Texte intégral
L. Bazin.- Bonjour C. Jouanno.
Bonjour.
Vous êtes secrétaire d'Etat à l'Ecologie, vous êtes l'UMP qui murmure à l'oreille des écolos parce que le Président vous a chargé d'écrire sa charte écolo-sarkozyste. On va en parler tout à l'heure parce que la taxe carbone passe toujours assez mal visiblement dans l'électorat de droite, ça a été révélé par un sondage du Parisien. Que dit d'abord l'ancienne championne de karaté - 12 titres de championne de France quand même, ce n'est pas rien - de l'élection du judoka D. Douillet ?
Ecoutez, il a mené une belle campagne, il a mené une vraie campagne de terrain et il a montré qu'il était bon partout, c'est bien, c'est formidable. Enfin voilà, on a un bon candidat qui a fait une vraie belle campagne de terrain qu'il a gagné proprement...
Vous dites « ouf » ce matin ? Vous dites « on est soulagé » ? On sent que l'Elysée respire.
Ecoutez, on ne va pas dire « ouf » comme ça, jusque-là tout se passe très bien, les élections se sont bien passées, donc on ne va pas dire « ouf » comme ça, on n'est pas dans un danger... enfin en tout cas, moi je ne le ressens pas comme ça. Je trouve que... Bravo à David quoi, c'est tout.
Est-ce que vous comprenez les critiques qui se sont abattues sur lui, notamment « promotion people de l'UMP », « ce n'est pas parce qu'on est un double champion olympique, quadruple champion du monde qu'on fera un grand député » ?
Mais la seule légitimité qui vaille en politique, c'est l'élection. Donc David habite le 78, il vit là-bas, ça fait longtemps d'ailleurs qu'il s'engage dans les instances politiques et là il a eu son élection, il a eu son onction par l'élection. Donc maintenant, il n'y a plus à débattre est-ce qu'il est parachuté, pas parachuté, est-ce qu'il est légitime, pas légitime...
Fermez le ban, vous dites ce matin, ça suffit ?
En politique ça marche comme ça, c'est l'élection qui compte.
Est-ce que vous avez eu peur quand même à un moment que la polémique J. Sarkozy ne se paie dans les urnes ?
C'est deux sujets différents...
C'est les mêmes électeurs...
C'est quand même deux sujets différents...
Qui regardent la télévision, qui écoutent la radio, qui...
Sur la question de J. Sarkozy, il faut juste dire simplement : c'est un élu, il n'a ni plus ni moins de droits que les autres. Ça veut dire quoi ? Là, il n'est pas nommé à la tête de l'EPAD, il est élu. Donc c'est un élu, il a le droit de se présenter à la présidence de l'EPAD, d'ailleurs il y a d'autres candidats. Ensuite, c'est à lui maintenant de faire ses preuves, c'est à lui de dire quel projet il va présenter...
L. Chatel, le porte-parole du Gouvernement, a dit hier : on est d'accord pour que les représentants de l'Etat ne votent pas.
Ça s'est déjà fait dans le passé effectivement, il y a 9 représentants de l'Etat...
Oui, même s'ils ne votent pas ces 9 représentants de l'Etat, J. Sarkozy sera élu !
Ecoutez, il y a 9 autres représentants qui sont des représentants élus, donc il y a...
4 de droite, 4 de gauche et un ancien conseiller municipal de Neuilly qui a été dans la majorité de N. Sarkozy...
Ce n'est pas si simple que ça puisqu'il y a quand même... c'est beaucoup plus diversifié. Donc on ne pourra nous dire qu'on a donné des instructions aux fonctionnaires pour voter d'une manière ou d'une autre...
Vous ne vous dites pas, vous ne vous êtes pas dit à aucun moment « pourvu qu'il renonce, ça nous enlèverait une épine du pied » ?
Non, mais maintenant qu'il y est, s'il s'est présenté à la présidence...
Vous vous l'êtes dit alors !
Maintenant qu'il y est, il s'est présenté à la présidence, c'est qu'il a un projet, qu'il présente son projet, la balle est dans son camp clairement. C'est un élu, il a les mêmes droits que les autres, il va être élu ou pas à la tête de cet établissement, il n'est pas rémunéré pour ça, c'est un autre point important parce que le sentiment d'injustice, ça vient des affaires où les gens sont nommés pour une grosse rémunération, ce n'est pas le cas. Il n'est ni nommé, il est élu, il n'aura pas une rémunération. Donc c'est important de le dire, maintenant la balle est dans son camp. Le plus important dans ce débat, c'est quoi ? C'est quel projet il a pour La Défense, quel projet il a pour ce quartier.
Et on ne se pose la question que maintenant, c'est intéressant quand même, et lui aussi, il n'est pas venu en nous disant « j'ai un projet pour La Défense ».
Ecoutez, il n'a pas eu l'occasion de le présenter son projet.
Oui. « C'est le sparadrap du capitaine Haddock », disait J.-F. Copé la semaine dernière, qui ajoute qu'il faut que la droite retrouve ses valeurs et que la France est en train de se fissurer.
C'est une vision bien pessimiste de la France, moi je ne pense pas que notre pays se fissure. Notre pays est un pays solide, c'est normal qu'il y ait du débat entre la gauche et la droite, c'est normal qu'il y ait du débat... enfin il ne faut vraiment pas s'émouvoir de tout ça, c'est plutôt sain, on est dans une démocratie...
Donc vous lui dites quoi, vous lui dites « Jean-François, t'es trop impressionnable, garde ton sang-froid » ?
Je ne vais pas lui dire qu'il est trop impressionnable, mais affirmer les valeurs d'un parti, les valeurs de la droite c'est toujours important de les réaffirmer, c'est toujours important de savoir dans quelle direction, parce qu'on fonctionne trop à court terme. Ce qui est important c'est plutôt le long terme, c'est quelle vision on donne à notre pays, quelle est la France d'après que l'on souhaite, qu'est-ce qu'on propose aux électeurs, c'est ça...
On sent que vous avez fait la campagne au côté de N. Sarkozy, puisque vous étiez une de ses plumes à l'époque, on croit l'entendre quand vous entend ce matin...
C'est gentil.
Vous dites qu'il n'y a pas de fissure et en même temps, quand on regarde les sondages et l'électorat de droite, il est choqué par la candidature de J. Sarkozy à l'EPAD mais il l'est moins que par la taxe carbone. Ça veut dire que vous n'avez toujours pas suffisamment expliqué cette mesure ?
On ne va pas dire qu'il est choqué par la taxe carbone, il est très perplexe et c'est normal parce qu'il faut l'expliquer. Ce n'est pas un mécanisme simple et c'est une réforme...
Vous êtes venue à la rentrée sur ce plateau il y a 2 mois...
Je sais...
Dire exactement la même chose...
Mais je reviendrai 10 fois si vous m'invitez 10 fois pour en parler, voilà.
Pour en parler mais pour faire le même constat...
Ce n'est pas une réforme...
Ça ne passe toujours pas.
Si, ça passe, ça s'améliore. Ce n'est pas une réforme simple, c'est une réforme historique. On dit aux Français : attention, la question des changements climatiques c'est la question majeure des années à venir et il ne faut pas se tromper de sujet, il ne faut pas mentir aux Français. Donc on va changer nos comportements et donc on met en place un dispositif qui est un peu un bonus-malus climat, ce n'est pas un impôt supplémentaire puisque 100 % est rendu aux Français, 100 % devient un « chèque vert » et vous avez les moyens d'adapter vos comportements...
Une partie dès février. Vous voyez, je fais le boulot pour vous parce que j'ai bien appris ma leçon.
Alors le chèque vert c'est dès février, pourquoi ? Parce que dans tous les autres dispositifs quand vous avez un crédit d'impôt...
Mais vous vous rendez compte, les Français vont retoucher...
Vous payez tout de suite...
Un chèque dès février...
Non mais vous payez tout de suite et vous êtes remboursé ensuite...
Et ils se demandent toujours comment ça marche.
Mais parce qu'il faut leur expliquer, il y a eu tellement de désinformation sur ce sujet, c'était tellement triste de voir qu'on a fait de la polémique politique autour de ça, c'est tellement triste. On parle de climat là, on parle de nos enfants, de nos arrières petits-enfants, on parle de l'horizon 2050, 2100, des catastrophes climatiques potentielles mais gravissimes, vraiment gravissimes. Quand on vous dit que la planète peut se réchauffer de plus de 6 degrés, mais c'est considérable. L'ère glacière c'était -5 degrés par rapport à aujourd'hui...
C'est intéressant, vous parliez de désinformation. Ecoutez F. Lefèbvre qui était ce matin sur RTL avec J.-M. Aphatie, qui revient sur cette idée que les médias d'une certaine manière déforment la vie, déforment la vision de la vie et ça vaut notamment dans les polémiques récentes, écoutez-le. (Extrait interview Lefèbvre). Alors pardon à F. Lefèbvre qu'on a coupé par deux fois au milieu là, mais il y a une meute qui est déchaînée de journalistes qui déforment tout dans ce pays, c'est ça ?
Moi je n'ai pas dit que c'était les médias qui avaient fait de la désinformation...
Oui mais lui le dit.
Non, non, mais ça, je ne me prononce pas sur ce qu'il a dit. Je n'ai pas dit que c'était les médias...
Vous n'avez pas envie de vous prononcer là-dessus ?
Non mais les médias...
C'est quand même un sujet de démocratie qui est important.
Les médias font leur boulot, je n'ai vraiment pas à critiquer ce que font les médias...
Il y a une meute sur l'affaire Sarkozy, Mitterrand ou pas ?
La désinformation dont je vous parle, ce sont les femmes ou les hommes politiques qui ont dit soit qu'il ne fallait pas le faire, soit que c'était la mauvaise méthode, soit que c'était trop tôt, soit que c'était trop tard. Enfin on a eu à peu près tout sur la taxe carbone, c'est ça dont je parle. Je n'ai pas parlé de meute... de médias, je n'ai pas eu de problème avec les médias.
Oui mais est-ce que vous ressentez qu'il y a un problème...
Non.
Est-ce que vous rendez, vous, les médias responsables de ce qui se passe en ce moment ou est-ce que c'est un certain nombre de décisions politiques et de prises de position qui posent problème ?
Ce sont des prises de position politiques dont je vous parle...
Qui posent problème ?
Qui ont posé problème...
C'est-à-dire de l'opposition ou celles de la droite...
De l'opposition qui a...
Y compris, de F. Mitterrand sur l'affaire Polanski, de J. Sarkozy ou de la décision de le laisser au bout ?
Vous mélangez un petit peu tout là, on était sur la taxe carbone, on est repartis sur des affaires politiciennes...
Oui, je vous ai ramenée avec...
C'est encore autre chose.
Vous préférez largement faire de la politique plutôt que la...
Moi je préfère parler de taxe carbone qu'autre chose oui.
Vous avez installé vendredi - je vais vous parler de vos sujets - le comité de suivi du Grenelle des ondes. L'une des suggestions qui est en cours, elle fait d'ailleurs partie du Grenelle mais elle a été étendue par les sénateurs, c'est l'interdiction du portable... accrochez-vous bien, je le dis aux ados ce matin, jusqu'à la fin du collège...
Oui.
Pourquoi... finalement ?
Alors dans le collège, je vous rassure, on n'a pas ensuite à dicter leur mode de vie quand ils sortent du collège. Alors pourquoi pas jusqu'au lycée ? Le problème du téléphone portable, c'est l'application du principe de précaution, c'est qu'on a observé des impacts sanitaires liés à l'usage du téléphone portable, ça a été observé en labo. Et le plus important, c'est que quand vous êtes jeune, vous êtes en phase de développement - pour nous c'est trop tard, je suis désolée, pour nous c'est trop tard - grosso modo jusqu'à 16 ans, le temps que votre boîte crânienne se forme. Donc c'est pour ça qu'on est allés jusqu'à la fin du collège, c'est un peu avant 16 ans bien évidemment, mais parce qu'ensuite on tombe sur l'âge au lycée, ce n'était pas cohérent, ça c'est le premier point. C'est extrêmement important cette affaire, c'est que quand même on dise aussi aux parents et aux adolescents : attention, ce n'est pas anodin d'utiliser un téléphone portable, sur le plan sanitaire il peut y avoir un risque, donc faites attention.
Très concrètement, à la prochaine rentrée scolaire, il n'y aura plus de portable, du primaire à la fin du collège ?
C'est ça l'objectif oui.
Ce sera voté ?
Ça a été voté à l'unanimité au Sénat, donc ce sera maintenant...
Donc ce sera appliqué par le gouvernement à la prochaine rentrée ?
Il faut que ce soit définitivement voté à l'Assemblée nationale en 2ème lecture de la loi et ce sera appliqué.
Vous l'espérez, vous, cette application à la rentrée prochaine ?
Je l'espère parce qu'il ne faut pas se tromper de sujet. Le téléphone portable, 74 % des ados en ont un, 74 %, si demain on se rend compte qu'il y a vraiment un problème, vous vous rendez compte, c'est toute une classe d'âge qui est potentiellement touchée, toute une classe d'âge. On a vu qu'il y avait des impacts en laboratoire, faisons attention, évitons de l'utiliser au collège et puis, je leur dis très clairement : il faut mettre l'oreillette, c'est très simple, pour éviter les ondes il faut mettre l'oreillette. Encore une fois, on retrouve la pédagogie de l'ancienne présidente de l'ADEME aussi dans vos propos. On dit que vous préférez finalement interdire les portables que de vous attaquer aux antennes-relais parce qu'il y a trop d'intérêts.
C'est très différent... ...L'intérêt des opérateurs notamment qui est en jeu, des intérêts économiques puissants.
Non, moi je suis très simplement l'avis des autorités sanitaires. On a une agence qui est une agence indépendante, l'agence...
AFSSET.
Voilà, l'Agence de Sécurité Sanitaire, de l'Environnement et du Travail qui donne un avis, qui a recensé 2.500 études, qui les a toutes analysées et qui conclut : pas d'impact sanitaire avéré sur les antennes-relais, par contre attention, suspicion, doute sur les téléphones. Donc je voudrais juste qu'on ne se trompe pas de priorité. Notre priorité absolue c'est les téléphones portables. Sur les antennes, je n'ai pas fermé la porte, au contraire, j'ai dit « faisons des expérimentations pour voir si on peut baisser la puissance des antennes-relais, pour voir si ça n'a pas un effet pervers qui serait qu'à l'inverse, ça oblige à augmenter la puissance de votre téléphone portable ». Donc ça, ça y est, les expérimentations vont être lancées, c'est en cours. Donc on n'a pas fermé la porte.
Très bien. J'ai une dernière question, elle sera politicienne mais puisque l'élection c'est très important et qu'il faudra bien que vous ayez à chercher un mandat à un moment ou à un autre, vous qui êtes énarque promotion Cyrano de Bergerac, vous qui êtes 12 fois championne de France de karaté, je le disais au début, pourquoi ne pas aller défier S. Royal dans son fief, comme vous le demandait J.-P. Raffarin et une partie de l'UMP ? Vous avez eu peur ?
Parce qu'il faut respecter les électeurs. J'ai travaillé 2 ans en Poitou- Charentes, c'est une belle région que j'aime beaucoup, mais il faut respecter les électeurs. Et le Président a sans doute...
Vous ne vouliez pas être parachutée, c'est ça ?
Ecoutez, le Président a sans doute considéré qu'un candidat local, bien implanté localement, reconnu localement, était beaucoup plus légitime. Maintenant qu'une décision est officiellement prise...
Vous auriez eu envie, vous ?
Moi, je suis à disposition, je ne suis pas quelqu'un de très compliqué, je suis vraiment à disposition. Maintenant un candidat local, c'est un très bon candidat.
Sinon Paris ?
Sinon l'Ile-de-France. Je suis déjà responsable du projet politique de V. Pécresse, donc c'est l'Ile-de-France.
Quelle prudence. Merci beaucoup, le principe de précaution ça vaut aussi en politique. Une bonne journée à vous.
Merci.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 19 octobre 2009
Bonjour.
Vous êtes secrétaire d'Etat à l'Ecologie, vous êtes l'UMP qui murmure à l'oreille des écolos parce que le Président vous a chargé d'écrire sa charte écolo-sarkozyste. On va en parler tout à l'heure parce que la taxe carbone passe toujours assez mal visiblement dans l'électorat de droite, ça a été révélé par un sondage du Parisien. Que dit d'abord l'ancienne championne de karaté - 12 titres de championne de France quand même, ce n'est pas rien - de l'élection du judoka D. Douillet ?
Ecoutez, il a mené une belle campagne, il a mené une vraie campagne de terrain et il a montré qu'il était bon partout, c'est bien, c'est formidable. Enfin voilà, on a un bon candidat qui a fait une vraie belle campagne de terrain qu'il a gagné proprement...
Vous dites « ouf » ce matin ? Vous dites « on est soulagé » ? On sent que l'Elysée respire.
Ecoutez, on ne va pas dire « ouf » comme ça, jusque-là tout se passe très bien, les élections se sont bien passées, donc on ne va pas dire « ouf » comme ça, on n'est pas dans un danger... enfin en tout cas, moi je ne le ressens pas comme ça. Je trouve que... Bravo à David quoi, c'est tout.
Est-ce que vous comprenez les critiques qui se sont abattues sur lui, notamment « promotion people de l'UMP », « ce n'est pas parce qu'on est un double champion olympique, quadruple champion du monde qu'on fera un grand député » ?
Mais la seule légitimité qui vaille en politique, c'est l'élection. Donc David habite le 78, il vit là-bas, ça fait longtemps d'ailleurs qu'il s'engage dans les instances politiques et là il a eu son élection, il a eu son onction par l'élection. Donc maintenant, il n'y a plus à débattre est-ce qu'il est parachuté, pas parachuté, est-ce qu'il est légitime, pas légitime...
Fermez le ban, vous dites ce matin, ça suffit ?
En politique ça marche comme ça, c'est l'élection qui compte.
Est-ce que vous avez eu peur quand même à un moment que la polémique J. Sarkozy ne se paie dans les urnes ?
C'est deux sujets différents...
C'est les mêmes électeurs...
C'est quand même deux sujets différents...
Qui regardent la télévision, qui écoutent la radio, qui...
Sur la question de J. Sarkozy, il faut juste dire simplement : c'est un élu, il n'a ni plus ni moins de droits que les autres. Ça veut dire quoi ? Là, il n'est pas nommé à la tête de l'EPAD, il est élu. Donc c'est un élu, il a le droit de se présenter à la présidence de l'EPAD, d'ailleurs il y a d'autres candidats. Ensuite, c'est à lui maintenant de faire ses preuves, c'est à lui de dire quel projet il va présenter...
L. Chatel, le porte-parole du Gouvernement, a dit hier : on est d'accord pour que les représentants de l'Etat ne votent pas.
Ça s'est déjà fait dans le passé effectivement, il y a 9 représentants de l'Etat...
Oui, même s'ils ne votent pas ces 9 représentants de l'Etat, J. Sarkozy sera élu !
Ecoutez, il y a 9 autres représentants qui sont des représentants élus, donc il y a...
4 de droite, 4 de gauche et un ancien conseiller municipal de Neuilly qui a été dans la majorité de N. Sarkozy...
Ce n'est pas si simple que ça puisqu'il y a quand même... c'est beaucoup plus diversifié. Donc on ne pourra nous dire qu'on a donné des instructions aux fonctionnaires pour voter d'une manière ou d'une autre...
Vous ne vous dites pas, vous ne vous êtes pas dit à aucun moment « pourvu qu'il renonce, ça nous enlèverait une épine du pied » ?
Non, mais maintenant qu'il y est, s'il s'est présenté à la présidence...
Vous vous l'êtes dit alors !
Maintenant qu'il y est, il s'est présenté à la présidence, c'est qu'il a un projet, qu'il présente son projet, la balle est dans son camp clairement. C'est un élu, il a les mêmes droits que les autres, il va être élu ou pas à la tête de cet établissement, il n'est pas rémunéré pour ça, c'est un autre point important parce que le sentiment d'injustice, ça vient des affaires où les gens sont nommés pour une grosse rémunération, ce n'est pas le cas. Il n'est ni nommé, il est élu, il n'aura pas une rémunération. Donc c'est important de le dire, maintenant la balle est dans son camp. Le plus important dans ce débat, c'est quoi ? C'est quel projet il a pour La Défense, quel projet il a pour ce quartier.
Et on ne se pose la question que maintenant, c'est intéressant quand même, et lui aussi, il n'est pas venu en nous disant « j'ai un projet pour La Défense ».
Ecoutez, il n'a pas eu l'occasion de le présenter son projet.
Oui. « C'est le sparadrap du capitaine Haddock », disait J.-F. Copé la semaine dernière, qui ajoute qu'il faut que la droite retrouve ses valeurs et que la France est en train de se fissurer.
C'est une vision bien pessimiste de la France, moi je ne pense pas que notre pays se fissure. Notre pays est un pays solide, c'est normal qu'il y ait du débat entre la gauche et la droite, c'est normal qu'il y ait du débat... enfin il ne faut vraiment pas s'émouvoir de tout ça, c'est plutôt sain, on est dans une démocratie...
Donc vous lui dites quoi, vous lui dites « Jean-François, t'es trop impressionnable, garde ton sang-froid » ?
Je ne vais pas lui dire qu'il est trop impressionnable, mais affirmer les valeurs d'un parti, les valeurs de la droite c'est toujours important de les réaffirmer, c'est toujours important de savoir dans quelle direction, parce qu'on fonctionne trop à court terme. Ce qui est important c'est plutôt le long terme, c'est quelle vision on donne à notre pays, quelle est la France d'après que l'on souhaite, qu'est-ce qu'on propose aux électeurs, c'est ça...
On sent que vous avez fait la campagne au côté de N. Sarkozy, puisque vous étiez une de ses plumes à l'époque, on croit l'entendre quand vous entend ce matin...
C'est gentil.
Vous dites qu'il n'y a pas de fissure et en même temps, quand on regarde les sondages et l'électorat de droite, il est choqué par la candidature de J. Sarkozy à l'EPAD mais il l'est moins que par la taxe carbone. Ça veut dire que vous n'avez toujours pas suffisamment expliqué cette mesure ?
On ne va pas dire qu'il est choqué par la taxe carbone, il est très perplexe et c'est normal parce qu'il faut l'expliquer. Ce n'est pas un mécanisme simple et c'est une réforme...
Vous êtes venue à la rentrée sur ce plateau il y a 2 mois...
Je sais...
Dire exactement la même chose...
Mais je reviendrai 10 fois si vous m'invitez 10 fois pour en parler, voilà.
Pour en parler mais pour faire le même constat...
Ce n'est pas une réforme...
Ça ne passe toujours pas.
Si, ça passe, ça s'améliore. Ce n'est pas une réforme simple, c'est une réforme historique. On dit aux Français : attention, la question des changements climatiques c'est la question majeure des années à venir et il ne faut pas se tromper de sujet, il ne faut pas mentir aux Français. Donc on va changer nos comportements et donc on met en place un dispositif qui est un peu un bonus-malus climat, ce n'est pas un impôt supplémentaire puisque 100 % est rendu aux Français, 100 % devient un « chèque vert » et vous avez les moyens d'adapter vos comportements...
Une partie dès février. Vous voyez, je fais le boulot pour vous parce que j'ai bien appris ma leçon.
Alors le chèque vert c'est dès février, pourquoi ? Parce que dans tous les autres dispositifs quand vous avez un crédit d'impôt...
Mais vous vous rendez compte, les Français vont retoucher...
Vous payez tout de suite...
Un chèque dès février...
Non mais vous payez tout de suite et vous êtes remboursé ensuite...
Et ils se demandent toujours comment ça marche.
Mais parce qu'il faut leur expliquer, il y a eu tellement de désinformation sur ce sujet, c'était tellement triste de voir qu'on a fait de la polémique politique autour de ça, c'est tellement triste. On parle de climat là, on parle de nos enfants, de nos arrières petits-enfants, on parle de l'horizon 2050, 2100, des catastrophes climatiques potentielles mais gravissimes, vraiment gravissimes. Quand on vous dit que la planète peut se réchauffer de plus de 6 degrés, mais c'est considérable. L'ère glacière c'était -5 degrés par rapport à aujourd'hui...
C'est intéressant, vous parliez de désinformation. Ecoutez F. Lefèbvre qui était ce matin sur RTL avec J.-M. Aphatie, qui revient sur cette idée que les médias d'une certaine manière déforment la vie, déforment la vision de la vie et ça vaut notamment dans les polémiques récentes, écoutez-le. (Extrait interview Lefèbvre). Alors pardon à F. Lefèbvre qu'on a coupé par deux fois au milieu là, mais il y a une meute qui est déchaînée de journalistes qui déforment tout dans ce pays, c'est ça ?
Moi je n'ai pas dit que c'était les médias qui avaient fait de la désinformation...
Oui mais lui le dit.
Non, non, mais ça, je ne me prononce pas sur ce qu'il a dit. Je n'ai pas dit que c'était les médias...
Vous n'avez pas envie de vous prononcer là-dessus ?
Non mais les médias...
C'est quand même un sujet de démocratie qui est important.
Les médias font leur boulot, je n'ai vraiment pas à critiquer ce que font les médias...
Il y a une meute sur l'affaire Sarkozy, Mitterrand ou pas ?
La désinformation dont je vous parle, ce sont les femmes ou les hommes politiques qui ont dit soit qu'il ne fallait pas le faire, soit que c'était la mauvaise méthode, soit que c'était trop tôt, soit que c'était trop tard. Enfin on a eu à peu près tout sur la taxe carbone, c'est ça dont je parle. Je n'ai pas parlé de meute... de médias, je n'ai pas eu de problème avec les médias.
Oui mais est-ce que vous ressentez qu'il y a un problème...
Non.
Est-ce que vous rendez, vous, les médias responsables de ce qui se passe en ce moment ou est-ce que c'est un certain nombre de décisions politiques et de prises de position qui posent problème ?
Ce sont des prises de position politiques dont je vous parle...
Qui posent problème ?
Qui ont posé problème...
C'est-à-dire de l'opposition ou celles de la droite...
De l'opposition qui a...
Y compris, de F. Mitterrand sur l'affaire Polanski, de J. Sarkozy ou de la décision de le laisser au bout ?
Vous mélangez un petit peu tout là, on était sur la taxe carbone, on est repartis sur des affaires politiciennes...
Oui, je vous ai ramenée avec...
C'est encore autre chose.
Vous préférez largement faire de la politique plutôt que la...
Moi je préfère parler de taxe carbone qu'autre chose oui.
Vous avez installé vendredi - je vais vous parler de vos sujets - le comité de suivi du Grenelle des ondes. L'une des suggestions qui est en cours, elle fait d'ailleurs partie du Grenelle mais elle a été étendue par les sénateurs, c'est l'interdiction du portable... accrochez-vous bien, je le dis aux ados ce matin, jusqu'à la fin du collège...
Oui.
Pourquoi... finalement ?
Alors dans le collège, je vous rassure, on n'a pas ensuite à dicter leur mode de vie quand ils sortent du collège. Alors pourquoi pas jusqu'au lycée ? Le problème du téléphone portable, c'est l'application du principe de précaution, c'est qu'on a observé des impacts sanitaires liés à l'usage du téléphone portable, ça a été observé en labo. Et le plus important, c'est que quand vous êtes jeune, vous êtes en phase de développement - pour nous c'est trop tard, je suis désolée, pour nous c'est trop tard - grosso modo jusqu'à 16 ans, le temps que votre boîte crânienne se forme. Donc c'est pour ça qu'on est allés jusqu'à la fin du collège, c'est un peu avant 16 ans bien évidemment, mais parce qu'ensuite on tombe sur l'âge au lycée, ce n'était pas cohérent, ça c'est le premier point. C'est extrêmement important cette affaire, c'est que quand même on dise aussi aux parents et aux adolescents : attention, ce n'est pas anodin d'utiliser un téléphone portable, sur le plan sanitaire il peut y avoir un risque, donc faites attention.
Très concrètement, à la prochaine rentrée scolaire, il n'y aura plus de portable, du primaire à la fin du collège ?
C'est ça l'objectif oui.
Ce sera voté ?
Ça a été voté à l'unanimité au Sénat, donc ce sera maintenant...
Donc ce sera appliqué par le gouvernement à la prochaine rentrée ?
Il faut que ce soit définitivement voté à l'Assemblée nationale en 2ème lecture de la loi et ce sera appliqué.
Vous l'espérez, vous, cette application à la rentrée prochaine ?
Je l'espère parce qu'il ne faut pas se tromper de sujet. Le téléphone portable, 74 % des ados en ont un, 74 %, si demain on se rend compte qu'il y a vraiment un problème, vous vous rendez compte, c'est toute une classe d'âge qui est potentiellement touchée, toute une classe d'âge. On a vu qu'il y avait des impacts en laboratoire, faisons attention, évitons de l'utiliser au collège et puis, je leur dis très clairement : il faut mettre l'oreillette, c'est très simple, pour éviter les ondes il faut mettre l'oreillette. Encore une fois, on retrouve la pédagogie de l'ancienne présidente de l'ADEME aussi dans vos propos. On dit que vous préférez finalement interdire les portables que de vous attaquer aux antennes-relais parce qu'il y a trop d'intérêts.
C'est très différent... ...L'intérêt des opérateurs notamment qui est en jeu, des intérêts économiques puissants.
Non, moi je suis très simplement l'avis des autorités sanitaires. On a une agence qui est une agence indépendante, l'agence...
AFSSET.
Voilà, l'Agence de Sécurité Sanitaire, de l'Environnement et du Travail qui donne un avis, qui a recensé 2.500 études, qui les a toutes analysées et qui conclut : pas d'impact sanitaire avéré sur les antennes-relais, par contre attention, suspicion, doute sur les téléphones. Donc je voudrais juste qu'on ne se trompe pas de priorité. Notre priorité absolue c'est les téléphones portables. Sur les antennes, je n'ai pas fermé la porte, au contraire, j'ai dit « faisons des expérimentations pour voir si on peut baisser la puissance des antennes-relais, pour voir si ça n'a pas un effet pervers qui serait qu'à l'inverse, ça oblige à augmenter la puissance de votre téléphone portable ». Donc ça, ça y est, les expérimentations vont être lancées, c'est en cours. Donc on n'a pas fermé la porte.
Très bien. J'ai une dernière question, elle sera politicienne mais puisque l'élection c'est très important et qu'il faudra bien que vous ayez à chercher un mandat à un moment ou à un autre, vous qui êtes énarque promotion Cyrano de Bergerac, vous qui êtes 12 fois championne de France de karaté, je le disais au début, pourquoi ne pas aller défier S. Royal dans son fief, comme vous le demandait J.-P. Raffarin et une partie de l'UMP ? Vous avez eu peur ?
Parce qu'il faut respecter les électeurs. J'ai travaillé 2 ans en Poitou- Charentes, c'est une belle région que j'aime beaucoup, mais il faut respecter les électeurs. Et le Président a sans doute...
Vous ne vouliez pas être parachutée, c'est ça ?
Ecoutez, le Président a sans doute considéré qu'un candidat local, bien implanté localement, reconnu localement, était beaucoup plus légitime. Maintenant qu'une décision est officiellement prise...
Vous auriez eu envie, vous ?
Moi, je suis à disposition, je ne suis pas quelqu'un de très compliqué, je suis vraiment à disposition. Maintenant un candidat local, c'est un très bon candidat.
Sinon Paris ?
Sinon l'Ile-de-France. Je suis déjà responsable du projet politique de V. Pécresse, donc c'est l'Ile-de-France.
Quelle prudence. Merci beaucoup, le principe de précaution ça vaut aussi en politique. Une bonne journée à vous.
Merci.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 19 octobre 2009