il ne faut pas viser la population, qui, me semble-t-il, est plutôt favorable en ce moment à l'ouverture du régime. Mais enfin, cela dépend des sanctions, quand elles sont efficaces, je suis tout à fait d'accord.
Q - A propos du Proche-Orient, Barack Obama, hier, devant l'Assemblée générale des Nations unies, a parlé de la "reprise de négociations sans préalable". Alors on oublie le gel des colonies comme préalable ?
R - La position de la France est claire, nous voulons le gel des colonies, nous pensons que leur poursuite est un obstacle majeur. Maintenant, si les négociations reprennent, ce que j'espère, elles reprendront comme elles peuvent, c'est mieux que de ne pas négocier. Il faut que les Palestiniens et les Israéliens, qui ont parlé depuis des années, arrivent à une conclusion et il faut un Etat palestinien, voilà.
Q - Vous pensez que la volonté de Barack Obama va suffire à relancer la machine ?
R - Espérons-le, mais je suis plutôt optimiste, oui.
Q - Dernière chose : le Honduras. On n'en a pas parlé, il y a un chef d'Etat actuellement dans une ambassade. On en parle à l'ONU ?
R - Bien sûr, une réunion est prévue demain au Conseil de sécurité. On se voit demain.
Q - Vous attendez une résolution ?
R - Non, nous n'avons pas besoin d'une résolution. Nous condamnons de manière unanime ce coup d'Etat. La France a participé à cette condamnation et nous avons rappelé notre ambassadeur. Maintenant, le président constitutionnel, M. Zelaya, se trouve à l'ambassade du Brésil. Demain nous allons décider ce que nous faisons. Je crois qu'il y aura un mouvement de retour. Ce n'est pas sûr, mais je le pense.
Q - C'est-à-dire ?
R - C'est-à-dire que nous renverrions nos ambassadeurs sur place mais c'est une décision que nous prendrons demain. Elle n'est pas encore prise. Mais on va le décider demain, ce n'est pas encore fait.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 29 septembre 2009