Texte intégral
Cette université d'été de La Rochelle ressemble apparemment à toutes celles qui l'ont précédée (même cadre, même ambiance, même enthousiasme, même qualité de réflexion) et j'en remercie tous les organisateurs (PS, FNESR, MJS). Elle est pourtant -à bien des égards- particulière, même si nous sommes toujours conscients de ce qui reste à faire et de ce que nous avons accompli. Parce que c'est la dernière de la législature et qu'il nous revient de mesurer et de valoriser l'ampleur du travail accompli ; parce qu'elle se tient presque 8 mois avant l'échéance décisive de 2002 et qu'il convient d'élaborer notre projet. Et enfin inhabituelle, parce qu'elle correspond à une rentrée elle-même particulière avec ses incertitudes économiques, les attentes sociales et l'agitation politique qui accompagne toujours le lancement, parfois trop précoce, trop précipité, des campagnes électorales.
Dans cette période, certains peuvent -de bonne foi- s'interroger. N'est-ce pas un handicap d'exercer la responsabilité, au moment où la réalité et la conjoncture font fi des calendriers politiques et ne serait-il pas plus confortable de se cantonner au seul pouvoir de la parole, même réduit à deux jours ouvrables : le 14 juillet et le 31 décembre ? N'est-ce pas injuste qu'au sein même du pouvoir d'Etat, ce soit toujours vers le Gouvernement que les regards se tournent, les mains se tendent et les doléances s'expriment dès qu'un problème surgit, un événement se produit ou une difficulté se présente, quand celui qui exerce la fonction la plus prestigieuse de l'Etat ne se pose comme seule question, terrible, de savoir où il va passer ses vacances ?
Et bien, je vous le dis chers camarades, cette situation est un honneur et une chance. D'abord parce que c'est le sens même de la politique que d'exercer la responsabilité quand elle nous est confiée; c'est la dignité même d'un Gouvernement que d'assumer la charge du pays et c'est notre conception démocratique que d'être jugé sur nos actes, nos choix, nos décisions et non seulement sur nos discours.
À nous de montrer, comme nous l'avons fait depuis 4 ans, notre capacité à affronter des circonstances imprévues, et il y en a eu beaucoup depuis 97, à maîtriser des problèmes nouveaux, à poursuivre nos priorités. A nous non pas de faire nos preuves -c'est acquis- mais de donner confiance au pays, et de convaincre que la Gauche -par ses réponses- est la mieux à même d'affronter toutes les conjonctures et tous les défis.
Nous devons achever la mission qui nous a été confiée par le peuple, avec la même envie, le même enthousiasme, la même flamme que celle qui nous animait en 1997. Il nous faut donc gouverner jusqu'au dernier souffle de légitimité et en servant la France, nous servons nos idées et notre crédibilité.
Cette situation, je vous l'avoue, est bien préférable à celle du Président de la République. Je ne parle pas des prérogatives de la fonction -elles ont sans doute leurs avantages, mais de son rôle effectif depuis bientôt cinq ans. Responsable de rien, même pas de lui-même, il a revêtu -depuis longtemps déjà- sa tenue de candidat. Candidat ! C'est sa nature, son tempérament, sa vocation, sa raison de vivre ! son métier sauf pour le statut : Chef de l'Etat, c'est tout de même mieux. Alors, candidat à tout, candidat tout le temps, candidat toujours ; contre son camp parfois, dans ce long parcours contre la Gauche toujours. Candidat pour lui, sans exception. Pour la France, ce serait bien la première fois !
Alors, ne succombons ni à l'envie ni à la commisération. Ces sentiments -d'ailleurs plutôt vils- nous sont étrangers. N'anticipons pas un résultat qui n'est pas joué -dans un sens comme dans l'autre. Refusons l'indécence des partages de poste avant l'heure. Faisons d'abord ce que nous avons à faire, au gouvernement comme dans la vie politique. Et la tâche n'est pas mince.
(Source http://www.parti-socialiste.fr, le 4 septembre 2001)
Dans cette période, certains peuvent -de bonne foi- s'interroger. N'est-ce pas un handicap d'exercer la responsabilité, au moment où la réalité et la conjoncture font fi des calendriers politiques et ne serait-il pas plus confortable de se cantonner au seul pouvoir de la parole, même réduit à deux jours ouvrables : le 14 juillet et le 31 décembre ? N'est-ce pas injuste qu'au sein même du pouvoir d'Etat, ce soit toujours vers le Gouvernement que les regards se tournent, les mains se tendent et les doléances s'expriment dès qu'un problème surgit, un événement se produit ou une difficulté se présente, quand celui qui exerce la fonction la plus prestigieuse de l'Etat ne se pose comme seule question, terrible, de savoir où il va passer ses vacances ?
Et bien, je vous le dis chers camarades, cette situation est un honneur et une chance. D'abord parce que c'est le sens même de la politique que d'exercer la responsabilité quand elle nous est confiée; c'est la dignité même d'un Gouvernement que d'assumer la charge du pays et c'est notre conception démocratique que d'être jugé sur nos actes, nos choix, nos décisions et non seulement sur nos discours.
À nous de montrer, comme nous l'avons fait depuis 4 ans, notre capacité à affronter des circonstances imprévues, et il y en a eu beaucoup depuis 97, à maîtriser des problèmes nouveaux, à poursuivre nos priorités. A nous non pas de faire nos preuves -c'est acquis- mais de donner confiance au pays, et de convaincre que la Gauche -par ses réponses- est la mieux à même d'affronter toutes les conjonctures et tous les défis.
Nous devons achever la mission qui nous a été confiée par le peuple, avec la même envie, le même enthousiasme, la même flamme que celle qui nous animait en 1997. Il nous faut donc gouverner jusqu'au dernier souffle de légitimité et en servant la France, nous servons nos idées et notre crédibilité.
Cette situation, je vous l'avoue, est bien préférable à celle du Président de la République. Je ne parle pas des prérogatives de la fonction -elles ont sans doute leurs avantages, mais de son rôle effectif depuis bientôt cinq ans. Responsable de rien, même pas de lui-même, il a revêtu -depuis longtemps déjà- sa tenue de candidat. Candidat ! C'est sa nature, son tempérament, sa vocation, sa raison de vivre ! son métier sauf pour le statut : Chef de l'Etat, c'est tout de même mieux. Alors, candidat à tout, candidat tout le temps, candidat toujours ; contre son camp parfois, dans ce long parcours contre la Gauche toujours. Candidat pour lui, sans exception. Pour la France, ce serait bien la première fois !
Alors, ne succombons ni à l'envie ni à la commisération. Ces sentiments -d'ailleurs plutôt vils- nous sont étrangers. N'anticipons pas un résultat qui n'est pas joué -dans un sens comme dans l'autre. Refusons l'indécence des partages de poste avant l'heure. Faisons d'abord ce que nous avons à faire, au gouvernement comme dans la vie politique. Et la tâche n'est pas mince.
(Source http://www.parti-socialiste.fr, le 4 septembre 2001)