Texte intégral
Mesdames et Messieurs, la France suit évidemment heure par heure l'évolution de la situation en Libye où tout est en train de basculer. C'est évidemment pour nous un grand sujet de satisfaction. Vous savez combien nous nous sommes engagés dans cette opération pour aider le peuple libyen à se libérer de la dictature. La France a pris des risques, tout comme elle en a pris en Côte d'Ivoire ; ces risques étaient évidemment calculés. La cause que nous défendions était juste, et entrait dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. Nous avons eu tout au long de notre engagement, je tiens à le souligner, le soutien du Parlement français.
Certes, la prudence reste de mise. Les combats ne sont pas achevés et c'est pour moi, devant vous, l'occasion de réitérer l'appel lancé par le président de la République hier soir aux derniers soutiens de Kadhafi pour qu'ils arrêtent les combats et qu'ils déposent les armes puisque, désormais, les jours du régime sont comptés.
Ce que nous souhaitons aussi, c'est nous projeter dès maintenant vers l'avenir. Nous l'avons dit depuis le départ, il appartient aux Libyens et aux Libyens seuls de choisir cet avenir et de construire la Libye nouvelle qui sera une Libye démocratique.
Mais le Conseil national de transition, dont je souligne au passage que la France a été la première puissance à reconnaitre la légitimité et le rôle déterminant, aura besoin que la communauté internationale l'accompagne et l'aide. Nous sommes déterminés à nous engager à ses côtés. C'est dans cet esprit que le président de la République aura aujourd'hui même une conversation avec le président du Conseil exécutif du Conseil national de transition, M. Jibril, qu'il devrait également rencontrer, nous l'espérons, dans les prochains jours à Paris.
La France souhaite aussi que la communauté internationale, maintenant, accompagne comme je l'ai dit les nouvelles autorités libyennes. C'est la raison pour laquelle nous proposons une réunion extraordinaire du Groupe de contact au plus haut niveau, dès la semaine prochaine pour fixer ce nouveau plan d'action au côté des autorités libyennes.
Il appartiendra maintenant à l'ONU de s'engager fortement avec l'ensemble des amis de la Libye : la Ligue arabe bien sûr, l'Union africaine, l'Union européenne, les Etats-Unis d'Amérique et tous ceux qui voudront s'associer à ce processus.
C'est à Paris, le 19 mars dernier, que s'est tenue la première conférence internationale qui a engagé l'ensemble de ce processus. La France a joué un rôle sur le plan diplomatique mais aussi, je le rappelle, sur le plan militaire, puisqu'avec nos amis britanniques nous avons été les principaux artisans de l'intervention de l'OTAN qui a été déterminante dans le succès des forces de libération de la Libye. C'est à Paris que s'est tenue cette première conférence, le 19 mars, et c'est donc à Paris que nous souhaitons accueillir nos partenaires du Groupe de contact pour cette réunion exceptionnelle qui devrait, maintenant, fixer une sorte de feuille de route pour permettre, je l'ai dit, cette construction de la Libye nouvelle.
Voilà ce que je voulais vous dire ce matin. Je suis prêt à répondre brièvement à quelques questions si vous le souhaitez.
Q - Savez-vous où se trouve le colonel Kadhafi : est-il encore à Tripoli et dans son «compound» ?
Deuxièmement, pouvez-vous nous donner une idée de la proportion de la ville de Tripoli contrôlée par les rebelles ?
R - Nous n'avons pas de certitude sur la situation physique, si je puis dire, du colonel Kadhafi à ce stade. Vous avez des informations, nous avons nos informations, et aucune certitude je le répète. Est-il encore dans Tripoli ? A-t-il quitté la ville de Tripoli ? C'est un point qui pour l'instant ne peut pas être précisé.
Votre deuxième question portait sur le contrôle de la ville. Là aussi les informations se succèdent, heure après heure. Ce qui est clair, c'est que le Conseil national de transition contrôle l'essentiel du territoire, en particulier toutes les villes proches de Tripoli ou la plupart d'entre elles et que, dans Tripoli-même, il a le contrôle d'une grande partie du territoire ; mais ce sont des choses qui vont évoluer, je le répète. Nous lançons à nouveau un appel au cessez-le-feu. Il n'y a plus d'issue possible pour le régime, c'est clair. L'un des fils du colonel Kadhafi a été arrêté ; il est sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale. C'est donc fini. Il faut donc arrêter les combats pour épargner les vies humaines.
Q - Craignez-vous des risques d'affrontement dans l'après-Kadhafi entre tribus, notamment pour le contrôle des ressources ?
R - Il faut être vigilant, je l'ai dit. Il faut accompagner les nouvelles autorités libyennes. Mais je crois profondément à la volonté de réconciliation du peuple libyen. On nous avait annoncé un bain de sang dans Tripoli. Je ne veux pas évidemment anticiper sur ce qui va se passer dans les prochaines heures ou les prochains jours, mais on voit bien que dans Tripoli-même le peuple libyen, à partir du moment où la pression de la dictature s'éloigne, participe pleinement à cette aspiration à la liberté qui s'est d'abord manifestée dans Benghazi et qui maintenant a gagné l'ensemble de la Libye. La Libye est un pays qui a des ressources ; c'est un pays qui est potentiellement riche ; c'est un pays qui peut construire un avenir démocratique et de prospérité pour l'ensemble du peuple libyen et c'est maintenant à cela qu'il faut que nous nous consacrions avec la même énergie que celle que la France a déployée pour faire tomber cette dictature.
Q - Outre les avions et les hélicoptères français, quels sont les moyens que la France a mis en place ces dernières semaines pour faire pencher la balance ? Un parachutage de munitions ?
R - Vous les connaissez.
Aujourd'hui c'est l'avenir qui nous intéresse. Nous avons mis les moyens qu'il fallait pour atteindre l'objectif que nous nous étions fixé. Nous avons clairement indiqué à tout moment que nous étions dans le cadre de la légalité internationale. Le résultat est atteint. On avait parlé d'enlisement ; je vous rappelle que c'est en six mois que, apparemment, nous allons atteindre l'objectif. C'est peut-être trop long du point de vue de certains, mais ce n'est pas un enlisement. Nous avons fait preuve de détermination, de discernement dans les choix que nous avons faits. Je crois qu'il faut souligner à nouveau l'engagement personnel du président de la République qui a conduit de bout en bout, et continue à conduire cette opération et l'action de la France.
Je vous remercie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 août 2011
Certes, la prudence reste de mise. Les combats ne sont pas achevés et c'est pour moi, devant vous, l'occasion de réitérer l'appel lancé par le président de la République hier soir aux derniers soutiens de Kadhafi pour qu'ils arrêtent les combats et qu'ils déposent les armes puisque, désormais, les jours du régime sont comptés.
Ce que nous souhaitons aussi, c'est nous projeter dès maintenant vers l'avenir. Nous l'avons dit depuis le départ, il appartient aux Libyens et aux Libyens seuls de choisir cet avenir et de construire la Libye nouvelle qui sera une Libye démocratique.
Mais le Conseil national de transition, dont je souligne au passage que la France a été la première puissance à reconnaitre la légitimité et le rôle déterminant, aura besoin que la communauté internationale l'accompagne et l'aide. Nous sommes déterminés à nous engager à ses côtés. C'est dans cet esprit que le président de la République aura aujourd'hui même une conversation avec le président du Conseil exécutif du Conseil national de transition, M. Jibril, qu'il devrait également rencontrer, nous l'espérons, dans les prochains jours à Paris.
La France souhaite aussi que la communauté internationale, maintenant, accompagne comme je l'ai dit les nouvelles autorités libyennes. C'est la raison pour laquelle nous proposons une réunion extraordinaire du Groupe de contact au plus haut niveau, dès la semaine prochaine pour fixer ce nouveau plan d'action au côté des autorités libyennes.
Il appartiendra maintenant à l'ONU de s'engager fortement avec l'ensemble des amis de la Libye : la Ligue arabe bien sûr, l'Union africaine, l'Union européenne, les Etats-Unis d'Amérique et tous ceux qui voudront s'associer à ce processus.
C'est à Paris, le 19 mars dernier, que s'est tenue la première conférence internationale qui a engagé l'ensemble de ce processus. La France a joué un rôle sur le plan diplomatique mais aussi, je le rappelle, sur le plan militaire, puisqu'avec nos amis britanniques nous avons été les principaux artisans de l'intervention de l'OTAN qui a été déterminante dans le succès des forces de libération de la Libye. C'est à Paris que s'est tenue cette première conférence, le 19 mars, et c'est donc à Paris que nous souhaitons accueillir nos partenaires du Groupe de contact pour cette réunion exceptionnelle qui devrait, maintenant, fixer une sorte de feuille de route pour permettre, je l'ai dit, cette construction de la Libye nouvelle.
Voilà ce que je voulais vous dire ce matin. Je suis prêt à répondre brièvement à quelques questions si vous le souhaitez.
Q - Savez-vous où se trouve le colonel Kadhafi : est-il encore à Tripoli et dans son «compound» ?
Deuxièmement, pouvez-vous nous donner une idée de la proportion de la ville de Tripoli contrôlée par les rebelles ?
R - Nous n'avons pas de certitude sur la situation physique, si je puis dire, du colonel Kadhafi à ce stade. Vous avez des informations, nous avons nos informations, et aucune certitude je le répète. Est-il encore dans Tripoli ? A-t-il quitté la ville de Tripoli ? C'est un point qui pour l'instant ne peut pas être précisé.
Votre deuxième question portait sur le contrôle de la ville. Là aussi les informations se succèdent, heure après heure. Ce qui est clair, c'est que le Conseil national de transition contrôle l'essentiel du territoire, en particulier toutes les villes proches de Tripoli ou la plupart d'entre elles et que, dans Tripoli-même, il a le contrôle d'une grande partie du territoire ; mais ce sont des choses qui vont évoluer, je le répète. Nous lançons à nouveau un appel au cessez-le-feu. Il n'y a plus d'issue possible pour le régime, c'est clair. L'un des fils du colonel Kadhafi a été arrêté ; il est sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale. C'est donc fini. Il faut donc arrêter les combats pour épargner les vies humaines.
Q - Craignez-vous des risques d'affrontement dans l'après-Kadhafi entre tribus, notamment pour le contrôle des ressources ?
R - Il faut être vigilant, je l'ai dit. Il faut accompagner les nouvelles autorités libyennes. Mais je crois profondément à la volonté de réconciliation du peuple libyen. On nous avait annoncé un bain de sang dans Tripoli. Je ne veux pas évidemment anticiper sur ce qui va se passer dans les prochaines heures ou les prochains jours, mais on voit bien que dans Tripoli-même le peuple libyen, à partir du moment où la pression de la dictature s'éloigne, participe pleinement à cette aspiration à la liberté qui s'est d'abord manifestée dans Benghazi et qui maintenant a gagné l'ensemble de la Libye. La Libye est un pays qui a des ressources ; c'est un pays qui est potentiellement riche ; c'est un pays qui peut construire un avenir démocratique et de prospérité pour l'ensemble du peuple libyen et c'est maintenant à cela qu'il faut que nous nous consacrions avec la même énergie que celle que la France a déployée pour faire tomber cette dictature.
Q - Outre les avions et les hélicoptères français, quels sont les moyens que la France a mis en place ces dernières semaines pour faire pencher la balance ? Un parachutage de munitions ?
R - Vous les connaissez.
Aujourd'hui c'est l'avenir qui nous intéresse. Nous avons mis les moyens qu'il fallait pour atteindre l'objectif que nous nous étions fixé. Nous avons clairement indiqué à tout moment que nous étions dans le cadre de la légalité internationale. Le résultat est atteint. On avait parlé d'enlisement ; je vous rappelle que c'est en six mois que, apparemment, nous allons atteindre l'objectif. C'est peut-être trop long du point de vue de certains, mais ce n'est pas un enlisement. Nous avons fait preuve de détermination, de discernement dans les choix que nous avons faits. Je crois qu'il faut souligner à nouveau l'engagement personnel du président de la République qui a conduit de bout en bout, et continue à conduire cette opération et l'action de la France.
Je vous remercie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 août 2011