Texte intégral
Q - Sur le terrain, on a le sentiment que les combats s'intensifient en Libye. Alors que peut faire la France et dans quelles conditions la France peut-elle agir ?
R - Je crois qu'il ne faut pas poser la question en se demandant ce que peut faire la France. C'est ce que peut faire la communauté internationale. Il est bien évident que la France ne peut pas agir seule dans ce domaine. Elle peut prendre des initiatives mais elle ne peut le faire qu'en étroite liaison avec ses partenaires et avec notamment le Conseil de sécurité des Nations unies.
Nous observons le développement de la situation avec beaucoup d'inquiétudes. Il semble que le régime de Kadhafi soit pris dans une spirale de violences, de brutalités, de crimes contre sa propre population. Un certain nombre de décisions ont déjà été prises par le Conseil de sécurité, par l'Union européenne.
La question qui se pose aujourd'hui est de savoir s'il faut aller plus loin dans l'utilisation de la force. Une intervention militaire de l'OTAN ne nous paraît pas opportune et serait même, à mon avis, tout à fait contre-productive. Ce que nous avons accepté, c'est de nous associer à une planification d'une éventuelle zone d'exclusion aérienne. Cela n'est pas une initiative française, c'est une initiative de l'OTAN et nous avons dit que nous étions prêts à y participer sous deux conditions : qu'il y ait bien sûr un mandat des Nations unies et, deuxième condition ; que la Ligue arabe et l'Union africaine soient étroitement associées à ce processus. J'ai cru comprendre, cela a d'ailleurs été dit publiquement, que la Ligue arabe y était prête.
Q - Avant tout, vous ne voulez pas que ce soit les Occidentaux qui donnent l'impression de rétablir l'ordre, leur ordre dans un pays arabe ?
R - Je crois que les pays arabes sont là-dessus unanimes.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 mars 2011