Texte intégral
L'Histoire et la géographie assignent à la France comme au Portugal des responsabilités particulières vis-à-vis du continent africain. Je connais Luis Amado depuis plusieurs mois. Nous avons eu l'occasion de vérifier, lors des rencontres à Bruxelles en particulier, qu'il y a le plus souvent une très large convergence entre nous sur la plupart des grandes questions touchant à la Coopération et au développement. Nous avions éprouvé le besoin de conforter nos expériences, notre propre organisation et d'explorer les voies d'un partenariat renforcé. Nous avions décidé cela bien avant que l'actualité à Bissao vienne éclairer, de manière particulièrement brutale, ce morceau d'Afrique.
Avant de parler des sujets plus généraux que nous avons évoqué, je voudrais, à propos de la Guinée-Bissao, d'abord remercier M. Amado et son gouvernement pour les efforts qui ont été développés afin d'aider l'évacuation d'un certain nombre de ressortissants français ainsi que de fonctionnaires français.
Je voudrais m'étonner des accusations qui ont été exprimées, ce matin, dans certains organes de presse, qui ne reposent sur aucun élément, et qui ne peuvent avoir été inspirées que par l'envie qu'on a parfois trop souvent d'opposer les uns et les autres - nous connaissons cette relation par rapport aux Etats-Unis d'Amérique - et je voudrais le répéter avec clarté : rien n'autorise à dire que je ne sais quel boycott de la part des Français aurait voulu contrarier l'action des Portugais en Guinée-Bissao.
Je voudrais aussi vous convaincre que la relation entre la France et le Sénégal n'est plus ce qu'elle était il y a une vingtaine d'années. Les Sénégalais exercent souverainement leurs pouvoirs. Ils ont souverainement décidé les modalités de leur intervention en Guinée-Bissao. Ils n'ont pas demandé une quelconque permission à la France avant de le faire. Ils n'ont pas demandé non plus à la France d'aides particulières pour conduire leur opération, je tiens à le dire. C'est en utilisant leurs propres moyens qu'ils ont fait le choix, en application d'un accord de défense avec son voisin, d'intervenir à la demande du président Vieira.
J'observe que sur le terrain, la relation entre nos ambassadeurs a été marquée, dès le début, par une volonté d'échanges, d'informations, de collaboration, et que nous espérons bien qu'il en sera de même à l'avenir. Je voudrais, pour faire suite à ce que disait à l'instant le ministre Amado, dire aussi notre volonté, en effet, de conjuguer nos efforts, d'abord pour coordonner les mesures qui doivent être prises en urgence afin de permettre à la population notamment d'être alimentée, de recevoir des médicaments dont elle a besoin, et nous sommes convenus que nos collaborateurs chargés des actions d'urgence et des secours humanitaires allaient dans les heures qui viennent se concerter pour définir un programme commun d'intervention sur le plan militaire.
Demain, il faudra bien que ce pays, qui traverse actuellement des moments tragiques, soit aidé dans sa reconstruction et dans son développement. Là encore, nous sommes convenus de préparer une action commune, ce qui implique une expertise commune et la définition, en liaison bien sûr avec les autorités de Bissao, que nous puissions bâtir un programme et mobiliser nos moyens respectifs.
Mais nous pensons qu'il y a d'autres domaines et d'autres territoires où notre convergence politique peut aussi s'exprimer en matière d'aide au développement. Nous pensons bien sûr à ces pays qui sont liés à l'histoire du Portugal et avec lesquels la France a aussi un certain nombre de relations, de coopération. Je pense à l'Angola, je pense au Mozambique. Deux pays qui sont au programme du voyage du président Chirac la semaine prochaine. Je pense aussi à un territoire petit, qui nous paraîtrait susceptible de voir concrétiser cette volonté de coopération. Nous avons évoqué la situation de Sao Tomé. Là encore, des actions très concrètes pourraient être conduites dans le cadre d'une concertation renforcées entre le Portugal et la France.
Je voudrais, en conclusion de ce propos, dire qu'en France aussi nous avons chaque jour le besoin de soigner, en quelque sorte, une certaine nostalgie. Nous nous y employons en essayant d'avoir, avec nos anciennes colonies, des relations de partenariat ; un partenariat libre, exigeant.
Et puisque je commençais mon propos en évoquant les responsabilités que l'Histoire et la géographie nous ont assignés, nous sommes un peu dans la même situation et je suis très heureux d'avoir pu, en m'entretenant avec Luis Amado, dégager les bases d'une coopération très renforcée et très amicale entre nous, vis-à-vis de ces pays. Nous sommes convenus, par ailleurs, qu'il fallait prendre le temps de réfléchir aux relations possibles entre Francophonie et Lusophonie. Je suis également ministre chargé de la Francophonie et une réunion spécifique sur ce terrain va être organisée entre nos collaborateurs, avec le souci de servir - et je voudrais le dire avec un peu de solennité - et la langue française et la langue portugaise. N'oublions pas qu'en France, il y a une communauté portugaise très nombreuse qui a le droit de pouvoir continuer à parler sa langue. Non seulement nous n'entendons pas contredire cette aspiration, mais au contraire nous l'encourageons. Et pourquoi ne pas imaginer que les Portugais de France puisse aussi être impliqués dans cette relation plus étroite entre le Portugal et la France.
Je vous remercie./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 septembre 2001
Avant de parler des sujets plus généraux que nous avons évoqué, je voudrais, à propos de la Guinée-Bissao, d'abord remercier M. Amado et son gouvernement pour les efforts qui ont été développés afin d'aider l'évacuation d'un certain nombre de ressortissants français ainsi que de fonctionnaires français.
Je voudrais m'étonner des accusations qui ont été exprimées, ce matin, dans certains organes de presse, qui ne reposent sur aucun élément, et qui ne peuvent avoir été inspirées que par l'envie qu'on a parfois trop souvent d'opposer les uns et les autres - nous connaissons cette relation par rapport aux Etats-Unis d'Amérique - et je voudrais le répéter avec clarté : rien n'autorise à dire que je ne sais quel boycott de la part des Français aurait voulu contrarier l'action des Portugais en Guinée-Bissao.
Je voudrais aussi vous convaincre que la relation entre la France et le Sénégal n'est plus ce qu'elle était il y a une vingtaine d'années. Les Sénégalais exercent souverainement leurs pouvoirs. Ils ont souverainement décidé les modalités de leur intervention en Guinée-Bissao. Ils n'ont pas demandé une quelconque permission à la France avant de le faire. Ils n'ont pas demandé non plus à la France d'aides particulières pour conduire leur opération, je tiens à le dire. C'est en utilisant leurs propres moyens qu'ils ont fait le choix, en application d'un accord de défense avec son voisin, d'intervenir à la demande du président Vieira.
J'observe que sur le terrain, la relation entre nos ambassadeurs a été marquée, dès le début, par une volonté d'échanges, d'informations, de collaboration, et que nous espérons bien qu'il en sera de même à l'avenir. Je voudrais, pour faire suite à ce que disait à l'instant le ministre Amado, dire aussi notre volonté, en effet, de conjuguer nos efforts, d'abord pour coordonner les mesures qui doivent être prises en urgence afin de permettre à la population notamment d'être alimentée, de recevoir des médicaments dont elle a besoin, et nous sommes convenus que nos collaborateurs chargés des actions d'urgence et des secours humanitaires allaient dans les heures qui viennent se concerter pour définir un programme commun d'intervention sur le plan militaire.
Demain, il faudra bien que ce pays, qui traverse actuellement des moments tragiques, soit aidé dans sa reconstruction et dans son développement. Là encore, nous sommes convenus de préparer une action commune, ce qui implique une expertise commune et la définition, en liaison bien sûr avec les autorités de Bissao, que nous puissions bâtir un programme et mobiliser nos moyens respectifs.
Mais nous pensons qu'il y a d'autres domaines et d'autres territoires où notre convergence politique peut aussi s'exprimer en matière d'aide au développement. Nous pensons bien sûr à ces pays qui sont liés à l'histoire du Portugal et avec lesquels la France a aussi un certain nombre de relations, de coopération. Je pense à l'Angola, je pense au Mozambique. Deux pays qui sont au programme du voyage du président Chirac la semaine prochaine. Je pense aussi à un territoire petit, qui nous paraîtrait susceptible de voir concrétiser cette volonté de coopération. Nous avons évoqué la situation de Sao Tomé. Là encore, des actions très concrètes pourraient être conduites dans le cadre d'une concertation renforcées entre le Portugal et la France.
Je voudrais, en conclusion de ce propos, dire qu'en France aussi nous avons chaque jour le besoin de soigner, en quelque sorte, une certaine nostalgie. Nous nous y employons en essayant d'avoir, avec nos anciennes colonies, des relations de partenariat ; un partenariat libre, exigeant.
Et puisque je commençais mon propos en évoquant les responsabilités que l'Histoire et la géographie nous ont assignés, nous sommes un peu dans la même situation et je suis très heureux d'avoir pu, en m'entretenant avec Luis Amado, dégager les bases d'une coopération très renforcée et très amicale entre nous, vis-à-vis de ces pays. Nous sommes convenus, par ailleurs, qu'il fallait prendre le temps de réfléchir aux relations possibles entre Francophonie et Lusophonie. Je suis également ministre chargé de la Francophonie et une réunion spécifique sur ce terrain va être organisée entre nos collaborateurs, avec le souci de servir - et je voudrais le dire avec un peu de solennité - et la langue française et la langue portugaise. N'oublions pas qu'en France, il y a une communauté portugaise très nombreuse qui a le droit de pouvoir continuer à parler sa langue. Non seulement nous n'entendons pas contredire cette aspiration, mais au contraire nous l'encourageons. Et pourquoi ne pas imaginer que les Portugais de France puisse aussi être impliqués dans cette relation plus étroite entre le Portugal et la France.
Je vous remercie./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 septembre 2001