Texte intégral
Monsieur le Président,
Je voudrais dabord vous remercier pour lorganisation remarquable de ce sommet. Je crois que rarement un rendez-vous sur la sécurité nucléaire navait été aussi nécessaire.
Il y a eu laccident nucléaire de Fukushima, qui a montré à quel point nous avions besoin de renforcer les règles en matière de sûreté dans le monde, mais aussi combien nous avions besoin de mettre en place des capacités internationales dintervention en cas daccident, et je voudrais féliciter lAIEA pour le rôle que cette organisation joue, notamment pour tirer les enseignements de cet accident.
Il y a aussi les politiques nucléaires, au mépris du droit international, conduites en Iran mais aussi tout près dici en Corée du Nord, qui soulignent lurgence de la lutte contre la prolifération nucléaire.
Et puis il y a un troisième risque, qui requiert toute notre attention, cest celui du terrorisme nucléaire et du terrorisme radiologique.
Le Sommet de Washington a été une étape très importante dans la prise en compte de cette menace, grâce à lengagement personnel du président Obama, et je voudrais à ce sujet le remercier pour son engagement au service de la paix dans le monde et, sil me permet, lui dire que nous souhaitons quil puisse poursuivre cet engagement.
La France a tenu tous les engagements qui avaient été pris à Washington.
Nous avons ainsi procédé à une refonte et à un renforcement de notre réglementation sur la protection et le contrôle des installations, des matières nucléaires et de leur transport.
Nous avons demandé à lAIEA de mener en novembre 2011 une mission pour faire évaluer notre dispositif national en matière de sécurité nucléaire. Cette mission a concerné lensemble de nos règlementations, mais aussi sur le terrain, la plus grande centrale dEurope occidentale et je me réjouis que le rapport final de lAIEA ait qualifié notre dispositif dextrêmement robuste.
Je veux dire dailleurs que nous encourageons tous les pays présents ici à sengager dans un exercice similaire et nous les invitons à participer au premier séminaire international qui sera consacré aux enseignements des missions IPPAS que la France accueillera en 2013 en collaboration avec lAIEA.
Je veux ajouter que la Convention de 2005 sur la répression des actes de terrorisme nucléaire et lamendement à la Convention sur la protection physique des matières nucléaires seront ratifiés dans les toutes prochaines semaines par le Parlement français et la France appelle tous les Etats qui nont pas encore procédé à cette ratification à y adhérer le plus vite possible.
Notre engagement est également total dans le domaine de la coopération.
Je voudrais en prendrai trois exemples.
Dabord les progrès enregistrés durant la présidence du G8 en 2011, avec en particulier lextension du partenariat mondial contre la prolifération des armes de destruction massive et des matières connexes.
Je veux évoquer ensuite notre assistance aux Etats, en partenariat avec les Nations Unies, pour la mise en uvre de la résolution 1540 du Conseil de Sécurité visant à empêcher les terroristes daccéder aux technologies liées aux armes de destruction massive.
Et puis enfin laction que nous avons menée avec lAIEA pour recenser dans le monde la totalité des sources radioactives usagées dorigine française, et pour sécuriser celles qui pourraient présenter des risques.
Nous avons aujourdhui achevé ce recensement.
Nous avons déjà conduit une opération de rapatriement lannée dernière à Madagascar. Plusieurs autres opérations de sécurisation devraient aboutir en 2012 et en 2013, notamment au Maroc, au Costa Rica, au Soudan, au Liban et aux Philippines.
Monsieur le Président,
Pour la France, il y a trois orientations qui doivent appeler notre mobilisation totale.
La première cest une meilleure prise en compte du terrorisme radiologique.
Lutilisation de sources radiologiques à des fins malveillantes est maintenant une menace réelle, quil faut distinguer de lusage terroriste dune arme nucléaire. A compter de ce Sommet, il faut traiter cette question de lutilisation des sources radioactives comme un sujet à part entière.
La deuxième cest la recherche.
Il faut poursuivre dans le développement de procédés qui permettent de nous affranchir à moyen terme de luranium hautement enrichi pour le fonctionnement des réacteurs de recherche et pour la fabrication de radio-éléments à usage médical.
Nous allons pour nous-mêmes y contribuer à travers des programmes de développement de nouveaux combustibles, à travers des actions de conversion des réacteurs de recherche existants, et grâce à des technologies totalement nouvelles, que nous allons utiliser pour le réacteur de recherche Jules Horowitz, qui est en cours de construction à Cadarache.
Enfin, le troisième élément concerne la formation.
Cest notamment pour promouvoir le développement dune culture de la sûreté et de la sécurité que nous avons créé en 2011 lInstitut International de lEnergie Nucléaire, en lien avec tous les acteurs de lenseignement, de la recherche et de lindustrie nucléaire.
Mesdames et messieurs,
Pour relever les défis du changement climatique, défis dont je voudrais souligner que leurs conséquences seront bien plus graves que celles de nimporte quel accident technologique, des besoins énergétiques croissants, des progrès de la recherche médicale, nous ne pouvons pas nous priver des atouts de lénergie nucléaire.
Le nucléaire est et restera un instrument de progrès à léchelle mondiale.
Cest la raison pour laquelle nous devons exercer ensemble une vigilance sans faille sur toutes les exigences qui conditionnent lusage de lénergie nucléaire.
Cest notre responsabilité et cest notre devoir, et, vous me permettrez, monsieur le Président, de profiter de loccasion qui mest donnée pour féliciter le Secrétaire général des Nations Unies pour lengagement total de cette organisation pour rechercher une solution pacifique au conflit syrien.
Cest loccasion pour moi de le lui dire.
Source http://www.gouvernement.fr, le 28 mars 2012
Je voudrais dabord vous remercier pour lorganisation remarquable de ce sommet. Je crois que rarement un rendez-vous sur la sécurité nucléaire navait été aussi nécessaire.
Il y a eu laccident nucléaire de Fukushima, qui a montré à quel point nous avions besoin de renforcer les règles en matière de sûreté dans le monde, mais aussi combien nous avions besoin de mettre en place des capacités internationales dintervention en cas daccident, et je voudrais féliciter lAIEA pour le rôle que cette organisation joue, notamment pour tirer les enseignements de cet accident.
Il y a aussi les politiques nucléaires, au mépris du droit international, conduites en Iran mais aussi tout près dici en Corée du Nord, qui soulignent lurgence de la lutte contre la prolifération nucléaire.
Et puis il y a un troisième risque, qui requiert toute notre attention, cest celui du terrorisme nucléaire et du terrorisme radiologique.
Le Sommet de Washington a été une étape très importante dans la prise en compte de cette menace, grâce à lengagement personnel du président Obama, et je voudrais à ce sujet le remercier pour son engagement au service de la paix dans le monde et, sil me permet, lui dire que nous souhaitons quil puisse poursuivre cet engagement.
La France a tenu tous les engagements qui avaient été pris à Washington.
Nous avons ainsi procédé à une refonte et à un renforcement de notre réglementation sur la protection et le contrôle des installations, des matières nucléaires et de leur transport.
Nous avons demandé à lAIEA de mener en novembre 2011 une mission pour faire évaluer notre dispositif national en matière de sécurité nucléaire. Cette mission a concerné lensemble de nos règlementations, mais aussi sur le terrain, la plus grande centrale dEurope occidentale et je me réjouis que le rapport final de lAIEA ait qualifié notre dispositif dextrêmement robuste.
Je veux dire dailleurs que nous encourageons tous les pays présents ici à sengager dans un exercice similaire et nous les invitons à participer au premier séminaire international qui sera consacré aux enseignements des missions IPPAS que la France accueillera en 2013 en collaboration avec lAIEA.
Je veux ajouter que la Convention de 2005 sur la répression des actes de terrorisme nucléaire et lamendement à la Convention sur la protection physique des matières nucléaires seront ratifiés dans les toutes prochaines semaines par le Parlement français et la France appelle tous les Etats qui nont pas encore procédé à cette ratification à y adhérer le plus vite possible.
Notre engagement est également total dans le domaine de la coopération.
Je voudrais en prendrai trois exemples.
Dabord les progrès enregistrés durant la présidence du G8 en 2011, avec en particulier lextension du partenariat mondial contre la prolifération des armes de destruction massive et des matières connexes.
Je veux évoquer ensuite notre assistance aux Etats, en partenariat avec les Nations Unies, pour la mise en uvre de la résolution 1540 du Conseil de Sécurité visant à empêcher les terroristes daccéder aux technologies liées aux armes de destruction massive.
Et puis enfin laction que nous avons menée avec lAIEA pour recenser dans le monde la totalité des sources radioactives usagées dorigine française, et pour sécuriser celles qui pourraient présenter des risques.
Nous avons aujourdhui achevé ce recensement.
Nous avons déjà conduit une opération de rapatriement lannée dernière à Madagascar. Plusieurs autres opérations de sécurisation devraient aboutir en 2012 et en 2013, notamment au Maroc, au Costa Rica, au Soudan, au Liban et aux Philippines.
Monsieur le Président,
Pour la France, il y a trois orientations qui doivent appeler notre mobilisation totale.
La première cest une meilleure prise en compte du terrorisme radiologique.
Lutilisation de sources radiologiques à des fins malveillantes est maintenant une menace réelle, quil faut distinguer de lusage terroriste dune arme nucléaire. A compter de ce Sommet, il faut traiter cette question de lutilisation des sources radioactives comme un sujet à part entière.
La deuxième cest la recherche.
Il faut poursuivre dans le développement de procédés qui permettent de nous affranchir à moyen terme de luranium hautement enrichi pour le fonctionnement des réacteurs de recherche et pour la fabrication de radio-éléments à usage médical.
Nous allons pour nous-mêmes y contribuer à travers des programmes de développement de nouveaux combustibles, à travers des actions de conversion des réacteurs de recherche existants, et grâce à des technologies totalement nouvelles, que nous allons utiliser pour le réacteur de recherche Jules Horowitz, qui est en cours de construction à Cadarache.
Enfin, le troisième élément concerne la formation.
Cest notamment pour promouvoir le développement dune culture de la sûreté et de la sécurité que nous avons créé en 2011 lInstitut International de lEnergie Nucléaire, en lien avec tous les acteurs de lenseignement, de la recherche et de lindustrie nucléaire.
Mesdames et messieurs,
Pour relever les défis du changement climatique, défis dont je voudrais souligner que leurs conséquences seront bien plus graves que celles de nimporte quel accident technologique, des besoins énergétiques croissants, des progrès de la recherche médicale, nous ne pouvons pas nous priver des atouts de lénergie nucléaire.
Le nucléaire est et restera un instrument de progrès à léchelle mondiale.
Cest la raison pour laquelle nous devons exercer ensemble une vigilance sans faille sur toutes les exigences qui conditionnent lusage de lénergie nucléaire.
Cest notre responsabilité et cest notre devoir, et, vous me permettrez, monsieur le Président, de profiter de loccasion qui mest donnée pour féliciter le Secrétaire général des Nations Unies pour lengagement total de cette organisation pour rechercher une solution pacifique au conflit syrien.
Cest loccasion pour moi de le lui dire.
Source http://www.gouvernement.fr, le 28 mars 2012