Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
Cette Conférence des ambassadeurs a été une fois de plus placée sous le signe des changements et des bouleversements qui modifient, année après année, le visage du monde. Enjeux environnementaux, crise économique et financière, printemps arabes, à chacune de nos rencontres laccent est mis sur une facette du changement. Mais ne nous y trompons pas. Les évolutions et les crises auxquelles nous assistons participent dune transformation globale de la planète, dune recomposition des rapports de puissance ainsi que dune remise en question des modèles économiques, voire politiques, auxquels nous étions habitués. La difficulté particulière du moment présent tient à ce que ces bouleversements mondiaux affectent aussi notre continent, lEurope, et que la crise de la dette, dont la gravité ne doit pas être sous-estimée, risque pour quelque temps daccaparer nos capacités danalyse et daction.
Or, vous le savez bien, la majorité de lhumanité ne vit pas dans un monde triple A. Et le nouveau monde qui sébauche ne date pas de la chute de Ben Ali en 2011 ni de la chute de la banque Lehman brothers en 2008. Il résulte des tendances de fond qui sont à luvre dans cette phase actuelle de la mondialisation, tendances économiques, technologiques et démographiques, dont les historiens feront peut-être remonter lorigine à la chute du Mur de Berlin à moins que ce ne soit à la fin des Trente glorieuses. Mais nous voyons bien que lenjeu de la recomposition actuelle porte sur la place et linfluence que pourront conserver dans ce nouveau paysage international les pays développés, dont la France fait partie.
Dans ce contexte, la question du développement devient primordiale. Au-delà de la nécessaire réponse qui doit être apportée à lurgence de chacune des crises, quel est le critère qui nous permettra de dire que le monde à venir sera plus stable, plus prospère et plus sûr quaujourdhui ? Ce critère, jen suis convaincu, est celui du développement. Qui ne voit, par exemple, que lAfrique, qui comptera, en 2050, 2 milliards dhabitants dont la moitié auront moins de 25 ans, peut devenir une formidable opportunité pour la croissance mondiale comme une source de risque pour la stabilité internationale.
Dorénavant, la croissance de nos économies est dépendante de celle des pays émergents, ainsi que des pays du Sud. En 2011, selon le FMI, la croissance de la zone euro devrait être de 1,6%, celle de lAfrique sub-saharienne de 5,5% et celle de la Chine de près de 10%. Mais comment soutenir la croissance de nos partenaires du Sud, qui seront les relais de la croissance mondiale ces prochaines années, dans la situation de contrainte budgétaire qui est actuellement partagée par lensemble des pays développés ? Voilà un grand défi pour tous les acteurs du développement. Pour le relever, nous devons collectivement faire preuve dimagination, et en particulier avancer résolument sur la voie des financements innovants pour le développement. Cette nécessité est rendue dautant plus pressante que les transitions démocratiques en cours dans de nombreux pays, pas moins de six en six mois en Afrique sub-saharienne par exemple, vont susciter des demandes de soutien et daccompagnement, qui sont légitimes et auxquelles nous devrons répondre, dans la lignée du partenariat annoncé au Sommet de Deauville.
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Le printemps des peuples ne sera pas, en effet, circonscrit au seul monde arabe. Cest un vague de fond qui balaiera tous les continents, et qui prendra une résonnance particulière dans lensemble des pays en développement. Cette situation est porteuse dimmenses espoirs, mais elle peut aussi aggraver des menaces bien connues. Sans perspective de développement crédible, la jeunesse du monde qui se lève pour réclamer plus de démocratie et de prospérité risque de sombrer dans le nihilisme ou lextrémisme. Notre politique en faveur du développement est devenue un enjeu diplomatique majeur, qui conditionne notre influence au sein de ce monde en recomposition mais aussi notre propre sécurité, comme nous le rappelle douloureusement la situation au Sahel.
Convaincue de longue date de ces réalités, la France sest mobilisée de manière résolue en faveur du développement. Comme vous le savez nos engagements financiers sont parmi les plus élevés des pays développés, avec 10 milliards deuros, budget qui a été sanctuarisé malgré la contrainte actuelle. Nos priorités se déclinent de manière géographique, avec un accent mis sur lAfrique subsaharienne qui bénéficie de 60% de nos concours et de manière thématique, en contribuant aux Objectifs du Millénaire pour le développement, avec un engagement particulier sur les questions de santé à travers les grands fonds multilatéraux, qui ont permis de sauver près de 10 millions de vies ces dernières années. À coté des subventions, mais aussi de la coopération culturelle, notre pays est lun rares grands donateurs à disposer, avec lAFD, dune entité qui, à linstar des Allemands ou des Japonais est en mesure dapporter ses concours aux projets favorisant directement la croissance économique, priorité que le président de la République a affirmée dans son discours du Cap de 2008.
Sagissant de nos outils, je tiens à souligner limportance de la réforme du réseau de coopération qui est en cours. Elle vise à préserver toute létendue des missions du réseau. Elle rend encore plus indispensable le rôle de chef dorchestre qui doit être celui de lambassadeur. La fusion dans un dispositif unique des services de coopération et daction culturelle (SCAC) et des établissements à autonomie financière (EAF), lAFD dont le contrat dobjectifs et de moyens vient dêtre validé, la création des trois opérateurs que sont lInstitut français, Campus France et France expertise internationale, doivent vous permettre dassurer pleinement sur le terrain votre rôle de coordination de nos actions de coopération. Nous devons en effet nous attacher à la visibilité politique de notre action, tant auprès des autorités de vos pays de résidence que des populations et de la société civile. En particulier, je suis attaché à ce que nos actions menées à travers les canaux multilatéraux gagnent en visibilité dans les pays qui en sont bénéficiaires.
Sur lévolution de la nature et du volume de nos instruments de coopération, vos retours de terrain sont essentiels. Je suis ainsi convaincu que nous devons renforcer la part bilatérale de nos engagements, que je souhaiterais voir passer denviron 55% à 65% dici la fin du triennum budgétaire en 2013. Nous devons aussi réfléchir ensemble sur le niveau des subventions, qui sest réduit pour atteindre un étiage difficilement tenable, au moment même où de nouveaux besoins apparaissent sur les sujets de gouvernance. Cest donc bien le volet bilatéral de notre coopération quil faudra renforcer dans les années à venir, et les analyses des ambassadeurs en la matière sont irremplaçables.
Mais notre politique de développement nest pas seulement un enjeu pour nos ambassades situées dans les pays en développement. Nous devons aussi entretenir un dialogue nourri sur ces questions avec nos partenaires des pays avancés, du G8 et plus largement de lOCDE. Reconnaissons-le, le temps médiatique pousse parfois à une certaine émulation avec nos partenaires lorsquil sagit de faire des annonces de contributions lors de telle ou telle crise. Mais dans le contexte de tension budgétaire qui concerne lensemble des pays donateurs, nous devons plus que jamais progresser vers une meilleure coordination, ce qui peut inclure que nous abordions sans tabou la question dune concentration sectorielle ou géographique de nos interventions. Sagissant de nos partenaires européens, la coordination politique est essentielle compte tenu des montants considérables attribués au Fonds européen de développement (FED) - 22 milliards deuros entre 2008 et 2013 - dont les interventions doivent contribuer à servir nos priorités politiques.
Sagissant des grands émergents, ce sont les nouveaux acteurs de la coopération. Aujourdhui, leurs intérêts comme leurs pratiques peuvent paraitre encore éloignées des nôtres. Cest grâce à nos ambassadeurs en poste dans ces pays que nous pourrons être informés de leur vision, de leurs buts et avancer ensemble vers des approches convergentes. Les projets de coopération triangulaire menés en partenariat avec les émergents, à destination de lAfrique notamment, sont autant doccasion dassurer le rapprochement de nos pratiques et de nos standards, en particulier en matière sociale. Cest lun des objectifs du G20 développement qui se tiendra à Washington le 23 septembre prochain. Je sais en outre que ce travail dinformation et de conviction sur les questions de développement est mené depuis longtemps avec talent par nos représentations et missions permanentes auprès des organisations internationales.
Enfin, tous les postes sont concernés par la relation particulière que nous devons désormais entretenir avec la jeunesse et les organisations de la société civile. Je ne reviens pas sur les leçons quil convient de tirer des printemps arabes. Plus que jamais, notre vision dune politique dinfluence, qui nest autre quun dialogue entre les cultures et la promotion modeste mais convaincue de nos valeurs, trouve sa justification. Dans ce contexte, notre action culturelle tout comme lenseignement du français à létranger sont des relais directs de notre vision diplomatique. Je pense aussi dans les pays développés au dialogue qui doit être encore renforcé avec les grands acteurs non gouvernementaux que sont les organisations de plaidoyer et les grandes fondations. Si la coopération avec celles-ci porte déjà des fruits remarquables, je pense en particulier à la Fondation Gates, nous pouvons sans doute progresser dans notre travail de conviction auprès des grandes ONG internationales.
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Il y aura dautres Tunisie, dautres Égypte et il y aura dautres Libye. À chaque fois la France sera attendue. À chaque fois la France aura lopportunité de faire entendre sa voix, de faire prévaloir les valeurs de démocratie et de liberté auxquelles elle croit, et de préserver ses intérêts. Pour cela, il faut que sa politique de développement soit perçue, très en amont, comme étant au service des peuples. Le développement est en train de devenir lun des ressorts essentiels de notre action diplomatique. Je sais que je peux compter sur votre engagement en la matière. Je sais quau service de cette politique de développement qui contribue de manière si essentielle à linfluence de notre pays, vous saurez mobiliser tout votre savoir-faire afin de convaincre nos partenaires de nos priorités, piloter leur mise en uvre sur le terrain et contribuer par vos analyses et vos propositions à lévolution de nos outils. Cest à cette condition que notre pays non seulement pourra conserver son rang et son influence, mais aussi pourra espérer peser sur les évolutions en cours, et, à la place qui est la sienne et conformément à sa vocation, contribuer à léclosion dun monde plus juste et plus libre.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 septembre 2011
Mesdames et Messieurs,
Cette Conférence des ambassadeurs a été une fois de plus placée sous le signe des changements et des bouleversements qui modifient, année après année, le visage du monde. Enjeux environnementaux, crise économique et financière, printemps arabes, à chacune de nos rencontres laccent est mis sur une facette du changement. Mais ne nous y trompons pas. Les évolutions et les crises auxquelles nous assistons participent dune transformation globale de la planète, dune recomposition des rapports de puissance ainsi que dune remise en question des modèles économiques, voire politiques, auxquels nous étions habitués. La difficulté particulière du moment présent tient à ce que ces bouleversements mondiaux affectent aussi notre continent, lEurope, et que la crise de la dette, dont la gravité ne doit pas être sous-estimée, risque pour quelque temps daccaparer nos capacités danalyse et daction.
Or, vous le savez bien, la majorité de lhumanité ne vit pas dans un monde triple A. Et le nouveau monde qui sébauche ne date pas de la chute de Ben Ali en 2011 ni de la chute de la banque Lehman brothers en 2008. Il résulte des tendances de fond qui sont à luvre dans cette phase actuelle de la mondialisation, tendances économiques, technologiques et démographiques, dont les historiens feront peut-être remonter lorigine à la chute du Mur de Berlin à moins que ce ne soit à la fin des Trente glorieuses. Mais nous voyons bien que lenjeu de la recomposition actuelle porte sur la place et linfluence que pourront conserver dans ce nouveau paysage international les pays développés, dont la France fait partie.
Dans ce contexte, la question du développement devient primordiale. Au-delà de la nécessaire réponse qui doit être apportée à lurgence de chacune des crises, quel est le critère qui nous permettra de dire que le monde à venir sera plus stable, plus prospère et plus sûr quaujourdhui ? Ce critère, jen suis convaincu, est celui du développement. Qui ne voit, par exemple, que lAfrique, qui comptera, en 2050, 2 milliards dhabitants dont la moitié auront moins de 25 ans, peut devenir une formidable opportunité pour la croissance mondiale comme une source de risque pour la stabilité internationale.
Dorénavant, la croissance de nos économies est dépendante de celle des pays émergents, ainsi que des pays du Sud. En 2011, selon le FMI, la croissance de la zone euro devrait être de 1,6%, celle de lAfrique sub-saharienne de 5,5% et celle de la Chine de près de 10%. Mais comment soutenir la croissance de nos partenaires du Sud, qui seront les relais de la croissance mondiale ces prochaines années, dans la situation de contrainte budgétaire qui est actuellement partagée par lensemble des pays développés ? Voilà un grand défi pour tous les acteurs du développement. Pour le relever, nous devons collectivement faire preuve dimagination, et en particulier avancer résolument sur la voie des financements innovants pour le développement. Cette nécessité est rendue dautant plus pressante que les transitions démocratiques en cours dans de nombreux pays, pas moins de six en six mois en Afrique sub-saharienne par exemple, vont susciter des demandes de soutien et daccompagnement, qui sont légitimes et auxquelles nous devrons répondre, dans la lignée du partenariat annoncé au Sommet de Deauville.
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Le printemps des peuples ne sera pas, en effet, circonscrit au seul monde arabe. Cest un vague de fond qui balaiera tous les continents, et qui prendra une résonnance particulière dans lensemble des pays en développement. Cette situation est porteuse dimmenses espoirs, mais elle peut aussi aggraver des menaces bien connues. Sans perspective de développement crédible, la jeunesse du monde qui se lève pour réclamer plus de démocratie et de prospérité risque de sombrer dans le nihilisme ou lextrémisme. Notre politique en faveur du développement est devenue un enjeu diplomatique majeur, qui conditionne notre influence au sein de ce monde en recomposition mais aussi notre propre sécurité, comme nous le rappelle douloureusement la situation au Sahel.
Convaincue de longue date de ces réalités, la France sest mobilisée de manière résolue en faveur du développement. Comme vous le savez nos engagements financiers sont parmi les plus élevés des pays développés, avec 10 milliards deuros, budget qui a été sanctuarisé malgré la contrainte actuelle. Nos priorités se déclinent de manière géographique, avec un accent mis sur lAfrique subsaharienne qui bénéficie de 60% de nos concours et de manière thématique, en contribuant aux Objectifs du Millénaire pour le développement, avec un engagement particulier sur les questions de santé à travers les grands fonds multilatéraux, qui ont permis de sauver près de 10 millions de vies ces dernières années. À coté des subventions, mais aussi de la coopération culturelle, notre pays est lun rares grands donateurs à disposer, avec lAFD, dune entité qui, à linstar des Allemands ou des Japonais est en mesure dapporter ses concours aux projets favorisant directement la croissance économique, priorité que le président de la République a affirmée dans son discours du Cap de 2008.
Sagissant de nos outils, je tiens à souligner limportance de la réforme du réseau de coopération qui est en cours. Elle vise à préserver toute létendue des missions du réseau. Elle rend encore plus indispensable le rôle de chef dorchestre qui doit être celui de lambassadeur. La fusion dans un dispositif unique des services de coopération et daction culturelle (SCAC) et des établissements à autonomie financière (EAF), lAFD dont le contrat dobjectifs et de moyens vient dêtre validé, la création des trois opérateurs que sont lInstitut français, Campus France et France expertise internationale, doivent vous permettre dassurer pleinement sur le terrain votre rôle de coordination de nos actions de coopération. Nous devons en effet nous attacher à la visibilité politique de notre action, tant auprès des autorités de vos pays de résidence que des populations et de la société civile. En particulier, je suis attaché à ce que nos actions menées à travers les canaux multilatéraux gagnent en visibilité dans les pays qui en sont bénéficiaires.
Sur lévolution de la nature et du volume de nos instruments de coopération, vos retours de terrain sont essentiels. Je suis ainsi convaincu que nous devons renforcer la part bilatérale de nos engagements, que je souhaiterais voir passer denviron 55% à 65% dici la fin du triennum budgétaire en 2013. Nous devons aussi réfléchir ensemble sur le niveau des subventions, qui sest réduit pour atteindre un étiage difficilement tenable, au moment même où de nouveaux besoins apparaissent sur les sujets de gouvernance. Cest donc bien le volet bilatéral de notre coopération quil faudra renforcer dans les années à venir, et les analyses des ambassadeurs en la matière sont irremplaçables.
Mais notre politique de développement nest pas seulement un enjeu pour nos ambassades situées dans les pays en développement. Nous devons aussi entretenir un dialogue nourri sur ces questions avec nos partenaires des pays avancés, du G8 et plus largement de lOCDE. Reconnaissons-le, le temps médiatique pousse parfois à une certaine émulation avec nos partenaires lorsquil sagit de faire des annonces de contributions lors de telle ou telle crise. Mais dans le contexte de tension budgétaire qui concerne lensemble des pays donateurs, nous devons plus que jamais progresser vers une meilleure coordination, ce qui peut inclure que nous abordions sans tabou la question dune concentration sectorielle ou géographique de nos interventions. Sagissant de nos partenaires européens, la coordination politique est essentielle compte tenu des montants considérables attribués au Fonds européen de développement (FED) - 22 milliards deuros entre 2008 et 2013 - dont les interventions doivent contribuer à servir nos priorités politiques.
Sagissant des grands émergents, ce sont les nouveaux acteurs de la coopération. Aujourdhui, leurs intérêts comme leurs pratiques peuvent paraitre encore éloignées des nôtres. Cest grâce à nos ambassadeurs en poste dans ces pays que nous pourrons être informés de leur vision, de leurs buts et avancer ensemble vers des approches convergentes. Les projets de coopération triangulaire menés en partenariat avec les émergents, à destination de lAfrique notamment, sont autant doccasion dassurer le rapprochement de nos pratiques et de nos standards, en particulier en matière sociale. Cest lun des objectifs du G20 développement qui se tiendra à Washington le 23 septembre prochain. Je sais en outre que ce travail dinformation et de conviction sur les questions de développement est mené depuis longtemps avec talent par nos représentations et missions permanentes auprès des organisations internationales.
Enfin, tous les postes sont concernés par la relation particulière que nous devons désormais entretenir avec la jeunesse et les organisations de la société civile. Je ne reviens pas sur les leçons quil convient de tirer des printemps arabes. Plus que jamais, notre vision dune politique dinfluence, qui nest autre quun dialogue entre les cultures et la promotion modeste mais convaincue de nos valeurs, trouve sa justification. Dans ce contexte, notre action culturelle tout comme lenseignement du français à létranger sont des relais directs de notre vision diplomatique. Je pense aussi dans les pays développés au dialogue qui doit être encore renforcé avec les grands acteurs non gouvernementaux que sont les organisations de plaidoyer et les grandes fondations. Si la coopération avec celles-ci porte déjà des fruits remarquables, je pense en particulier à la Fondation Gates, nous pouvons sans doute progresser dans notre travail de conviction auprès des grandes ONG internationales.
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Il y aura dautres Tunisie, dautres Égypte et il y aura dautres Libye. À chaque fois la France sera attendue. À chaque fois la France aura lopportunité de faire entendre sa voix, de faire prévaloir les valeurs de démocratie et de liberté auxquelles elle croit, et de préserver ses intérêts. Pour cela, il faut que sa politique de développement soit perçue, très en amont, comme étant au service des peuples. Le développement est en train de devenir lun des ressorts essentiels de notre action diplomatique. Je sais que je peux compter sur votre engagement en la matière. Je sais quau service de cette politique de développement qui contribue de manière si essentielle à linfluence de notre pays, vous saurez mobiliser tout votre savoir-faire afin de convaincre nos partenaires de nos priorités, piloter leur mise en uvre sur le terrain et contribuer par vos analyses et vos propositions à lévolution de nos outils. Cest à cette condition que notre pays non seulement pourra conserver son rang et son influence, mais aussi pourra espérer peser sur les évolutions en cours, et, à la place qui est la sienne et conformément à sa vocation, contribuer à léclosion dun monde plus juste et plus libre.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 septembre 2011