Texte intégral
I. Notre réunion est l'occasion de tirer un premier bilan de la gestion collective de l'épidémie d'Ebola qui continue encore à frapper la Guinée et le Sierra Leone
La mobilisation internationale, certes tardive, a finalement permis, sous l'égide de l'Organisation mondiale de la santé et le leadership de la directrice générale Madame Chan à qui la France renouvelle toute sa confiance, de fédérer les énergies pour combattre l'épidémie. La France a tenu toute sa place dans ce combat, aux côtés des institutions internationales, des ONG et des pays les plus touchés. La France continue d'être présente sur place.
Je veux rendre hommage aux personnels de santé mobilisés dont certains l'ont payé de leur vie.
Aujourd'hui Ebola continue à tuer. Il nous faut donc maintenir un niveau de vigilance élevé et aider les pays touchés à se relever.
Nous serons donc attentifs aux évaluations en cours sur la réponse de la communauté internationale, afin d'améliorer notre capacité de réponse aux urgences sanitaires.
La France souhaite d'ores et déjà exprimer son soutien à la mise en place d'un fonds d'urgence et d'une réserve sanitaire. Ces dispositifs doivent être soutenables et facilement mobilisables.
Nous jugeons prioritaire d'investir dans des systèmes de santé solides, qui sont les remparts les plus surs contre l'émergence des crises sanitaires. Ils sont une condition de l'alerte précoce et de l'effectivité du Règlement sanitaire international. La France fait du renforcement du système des soins une priorité de son aide au développement et une cible prioritaire de l'agenda pour le développement post 2015.
Nous devons aussi investir dans la recherche sur les maladies infectieuses et tropicales négligées.
II. Je tiens à aborder une autre menace majeure : la résistance aux antibiotiques
Nous devons nous mobiliser pour conserver les atouts médicaux apportés par les antibiotiques qui sont un progrès majeur dansde l'histoire de l'humanité. L'Organisation mondiale de la santé a évidemment un rôle très important à jouer, par l'information, la mobilisation des acteurs et le soutien aux innovations et à la recherche. La France soutient à cet égard l'adoption du Plan d'action mondial de l'OMS pour combattre la résistance aux antimicrobiens, auquel elle a activement participé, et salue l'engagement du G7 présidé par l'Allemagne sur ces questions.
III. Je souhaite mobiliser la communauté internationale dans la lutte contre le tabagisme
Le tabagisme est responsable de la mort de milliers de personnes chaque jour.
C'est pourquoi la France s'est fixé un objectif ambitieux : faire en sorte que les enfants qui naissent aujourd'hui deviennent la première génération d'adultes débarrassés du tabagisme. L'Assemblée nationale française a pris pour cela des mesures fortes avec la mise en place du paquet neutre, qui sera effective dans un an. Et nous ratifierons dans les prochains mois le protocole de lutte contre le commerce illicite des produits du tabac.
Dans les prochains jours, j'inviterai tous les pays mobilisés dans lutte contre le tabagisme à se réunir à Paris, à l'été. Nous devons mettre nos forces en commun pour faire reculer pour de bon le fléau du tabagisme, conformément au Plan de l'OMS de lutte contre les maladies non transmissibles.
Je ne voudrais pas terminer sans mentionner le dérèglement climatique dont les impacts sanitaires sont majeurs. La directrice générale de l'OMS, Mme Chan, a été très claire sur ce danger et je la remercie de son engagement. Je veux ici lancer un appel en faveur d'un accord ambitieux lors de la COP21 que la France a l'honneur d'organiser à Paris en décembre prochain. Un accord ambitieux sur le climat sera un accord majeur pour la santé mondiale. Le temps est venu pour notre génération de prendre des décisions courageuses.
Je vous remercie.
Source http://www.social-sante.gouv.fr, le 20 mai 2015