Déclaration de Mme Michèle Alliot-Marie, présidente du RPR, sur l'organisation et le travail politique interne du RPR sur le thème "Etablir une société de confiance", en vue des échéances électorales de 2002, Paris le 26 juin 2001.

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Circonstance : Forum de synthèse (RPR), Paris le 26 juin 2001

Texte intégral

Chers amis,
A l'heure où nous nous retrouvons pour clôturer une première étape de nos désormais traditionnels " forums du mardi ", permettez-moi quelques mots introductifs.
Je serai brève dans l'esprit qui a présidé jusqu'ici à nos travaux à savoir la priorité au débat et aux échanges.
Alors, simplement, quelques remerciements et une mise en perspective.
1/Je veux d'abord remercier tous ceux qui au fil des semaines sont venus animer ces forums et y apporter leur savoir, leur savoir-faire, leur expérience.
Avec Jean-François Copé et le service des études, nous nous sommes chaque fois félicités de la qualité des contributions. Ceux qui venaient débattre, venaient aussi avec l'envie de faire avancer leurs idées et leur pays, avec l'envie que les choses bougent, avec l'envie de sortir des visions archaïques pour faire entrer enfin la France dans la modernité.
2/Je souhaite ensuite replacer nos travaux dans leur perspective. Cette perspective est triple.
A) Nos forums s'inscrivent dans un débat d'idées général ;
B) Nos forums se placent dans la volonté d'une réponse aux attentes des Français ;
C) Nos forums sont une première étape importante de notre calendrier politique.
A) Nos forums s'inscrivent dans un débat d'idées général qui existe actuellement en France.
Certes, nous avons forgé ou renforcé nos opinions au fil des mois de travail que nous venons de connaître. Notre siège est devenu un creuset, dont les étages bruissent depuis de longs mois des réunions des groupes d'experts, des préparations des forums, des forums eux-mêmes, des réunions des sections professionnelles.
Nous avons tous également pris la mesure des rythmes économiques et sociaux du pays. J'ai reçu les grands acteurs et j'ai travaillé avec eux : patrons de l'industrie, banquiers, patrons de la nouvelle économie, responsables syndicaux
Mais il est essentiel aussi de voir ceux qui ne sont pas les grands acteurs du monde économique et social et qui, à travers les départements français, font la France active au quotidien : artisans, patrons et employés de PME, fonctionnaires territoriaux ou hospitaliers, professionnels de la santé, agriculteurs, viticulteurs, pêcheurs, policiers éducateurs .
Allant depuis des mois et plus encore depuis quelques semaines à leurs rencontres, à leur écoute aussi, de nos militants, de vous, nos cadres, de cet ensemble de contacts et d'échanges, je retire quelques profondes convictions sur les attentes de nos compatriotes.
S'ils veulent que nous retrouvions les chemins du pouvoir et du gouvernement, ils ne le veulent pas à n'importe quel prix ni pour n'importe quel programme. Les Français ont quelques idées très précises de la société à laquelle ils aspirent.
B) S'agissant de la mise en perspective de nos travaux en vue de les présenter aux Français :
J'ai écouté les uns et les autres tout au long de nos forums et jusqu'à ces derniers jours en préparant celui d'aujourd'hui. J'ai entendu les mots " confiance " et " société de confiance ". Les Français n'ont plus confiance ni en l'Etat, ni en la politique, ni pire peut-être, en eux-mêmes.
Pour retrouver confiance en l'Etat, les Français doivent pouvoir attendre qu'il leur apporte une garantie de sécurité : de sécurité physique, de sécurité alimentaire ou comme encore de la préservation de l'air qu'ils respirent ou de l'eau qu'ils boivent, sécurité pécuniaire après leur vie professionnelle à travers des retraites dont le montant soit garanti.
Dans le même temps, l'Etat doit faire confiance aux Français. Il doit leur donner ou leur rendre la liberté de choisir leur voie dans de plus importants domaines de la vie, que ce soit à l'école, au travail ou pour préparer leur retraite. Là, trop souvent, la réglementation étouffe, paralyse, fait perdre confiance en soi.
Les Français doivent aussi retrouver confiance les uns envers les autres.
Ainsi, si nous nous plaçons du point de vue des attentes des Français, nous pouvons aussi articuler nos propositions de la manière suivante :
Les Français veulent d'abord une France plus sûre.
Ils attendent effectivement de l'Etat qu'il retrouve sa capacité à se faire respecter pour assurer la sécurité. Ils attendent aussi dorénavant des pouvoirs publics des garanties sur le monde dans lequel ils vivent qu'ils s'agissent de leur alimentation de leur santé ou plus généralement de leur environnement.
Les Français veulent enfin une France juste.
Les Français qui font des efforts veulent en recevoir la récompense. Ils ne veulent plus de la confiscation fiscale injuste. Ils veulent que les initiatives ne se heurtent pas systématiquement à des découragements. Ils veulent un système scolaire et universitaire où chacun ait ses chances en tant qu'individu et non pas simplement de manière statistique, à travers une classe d'âges.
Les Français veulent aussi une France plus simple.
Ils veulent moins de réglementation, moins de menaces pénales dès qu'ils prennent des responsabilités, ils veulent des administrations qui ne les obligent pas à courir après 10 services pour une seule et même affaire. La complexité croissante des cadres juridiques dans lesquels nous vivons, leur technicité sont vécues par nombre de nos compatriotes comme des obstacles à leur épanouissement personnel et professionnel.
C) Pour terminer, je voudrais indiquer la place de notre travail en forums dans le calendrier politique.
Pour l'équipe qui travaille avec moi, cet effort s'inscrit dans un calendrier logique que j'ai à cur de rappeler car j'ai parfois entendu qu'il n'aurait pas toujours été visible.
Il fallait une première année de travail, de remise en marche de notre parti, de réélection et de réinstallation de toutes ses instances et de définition des très grandes lignes de notre action. Les assises de notre mouvement le 17 juin de l'an passé avaient déjà dégagé les lignes de force de notre projet : Redonner le sens et le goût de la responsabilité individuelle, reconnaître et récompenser le mérite, donner aux Français l'envie de partager un destin commun. Rapprocher les décisions des citoyens.
Il fallait une deuxième année de travail pour proposer à nos militants, à nos cadres, à nos partenaires de l'union de l'opposition et aux Français ce rapport d'étapes sur les contributions destinées à déboucher sur un programme de gouvernement. C'est ce que nous sommes déjà en train de faire avec ce forum, notre Conseil National samedi prochain et la reprise de nos travaux dès la rentrée sur des thèmes qui ont déjà été communiqués comme la famille, la justice ou encore la santé.
Toutes ces étapes forment un même calendrier qui a sa cohérence, sa logique et sa dynamique. Je tenais à le redire ce soir devant vous afin que nous continuons ensemble et en confiance à préparer un avenir pour la France.
(source http://www.rpr.asso.fr, le 29 juin 2001)