Texte intégral
F. Laborde J.-P. Raffarin, DL, est un chiraquien, un supporter de J. Chirac, et il a créé un des nombreux clubs de soutien à la candidature et à la campagne du président de la République. C'est bien cela ?
- "Oui, c'est tout à fait cela."
Hier, vous étiez en meeting à Orléans, vous avez une série de meetings organisés. Comment est l'ambiance sur le terrain ? Vous rencontrez des gens qui sont totalement convaincus ?
- "Oui, parce qu'il y a une forte mobilisation. J'étais à Toulon mardi, Orléans hier soir, Caen demain, vendredi. Il y a une forte mobilisation, il y a beaucoup de demandes de réunions et beaucoup de gens en réunion, avec un message : "Entendez-vous, faites l'union, faites gagner le président de la République, faites en sorte que vous soyez ensemble pour gagner, on ne veut plus des socialistes, rassemblez-vous" ! C'est le message que l'on entend partout dans toute la France."
Votre sentiment est que, dans l'hypothèse où J. Chirac remporterait les présidentielles, il y aurait un seul grand parti de l'opposition ?
- "Je pense que c'est le chemin vers lequel nous allons. En tout cas, c'est que nous demandent les électeurs. Les divisions, les écuries, les clivages, ils n'en veulent plus ! Et ils l'ont montré aux municipales. A Orléans où nous étions hier, c'est une forte mobilisation unitaire qui a gagné, ce n'est pas une étiquette partisane. C'est une équipe renouvelée et rassemblée."
Ce que vous dites va faire plaisir à A. Madelin et F. Bayrou, qui se donnent un mal fou, si je puis dire, pour aller leur chemin, exister et avoir une parole un peu différente...
-"Il faut qu'ils se fassent entendre, mais leur candidature n'est pas illégitime. F. Bayrou vient d'annoncer officiellement sa candidature. Cela fait un an qu'il parcourt un peu la France en faisant campagne ou pré-campagne. Que fait-il ? Il a montré qu'il avait du caractère, il lui reste à trouver son message. Va-t-il le trouver ? Je ne suis pas hostile à ce qu'il le trouve, puisqu'il faut au fond un premier tour qui soit le plus large possible, de manière à ce que chacun puisse s'exprimer, mais qu'ensemble, on se rassemble. Donc, je compte sur un rassemblement du second tour. Personnellement, je pense qu'autant soutenir le candidat du deuxième tour dès le premier tour. Mais c'est une analyse tout à fait personnelle. Chacun peut faire ce qu'il veut au premier tour. Quand on a une élection au deuxième tour, l'essentiel c'est l'union au deuxième tour."
Et Madelin ?
- "Madelin a un message libéral, qui est un message qui existe dans la société française, qui doit être entendu. C'est un message qui correspond à beaucoup d'attente dans les classes moyennes, qui correspond à une vraie réalité de la sociologie française. Ce n'est pas un message majoritaire. Donc, qu'il s'exprime, mais qu'il vienne dans l'union le moment venu."
Est-ce qu'au fond, le candidat qui vous dérange le plus, ce n'est pas J.-P. Chevènement ? On a vu dans un dernier sondage que près de 33 % des Français trouvent qu'il a raison de se présenter. On se rend compte qu'il ratisse aussi bien à gauche qu'à droite. N'est-ce pas lui qui vous inquiète le plus ?
- "Pas vraiment. Ce n'est pas de l'inquiétude. J.-P. Chevènement est le candidat de l'automne qui profite de l'absence des candidats du printemps. Je ne vois pas J.-P. Chevènement comme une menace, en tout cas pour la droite. Au fond, quand on regarde son parcours, ses démissions ont été plus éloquentes que ses décisions. Ce n'est pas quelqu'un d'action, ce n'est pas un entrepreneur, ce n'est pas un mobilisateur. C'est un homme qui a souvent démissionné pour dire un certain nombre de choses. C'est un peu
étonnant..."
Oui, mais il y a bien un message que votre électorat vous fait passer, quand il dit qu'il préfère Chevènement, plutôt que Madelin, Bayrou ou plutôt que Chirac au premier tour ?
- "C'est surtout un message qui vient de la gauche. On ne se trompe pas. Les sondages montrent clairement que J.-P. Chevènement est le deuxième candidat de la gauche, souhaité par la gauche. Donc, il vient de la gauche. Et donc, c'est un problème qui est posé à L. Jospin. Ce qui est aujourd'hui évident, c'est que J. Chirac est davantage leader dans son camp que L. Jospin ne l'est dans le sien. C'est aujourd'hui la démonstration de cette pré-campagne. Mais les choses seront encore longues, la campagne est loin, il se passera beaucoup de choses d'ici là. Donc, je suis très prudent, même si aujourd'hui souffle pour nous un petit vent d'optimisme."
Nous sommes aujourd'hui le jeudi 29 novembre, c'est l'anniversaire de J. Chirac. Bon anniversaire, Monsieur le Président. Il a 69 ans. On avait beaucoup parlé de son âge en début de campagne, on a même vu à un moment donné qu'il y avait quelques inquiétudes, que cela pouvait être un argument électoral utilisé par les socialistes contre lui. Cette affaire est-elle réglée ? Ou continue-t-on à faire en sorte d'avoir un candidat-Président qui paraît toujours jeune et dynamique ?
- "Il a quand même beaucoup d'énergie et cela se voit quand on voit son emploi du temps, quand on voit, dans cette crise internationale comme il réussit à être partout à la fois. Donc, on le sent plein d'énergie. D'abord, bon anniversaire, en effet, Monsieur le Président, parce que c'est une fête de famille, c'est une fête humaine..."
Il y a quelque chose à l'Elysée aujourd'hui ?
- "Non, c'est quelque chose de personnel et je pense que c'est quelque chose qui est important dans la vie. Et se moquer de ce genre de rendez-vous, c'est, vis à vis de ce qui est l'authenticité de la personne humaine, un peu léger. Les socialistes ont voulu faire campagne sur ce sujet et finalement, ils ont fait machine arrière car ils se sont rendu compte que ce n'était pas populaire. Les attaques ad nominem contre la personne ne sont pas payantes dans ce pays. Les personnes doivent être respectées dans le débat politique. Je vais vous dire : quand je vois la situation internationale, quand je vois la situation économique, quand je vois les difficultés auxquelles on aura à faire face, je préfère les gens d'expérience. Et c'est pour cela que j'ai confiance en J. Chirac."
A propos de la grogne des policiers, on sait que D. Vaillant va les recevoir rapidement et proposer autre chose. Que faut-il pour calmer leur grogne ? L'avez-vous ressentie dans vos différents meetings ?
- "Oui. Hier soir à Orléans, on a eu un débat sur la sécurité. Quand on demande aux gens de poser des questions, il y a plus de 100 mains qui se lèvent sur 1.000 personnes ! On voit que les gens ont des choses à dire, ont des choses à raconter, qu'ils sont blessés, qu'ils sont meurtris par cette question. C'est vrai que, quand ils voient que les policiers ne sont pas respectés dans ce pays, quand ils voient que La Marseillaise est sifflée, quand ils voient un certain nombre de choses, ils se disent que finalement, ce Gouvernement n'a plus d'autorité ! Et il faut aujourd'hui, pour régler les questions de sécurité, de l'autorité."
En réclamant trop d'autorité, ne faites-vous pas peut-être le jeu de l'extrême droite ?
- "Non, parce qu'il faut répondre aux questions des Français, ce sont des questions qui sont posées partout. Je suis élu Poitou-Charentes, d'une région moyenne, où il y a dix ans les problèmes de sécurité ne se posaient pas. Aujourd'hui, dans nos petites villes, dans nos campagnes, dans les quartiers de nos villes moyennes, on a des problèmes de sécurité. Les socialistes nous ont donné la démonstration de leur engagement. Vous prenez le budget 2002 : justice, police, gendarmerie, 84 milliards ; les 35 heures, 120 milliards. Ils ont choisi. Ils sont choisi de mettre l'argent sur les 35 heures, 120 milliards ! Il faut plus de moyens pour la sécurité. Il faut aussi plus d'autorité pour le Gouvernement et ne pas accepter, quand un ministre est "secoué" dans une manifestation, de considérer cela comme quelque chose de banal. Il faut vraiment faire en sorte que, par exemple, les primo-délinquants et la première faute, soient punis. Pourquoi ? Parce que la première fois qu'un jeune franchit la ligne jaune, il doit avoir conscience de la ligne jaune. C'est le libre-arbitre. Je suis un humaniste, je crois à la responsabilité de la personne. Les jeunes, pas plus que les autres, ne sont innocents d'eux-mêmes. Nous sommes responsables de nous-mêmes. Il faut avoir cette conscience-là. Il faut donc, pour ce Gouvernement, plus d'autorité. Mais peut-on, et au fond aujourd'hui, c'est la question qui est posée, avoir de l'autorité quand on est en même temps Premier ministre et candidat ? C'est la vraie question..."
Pas encore, pas encore, en février officiellement...
- "Oui, "officiellement", mais le Premier ministre a dit récemment aux députés qu'il serait candidat, il leur a laissé entendre que tout devait s'engager maintenant et le PS, on le voit bien, est en campagne autour de lui. La grande question est là : peut-on être candidat et avoir de l'autorité ?"
Peut-on être Premier ministre et candidat, et comment gère-t-on la grogne actuelle, au-delà des policiers et des gendarmes ? Les hôpitaux, la SNCF, les banques... Est-ce que vous voyez ces mouvements d'un bon oeil, car finalement ça arrange bien votre champion ?
"Personne ne peut se réjouir des difficultés. Je ne fais pas partie des gens qui se réjouissent de la crise en disant finalement que si le chômage monte, ce sera mauvais pour la gauche. Si le chômage monte, c'est mauvais pour la France. Il ne faut pas se réjouir des difficultés. Mais on voit bien que le Gouvernement se disperse, on voit bien qu'il envoie des signes contradictoires. Ce qu'il a envoyé comme message sur la Corse, c'est un message de négociations avec les nationalistes, ce n'est pas un message de fermeté, ce n'est pas un message d'autorité. Je pense que le Gouvernement aujourd'hui, aussi bien sur les problèmes de sécurité que sur les problèmes sociaux, doit faire preuve d'autorité ! Il y a de grandes difficultés, il doit les affronter, mais avec courage, et non pas simplement en distribuant ici ou là des moyens financiers, pour calmer des humeurs et des aigreurs !"
(Source http://Sig.premier-ministre.gouv.fr, le 29 novembre 2001)
- "Oui, c'est tout à fait cela."
Hier, vous étiez en meeting à Orléans, vous avez une série de meetings organisés. Comment est l'ambiance sur le terrain ? Vous rencontrez des gens qui sont totalement convaincus ?
- "Oui, parce qu'il y a une forte mobilisation. J'étais à Toulon mardi, Orléans hier soir, Caen demain, vendredi. Il y a une forte mobilisation, il y a beaucoup de demandes de réunions et beaucoup de gens en réunion, avec un message : "Entendez-vous, faites l'union, faites gagner le président de la République, faites en sorte que vous soyez ensemble pour gagner, on ne veut plus des socialistes, rassemblez-vous" ! C'est le message que l'on entend partout dans toute la France."
Votre sentiment est que, dans l'hypothèse où J. Chirac remporterait les présidentielles, il y aurait un seul grand parti de l'opposition ?
- "Je pense que c'est le chemin vers lequel nous allons. En tout cas, c'est que nous demandent les électeurs. Les divisions, les écuries, les clivages, ils n'en veulent plus ! Et ils l'ont montré aux municipales. A Orléans où nous étions hier, c'est une forte mobilisation unitaire qui a gagné, ce n'est pas une étiquette partisane. C'est une équipe renouvelée et rassemblée."
Ce que vous dites va faire plaisir à A. Madelin et F. Bayrou, qui se donnent un mal fou, si je puis dire, pour aller leur chemin, exister et avoir une parole un peu différente...
-"Il faut qu'ils se fassent entendre, mais leur candidature n'est pas illégitime. F. Bayrou vient d'annoncer officiellement sa candidature. Cela fait un an qu'il parcourt un peu la France en faisant campagne ou pré-campagne. Que fait-il ? Il a montré qu'il avait du caractère, il lui reste à trouver son message. Va-t-il le trouver ? Je ne suis pas hostile à ce qu'il le trouve, puisqu'il faut au fond un premier tour qui soit le plus large possible, de manière à ce que chacun puisse s'exprimer, mais qu'ensemble, on se rassemble. Donc, je compte sur un rassemblement du second tour. Personnellement, je pense qu'autant soutenir le candidat du deuxième tour dès le premier tour. Mais c'est une analyse tout à fait personnelle. Chacun peut faire ce qu'il veut au premier tour. Quand on a une élection au deuxième tour, l'essentiel c'est l'union au deuxième tour."
Et Madelin ?
- "Madelin a un message libéral, qui est un message qui existe dans la société française, qui doit être entendu. C'est un message qui correspond à beaucoup d'attente dans les classes moyennes, qui correspond à une vraie réalité de la sociologie française. Ce n'est pas un message majoritaire. Donc, qu'il s'exprime, mais qu'il vienne dans l'union le moment venu."
Est-ce qu'au fond, le candidat qui vous dérange le plus, ce n'est pas J.-P. Chevènement ? On a vu dans un dernier sondage que près de 33 % des Français trouvent qu'il a raison de se présenter. On se rend compte qu'il ratisse aussi bien à gauche qu'à droite. N'est-ce pas lui qui vous inquiète le plus ?
- "Pas vraiment. Ce n'est pas de l'inquiétude. J.-P. Chevènement est le candidat de l'automne qui profite de l'absence des candidats du printemps. Je ne vois pas J.-P. Chevènement comme une menace, en tout cas pour la droite. Au fond, quand on regarde son parcours, ses démissions ont été plus éloquentes que ses décisions. Ce n'est pas quelqu'un d'action, ce n'est pas un entrepreneur, ce n'est pas un mobilisateur. C'est un homme qui a souvent démissionné pour dire un certain nombre de choses. C'est un peu
étonnant..."
Oui, mais il y a bien un message que votre électorat vous fait passer, quand il dit qu'il préfère Chevènement, plutôt que Madelin, Bayrou ou plutôt que Chirac au premier tour ?
- "C'est surtout un message qui vient de la gauche. On ne se trompe pas. Les sondages montrent clairement que J.-P. Chevènement est le deuxième candidat de la gauche, souhaité par la gauche. Donc, il vient de la gauche. Et donc, c'est un problème qui est posé à L. Jospin. Ce qui est aujourd'hui évident, c'est que J. Chirac est davantage leader dans son camp que L. Jospin ne l'est dans le sien. C'est aujourd'hui la démonstration de cette pré-campagne. Mais les choses seront encore longues, la campagne est loin, il se passera beaucoup de choses d'ici là. Donc, je suis très prudent, même si aujourd'hui souffle pour nous un petit vent d'optimisme."
Nous sommes aujourd'hui le jeudi 29 novembre, c'est l'anniversaire de J. Chirac. Bon anniversaire, Monsieur le Président. Il a 69 ans. On avait beaucoup parlé de son âge en début de campagne, on a même vu à un moment donné qu'il y avait quelques inquiétudes, que cela pouvait être un argument électoral utilisé par les socialistes contre lui. Cette affaire est-elle réglée ? Ou continue-t-on à faire en sorte d'avoir un candidat-Président qui paraît toujours jeune et dynamique ?
- "Il a quand même beaucoup d'énergie et cela se voit quand on voit son emploi du temps, quand on voit, dans cette crise internationale comme il réussit à être partout à la fois. Donc, on le sent plein d'énergie. D'abord, bon anniversaire, en effet, Monsieur le Président, parce que c'est une fête de famille, c'est une fête humaine..."
Il y a quelque chose à l'Elysée aujourd'hui ?
- "Non, c'est quelque chose de personnel et je pense que c'est quelque chose qui est important dans la vie. Et se moquer de ce genre de rendez-vous, c'est, vis à vis de ce qui est l'authenticité de la personne humaine, un peu léger. Les socialistes ont voulu faire campagne sur ce sujet et finalement, ils ont fait machine arrière car ils se sont rendu compte que ce n'était pas populaire. Les attaques ad nominem contre la personne ne sont pas payantes dans ce pays. Les personnes doivent être respectées dans le débat politique. Je vais vous dire : quand je vois la situation internationale, quand je vois la situation économique, quand je vois les difficultés auxquelles on aura à faire face, je préfère les gens d'expérience. Et c'est pour cela que j'ai confiance en J. Chirac."
A propos de la grogne des policiers, on sait que D. Vaillant va les recevoir rapidement et proposer autre chose. Que faut-il pour calmer leur grogne ? L'avez-vous ressentie dans vos différents meetings ?
- "Oui. Hier soir à Orléans, on a eu un débat sur la sécurité. Quand on demande aux gens de poser des questions, il y a plus de 100 mains qui se lèvent sur 1.000 personnes ! On voit que les gens ont des choses à dire, ont des choses à raconter, qu'ils sont blessés, qu'ils sont meurtris par cette question. C'est vrai que, quand ils voient que les policiers ne sont pas respectés dans ce pays, quand ils voient que La Marseillaise est sifflée, quand ils voient un certain nombre de choses, ils se disent que finalement, ce Gouvernement n'a plus d'autorité ! Et il faut aujourd'hui, pour régler les questions de sécurité, de l'autorité."
En réclamant trop d'autorité, ne faites-vous pas peut-être le jeu de l'extrême droite ?
- "Non, parce qu'il faut répondre aux questions des Français, ce sont des questions qui sont posées partout. Je suis élu Poitou-Charentes, d'une région moyenne, où il y a dix ans les problèmes de sécurité ne se posaient pas. Aujourd'hui, dans nos petites villes, dans nos campagnes, dans les quartiers de nos villes moyennes, on a des problèmes de sécurité. Les socialistes nous ont donné la démonstration de leur engagement. Vous prenez le budget 2002 : justice, police, gendarmerie, 84 milliards ; les 35 heures, 120 milliards. Ils ont choisi. Ils sont choisi de mettre l'argent sur les 35 heures, 120 milliards ! Il faut plus de moyens pour la sécurité. Il faut aussi plus d'autorité pour le Gouvernement et ne pas accepter, quand un ministre est "secoué" dans une manifestation, de considérer cela comme quelque chose de banal. Il faut vraiment faire en sorte que, par exemple, les primo-délinquants et la première faute, soient punis. Pourquoi ? Parce que la première fois qu'un jeune franchit la ligne jaune, il doit avoir conscience de la ligne jaune. C'est le libre-arbitre. Je suis un humaniste, je crois à la responsabilité de la personne. Les jeunes, pas plus que les autres, ne sont innocents d'eux-mêmes. Nous sommes responsables de nous-mêmes. Il faut avoir cette conscience-là. Il faut donc, pour ce Gouvernement, plus d'autorité. Mais peut-on, et au fond aujourd'hui, c'est la question qui est posée, avoir de l'autorité quand on est en même temps Premier ministre et candidat ? C'est la vraie question..."
Pas encore, pas encore, en février officiellement...
- "Oui, "officiellement", mais le Premier ministre a dit récemment aux députés qu'il serait candidat, il leur a laissé entendre que tout devait s'engager maintenant et le PS, on le voit bien, est en campagne autour de lui. La grande question est là : peut-on être candidat et avoir de l'autorité ?"
Peut-on être Premier ministre et candidat, et comment gère-t-on la grogne actuelle, au-delà des policiers et des gendarmes ? Les hôpitaux, la SNCF, les banques... Est-ce que vous voyez ces mouvements d'un bon oeil, car finalement ça arrange bien votre champion ?
"Personne ne peut se réjouir des difficultés. Je ne fais pas partie des gens qui se réjouissent de la crise en disant finalement que si le chômage monte, ce sera mauvais pour la gauche. Si le chômage monte, c'est mauvais pour la France. Il ne faut pas se réjouir des difficultés. Mais on voit bien que le Gouvernement se disperse, on voit bien qu'il envoie des signes contradictoires. Ce qu'il a envoyé comme message sur la Corse, c'est un message de négociations avec les nationalistes, ce n'est pas un message de fermeté, ce n'est pas un message d'autorité. Je pense que le Gouvernement aujourd'hui, aussi bien sur les problèmes de sécurité que sur les problèmes sociaux, doit faire preuve d'autorité ! Il y a de grandes difficultés, il doit les affronter, mais avec courage, et non pas simplement en distribuant ici ou là des moyens financiers, pour calmer des humeurs et des aigreurs !"
(Source http://Sig.premier-ministre.gouv.fr, le 29 novembre 2001)