Texte intégral
La semaine dernière, en Afghanistan, un soldat de France est tombé au champ d'honneur.
Le caporal-chef Alexandre Rivière avait vingt-trois ans.
Il était marié ; il était le père d'une petite fille.
C'était l'un de vos camarades, et son cur battait, comme le vôtre, pour l'action et pour la France.
Nous sommes réunis aujourd'hui pour nous incliner devant sa mémoire et partager la douleur infinie de sa famille, de ses proches, de ses amis.
Engagé en 2007, le caporal-chef Alexandre Rivière avait servi au Tchad, puis en Côte d'Ivoire.
A la fin de l'année dernière, il avait rejoint l'Afghanistan avec ses frères d'armes du 2e régiment d'infanterie de marine, au sein du bataillon Richelieu.
C'était un chef d'équipe remarquable.
C'était un compagnon disponible, avenant.
Il était doué de cet enthousiasme à toute épreuve qui rend la volonté inépuisable et qui est, dans le service des armes, le meilleur sentiment de la cohésion des hommes.
Il mêlait la force et l'humilité, la joie de vivre et l'abnégation, la vivacité de la jeunesse et la maturité du professionnel.
Il était unanimement apprécié de ses chefs, de ses subordonnés, de ses camarades. Il avait déjà été plusieurs fois distingué. Sa valeur lui promettait un avenir brillant.
Le caporal-chef Rivière manquera à la France, comme il manquera à tous ceux qui le connaissaient, le côtoyaient et l'aimaient.
Le 20 avril 2011, le véhicule blindé où il se trouvait a été frappé par un engin explosif au cours d'une patrouille.
Cet événement tragique a meurtri une section toute entière du 2e Régiment d'infanterie de marine, la section rouge 1, celle du lieutenant de Cazenove, lui-même blessé avec ses hommes.
A ces combattants, je veux rendre l'hommage de la République, qui veille sur le souvenir de ses soldats disparus et sur la vie de ses soldats blessés.
Je leur souhaite de se rétablir au plus vite, de surmonter cette épreuve, d'exercer de nouveau leur vocation.
Le caporal-chef Alexandre Rivière était né à Sainte-Clotilde, sur l'île de la Réunion.
Plusieurs de ses camarades atteints dans leur chair par l'explosion du véhicule blindé viennent eux aussi de cette France d'Outre-mer qui donne tant de personnalités de valeur à notre République.
Nos armées mesurent tout ce qu'elles leur doivent et tout ce qu'ils leur apportent - cette noblesse d'esprit et cette fougue ultramarines dont Alexandre Rivière donnait si bien l'exemple.
Marsouins du 2e de Marine du Mans, je sais que vous renforcerez votre détermination et votre énergie morale dans le souvenir de votre frère d'armes, avec honneur et fidélité, selon la devise même de votre régiment.
Au sein du bataillon Richelieu, je sais que sa mémoire accompagnera ses camarades dans leur action sur les théâtres d'Afghanistan.
A travers la tristesse provoquée par la perte de l'un des leurs, tous les soldats de France ressentent avec gravité les valeurs de bravoure et de fraternité qui fondent leur engagement.
Le caporal-chef Rivière illustrait la vertu de tous ceux qui choisissent la vocation militaire parce qu'ils se font une haute idée de la France.
En Afghanistan, en Afrique, au Moyen Orient, nos armées assurent des missions de paix essentielles.
Elles luttent contre le terrorisme et la tyrannie.
Elles défendent la liberté des peuples.
Elles apportent leur soutien aux hommes et aux femmes qui se battent pour conquérir et préserver leurs droits les plus fondamentaux. Et ils sont nombreux à placer en elles leur espoir et à leur témoigner leur reconnaissance.
La noblesse de l'ambition française vit à travers nos armées et l'esprit qui les anime. Elle inspire à mes yeux l'action de tous ceux qui ont foi dans le destin de notre pays.
Chacun de nos soldats peut être fier de ce qu'il accomplit chaque jour.
Et chacun de nos concitoyens peut être fier des principes qui guident nos armées, de la dignité qui marque leur engagement, de l'efficacité qui caractérise leurs interventions.
La mission d'Afghanistan est longue et difficile.
Elle commande patience et courage. Mais peu à peu elle porte ses fruits.
Depuis quelques mois, grâce à l'action de la Task Force La Fayette, la liberté de circulation a été rétablie sur l'axe nord-sud qui relie la province de Kapisa au district de Saroubi.
Pour le peuple afghan, qui aspire au développement, à la stabilité, à la maîtrise de son destin, c'est une mission fondamentale que nos armées sont en train de mener à bien.
Et c'est une mission digne des idéaux de la France et des valeurs de nos soldats.
La mémoire de nos engagements, et avec elle la mémoire de ceux qui se sont sacrifiés pour eux, ne sera pas perdue.
Elle ne sera pas perdue parce que, plus que jamais, nos armées agissent dans le sens de l'Histoire, ce sens de l'Histoire qui se dessine aujourd'hui, sous nos yeux, dans toutes ces nations où l'on se lève pour plus de liberté et de dignité.
Il en va ainsi en Côte d'Ivoire, en Libye, comme en Afghanistan.
Nous savons que le tribut du combat pour la liberté peut être lourd à payer.
Le destin des armes est par essence le plus périlleux de tous. C'est pourquoi il reste marqué par l'exception.
Aucune action militaire ne peut écarter le risque de pertes humaines et cette confrontation au danger suprême fait la grandeur de votre vocation.
Le caporal-chef Alexandre Rivière le savait, comme vous le savez tous.
Il est tombé au service de la France et au nom de l'idée exigeante qu'il se faisait de sa propre vie.
Il est mort dans l'accomplissement d'une mission juste et noble.
Son engagement suivait le fil d'une tradition glorieuse dont il se montre digne.
Son exemple restera vivant dans le cur de ses camarades.
Nous veillerons sur sa mémoire et sa valeur continuera de rayonner sur les siens.
C'est en pensant à Aïdee, à Emy à toute sa famille et à ses frères d'armes, que je vais à présent lui remettre, à titre posthume, les insignes de chevalier de la Légion d'honneur.Source http://www.gouvernement.fr, le 2 mai 2011
Le caporal-chef Alexandre Rivière avait vingt-trois ans.
Il était marié ; il était le père d'une petite fille.
C'était l'un de vos camarades, et son cur battait, comme le vôtre, pour l'action et pour la France.
Nous sommes réunis aujourd'hui pour nous incliner devant sa mémoire et partager la douleur infinie de sa famille, de ses proches, de ses amis.
Engagé en 2007, le caporal-chef Alexandre Rivière avait servi au Tchad, puis en Côte d'Ivoire.
A la fin de l'année dernière, il avait rejoint l'Afghanistan avec ses frères d'armes du 2e régiment d'infanterie de marine, au sein du bataillon Richelieu.
C'était un chef d'équipe remarquable.
C'était un compagnon disponible, avenant.
Il était doué de cet enthousiasme à toute épreuve qui rend la volonté inépuisable et qui est, dans le service des armes, le meilleur sentiment de la cohésion des hommes.
Il mêlait la force et l'humilité, la joie de vivre et l'abnégation, la vivacité de la jeunesse et la maturité du professionnel.
Il était unanimement apprécié de ses chefs, de ses subordonnés, de ses camarades. Il avait déjà été plusieurs fois distingué. Sa valeur lui promettait un avenir brillant.
Le caporal-chef Rivière manquera à la France, comme il manquera à tous ceux qui le connaissaient, le côtoyaient et l'aimaient.
Le 20 avril 2011, le véhicule blindé où il se trouvait a été frappé par un engin explosif au cours d'une patrouille.
Cet événement tragique a meurtri une section toute entière du 2e Régiment d'infanterie de marine, la section rouge 1, celle du lieutenant de Cazenove, lui-même blessé avec ses hommes.
A ces combattants, je veux rendre l'hommage de la République, qui veille sur le souvenir de ses soldats disparus et sur la vie de ses soldats blessés.
Je leur souhaite de se rétablir au plus vite, de surmonter cette épreuve, d'exercer de nouveau leur vocation.
Le caporal-chef Alexandre Rivière était né à Sainte-Clotilde, sur l'île de la Réunion.
Plusieurs de ses camarades atteints dans leur chair par l'explosion du véhicule blindé viennent eux aussi de cette France d'Outre-mer qui donne tant de personnalités de valeur à notre République.
Nos armées mesurent tout ce qu'elles leur doivent et tout ce qu'ils leur apportent - cette noblesse d'esprit et cette fougue ultramarines dont Alexandre Rivière donnait si bien l'exemple.
Marsouins du 2e de Marine du Mans, je sais que vous renforcerez votre détermination et votre énergie morale dans le souvenir de votre frère d'armes, avec honneur et fidélité, selon la devise même de votre régiment.
Au sein du bataillon Richelieu, je sais que sa mémoire accompagnera ses camarades dans leur action sur les théâtres d'Afghanistan.
A travers la tristesse provoquée par la perte de l'un des leurs, tous les soldats de France ressentent avec gravité les valeurs de bravoure et de fraternité qui fondent leur engagement.
Le caporal-chef Rivière illustrait la vertu de tous ceux qui choisissent la vocation militaire parce qu'ils se font une haute idée de la France.
En Afghanistan, en Afrique, au Moyen Orient, nos armées assurent des missions de paix essentielles.
Elles luttent contre le terrorisme et la tyrannie.
Elles défendent la liberté des peuples.
Elles apportent leur soutien aux hommes et aux femmes qui se battent pour conquérir et préserver leurs droits les plus fondamentaux. Et ils sont nombreux à placer en elles leur espoir et à leur témoigner leur reconnaissance.
La noblesse de l'ambition française vit à travers nos armées et l'esprit qui les anime. Elle inspire à mes yeux l'action de tous ceux qui ont foi dans le destin de notre pays.
Chacun de nos soldats peut être fier de ce qu'il accomplit chaque jour.
Et chacun de nos concitoyens peut être fier des principes qui guident nos armées, de la dignité qui marque leur engagement, de l'efficacité qui caractérise leurs interventions.
La mission d'Afghanistan est longue et difficile.
Elle commande patience et courage. Mais peu à peu elle porte ses fruits.
Depuis quelques mois, grâce à l'action de la Task Force La Fayette, la liberté de circulation a été rétablie sur l'axe nord-sud qui relie la province de Kapisa au district de Saroubi.
Pour le peuple afghan, qui aspire au développement, à la stabilité, à la maîtrise de son destin, c'est une mission fondamentale que nos armées sont en train de mener à bien.
Et c'est une mission digne des idéaux de la France et des valeurs de nos soldats.
La mémoire de nos engagements, et avec elle la mémoire de ceux qui se sont sacrifiés pour eux, ne sera pas perdue.
Elle ne sera pas perdue parce que, plus que jamais, nos armées agissent dans le sens de l'Histoire, ce sens de l'Histoire qui se dessine aujourd'hui, sous nos yeux, dans toutes ces nations où l'on se lève pour plus de liberté et de dignité.
Il en va ainsi en Côte d'Ivoire, en Libye, comme en Afghanistan.
Nous savons que le tribut du combat pour la liberté peut être lourd à payer.
Le destin des armes est par essence le plus périlleux de tous. C'est pourquoi il reste marqué par l'exception.
Aucune action militaire ne peut écarter le risque de pertes humaines et cette confrontation au danger suprême fait la grandeur de votre vocation.
Le caporal-chef Alexandre Rivière le savait, comme vous le savez tous.
Il est tombé au service de la France et au nom de l'idée exigeante qu'il se faisait de sa propre vie.
Il est mort dans l'accomplissement d'une mission juste et noble.
Son engagement suivait le fil d'une tradition glorieuse dont il se montre digne.
Son exemple restera vivant dans le cur de ses camarades.
Nous veillerons sur sa mémoire et sa valeur continuera de rayonner sur les siens.
C'est en pensant à Aïdee, à Emy à toute sa famille et à ses frères d'armes, que je vais à présent lui remettre, à titre posthume, les insignes de chevalier de la Légion d'honneur.Source http://www.gouvernement.fr, le 2 mai 2011