Texte intégral
- Mali
(...)
Q - Vous vous rendez ce lundi 22 juin au Mali, où un accord vient d'être signé entre les Maliens et les Touareg. Que signifie votre présence ?
R - Je vais m'assurer de sa mise en oeuvre. C'est un accord historique. Depuis l'indépendance de ce pays, deux peuples essayaient de vivre ensemble et n'y parvenaient pas. À un moment donné, il fallait signer la paix, parce que ces tensions favorisaient la percée du djihadisme. Aujourd'hui, c'est la paix, mais la vigilance s'impose, car cet accord n'a pas été simple à trouver. Je veux saluer le travail de la médiation algérienne Je vais m'assurer que la décentralisation annoncée fonctionne, que le gouvernement central accepte l'existence de groupes au Nord qui devront eux-mêmes s'intégrer dans la restructuration en cours de l'armée malienne.
Q - Cet accord marque-t-il l'aboutissement de l'opération «Serval», que vous aviez lancée en janvier 2013 ?
R - D'une certaine façon, oui. Nous avions gagné la guerre au début de l'année 2013 et nous venons de remporter la paix. L'affrontement armé a trouvé une finalisation politique. C'est heureux et c'est tout le contraire de la situation libyenne.
(...).
- Libye - Daech - Questions migratoires
(...)
Q - Lundi, à Bruxelles, les Européens vont mettre sur pied une mission à caractère militaire pour lutter contre les passeurs qui sévissent en Méditerranée. Concrètement, qu'allez- vous faire ?
R - Nous allons d'abord rapprocher nos informations sur les passeurs, qui se trouvent en grande partie en Libye. Puis, nous irons intercepter en haute mer les navires. Dans la troisième phase, il faudrait que nous puissions intervenir dans les eaux territoriales, et éventuellement sur le littoral, pour détruire leurs outils. Mais cela requiert soit l'autorisation des Nations unies, qui n'est pas encore là, soit celle du gouvernement libyen, et on sait aujourd'hui à quel point la situation y est complexe.
Q - Qui contrôle aujourd'hui les côtes libyennes ?
R - Un peu tout le monde, car la Libye est un pays en lambeaux, avec deux Parlements, deux autorités gouvernementales. Si les Libyens ne se mettent pas en phase d'unité, c'est Daech qui gagnera.
Q - L'Etat islamique contrôle-t-il ces côtes ?
R - Ils en tiennent 200 kilomètres, ce qui n'est pas mal. Le trafic des réfugiés devient une source de financement considérable pour Daech.
Q - Ce trafic est-il aussi une arme politique pour mettre l'Europe sous pression ?
R - Je n'irais pas jusque-là aujourd'hui, mais, si la situation ne s'arrange pas en Libye, c'est une hypothèse sérieuse pour demain.
(...).source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 juin 2015
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Q - Vous vous rendez ce lundi 22 juin au Mali, où un accord vient d'être signé entre les Maliens et les Touareg. Que signifie votre présence ?
R - Je vais m'assurer de sa mise en oeuvre. C'est un accord historique. Depuis l'indépendance de ce pays, deux peuples essayaient de vivre ensemble et n'y parvenaient pas. À un moment donné, il fallait signer la paix, parce que ces tensions favorisaient la percée du djihadisme. Aujourd'hui, c'est la paix, mais la vigilance s'impose, car cet accord n'a pas été simple à trouver. Je veux saluer le travail de la médiation algérienne Je vais m'assurer que la décentralisation annoncée fonctionne, que le gouvernement central accepte l'existence de groupes au Nord qui devront eux-mêmes s'intégrer dans la restructuration en cours de l'armée malienne.
Q - Cet accord marque-t-il l'aboutissement de l'opération «Serval», que vous aviez lancée en janvier 2013 ?
R - D'une certaine façon, oui. Nous avions gagné la guerre au début de l'année 2013 et nous venons de remporter la paix. L'affrontement armé a trouvé une finalisation politique. C'est heureux et c'est tout le contraire de la situation libyenne.
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- Libye - Daech - Questions migratoires
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Q - Lundi, à Bruxelles, les Européens vont mettre sur pied une mission à caractère militaire pour lutter contre les passeurs qui sévissent en Méditerranée. Concrètement, qu'allez- vous faire ?
R - Nous allons d'abord rapprocher nos informations sur les passeurs, qui se trouvent en grande partie en Libye. Puis, nous irons intercepter en haute mer les navires. Dans la troisième phase, il faudrait que nous puissions intervenir dans les eaux territoriales, et éventuellement sur le littoral, pour détruire leurs outils. Mais cela requiert soit l'autorisation des Nations unies, qui n'est pas encore là, soit celle du gouvernement libyen, et on sait aujourd'hui à quel point la situation y est complexe.
Q - Qui contrôle aujourd'hui les côtes libyennes ?
R - Un peu tout le monde, car la Libye est un pays en lambeaux, avec deux Parlements, deux autorités gouvernementales. Si les Libyens ne se mettent pas en phase d'unité, c'est Daech qui gagnera.
Q - L'Etat islamique contrôle-t-il ces côtes ?
R - Ils en tiennent 200 kilomètres, ce qui n'est pas mal. Le trafic des réfugiés devient une source de financement considérable pour Daech.
Q - Ce trafic est-il aussi une arme politique pour mettre l'Europe sous pression ?
R - Je n'irais pas jusque-là aujourd'hui, mais, si la situation ne s'arrange pas en Libye, c'est une hypothèse sérieuse pour demain.
(...).source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 juin 2015