Texte intégral
Monsieur le Premier Ministre,
Cest avec plaisir que je vous accueille aujourdhui à Paris.
Nous avons aujourdhui loccasion de redire combien les relations entre nos deux pays sont empreintes damitié et de confiance réciproque.
Dès le lendemain de lindépendance, la France a apporté son soutien à votre pays alors quil émergeait dune longue et douloureuse lutte pour son indépendance.
En 1997, elle soutenait activement lentrée de la Guinée-Bissao dans la zone franc, acte fondateur de son intégration économique dans la région. Plus récemment, pendant les derniers événements et alors que votre pays vivait des moments difficiles, la France, contrairement à ce que certains ont dit, nest intervenue que pour apporter son aide à la recherche dune solution pacifique permettant le retour de la paix et de la stabilité.
Ainsi, la France a rendu possible le déploiement de la force dinterposition ouest-africaine de lECOMOG. Celle-ci est parvenue à remplir une partie de sa mission en assurant le ramassage des armes à Bissao et le cantonnement des belligérants. Toutefois ses moyens restent insuffisants. Nous plaidons pour son renforcement afin de lui permettre daccomplir lintégralité de la mission qui lui est fixée par laccord dAbuja : le contrôle de la frontière entre le Sénégal et la Guinée-Bissao (point 3 de laccord dAbuja) et le ramassage des armes dont la libre circulation à lintérieur du pays constitue un danger pour la sécurité dans la sous-région.
Mais, vous en conviendrez avec moi, Monsieur le Premier ministre, cette situation de « paix sous surveillance » ne peut durer indéfiniment. Il ne peut y avoir de véritable retour à la stabilité et à la paix en Guinée-Bissao sans élections. Sans préjuger de la date de lélection présidentielle, quil revient, selon la Constitution, au seul président de la République de fixer, nous estimons préférable, Monsieur le Premier ministre, quelle intervienne le plus tôt possible, comme le mentionne la résolution 1233 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Nous sommes naturellement disposés à apporter une aide pour lorganisation de ce scrutin, en liaison avec les autres pays partenaires et amis de la Guinée-Bissao.
Dans lattente des différents scrutins prévus par vos institutions, nous reprendrons notre coopération progressivement et en fonction des évolutions de la situation sur le terrain. Je pense en particulier à la réouverture au trafic civil de laéroport de Bissalanca.
Dans limmédiat, notre coopération dans le domaine de la santé, qui na jamais été interrompue, même au plus fort de la crise, sera renforcée. Comme vous le savez, 250 000 vaccins ont dores et déjà été envoyés en Guinée-Bissao, pour combattre lépidémie de méningite.
Nous participerons bien entendu à la Table ronde de Genève des 4 et 5 mai et nous y plaiderons pour un effort accru de la communauté internationale en faveur de la Guinée-Bissao. Nous vous apporterons également notre soutien dans vos négociations avec les institutions de Bretton Woods, Banque Mondiale et FMI, avec lesquelles nous vous encourageons à reprendre langue sans tarder. Je rappelle à cet effet que les négociations pour la mise en place dun programme en faveur des petits pays très endettés (PPTE) étaient en bonne voie daboutir en juin 1998. La reprise de ces négociations simpose à très court terme.
Monsieur le Premier ministre, votre présence ici témoigne de notre amitié réciproque, elle ne sest pas démentie lors des derniers événements. Elle se manifestera à nouveau dans le soutien que la France apportera à votre pays dans ses programmes de reconstruction et de relance de son économie.
Je vous remercie.
(Source http ://www.diplomatie.gouv.fr, le 29 avril 1999)
Cest avec plaisir que je vous accueille aujourdhui à Paris.
Nous avons aujourdhui loccasion de redire combien les relations entre nos deux pays sont empreintes damitié et de confiance réciproque.
Dès le lendemain de lindépendance, la France a apporté son soutien à votre pays alors quil émergeait dune longue et douloureuse lutte pour son indépendance.
En 1997, elle soutenait activement lentrée de la Guinée-Bissao dans la zone franc, acte fondateur de son intégration économique dans la région. Plus récemment, pendant les derniers événements et alors que votre pays vivait des moments difficiles, la France, contrairement à ce que certains ont dit, nest intervenue que pour apporter son aide à la recherche dune solution pacifique permettant le retour de la paix et de la stabilité.
Ainsi, la France a rendu possible le déploiement de la force dinterposition ouest-africaine de lECOMOG. Celle-ci est parvenue à remplir une partie de sa mission en assurant le ramassage des armes à Bissao et le cantonnement des belligérants. Toutefois ses moyens restent insuffisants. Nous plaidons pour son renforcement afin de lui permettre daccomplir lintégralité de la mission qui lui est fixée par laccord dAbuja : le contrôle de la frontière entre le Sénégal et la Guinée-Bissao (point 3 de laccord dAbuja) et le ramassage des armes dont la libre circulation à lintérieur du pays constitue un danger pour la sécurité dans la sous-région.
Mais, vous en conviendrez avec moi, Monsieur le Premier ministre, cette situation de « paix sous surveillance » ne peut durer indéfiniment. Il ne peut y avoir de véritable retour à la stabilité et à la paix en Guinée-Bissao sans élections. Sans préjuger de la date de lélection présidentielle, quil revient, selon la Constitution, au seul président de la République de fixer, nous estimons préférable, Monsieur le Premier ministre, quelle intervienne le plus tôt possible, comme le mentionne la résolution 1233 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Nous sommes naturellement disposés à apporter une aide pour lorganisation de ce scrutin, en liaison avec les autres pays partenaires et amis de la Guinée-Bissao.
Dans lattente des différents scrutins prévus par vos institutions, nous reprendrons notre coopération progressivement et en fonction des évolutions de la situation sur le terrain. Je pense en particulier à la réouverture au trafic civil de laéroport de Bissalanca.
Dans limmédiat, notre coopération dans le domaine de la santé, qui na jamais été interrompue, même au plus fort de la crise, sera renforcée. Comme vous le savez, 250 000 vaccins ont dores et déjà été envoyés en Guinée-Bissao, pour combattre lépidémie de méningite.
Nous participerons bien entendu à la Table ronde de Genève des 4 et 5 mai et nous y plaiderons pour un effort accru de la communauté internationale en faveur de la Guinée-Bissao. Nous vous apporterons également notre soutien dans vos négociations avec les institutions de Bretton Woods, Banque Mondiale et FMI, avec lesquelles nous vous encourageons à reprendre langue sans tarder. Je rappelle à cet effet que les négociations pour la mise en place dun programme en faveur des petits pays très endettés (PPTE) étaient en bonne voie daboutir en juin 1998. La reprise de ces négociations simpose à très court terme.
Monsieur le Premier ministre, votre présence ici témoigne de notre amitié réciproque, elle ne sest pas démentie lors des derniers événements. Elle se manifestera à nouveau dans le soutien que la France apportera à votre pays dans ses programmes de reconstruction et de relance de son économie.
Je vous remercie.
(Source http ://www.diplomatie.gouv.fr, le 29 avril 1999)