Déclaration de M. François Fillon, Premier ministre, en réponse à une question posée sur l'engagement de la France en Côte d'Ivoire en appui aux forces de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), à l'Assemblée nationale le 5 avril 2011.

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Circonstance : Quesiton posée par M. Guy Tessier, député (UMP) des Bouches-du-Rhône, lors de la séance des questions au gouvernement, à l'Assemblée nationale le 5 avril 2011

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Président de la Commission de la Défense,

Hier soir en fin d'après-midi les Forces françaises sont intervenues en Côte d'Ivoire à la demande express du Secrétaire général des Nations Unies, sur la base de la résolution 1975 en appui des forces de l'Onuci, avec un objectif et un seul : neutraliser les armements lourds des forces favorables à Laurent Gbagbo afin d'éviter un bain de sang et de protéger les populations civiles.

Quatre hélicoptères français sont intervenus et ont dirigé leurs tirs sur des blindés et sur des moyens d'artillerie. Il n'y a pas eu de nouvelle intervention depuis ce matin. Dans le même temps, et avec l'accord du Président élu, Alassane Ouattara, les Forces françaises ont pris le contrôle de l'aéroport d'Abidjan, ont regroupé nos ressortissants sur des points sécurisés et ont commencé l'évacuation de ceux, assez peu nombreux, qui le souhaitaient.

Le ministre des Affaires étrangères de Laurent Gbagbo et son chef d'état-major se sont réfugiés hier à l'Ambassade de France et ont appelé ce matin à la fin des combats.

Et au moment même où nous sommes en train de parler, deux généraux proches de l'ancien président Gbagbo, sont en train de négocier les conditions d'une reddition.

J'ai pu ce matin avec Alain Juppé et le président de la République participer à une conférence téléphonique avec le président Ouattara. Je veux vous dire que le président de la République a redit au président Ouattara l'engagement de la France de participer à la reconstruction de la Côte d'Ivoire. Il lui a aussi dit son souhait de voir se constituer un gouvernement de large union nationale en Côte d'Ivoire pour assurer la réconciliation de tous les Ivoiriens.

Je forme à l'instant même le vœu que cette journée marque la fin de quatre mois d'efforts de la communauté internationale pour faire respecter la démocratie en Côte d'Ivoire et je veux rappeler l'engagement de la France au premier jour et en particulier l'engagement du président de la République pour mobiliser la Communauté internationale, et pour faire en sorte qu'en Côte d'Ivoire comme par la suite partout en Afrique, les droits de l'Homme et la démocratie soient respectés.

Mesdames et Messieurs les députés, je pense que la France peut être aujourd'hui fière d'avoir participé à la défense et à l'expression de la démocratie en Côte d'Ivoire.

Source http://www.gouvernement.fr, le 6 avril 2011