Texte intégral
F. Hollande (premier secrétaire du PS)
RTL - 7h50
Le 19 mars 2001
O. Mazerolle La gauche a gagné Paris et Lyon, mais a perdu une vingtaine de grandes villes. Quel est le message ?
- "Elections locales, explications locales mais en même temps, quand les Français votent, il y a toujours des leçons à tirer au plan national."
Lesquelles ?
- "Je vais commencer par les explications locales. Quand on regarde ville après ville, y compris Paris et Lyon, on voit bien qu'il y a des causes à la défaite de la droite à Paris : la rupture avec un système souhaitée par les Parisiens ; à Lyon : le refus d'un candidat qui paraissait incarner l'alliance entre la droite et l'extrême droite. Dans nos défaites locales, on peut trouver aussi des explications dans les divisions au sein du PS, au sein de la gauche plurielle, dans l'usure, dans les successions difficiles, dans l'incompréhension à l'égard de certains comportements - le non-cumul des mandats... Bref, ville après ville, des explications locales peuvent être trouvées. Il y a aussi une leçon nationale. La première, c'est qu'un besoin de proximité s'est exprimé. Le second message, c'est qu'il faut être efficace : efficace pour l'environnement, contre l'insécurité. Le troisième message est celui d'une demande d'une administration locale ou nationale plus rapide par rapport aux aspirations des Français. Enfin, pour la gauche, chaque fois qu'il y a de l'abstention, chaque fois que des listes alternatives progressent, on voit qu'il y a le souci de la justice sociale. Ville après ville, on peut chaque fois trouver la voie de la compréhension à l'égard d'une défaite - à Paris et à Lyon pour la droite, ailleurs quelquefois pour la gauche - et dans nos succès aussi. Il y a pour les gouvernants de ce pays un certain nombre de leçons à tirer et nous le ferons de façon placide. Il ne s'agit pas de changer de politique puisqu'elle fonctionne plutôt bien, notamment au plan de la réduction du chômage, mais de trouver des formes de gouvernement qui soient adaptées. Il nous reste un an, tout est ouvert pour 2002 : il faut donc travailler."
Un an avec les mêmes ministres, mêmes ceux qui ont été battus, même J. Lang qui était quasiment le maire sortant à Blois ?
- "Soyons franc : si J. lang a été battu, c'est parce qu'il a été beaucoup ministre, c'est parce qu'il était d'abord dans son bureau à Paris. Je pense qu'il serait assez injuste de lui dire "parce que tu as été un bon ministre, tu as été battu." On ne peut pas faire les deux, la démonstration a été faite. Mais comme il n'est plus maire de Blois, il peut être encore ministre. C'est à L. Jospin de faire ses choix. C'est moins un problème de composition du Gouvernement qu'un problème de compréhension du vote des Français ; il faut toujours les entendre. Cela tient plutôt à la méthode de gouvernement qui est bonne, mais qu'il faut adapter à des aspirations nouvelles. On le voit sur des questions fondamentales comme l'environnement et l'insécurité sur lesquelles les Français veulent des répondes rapides, tant au plan local que national."
Vous insistez sur l'insécurité mais d'autres vous diront qu'il manque l'électorat populaire. "Politique sociale insuffisante", dit par exemple le PC ?
- "Le PC subit un phénomène d'usure qui existe depuis plusieurs années...
On dit qu'il est mort ?
- "Il serait vraiment prématuré de tirer cette leçon. Quand vous présentez des maires qui ont plus de 75 ans - c'est le cas pour le PC -, et qu'une partie des électeurs veut le renouvellement, le PC en est victime. Le message, lorsque l'abstention est forte, lorsque des listes alternatives, d'extrême gauche ou de nature différente type "Motivé-e-s", nous renseigne sur un besoin de plus grande considération pour la vie dans certains quartiers ou de la justice sociale en période de forte croissance. Il faut l'entendre. En même temps, le chômage diminue et ce n'est pas cette politique-là qu'il faut changer."
Cela veut-il dire rééquilibrage de la politique gouvernementale pour être mieux entendu de l'électorat populaire ?
- "La stratégie choisie depuis 1997 est la bonne. C'est celle de la politique économique maîtrisée qui permet la réduction du chômage, c'est une politique sociale à travers de grandes réformes. Mais il est vrai qu'il peut y avoir le sentiment, chez un certain nombre de nos compatriotes, de ne pas voir la croissance. Ils ont le sentiment qu'ils ne bénéficient pas de la lutte contre le chômage parce qu'ils sont plus en recul, plus exclus que d'autres. Ceux-là, le plus souvent, ne se sont même pas dérangés, même pas exprimés. S'ils l'ont fait, c'est à travers des votes protestataires. Il faut entendre ceux-là aussi. A partir de ce constat, il va falloir agir, ce qui peut se traduire par des réformes telles que la prestation autonomie dépendance parce que des personnes âgées peuvent elles aussi être victimes de ce sentiment ; cela peut aussi être sur l'insécurité. Beaucoup de classes populaires disent "c'est vrai, nous avons trouvé du travail, mais nos conditions de vie n'ont pas radicalement changé." Il faut tenir compte de cet aspect. Les agressions à l'égard de l'environnement, de la nature, sont plutôt commises dans les quartiers populaires."
Avec l'extrême gauche et une partie des Verts d'ailleurs, la gauche n'est-elle pas en train de vivre ce que la droite a longtemps connu avec le FN, c'est-à-dire des voix qui se dispersent et qui s'opposent même ?
- "Il s'est passé quelque chose de très important dimanche : l'extrême droite a globalement reculé, même si elle a résisté dans trois villes. Je considère que c'est un échec pour tous les républicains qu'il y ait aujourd'hui, lundi, trois villes encore gérées par l'extrême droite. Mais globalement, elle a reculé, elle s'est divisée. Il n'y a pas eu autant de triangulaires qu'en 1995, ce qui explique une partie de nos déconvenues de dimanche. Mais c'est un fait très positif : je me félicite que l'extrême droite soit en recul et en reflux. En même temps, il y a des listes d'extrême gauche et il y a un problème lorsque ces reports ne se font pas. Mais pour nous, recevoir des voix de l'extrême gauche ne serait pas une difficulté. Cela devient un problème quand on ne les reçoit pas, ce qui a pu se passer dans un certain nombre de villes. Cela vient d'un comportement d'un groupe sectaire, Lutte ouvrière, qui présente des listes au nom de l'extrême gauche mais qui est en fait une liste d'extrême qui dit que la gauche et la droite, c'est la même chose. Elle ne reporte donc pas ses suffrages ou se maintient dans des situations où nous pourrions l'emporter et provoque notre défaite. Quant aux Verts, je considère que leur progrès est un progrès de la gauche plurielle. Je ne vais pas m'en plaindre, au contraire ! Cela fait partie de ce qui peut nous permettre de gagner. A Paris, notamment, c'est grâce à la gauche plurielle et aux Verts que nous pouvons l'emporter."
On dit qu'ils vont finalement devoir remplacer le PC en tant qu'allié principal du PS ?
- "Il ne s'agit pas d'avoir des alliés principaux, il s'agit d'avoir des alliés fidèles et loyaux. Il serait indigne de notre part de dire que parce que le PC connaît des difficultés, on ne doit plus travailler avec lui mais uniquement avec les Verts parce qu'ils ont des succès. Les Verts, le PC, les Radicaux de gauche et le MDC font partie de la gauche plurielle ; il faut travailler ensemble. Ensuite, il peut y avoir des pondérations en fonction des élections nationales, pas simplement des élections locales. Il faut tout entendre mais il serait, à mon avis, de très mauvaise politique que de mettre en concurrence les composantes de la gauche plurielle."
Après autant d'années de gouvernement de gauche, F. Fillon, RPR, disait hier soir que la droite est majoritaire en France. La gauche a-t-elle reçu un coup de bambou à travers ces municipales ?
- "On nous aurait dit il y a quelques semaines ou quelques mois que la gauche allait gagner Paris et Lyon et peut-être perdre une vingtaine de villes, ne croyez-vous pas que nous n'aurions pas été prêts à signer de suite ce papier ? Je ne sais pas si l'on se rend compte ce matin que les deux plus grandes villes de France - Lyon après Marseille qui reste à droite et où la gauche se tient plutôt correctement malgré sa situation - sont à gauche. Dans deux villes très importantes, dont la capitale, qui avaient toujours été, depuis E. Herriot à Lyon et à Paris depuis E. Marcel, gérées par la droite, c'est un fait historique qu'aujourd'hui ce soit la gauche. Je ne nie pas que nous avons pu avoir des difficultés, elles ont des explications locales et il y a un facteur national. Mais cela dit, je préfère vraiment être dans ma situation que dans celle - je vais me permettre cette incongruité - de J. Chirac.
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 20 mars 2001)
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F. Hollande (premier secrétaire du PS)
France Inter - 8h40
Le 19 mars 2001
P. Clark Vous aussi vous avez le droit à votre séquence satisfaction, mais ça ne va durer, on commence par là. Paris et Lyon sont tombées ...
- "On peut finir par là si vous voulez, on peut commencer par là, comme vous voulez. Mais c'est vrai, je vais prendre votre message pour ce qu'il est, un appel à me réjouir au moins de Paris et de Lyon. Ce sont des victoires historiques. A Paris, ça fait je ne sais combien de décennies, mais le mode de scrutin ayant changé, au mois depuis 1977 il n'y a pas eu un maire de gauche. Je comprends la joie de beaucoup dans la capitale de voir l'alternance enfin se produire. A Lyon, c'est depuis E. Herriot qu'il n'y a pas de maire de gauche à Lyon. Et là aussi, je pense que c'est un phénomène qui méritait d'être salué. Pour autant, il y a le reste et je vous attends sur le reste."
C'est une sérieuse claque pour la gauche ...
- "Encore que, prendre des claques avec Paris et Lyon, j'en redemande."
Oui, mais on parle du reste. C'est quoi la principale raison ? C'est une sanction du Gouvernement ?
- "Non, je crois qu'il y a un scrutin local qui, même à Paris et à Lyon obéit à des logiques locales. A fortiori pour des villes de province. A chaque fois, quand on regarde ce qui s'est produit dans ces villes, il y a des raisons qui expliquent le vote : soit la division de la gauche, soit des problèmes de candidature du PS - je l'assume -, soit un report de l'extrême droite vers la droite et dans une certaine mesure, je me félicite du recul de l'extrême droite, même il profite à la droite ; il y a la fin des quadrangulaires voire des triangulaires. Il y a aussi des phénomènes d'usure, notamment de maires qui sont là depuis longtemps. Quand on regarde ville par ville il y a des explications. Maintenant, quand ça se produit sur un certain nombre de villes, de territoires très différents, il y a aussi des leçons nationales qu'il faut tirer."
Localement, on a vu débarquer des "stars"du Gouvernement et ça ne marche pas !
- "Il y a je crois un changement d'époque. Ce que veulent les Français, c'est d'avoir des maires qui s'occupent d'eux. Et quand on est ministre, on ne peut pas s'occuper et de ses compétences d'Etat et de sa ville. Les Français l'ont dit. Et d'ailleurs Jospin avait précédé leur conduite par l'édiction d'une règle qui finalement a été entendue."
Oui mais quand on donne une règle, il faut la tenir.
- "Il l'a tenue jusqu'à présent et il la tiendra encore."
Va-t-il y avoir des annonces sur le non-cumul des mandats ?
- "Il y aura simplement le maintien de ce qui a été déjà décidé en 1997 : nul ne peut être ministre et responsable d'un exécutif. Je pense que cette règle était nouvelle quand elle a été émise, et elle devient aujourd'hui demandée par les Français eux-mêmes."
Les ministres battus doivent-ils quitter le Gouvernement ? La question est claire, la réponse va l'être aussi ...
- "Je ne pense pas. Je pense que le message qui a été envoyé est : occupez-vous de nos affaires d'Etat, donc de vos responsabilités de ministres. J. Lang par exemple, puisque c'est lui qui pouvait être éventuellement victime d'une telle conclusion, J. Lang est un bon ministre de l'Education, et c'est parce qu'il a été excellent sur le terrain ministériel qu'il n'a pas été suffisamment présent sur le terrain municipal."
Et puis il y a eu son aller-retour ?
- "Sans doute que ça a joué, vous avez raison. Mais puisqu'il n'a plus de responsabilités à Blois, qu'il garde au moins ses responsabilités d'Etat."
Donc, les ministres battus doivent rester au Gouvernement d'après vous ?
- "Je ne donne qu'un avis. Ce n'est pas moi qui fait le Gouvernement, c'est L. Jospin. Je le dis pour les auditeurs qui pensent qu'il y a une confusion de rôles ou de genres. Je reste à ma modeste place."
Il y a un aspect très préoccupant pour le PS, c'est qu'apparemment les bastions populaires sont passés à droite. Le PS est devenu le parti des classes moyennes ?
- "Que le PS ait des adhésions parmi les classes moyennes, je ne m'en plaindrai pas. Car c'est souvent ce qui fait la modernité, le mouvement. Mais le PS comme la gauche, n'ont de sens que si les classes populaires sont avec nous, en tout cas une partie d'entre elles."
Sauf qu'elles n'y sont pas, là...
- "On ne peut pas dire qu'elles n'y sont pas. Mais une partie d'entre elles, en tout cas de ces classes populaires, n'est pas venue voter. L'abstention a été forte, notamment dans un certain nombre de quartiers. Il y a des listes alternatives qui ont eu du succès, ce qui prouve bien qu'il y a un mécontentement de la gauche de la gauche. Pourquoi ? Parce que la croissance est là, qu'elle introduit sans doute des progrès pour beaucoup - les classes moyennes - mais aussi peut-être des insatisfactions ou des frustrations pour celles et ceux qui n'en bénéficient pas. Et notamment ceux qui n'ont toujours pas de travail, ceux qui ont un travail précaire - ceux qu'on appelle "les travailleurs pauvres" -, ceux qui ont de l'insécurité qui altère leurs conditions de vie, ceux qui habitent dans des quartiers qui voient leur environnement se dégrader. Ceux-là et celles-là nous disent : alors, finalement, vous changez, vous améliorez la vie de tout le monde sauf de nous ! Je crois donc que cette exigence que la croissance soit bien répartie, que la justice sociale soit bien rendue, il faut l'entendre."
Des milieux populaires soit qui s'abstiennent, soit qui votent à droite ; des ministres du Gouvernement Jospin qui prennent des claques... Tout cela compilé donne une image d'un Gouvernement coupé du monde, qui est dans ses ministères. Pour faire très schématique, c'est un peu l'image de la gauche caviar.
- "Je ne sais pas si à Paris on mange plus de caviar qu'ailleurs, mais je ne crois pas. A Lyon, non plus. Et dans des villes qu'on a gagnées, la mienne notamment, je n'ai pas le sentiment que ce soit le repas dominical."
Mais est-ce qu'il y a là un danger ?
- "Il y a toujours un danger, qui n'est pas tant l'embourgeoisement - cela dépend comment on le vit - mais plutôt le danger de l'éloignement. Quand on est au pouvoir depuis quatre ans, c'est la menace principale : de se sentir soi-même en confiance et de ne pas comprendre qu'il y a aussi à côté de nous, avec nous, une société qui bouge vite et qui est exigeante. Il faut entendre les messages. Il nous reste un an pour poursuivre ce qui fait la force de ce Gouvernement - la lutte contre le chômage, la croissance -, mais aussi pour répondre à des insatisfactions. Il y en a deux majeures qui sortent du scrutin : la demande de qualité de vie à travers l'aspiration à l'environnement et la demande de toutes les formes de sécurité, y compris des biens et des personnes. Qu'est-ce que cela veut dire ? Qu'il faut être plus rapide, plus proche et plus efficace. La stratégie du Gouvernement est la bonne sur le plan économique. Maintenant, la méthode doit sans arrêt évoluer. Les élections sont quand même faites pour secouer ceux qui gouvernent, et puis aussi ceux qui ne gouvernement pas."
Là, vous êtes secoués pour le coup !
- "On est secoué dans le bon sens, quand cela va vers Paris et vers Lyon ou vers d'autres villes, on est secoué dans le mauvais sens quand on n'a pas forcément entendu le message des Français. Mais cela reste un scrutin local, donc il ne faut pas tirer plus de conséquences, mais en même temps, il faut écouter la musique."
Qu'est-ce que vous allez faire de ce PC moribond ? Le maintenir sous perfusion ?
- "Il ne faut pas être injuste à l'égard du Parti communiste. Il reste une composante du pays. Ce qui est vrai, c'est que lorsqu'il est en tête de liste, ce qui s'est produit dans un certain nombre de villes, ou lorsqu'il est depuis longtemps dans la gestion d'une ville, il connaît, comme d'autres forces politiques à un certain moment, un phénomène d'usure."
Mais c'est plus que de l'usure franchement !
- "Mais il réfléchit d'ailleurs à son propre avenir, puisque R. Hue va faire un congrès extraordinaire. Ce n'est à moi de m'occuper de la direction du Parti communiste..."
Mais au sein du Gouvernement, cela va-t-il changer les équilibres ?
- "Il faut d'abord mettre en valeur ce qui a effectivement obtenu du succès, notamment toutes ces listes alternatives ou Vertes. Cela aussi, c'est une leçon du scrutin. Mais en même temps, ce serait une faute de vouloir mettre en compétition ou en concurrence les composantes de la gauche plurielle. Il n'y a pas un ascenseur qui descend et un ascenseur qui monte : il y a le même ascenseur avec la gauche plurielle, soit pour gagner, soit pour perdre. Ou on gagnera ensemble, ou on perdra ensemble. Ce qui m'intéresse, ce n'est pas de savoir qu'elle va être la deuxième composante de la gauche, mais de savoir ce qui va se produire en 2002 : est-ce que c'est la gauche parce qu'elle aura gouverné avec satisfaction pour le pays, ou elle n'aura pas gouverné avec satisfaction pour le pays ? A ce moment-là, nous serons remerciés : c'est la loi de toutes les alternances dans ce pays depuis une vingtaine d'années."
A Paris, est-ce une défaite du système Chirac ?
- "En tout cas, c'est la fin du système. Ce système avait sans doute été créé assez tôt, c'est-à-dire avant J. Tiberi. Le système s'achève aujourd'hui. Je ne suis pas favorable à ce que notre victoire à Paris soit un règlement de compte, une espèce de sorties d'affaires, de chronique du mauvais comportement et de la mauvaise gestion. Je suis sûr que le souhait de B. Delanoë est de gouverner Paris pour les Parisiens. Mais en même temps, c'est une belle victoire pour les Parisiens. C'est d'ailleurs une victoire juste, cela a été très serré. Mais que ce soit terminé à Paris, qu'il n'y ait plus la chronique des divisions de la droite, des affaires qui sortent, des faux électeurs, pour les Parisiens, c'est une bonne nouvelle."
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 20 mars 2001)
RTL - 7h50
Le 19 mars 2001
O. Mazerolle La gauche a gagné Paris et Lyon, mais a perdu une vingtaine de grandes villes. Quel est le message ?
- "Elections locales, explications locales mais en même temps, quand les Français votent, il y a toujours des leçons à tirer au plan national."
Lesquelles ?
- "Je vais commencer par les explications locales. Quand on regarde ville après ville, y compris Paris et Lyon, on voit bien qu'il y a des causes à la défaite de la droite à Paris : la rupture avec un système souhaitée par les Parisiens ; à Lyon : le refus d'un candidat qui paraissait incarner l'alliance entre la droite et l'extrême droite. Dans nos défaites locales, on peut trouver aussi des explications dans les divisions au sein du PS, au sein de la gauche plurielle, dans l'usure, dans les successions difficiles, dans l'incompréhension à l'égard de certains comportements - le non-cumul des mandats... Bref, ville après ville, des explications locales peuvent être trouvées. Il y a aussi une leçon nationale. La première, c'est qu'un besoin de proximité s'est exprimé. Le second message, c'est qu'il faut être efficace : efficace pour l'environnement, contre l'insécurité. Le troisième message est celui d'une demande d'une administration locale ou nationale plus rapide par rapport aux aspirations des Français. Enfin, pour la gauche, chaque fois qu'il y a de l'abstention, chaque fois que des listes alternatives progressent, on voit qu'il y a le souci de la justice sociale. Ville après ville, on peut chaque fois trouver la voie de la compréhension à l'égard d'une défaite - à Paris et à Lyon pour la droite, ailleurs quelquefois pour la gauche - et dans nos succès aussi. Il y a pour les gouvernants de ce pays un certain nombre de leçons à tirer et nous le ferons de façon placide. Il ne s'agit pas de changer de politique puisqu'elle fonctionne plutôt bien, notamment au plan de la réduction du chômage, mais de trouver des formes de gouvernement qui soient adaptées. Il nous reste un an, tout est ouvert pour 2002 : il faut donc travailler."
Un an avec les mêmes ministres, mêmes ceux qui ont été battus, même J. Lang qui était quasiment le maire sortant à Blois ?
- "Soyons franc : si J. lang a été battu, c'est parce qu'il a été beaucoup ministre, c'est parce qu'il était d'abord dans son bureau à Paris. Je pense qu'il serait assez injuste de lui dire "parce que tu as été un bon ministre, tu as été battu." On ne peut pas faire les deux, la démonstration a été faite. Mais comme il n'est plus maire de Blois, il peut être encore ministre. C'est à L. Jospin de faire ses choix. C'est moins un problème de composition du Gouvernement qu'un problème de compréhension du vote des Français ; il faut toujours les entendre. Cela tient plutôt à la méthode de gouvernement qui est bonne, mais qu'il faut adapter à des aspirations nouvelles. On le voit sur des questions fondamentales comme l'environnement et l'insécurité sur lesquelles les Français veulent des répondes rapides, tant au plan local que national."
Vous insistez sur l'insécurité mais d'autres vous diront qu'il manque l'électorat populaire. "Politique sociale insuffisante", dit par exemple le PC ?
- "Le PC subit un phénomène d'usure qui existe depuis plusieurs années...
On dit qu'il est mort ?
- "Il serait vraiment prématuré de tirer cette leçon. Quand vous présentez des maires qui ont plus de 75 ans - c'est le cas pour le PC -, et qu'une partie des électeurs veut le renouvellement, le PC en est victime. Le message, lorsque l'abstention est forte, lorsque des listes alternatives, d'extrême gauche ou de nature différente type "Motivé-e-s", nous renseigne sur un besoin de plus grande considération pour la vie dans certains quartiers ou de la justice sociale en période de forte croissance. Il faut l'entendre. En même temps, le chômage diminue et ce n'est pas cette politique-là qu'il faut changer."
Cela veut-il dire rééquilibrage de la politique gouvernementale pour être mieux entendu de l'électorat populaire ?
- "La stratégie choisie depuis 1997 est la bonne. C'est celle de la politique économique maîtrisée qui permet la réduction du chômage, c'est une politique sociale à travers de grandes réformes. Mais il est vrai qu'il peut y avoir le sentiment, chez un certain nombre de nos compatriotes, de ne pas voir la croissance. Ils ont le sentiment qu'ils ne bénéficient pas de la lutte contre le chômage parce qu'ils sont plus en recul, plus exclus que d'autres. Ceux-là, le plus souvent, ne se sont même pas dérangés, même pas exprimés. S'ils l'ont fait, c'est à travers des votes protestataires. Il faut entendre ceux-là aussi. A partir de ce constat, il va falloir agir, ce qui peut se traduire par des réformes telles que la prestation autonomie dépendance parce que des personnes âgées peuvent elles aussi être victimes de ce sentiment ; cela peut aussi être sur l'insécurité. Beaucoup de classes populaires disent "c'est vrai, nous avons trouvé du travail, mais nos conditions de vie n'ont pas radicalement changé." Il faut tenir compte de cet aspect. Les agressions à l'égard de l'environnement, de la nature, sont plutôt commises dans les quartiers populaires."
Avec l'extrême gauche et une partie des Verts d'ailleurs, la gauche n'est-elle pas en train de vivre ce que la droite a longtemps connu avec le FN, c'est-à-dire des voix qui se dispersent et qui s'opposent même ?
- "Il s'est passé quelque chose de très important dimanche : l'extrême droite a globalement reculé, même si elle a résisté dans trois villes. Je considère que c'est un échec pour tous les républicains qu'il y ait aujourd'hui, lundi, trois villes encore gérées par l'extrême droite. Mais globalement, elle a reculé, elle s'est divisée. Il n'y a pas eu autant de triangulaires qu'en 1995, ce qui explique une partie de nos déconvenues de dimanche. Mais c'est un fait très positif : je me félicite que l'extrême droite soit en recul et en reflux. En même temps, il y a des listes d'extrême gauche et il y a un problème lorsque ces reports ne se font pas. Mais pour nous, recevoir des voix de l'extrême gauche ne serait pas une difficulté. Cela devient un problème quand on ne les reçoit pas, ce qui a pu se passer dans un certain nombre de villes. Cela vient d'un comportement d'un groupe sectaire, Lutte ouvrière, qui présente des listes au nom de l'extrême gauche mais qui est en fait une liste d'extrême qui dit que la gauche et la droite, c'est la même chose. Elle ne reporte donc pas ses suffrages ou se maintient dans des situations où nous pourrions l'emporter et provoque notre défaite. Quant aux Verts, je considère que leur progrès est un progrès de la gauche plurielle. Je ne vais pas m'en plaindre, au contraire ! Cela fait partie de ce qui peut nous permettre de gagner. A Paris, notamment, c'est grâce à la gauche plurielle et aux Verts que nous pouvons l'emporter."
On dit qu'ils vont finalement devoir remplacer le PC en tant qu'allié principal du PS ?
- "Il ne s'agit pas d'avoir des alliés principaux, il s'agit d'avoir des alliés fidèles et loyaux. Il serait indigne de notre part de dire que parce que le PC connaît des difficultés, on ne doit plus travailler avec lui mais uniquement avec les Verts parce qu'ils ont des succès. Les Verts, le PC, les Radicaux de gauche et le MDC font partie de la gauche plurielle ; il faut travailler ensemble. Ensuite, il peut y avoir des pondérations en fonction des élections nationales, pas simplement des élections locales. Il faut tout entendre mais il serait, à mon avis, de très mauvaise politique que de mettre en concurrence les composantes de la gauche plurielle."
Après autant d'années de gouvernement de gauche, F. Fillon, RPR, disait hier soir que la droite est majoritaire en France. La gauche a-t-elle reçu un coup de bambou à travers ces municipales ?
- "On nous aurait dit il y a quelques semaines ou quelques mois que la gauche allait gagner Paris et Lyon et peut-être perdre une vingtaine de villes, ne croyez-vous pas que nous n'aurions pas été prêts à signer de suite ce papier ? Je ne sais pas si l'on se rend compte ce matin que les deux plus grandes villes de France - Lyon après Marseille qui reste à droite et où la gauche se tient plutôt correctement malgré sa situation - sont à gauche. Dans deux villes très importantes, dont la capitale, qui avaient toujours été, depuis E. Herriot à Lyon et à Paris depuis E. Marcel, gérées par la droite, c'est un fait historique qu'aujourd'hui ce soit la gauche. Je ne nie pas que nous avons pu avoir des difficultés, elles ont des explications locales et il y a un facteur national. Mais cela dit, je préfère vraiment être dans ma situation que dans celle - je vais me permettre cette incongruité - de J. Chirac.
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 20 mars 2001)
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F. Hollande (premier secrétaire du PS)
France Inter - 8h40
Le 19 mars 2001
P. Clark Vous aussi vous avez le droit à votre séquence satisfaction, mais ça ne va durer, on commence par là. Paris et Lyon sont tombées ...
- "On peut finir par là si vous voulez, on peut commencer par là, comme vous voulez. Mais c'est vrai, je vais prendre votre message pour ce qu'il est, un appel à me réjouir au moins de Paris et de Lyon. Ce sont des victoires historiques. A Paris, ça fait je ne sais combien de décennies, mais le mode de scrutin ayant changé, au mois depuis 1977 il n'y a pas eu un maire de gauche. Je comprends la joie de beaucoup dans la capitale de voir l'alternance enfin se produire. A Lyon, c'est depuis E. Herriot qu'il n'y a pas de maire de gauche à Lyon. Et là aussi, je pense que c'est un phénomène qui méritait d'être salué. Pour autant, il y a le reste et je vous attends sur le reste."
C'est une sérieuse claque pour la gauche ...
- "Encore que, prendre des claques avec Paris et Lyon, j'en redemande."
Oui, mais on parle du reste. C'est quoi la principale raison ? C'est une sanction du Gouvernement ?
- "Non, je crois qu'il y a un scrutin local qui, même à Paris et à Lyon obéit à des logiques locales. A fortiori pour des villes de province. A chaque fois, quand on regarde ce qui s'est produit dans ces villes, il y a des raisons qui expliquent le vote : soit la division de la gauche, soit des problèmes de candidature du PS - je l'assume -, soit un report de l'extrême droite vers la droite et dans une certaine mesure, je me félicite du recul de l'extrême droite, même il profite à la droite ; il y a la fin des quadrangulaires voire des triangulaires. Il y a aussi des phénomènes d'usure, notamment de maires qui sont là depuis longtemps. Quand on regarde ville par ville il y a des explications. Maintenant, quand ça se produit sur un certain nombre de villes, de territoires très différents, il y a aussi des leçons nationales qu'il faut tirer."
Localement, on a vu débarquer des "stars"du Gouvernement et ça ne marche pas !
- "Il y a je crois un changement d'époque. Ce que veulent les Français, c'est d'avoir des maires qui s'occupent d'eux. Et quand on est ministre, on ne peut pas s'occuper et de ses compétences d'Etat et de sa ville. Les Français l'ont dit. Et d'ailleurs Jospin avait précédé leur conduite par l'édiction d'une règle qui finalement a été entendue."
Oui mais quand on donne une règle, il faut la tenir.
- "Il l'a tenue jusqu'à présent et il la tiendra encore."
Va-t-il y avoir des annonces sur le non-cumul des mandats ?
- "Il y aura simplement le maintien de ce qui a été déjà décidé en 1997 : nul ne peut être ministre et responsable d'un exécutif. Je pense que cette règle était nouvelle quand elle a été émise, et elle devient aujourd'hui demandée par les Français eux-mêmes."
Les ministres battus doivent-ils quitter le Gouvernement ? La question est claire, la réponse va l'être aussi ...
- "Je ne pense pas. Je pense que le message qui a été envoyé est : occupez-vous de nos affaires d'Etat, donc de vos responsabilités de ministres. J. Lang par exemple, puisque c'est lui qui pouvait être éventuellement victime d'une telle conclusion, J. Lang est un bon ministre de l'Education, et c'est parce qu'il a été excellent sur le terrain ministériel qu'il n'a pas été suffisamment présent sur le terrain municipal."
Et puis il y a eu son aller-retour ?
- "Sans doute que ça a joué, vous avez raison. Mais puisqu'il n'a plus de responsabilités à Blois, qu'il garde au moins ses responsabilités d'Etat."
Donc, les ministres battus doivent rester au Gouvernement d'après vous ?
- "Je ne donne qu'un avis. Ce n'est pas moi qui fait le Gouvernement, c'est L. Jospin. Je le dis pour les auditeurs qui pensent qu'il y a une confusion de rôles ou de genres. Je reste à ma modeste place."
Il y a un aspect très préoccupant pour le PS, c'est qu'apparemment les bastions populaires sont passés à droite. Le PS est devenu le parti des classes moyennes ?
- "Que le PS ait des adhésions parmi les classes moyennes, je ne m'en plaindrai pas. Car c'est souvent ce qui fait la modernité, le mouvement. Mais le PS comme la gauche, n'ont de sens que si les classes populaires sont avec nous, en tout cas une partie d'entre elles."
Sauf qu'elles n'y sont pas, là...
- "On ne peut pas dire qu'elles n'y sont pas. Mais une partie d'entre elles, en tout cas de ces classes populaires, n'est pas venue voter. L'abstention a été forte, notamment dans un certain nombre de quartiers. Il y a des listes alternatives qui ont eu du succès, ce qui prouve bien qu'il y a un mécontentement de la gauche de la gauche. Pourquoi ? Parce que la croissance est là, qu'elle introduit sans doute des progrès pour beaucoup - les classes moyennes - mais aussi peut-être des insatisfactions ou des frustrations pour celles et ceux qui n'en bénéficient pas. Et notamment ceux qui n'ont toujours pas de travail, ceux qui ont un travail précaire - ceux qu'on appelle "les travailleurs pauvres" -, ceux qui ont de l'insécurité qui altère leurs conditions de vie, ceux qui habitent dans des quartiers qui voient leur environnement se dégrader. Ceux-là et celles-là nous disent : alors, finalement, vous changez, vous améliorez la vie de tout le monde sauf de nous ! Je crois donc que cette exigence que la croissance soit bien répartie, que la justice sociale soit bien rendue, il faut l'entendre."
Des milieux populaires soit qui s'abstiennent, soit qui votent à droite ; des ministres du Gouvernement Jospin qui prennent des claques... Tout cela compilé donne une image d'un Gouvernement coupé du monde, qui est dans ses ministères. Pour faire très schématique, c'est un peu l'image de la gauche caviar.
- "Je ne sais pas si à Paris on mange plus de caviar qu'ailleurs, mais je ne crois pas. A Lyon, non plus. Et dans des villes qu'on a gagnées, la mienne notamment, je n'ai pas le sentiment que ce soit le repas dominical."
Mais est-ce qu'il y a là un danger ?
- "Il y a toujours un danger, qui n'est pas tant l'embourgeoisement - cela dépend comment on le vit - mais plutôt le danger de l'éloignement. Quand on est au pouvoir depuis quatre ans, c'est la menace principale : de se sentir soi-même en confiance et de ne pas comprendre qu'il y a aussi à côté de nous, avec nous, une société qui bouge vite et qui est exigeante. Il faut entendre les messages. Il nous reste un an pour poursuivre ce qui fait la force de ce Gouvernement - la lutte contre le chômage, la croissance -, mais aussi pour répondre à des insatisfactions. Il y en a deux majeures qui sortent du scrutin : la demande de qualité de vie à travers l'aspiration à l'environnement et la demande de toutes les formes de sécurité, y compris des biens et des personnes. Qu'est-ce que cela veut dire ? Qu'il faut être plus rapide, plus proche et plus efficace. La stratégie du Gouvernement est la bonne sur le plan économique. Maintenant, la méthode doit sans arrêt évoluer. Les élections sont quand même faites pour secouer ceux qui gouvernent, et puis aussi ceux qui ne gouvernement pas."
Là, vous êtes secoués pour le coup !
- "On est secoué dans le bon sens, quand cela va vers Paris et vers Lyon ou vers d'autres villes, on est secoué dans le mauvais sens quand on n'a pas forcément entendu le message des Français. Mais cela reste un scrutin local, donc il ne faut pas tirer plus de conséquences, mais en même temps, il faut écouter la musique."
Qu'est-ce que vous allez faire de ce PC moribond ? Le maintenir sous perfusion ?
- "Il ne faut pas être injuste à l'égard du Parti communiste. Il reste une composante du pays. Ce qui est vrai, c'est que lorsqu'il est en tête de liste, ce qui s'est produit dans un certain nombre de villes, ou lorsqu'il est depuis longtemps dans la gestion d'une ville, il connaît, comme d'autres forces politiques à un certain moment, un phénomène d'usure."
Mais c'est plus que de l'usure franchement !
- "Mais il réfléchit d'ailleurs à son propre avenir, puisque R. Hue va faire un congrès extraordinaire. Ce n'est à moi de m'occuper de la direction du Parti communiste..."
Mais au sein du Gouvernement, cela va-t-il changer les équilibres ?
- "Il faut d'abord mettre en valeur ce qui a effectivement obtenu du succès, notamment toutes ces listes alternatives ou Vertes. Cela aussi, c'est une leçon du scrutin. Mais en même temps, ce serait une faute de vouloir mettre en compétition ou en concurrence les composantes de la gauche plurielle. Il n'y a pas un ascenseur qui descend et un ascenseur qui monte : il y a le même ascenseur avec la gauche plurielle, soit pour gagner, soit pour perdre. Ou on gagnera ensemble, ou on perdra ensemble. Ce qui m'intéresse, ce n'est pas de savoir qu'elle va être la deuxième composante de la gauche, mais de savoir ce qui va se produire en 2002 : est-ce que c'est la gauche parce qu'elle aura gouverné avec satisfaction pour le pays, ou elle n'aura pas gouverné avec satisfaction pour le pays ? A ce moment-là, nous serons remerciés : c'est la loi de toutes les alternances dans ce pays depuis une vingtaine d'années."
A Paris, est-ce une défaite du système Chirac ?
- "En tout cas, c'est la fin du système. Ce système avait sans doute été créé assez tôt, c'est-à-dire avant J. Tiberi. Le système s'achève aujourd'hui. Je ne suis pas favorable à ce que notre victoire à Paris soit un règlement de compte, une espèce de sorties d'affaires, de chronique du mauvais comportement et de la mauvaise gestion. Je suis sûr que le souhait de B. Delanoë est de gouverner Paris pour les Parisiens. Mais en même temps, c'est une belle victoire pour les Parisiens. C'est d'ailleurs une victoire juste, cela a été très serré. Mais que ce soit terminé à Paris, qu'il n'y ait plus la chronique des divisions de la droite, des affaires qui sortent, des faux électeurs, pour les Parisiens, c'est une bonne nouvelle."
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 20 mars 2001)