Texte intégral
Monsieur le Député,
Madame la Conseillère régionale,
Monsieur le Vice-Président du Conseil général,
Monsieur le Maire,
Monsieur le Préfet,
Mesdames et Messieurs,
En acceptant votre invitation à inaugurer le parcours d'interprétation des peintures murales conçu par le Centre International d'Art Mural (le CIAM), je dois vous avouer que je n'avais qu'à peine mesuré l'étendue de ce projet, que me restait à en découvrir la précision et, dans son déroulement même, l'exhaustivité. Voilà qui est chose faite et, permettez-moi de m'exprimer ainsi... je suis sous le choc.
Ce commentaire doit vous sembler quelque peu naïf à vous mesdames et messieurs les élus, comme à vous architectes en chef des monuments historiques et vous mesdames et messieurs les restaurateurs des fresques de Saint-Savin, qui avez réalisé, épaulé et accompagné ce long travail de mise au jour, de sauvetage et d'exploration scientifique des ces peintures murales. C'est de ce travail patient, plongé dans l'histoire pluri-séculaire de l'abbaye de Saint-Savin et de ses bâtiments conventuels que vous avez fait naître non seulement une programmation des travaux de restauration de l'ensemble patrimonial mais aussi un désir de montrer, expliquer et donner à comprendre. C'est ainsi que je lis le parcours d'interprétation, comme le fruit d'un travail coordonné, de longue haleine, dans la restauration de l'abbaye et le sauvetage des peintures murales.
Démarche de longue haleine, commencée dès les premières restaurations des XIVème et XVème siècles, qui s'est poursuivie par la reconstruction des éléments des bâtiments abbatiaux et du cloître au 18ème siècle jusqu'au classement de l'abbaye de Saint-Savin sur la première liste des monuments classés établie par Prosper Mérimée, conjointement avec le premier travail de dégagement des peintures murales. C'était en 1840 ... De nombreux travaux de restauration interviendront ensuite pour déboucher dans les années soixante dix sur une opération très importante de consolidation des voûtes de la nef et de restauration de leurs peintures murales, pour conduire entre 1981 et 1995 à la restauration de la croisée du transept et de ses peintures murales ainsi qu'à la restauration des peintures de la crypte.
Je crois pouvoir dire que c'est bien à partir de ce traitement conjoint du bâtiment et de ses peintures murales qu'est intervenu le classement de l'église abbatiale de Saint-Savin au patrimoine mondial de l'humanité.
Dans cette période de débats très vifs sur la décentralisation culturelle où les positions sont souvent tranchées entre les tenants d'une décentralisation à base de transferts en " blocs de compétence " et les tenants de l'expérimentation qui définit les responsabilités des différentes collectivités publiques, il est intéressant de remarquer ici que la protection et la mise en vie du patrimoine peut-être aussi affaire de coopération... culturelle et décentralisée. Autrement dit, ce qui me passionne aussi dans l'action que nous conduisons ensemble autour de Saint-Savin, c'est de constater le résultat d'une programmation contractuelle sur un domaine culturel et patrimonial.
Au-delà de l'accroissement conséquent de la masse financière, c'est sur la qualité du partenariat que je veux insister et je ne peux que me réjouir lorsque j'apprends que l'Etat, la région, le département et la commune de Saint-Savin sont à nouveau sur le point de s'engager ensemble sur la période 2001 à 2006.
Mais nous sommes avant tout en présence d'un vrai projet culturel qui a :
pour centre, l'abbaye de Saint-Savin,
pour cur, ses peintures murales,
pour ferment, la volonté convergente des collectivités territoriales et de l'Etat, et,
pour ambition, la restauration et la mise en valeur d'autres édifices à fresques de la vallée de la Gartempe.
C'est à propos de ce projet culturel que s'est noué un partenariat multiple, je dirais pluriel.
C'est pour ce projet culturel que nous avons engagé une coopération qui, au delà des frontières administratives et territoriales, nous engage sur un " pays " et son aménagement culturel durable. C'est d'ailleurs aussi à un double titre : celui des monuments historiques et celui du développement culturel, que l'Etat a subventionné la communauté de communes du Montmorillonnais pour un programme d'aménagement intérieur des bâtiments conventuels, destiné à l'installation de Centre d'interprétation des peintures murales. C'est une idée m'a-t-on dit qui " tenait " le CIAM depuis 1995, nous en inaugurons la réalisation aujourd'hui.
Comment ne pas reconnaître dans cette démarche la " marque " d'un projet culturel en territoire ? Lorsqu'il s'agit de découvrir et d'initier. Lorsqu'il s'agit de sensibiliser et de former aussi bien un public non averti que des professionnels. C'est ouvrir un lieu d'interprétation, grâce au travail magnifique accompli sur ces peintures murales - et je voudrais tout particulièrement saluer les restauratrices et les restaurateurs qui ont permis que soient à tous " restituées " ces fresques : Isabelle Dangas, Nathalie Levan, l'atelier ACR, Gilles Gautier et Rosalie Godin. C'est accompagner le public dans le décryptage de l'iconographie, la compréhension des techniques et des savoir-faire. C'est donc bien un projet culturel qu'il importe de saluer ici.
Un projet généreux, car il est inscrit dans le partage des savoirs et des découvertes, et un projet exigeant, car en mettant ainsi en uvre cette coopération entre collectivités publiques et spécialistes, le Centre d'interprétation des peintures murales traite de la culture, en intelligence avec la société.
Je vous remercie.
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 18 juin 2001)
Madame la Conseillère régionale,
Monsieur le Vice-Président du Conseil général,
Monsieur le Maire,
Monsieur le Préfet,
Mesdames et Messieurs,
En acceptant votre invitation à inaugurer le parcours d'interprétation des peintures murales conçu par le Centre International d'Art Mural (le CIAM), je dois vous avouer que je n'avais qu'à peine mesuré l'étendue de ce projet, que me restait à en découvrir la précision et, dans son déroulement même, l'exhaustivité. Voilà qui est chose faite et, permettez-moi de m'exprimer ainsi... je suis sous le choc.
Ce commentaire doit vous sembler quelque peu naïf à vous mesdames et messieurs les élus, comme à vous architectes en chef des monuments historiques et vous mesdames et messieurs les restaurateurs des fresques de Saint-Savin, qui avez réalisé, épaulé et accompagné ce long travail de mise au jour, de sauvetage et d'exploration scientifique des ces peintures murales. C'est de ce travail patient, plongé dans l'histoire pluri-séculaire de l'abbaye de Saint-Savin et de ses bâtiments conventuels que vous avez fait naître non seulement une programmation des travaux de restauration de l'ensemble patrimonial mais aussi un désir de montrer, expliquer et donner à comprendre. C'est ainsi que je lis le parcours d'interprétation, comme le fruit d'un travail coordonné, de longue haleine, dans la restauration de l'abbaye et le sauvetage des peintures murales.
Démarche de longue haleine, commencée dès les premières restaurations des XIVème et XVème siècles, qui s'est poursuivie par la reconstruction des éléments des bâtiments abbatiaux et du cloître au 18ème siècle jusqu'au classement de l'abbaye de Saint-Savin sur la première liste des monuments classés établie par Prosper Mérimée, conjointement avec le premier travail de dégagement des peintures murales. C'était en 1840 ... De nombreux travaux de restauration interviendront ensuite pour déboucher dans les années soixante dix sur une opération très importante de consolidation des voûtes de la nef et de restauration de leurs peintures murales, pour conduire entre 1981 et 1995 à la restauration de la croisée du transept et de ses peintures murales ainsi qu'à la restauration des peintures de la crypte.
Je crois pouvoir dire que c'est bien à partir de ce traitement conjoint du bâtiment et de ses peintures murales qu'est intervenu le classement de l'église abbatiale de Saint-Savin au patrimoine mondial de l'humanité.
Dans cette période de débats très vifs sur la décentralisation culturelle où les positions sont souvent tranchées entre les tenants d'une décentralisation à base de transferts en " blocs de compétence " et les tenants de l'expérimentation qui définit les responsabilités des différentes collectivités publiques, il est intéressant de remarquer ici que la protection et la mise en vie du patrimoine peut-être aussi affaire de coopération... culturelle et décentralisée. Autrement dit, ce qui me passionne aussi dans l'action que nous conduisons ensemble autour de Saint-Savin, c'est de constater le résultat d'une programmation contractuelle sur un domaine culturel et patrimonial.
Au-delà de l'accroissement conséquent de la masse financière, c'est sur la qualité du partenariat que je veux insister et je ne peux que me réjouir lorsque j'apprends que l'Etat, la région, le département et la commune de Saint-Savin sont à nouveau sur le point de s'engager ensemble sur la période 2001 à 2006.
Mais nous sommes avant tout en présence d'un vrai projet culturel qui a :
pour centre, l'abbaye de Saint-Savin,
pour cur, ses peintures murales,
pour ferment, la volonté convergente des collectivités territoriales et de l'Etat, et,
pour ambition, la restauration et la mise en valeur d'autres édifices à fresques de la vallée de la Gartempe.
C'est à propos de ce projet culturel que s'est noué un partenariat multiple, je dirais pluriel.
C'est pour ce projet culturel que nous avons engagé une coopération qui, au delà des frontières administratives et territoriales, nous engage sur un " pays " et son aménagement culturel durable. C'est d'ailleurs aussi à un double titre : celui des monuments historiques et celui du développement culturel, que l'Etat a subventionné la communauté de communes du Montmorillonnais pour un programme d'aménagement intérieur des bâtiments conventuels, destiné à l'installation de Centre d'interprétation des peintures murales. C'est une idée m'a-t-on dit qui " tenait " le CIAM depuis 1995, nous en inaugurons la réalisation aujourd'hui.
Comment ne pas reconnaître dans cette démarche la " marque " d'un projet culturel en territoire ? Lorsqu'il s'agit de découvrir et d'initier. Lorsqu'il s'agit de sensibiliser et de former aussi bien un public non averti que des professionnels. C'est ouvrir un lieu d'interprétation, grâce au travail magnifique accompli sur ces peintures murales - et je voudrais tout particulièrement saluer les restauratrices et les restaurateurs qui ont permis que soient à tous " restituées " ces fresques : Isabelle Dangas, Nathalie Levan, l'atelier ACR, Gilles Gautier et Rosalie Godin. C'est accompagner le public dans le décryptage de l'iconographie, la compréhension des techniques et des savoir-faire. C'est donc bien un projet culturel qu'il importe de saluer ici.
Un projet généreux, car il est inscrit dans le partage des savoirs et des découvertes, et un projet exigeant, car en mettant ainsi en uvre cette coopération entre collectivités publiques et spécialistes, le Centre d'interprétation des peintures murales traite de la culture, en intelligence avec la société.
Je vous remercie.
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 18 juin 2001)