Déclaration de M. François Fillon, Premier ministre, en réponse à une question sur les droits de l'opposition, à l'Assemblée nationale le 9 décembre 2009.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Texte intégral

Monsieur le président,
 
Mesdames et Messieurs les députés,
 
Monsieur le président Ayrault,
 
 
 
 
Vous savez combien je respecte le Parlement et combien je respecte l'opposition. Je dois dire d'ailleurs que c'est la majorité qui est aujourd'hui dans cet Hémicycle qui a oeuvré pour que les droits de l'opposition soient accrus.
 
J'ai siégé dans cette Assemblée pendant trente ans, ce n'est pas la peine de faire des mouvements pour le dénier, jamais depuis le début de la Ve République, il n'y a eu autant d'efforts de faits pour améliorer les droits de l'opposition. Il n'y a jamais eu de président de commission de l'opposition, il n'y a jamais eu la possibilité de maîtriser une partie de l'ordre du jour comme vous le faites. Vous pouvez trouver que c'est insuffisant, mais reconnaissez, parce que c'est la vérité, que cette majorité a fait des efforts pour améliorer la situation de l'opposition. Nous n'avons jamais été dans la situation où vous vous trouvez aujourd'hui, parce que vous n'auriez jamais toléré ce que nous acceptons, et nous ne le regrettons pas, malgré les critiques qui sont les vôtres.
 
Je voudrais vous dire deux choses, monsieur Ayrault : quand vous allumez le feu, quand vous organisez la polémique, il ne faut pas vous étonner que le Gouvernement vous réponde. Très souvent, ici au banc, je reste silencieux en entendant les insultes - je pèse mes mots - qui fusent des bancs de l'opposition. C'est votre droit mais comprenez qu'il n'est pas possible pour le Gouvernement d'accepter sans réagir l'amalgame que vous avez tenté, à travers votre question, de mettre en évidence, car cette question n'en était pas une. Il n'y a évidemment aucune incompatibilité entre la fonction de trésorier d'un parti politique et la fonction de membre du Gouvernement. Et d'ailleurs, vous ne l'avez pas dit vous-même, parce que vous savez bien qu'il n'y a pas d'incompatibilité.
 
Quel est l'objectif de cette question ? C'est de semer le doute et le soupçon, et en particulier sur le président de la République. Eh bien moi je vais vous dire, j'étais dans cet Hémicycle quand trois députés de l'opposition ont été sanctionnés et ont vu leurs rémunérations suspendues parce qu'ils avaient osé tenir des propos jugés insultants pour le président de la République de l'époque. Nous n'en sommes pas là, mais je vous demande, si vous voulez que les travaux dans cet Hémicycle soient sereins, de ne pas créer des polémiques dont vous savez vous-même qu'elles n'ont aucun fondement juridique et aucun fondement constitutionnel.
 
Source http://www.gouvernement.fr, le 11 décembre 2009 |N|N|N|N|Texte intégral60025|Monsieur le président,
 
Mesdames et Messieurs les députés,
 
Monsieur le président Ayrault,
 
 
 
 
Vous savez combien je respecte le Parlement et combien je respecte l'opposition. Je dois dire d'ailleurs que c'est la majorité qui est aujourd'hui dans cet Hémicycle qui a oeuvré pour que les droits de l'opposition soient accrus.
 
J'ai siégé dans cette Assemblée pendant trente ans, ce n'est pas la peine de faire des mouvements pour le dénier, jamais depuis le début de la Ve République, il n'y a eu autant d'efforts de faits pour améliorer les droits de l'opposition. Il n'y a jamais eu de président de commission de l'opposition, il n'y a jamais eu la possibilité de maîtriser une partie de l'ordre du jour comme vous le faites. Vous pouvez trouver que c'est insuffisant, mais reconnaissez, parce que c'est la vérité, que cette majorité a fait des efforts pour améliorer la situation de l'opposition. Nous n'avons jamais été dans la situation où vous vous trouvez aujourd'hui, parce que vous n'auriez jamais toléré ce que nous acceptons, et nous ne le regrettons pas, malgré les critiques qui sont les vôtres.
 
Je voudrais vous dire deux choses, monsieur Ayrault : quand vous allumez le feu, quand vous organisez la polémique, il ne faut pas vous étonner que le Gouvernement vous réponde. Très souvent, ici au banc, je reste silencieux en entendant les insultes - je pèse mes mots - qui fusent des bancs de l'opposition. C'est votre droit mais comprenez qu'il n'est pas possible pour le Gouvernement d'accepter sans réagir l'amalgame que vous avez tenté, à travers votre question, de mettre en évidence, car cette question n'en était pas une. Il n'y a évidemment aucune incompatibilité entre la fonction de trésorier d'un parti politique et la fonction de membre du Gouvernement. Et d'ailleurs, vous ne l'avez pas dit vous-même, parce que vous savez bien qu'il n'y a pas d'incompatibilité.
 
Quel est l'objectif de cette question ? C'est de semer le doute et le soupçon, et en particulier sur le président de la République. Eh bien moi je vais vous dire, j'étais dans cet Hémicycle quand trois députés de l'opposition ont été sanctionnés et ont vu leurs rémunérations suspendues parce qu'ils avaient osé tenir des propos jugés insultants pour le président de la République de l'époque. Nous n'en sommes pas là, mais je vous demande, si vous voulez que les travaux dans cet Hémicycle soient sereins, de ne pas créer des polémiques dont vous savez vous-même qu'elles n'ont aucun fondement juridique et aucun fondement constitutionnel.
 
Source http://www.gouvernement.fr, le 11 décembre 2009