Texte intégral
Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Le message que j'ai à vous faire passer est simple : j'ai deux choses à vous dire, cela ne prendra que quelques minutes.
La première chose, j'imagine qu'il n'y aura pas de contestation forte, c'est que l'Ile-de-France et Paris sont le coeur de l'économie française. Cela se lit d'abord dans les chiffres et dans la réalité. Je passe beaucoup de mon temps à l'étranger en tant que patron du Quai d'Orsay. Que m'y dit-on ? On me dit que Paris est la plus belle ville du monde, on me dit que la France et Paris sont une même chose et on me dit que nous avons des atouts extraordinaires, même s'il existe aussi quelques handicaps. Cela ne se voit pas seulement dans les perceptions, dans les compliments ou les critiques mais également dans des chiffres tout à fait décisifs.
Il faut faire travailler tout le monde en équipe au service de l'attractivité de notre pays. Je crois savoir que 50 % des investissements étrangers en France sont faits dans cette région. Donc, je le redis, ce qui est bon pour Paris et pour l'Île-de-France l'est plus généralement pour la France et la réciproque est parfaitement vraie. Les choses sont peut-être plus difficiles qu'elles ne l'étaient auparavant, tout simplement parce que le monde est plus ouvert. C'est une évidence absolue.
S'agissant de la parution récente sur l'attractivité des grandes villes du monde Paris et sa région se positionnent très haut même si on peut toujours discuter sur telle ou telle classification. J'ai noté notamment que Paris était notamment médaille d'or pour le capital intellectuel, pour l'innovation, qu'il y avait des progrès dans des domaines aussi importants que l'environnement ou les transports publics.
En revanche, il y avait plus de difficulté, mais c'est un problème général et j'y reviendrai dans un instant, sur la notion de compétitivité. C'est évidemment lié à la perception qui existe en général de l'Europe et de la France en particulier.
Bref, on a beaucoup d'atouts, on a quelques difficultés, on ne peut pas séparer la situation française de la situation de Paris et de l'Île-de-France et réciproquement.
À partir de cela, que faut-il faire ?
D'une part, il y a des choses que doit faire l'État car c'est lui qui donne le « la ». Mais faisons bien attention, ce n'est pas l'État qui crée les richesses, ce sont les entreprises. Mais il y a un cadre donné dans le système démocratique par l'État. On sait ce qu'il faut faire, on a commencé à le faire, c'est long et difficile, cela provoque des résistances, il y a parfois des contradictions.
On a trois gros problèmes pour le sujet qui nous occupe. Nous avons un problème de compétitivité, il y a la compétitivité coût et hors coût.
Pour ce qui est de la compétitivité coût, il faut essayer d'alléger les charges, d'où un certain nombre de mesures qui ont commencé d'être prises.
Pour la compétitivité hors coût, il faut apporter un peu de souplesse mécanique. Je ne veux pas entrer dans le débat sur le travail le dimanche mais, il faut que tout cela respire et je pense qu'il n'y a pas de raison que l'on ne regagne pas le terrain perdu en matière de compétitivité. Je parle de terrain perdu car la dernière fois que j'étais au gouvernement, c'était il y a une dizaine d'années comme ministre des finances. Je reviens à présent au Quai d'Orsay et je vois bien que le problème qui a été le plus sérieux et sur lequel nous avons, soyons honnêtes, subi un décrochage, c'est celui de la compétitivité. Cela se lit dans les chiffres, mais au-delà des macro-chiffres, cela se lit dans la réalité quotidienne. Il nous faut nous «remonter les manches» et prendre des décisions pour restaurer notre compétitivité. C'est à notre portée, il faut l'expliquer à la population. Toute une série de mesures ont commencé d'être prises, il faut continuer dans ce sens.
Le second problème, c'est un problème lié aux finances publiques. L'objectif est assez simple à définir, il faut dépenser moins et investir davantage. Ce n'est pas hors de notre portée et je pense que c'est peut-être une question plus facile à régler que la première car, en matière budgétaire, en matière de dépenses publiques, si le Premier ministre ou différents ministres disent : «là où vous dépensiez 100 l'an dernier, cette année il faut ne dépenser que 98», ce n'est pas agréable mais cela s'applique. C'est donc désagréable mais c'est faisable. Tandis qu'en matière d'économie directement productive, si une entreprise a tourné de l'oeil, elle a tourné de l'oeil.
Il faut dépenser moins, investir plus, que ce soit directement dans la sphère budgétaire, dans celle des collectivités locales et dans la sphère sociale au sens large. Là aussi il faut l'expliquer à la population. Ce n'est pas du tout hors de notre portée. Ce dont il s'agit, c'est d'avoir un niveau de dépenses cette année ou l'an prochain qui soit au niveau des dépenses que nous avions l'an passé.
Compétitivité, sobriété de la dépense et attractivité, c'est ce qu'il faut bâtir ensemble. Il y a ce que peut et ce que doit faire la puissance publique, j'en suis chargé pour une bonne part. Il faut à la fois attirer en particulier les investisseurs étrangers et il faut aussi être beaucoup plus présent sur l'extérieur. Je veux là rendre hommage au travail que vous faites. Nous travaillons d'ailleurs ensemble la région, la ville, la Chambre de commerce, le ministère etc. Ce qui a été dit sur la diplomatie économique est tout à fait juste, on n'a pas attendu ma nomination pour que les ambassadeurs s'occupent d'économie. Mais je leur ai bien précisé que c'était une priorité et qu'il serait jugé là-dessus.
Qu'est-ce qui fait la réalité de la France sur l'attractivité ? Ce sont des choses extrêmement différentes. Bien sûr c'est la puissance économique, mais aussi bien le fait que nous soyons membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, le fait que l'on ait des soldats et que, lorsqu'on leur donne instruction d'y aller, ils y vont, le fait que l'on ait un système éducatif doté de mille alliances françaises et 300.000 étudiants français à l'étranger et la même chose ici, ou encore une diplomatie sportive. Tout cela se croise, et c'est tout cela qui permettra de développer l'attractivité.
Après, il y a évidemment ce que vous pouvez faire, quand je dis «vous», c'est à la fois région, les villes et les entreprises.
J'insiste beaucoup sur tout ce qui concerne l'accueil. Ce n'est pas simplement la responsabilité de la ville ou de la région.
L'autre jour, je suis allé à 5 heures du matin avec le ministre de l'intérieur à Charles de Gaulle. Cet aéroport reçoit 100 millions de personnes et c'est la première image de Paris, de la région et de la France. Je pense qu'il existe une marge de progression pour améliorer l'accueil de ces touristes, notamment ceux en provenance de Chine en créant une signalétique en chinois par exemple. Après, lorsque l'on arrive dans les couloirs, il faut faire en sorte que ces couloirs représentent un peu ce qu'est la France, ce que l'on souhaite. C'est aussi cela l'attractivité.
Je pense que maintenant que les objectifs sont fixés et qu'ils tombent sous le sens, le fait que l'État, la région, la ville capitale, les entreprises, la Chambre de commerce, travaillent ensemble, c'est absolument décisif. Il y a une réalité dans la vie et en particulier dans la vie politique, c'est qu'un plus un ne font jamais deux. Cela fait trois si on converge sur les objectifs.
Je voudrais conclure en abordant deux sujets : l'un que j'ai commencé à aborder, l'accueil des entreprises étrangères et l'accueil des ressortissants étrangers.
L'accueil et l'accompagnement des entreprises doivent être simplifiés encore. Je reviens tout juste de Chine., Il y a beaucoup de demandes mais malgré tous les efforts que nous faisons, pour nos amis, investir à l'étranger, s'avère compliqué. Beaucoup de progrès ont été faits mais la concurrence est rude et nous devons avancer.
Pour les particuliers, le tourisme, représente une mine d'or. Pendant très longtemps, nous pensions qu'avec nos atouts, cela viendrait tout seul. Ce n'est plus vrai. On est très bon mais on est moins bon que ce que l'on raconte.
Les Espagnols ont 25 % de touristes de moins que nous et cela leur rapporte 25 % en plus. Si vous présentiez cela comme bilan à la Chambre de commerce, vos mandants vous diraient qu'il y a un petit problème parce qu'on ne garde pas suffisamment de gens, parce qu'il n'y a pas suffisamment - et c'est peut-être quelque chose qu'il faut que l'on travaille - de liens entre les personnes qui viennent à Paris et ceux qui se rendent dans d'autres endroits de France. Tout le monde serait gagnant dans cette affaire si les personnes qui visitent notre pays y restaient plus longtemps.
Je ne vous abrutirai pas de chiffres : mais, en 1950, il y avait 25 millions de gens qui circulaient dans le monde, aujourd'hui il y en a un milliard. En 2030, il y en aura 2 milliards. Nous accueillons beaucoup de touristes français, européens, mais aussi des touristes américains et chinois. Il y a par exemple 1.500.000 Chinois qui visitent notre pays chaque année. Ils dépensent en moyenne entre 1400 et 1600 euros. D'ici 6 ans, il y aura 200 millions de Chinois qui voyageront dans le monde. Si nous passons de1.500.000 à 4 millions, nous aurons réduit le déficit extérieur de la France de 10 %. Cela représente l'emploi et cela vaut quand même le coup que l'on s'en occupe.
Le dernier sujet que je voudrais traiter qui est tout à fait dans la ligne de ce que souhaitent faire à la fois la région, la ville capitale et ce que vous voulez faire, Mesdames et Messieurs, c'est une croissance qui soit un peu différente. On sent bien que les choses changent. La région parisienne ne va pas trouver l'essentiel de son développement économique dans la sidérurgie. Elle a besoin d'une croissance nouvelle.
Nous aurons une occasion exceptionnelle de faire valoir entreprises, région, ville capitale et, plus largement notre pays, ce que nous savons faire. Cette occasion, c'est l'année prochaine en décembre 2015 qu'elle se présentera. Il se trouve que la France sera l'hôte de ce que l'on appelle la conférence sur le climat, que j'ai baptisée «Paris-Climat 2015». Ce sont au moins 25.000 personnes qui viendront à Paris pour cette raison et qui essayeront de répondre à cette question : comment faire pour que l'on évite la catastrophe climatique ?
Il y a quelques années, on contestait encore le chaos climatique, ayant tous à l'esprit telle ou telle déclaration minimisant l'impact de l'activité humaine sur le climat. Maintenant, c'est terminé. Les scientifiques établissent que, si on veut éviter la catastrophe, il faudrait que l'augmentation de la température ne dépasse pas 2°c. Pour cela il faut faire énormément de choses.
C'est à Paris que les choses vont se décider. C'est évidemment une échéance capitale et difficile puisqu'il faudra qu'il y ait l'unanimité des 194 pays participant à cette conférence. Il n'y aura pas de plus grande vitrine mondiale de ce que la région, la capitale et nos entreprises savent faire. C'est une échéance sur laquelle je souhaite que nous nous mobilisions tous.
Voilà ce que je voulais vous dire en quelques mots, je me résume : ce qui est bon pour Paris et pour la région Île-de-France est bon pour la France. Nous avons des difficultés mais nous avons aussi des atouts extraordinaires. Il faut travailler et agir ensemble, les entreprises, les collectivités locales et l'État.
J'y suis comme vous totalement résolu.
Merci.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 mai 2014
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Le message que j'ai à vous faire passer est simple : j'ai deux choses à vous dire, cela ne prendra que quelques minutes.
La première chose, j'imagine qu'il n'y aura pas de contestation forte, c'est que l'Ile-de-France et Paris sont le coeur de l'économie française. Cela se lit d'abord dans les chiffres et dans la réalité. Je passe beaucoup de mon temps à l'étranger en tant que patron du Quai d'Orsay. Que m'y dit-on ? On me dit que Paris est la plus belle ville du monde, on me dit que la France et Paris sont une même chose et on me dit que nous avons des atouts extraordinaires, même s'il existe aussi quelques handicaps. Cela ne se voit pas seulement dans les perceptions, dans les compliments ou les critiques mais également dans des chiffres tout à fait décisifs.
Il faut faire travailler tout le monde en équipe au service de l'attractivité de notre pays. Je crois savoir que 50 % des investissements étrangers en France sont faits dans cette région. Donc, je le redis, ce qui est bon pour Paris et pour l'Île-de-France l'est plus généralement pour la France et la réciproque est parfaitement vraie. Les choses sont peut-être plus difficiles qu'elles ne l'étaient auparavant, tout simplement parce que le monde est plus ouvert. C'est une évidence absolue.
S'agissant de la parution récente sur l'attractivité des grandes villes du monde Paris et sa région se positionnent très haut même si on peut toujours discuter sur telle ou telle classification. J'ai noté notamment que Paris était notamment médaille d'or pour le capital intellectuel, pour l'innovation, qu'il y avait des progrès dans des domaines aussi importants que l'environnement ou les transports publics.
En revanche, il y avait plus de difficulté, mais c'est un problème général et j'y reviendrai dans un instant, sur la notion de compétitivité. C'est évidemment lié à la perception qui existe en général de l'Europe et de la France en particulier.
Bref, on a beaucoup d'atouts, on a quelques difficultés, on ne peut pas séparer la situation française de la situation de Paris et de l'Île-de-France et réciproquement.
À partir de cela, que faut-il faire ?
D'une part, il y a des choses que doit faire l'État car c'est lui qui donne le « la ». Mais faisons bien attention, ce n'est pas l'État qui crée les richesses, ce sont les entreprises. Mais il y a un cadre donné dans le système démocratique par l'État. On sait ce qu'il faut faire, on a commencé à le faire, c'est long et difficile, cela provoque des résistances, il y a parfois des contradictions.
On a trois gros problèmes pour le sujet qui nous occupe. Nous avons un problème de compétitivité, il y a la compétitivité coût et hors coût.
Pour ce qui est de la compétitivité coût, il faut essayer d'alléger les charges, d'où un certain nombre de mesures qui ont commencé d'être prises.
Pour la compétitivité hors coût, il faut apporter un peu de souplesse mécanique. Je ne veux pas entrer dans le débat sur le travail le dimanche mais, il faut que tout cela respire et je pense qu'il n'y a pas de raison que l'on ne regagne pas le terrain perdu en matière de compétitivité. Je parle de terrain perdu car la dernière fois que j'étais au gouvernement, c'était il y a une dizaine d'années comme ministre des finances. Je reviens à présent au Quai d'Orsay et je vois bien que le problème qui a été le plus sérieux et sur lequel nous avons, soyons honnêtes, subi un décrochage, c'est celui de la compétitivité. Cela se lit dans les chiffres, mais au-delà des macro-chiffres, cela se lit dans la réalité quotidienne. Il nous faut nous «remonter les manches» et prendre des décisions pour restaurer notre compétitivité. C'est à notre portée, il faut l'expliquer à la population. Toute une série de mesures ont commencé d'être prises, il faut continuer dans ce sens.
Le second problème, c'est un problème lié aux finances publiques. L'objectif est assez simple à définir, il faut dépenser moins et investir davantage. Ce n'est pas hors de notre portée et je pense que c'est peut-être une question plus facile à régler que la première car, en matière budgétaire, en matière de dépenses publiques, si le Premier ministre ou différents ministres disent : «là où vous dépensiez 100 l'an dernier, cette année il faut ne dépenser que 98», ce n'est pas agréable mais cela s'applique. C'est donc désagréable mais c'est faisable. Tandis qu'en matière d'économie directement productive, si une entreprise a tourné de l'oeil, elle a tourné de l'oeil.
Il faut dépenser moins, investir plus, que ce soit directement dans la sphère budgétaire, dans celle des collectivités locales et dans la sphère sociale au sens large. Là aussi il faut l'expliquer à la population. Ce n'est pas du tout hors de notre portée. Ce dont il s'agit, c'est d'avoir un niveau de dépenses cette année ou l'an prochain qui soit au niveau des dépenses que nous avions l'an passé.
Compétitivité, sobriété de la dépense et attractivité, c'est ce qu'il faut bâtir ensemble. Il y a ce que peut et ce que doit faire la puissance publique, j'en suis chargé pour une bonne part. Il faut à la fois attirer en particulier les investisseurs étrangers et il faut aussi être beaucoup plus présent sur l'extérieur. Je veux là rendre hommage au travail que vous faites. Nous travaillons d'ailleurs ensemble la région, la ville, la Chambre de commerce, le ministère etc. Ce qui a été dit sur la diplomatie économique est tout à fait juste, on n'a pas attendu ma nomination pour que les ambassadeurs s'occupent d'économie. Mais je leur ai bien précisé que c'était une priorité et qu'il serait jugé là-dessus.
Qu'est-ce qui fait la réalité de la France sur l'attractivité ? Ce sont des choses extrêmement différentes. Bien sûr c'est la puissance économique, mais aussi bien le fait que nous soyons membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, le fait que l'on ait des soldats et que, lorsqu'on leur donne instruction d'y aller, ils y vont, le fait que l'on ait un système éducatif doté de mille alliances françaises et 300.000 étudiants français à l'étranger et la même chose ici, ou encore une diplomatie sportive. Tout cela se croise, et c'est tout cela qui permettra de développer l'attractivité.
Après, il y a évidemment ce que vous pouvez faire, quand je dis «vous», c'est à la fois région, les villes et les entreprises.
J'insiste beaucoup sur tout ce qui concerne l'accueil. Ce n'est pas simplement la responsabilité de la ville ou de la région.
L'autre jour, je suis allé à 5 heures du matin avec le ministre de l'intérieur à Charles de Gaulle. Cet aéroport reçoit 100 millions de personnes et c'est la première image de Paris, de la région et de la France. Je pense qu'il existe une marge de progression pour améliorer l'accueil de ces touristes, notamment ceux en provenance de Chine en créant une signalétique en chinois par exemple. Après, lorsque l'on arrive dans les couloirs, il faut faire en sorte que ces couloirs représentent un peu ce qu'est la France, ce que l'on souhaite. C'est aussi cela l'attractivité.
Je pense que maintenant que les objectifs sont fixés et qu'ils tombent sous le sens, le fait que l'État, la région, la ville capitale, les entreprises, la Chambre de commerce, travaillent ensemble, c'est absolument décisif. Il y a une réalité dans la vie et en particulier dans la vie politique, c'est qu'un plus un ne font jamais deux. Cela fait trois si on converge sur les objectifs.
Je voudrais conclure en abordant deux sujets : l'un que j'ai commencé à aborder, l'accueil des entreprises étrangères et l'accueil des ressortissants étrangers.
L'accueil et l'accompagnement des entreprises doivent être simplifiés encore. Je reviens tout juste de Chine., Il y a beaucoup de demandes mais malgré tous les efforts que nous faisons, pour nos amis, investir à l'étranger, s'avère compliqué. Beaucoup de progrès ont été faits mais la concurrence est rude et nous devons avancer.
Pour les particuliers, le tourisme, représente une mine d'or. Pendant très longtemps, nous pensions qu'avec nos atouts, cela viendrait tout seul. Ce n'est plus vrai. On est très bon mais on est moins bon que ce que l'on raconte.
Les Espagnols ont 25 % de touristes de moins que nous et cela leur rapporte 25 % en plus. Si vous présentiez cela comme bilan à la Chambre de commerce, vos mandants vous diraient qu'il y a un petit problème parce qu'on ne garde pas suffisamment de gens, parce qu'il n'y a pas suffisamment - et c'est peut-être quelque chose qu'il faut que l'on travaille - de liens entre les personnes qui viennent à Paris et ceux qui se rendent dans d'autres endroits de France. Tout le monde serait gagnant dans cette affaire si les personnes qui visitent notre pays y restaient plus longtemps.
Je ne vous abrutirai pas de chiffres : mais, en 1950, il y avait 25 millions de gens qui circulaient dans le monde, aujourd'hui il y en a un milliard. En 2030, il y en aura 2 milliards. Nous accueillons beaucoup de touristes français, européens, mais aussi des touristes américains et chinois. Il y a par exemple 1.500.000 Chinois qui visitent notre pays chaque année. Ils dépensent en moyenne entre 1400 et 1600 euros. D'ici 6 ans, il y aura 200 millions de Chinois qui voyageront dans le monde. Si nous passons de1.500.000 à 4 millions, nous aurons réduit le déficit extérieur de la France de 10 %. Cela représente l'emploi et cela vaut quand même le coup que l'on s'en occupe.
Le dernier sujet que je voudrais traiter qui est tout à fait dans la ligne de ce que souhaitent faire à la fois la région, la ville capitale et ce que vous voulez faire, Mesdames et Messieurs, c'est une croissance qui soit un peu différente. On sent bien que les choses changent. La région parisienne ne va pas trouver l'essentiel de son développement économique dans la sidérurgie. Elle a besoin d'une croissance nouvelle.
Nous aurons une occasion exceptionnelle de faire valoir entreprises, région, ville capitale et, plus largement notre pays, ce que nous savons faire. Cette occasion, c'est l'année prochaine en décembre 2015 qu'elle se présentera. Il se trouve que la France sera l'hôte de ce que l'on appelle la conférence sur le climat, que j'ai baptisée «Paris-Climat 2015». Ce sont au moins 25.000 personnes qui viendront à Paris pour cette raison et qui essayeront de répondre à cette question : comment faire pour que l'on évite la catastrophe climatique ?
Il y a quelques années, on contestait encore le chaos climatique, ayant tous à l'esprit telle ou telle déclaration minimisant l'impact de l'activité humaine sur le climat. Maintenant, c'est terminé. Les scientifiques établissent que, si on veut éviter la catastrophe, il faudrait que l'augmentation de la température ne dépasse pas 2°c. Pour cela il faut faire énormément de choses.
C'est à Paris que les choses vont se décider. C'est évidemment une échéance capitale et difficile puisqu'il faudra qu'il y ait l'unanimité des 194 pays participant à cette conférence. Il n'y aura pas de plus grande vitrine mondiale de ce que la région, la capitale et nos entreprises savent faire. C'est une échéance sur laquelle je souhaite que nous nous mobilisions tous.
Voilà ce que je voulais vous dire en quelques mots, je me résume : ce qui est bon pour Paris et pour la région Île-de-France est bon pour la France. Nous avons des difficultés mais nous avons aussi des atouts extraordinaires. Il faut travailler et agir ensemble, les entreprises, les collectivités locales et l'État.
J'y suis comme vous totalement résolu.
Merci.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 mai 2014