Texte intégral
Mes chers compagnons,
Vous voici réunis en Conseil national pour débattre, réfléchir et faire des propositions sur un thème essentiel pour l'avenir et le destin de notre pays : la construction européenne.
Comme je l'ai indiqué à notre Président Philippe SEGUIN et à notre secrétaire général Nicolas SARKOZY, j'aurais vivement souhaité être parmi vous aujourd'hui pour apporter ma contribution à vos travaux ; mais je suis hélas retenu dans mon département des Vosges par des obligations contractées de longue date et auxquelles il m'a été impossible de me soustraire.
Mon absence sera compensée par mon ami Josselin de ROHAN, président du groupe RPR du Sénat, qui exprimera le sentiment des sénateurs de notre mouvement.
Pour ma part, je voudrais mettre à profit ce bref message pour faire valoir certaines de mes convictions.
Premier message : Dans ce débat européen, notre mouvement ne doit pas apparaître comme un cartel de nostalgiques adeptes d'une Nation frileuse et repliée sur elle-même.
Ce nationalisme étriqué est dépassé. Le destin de la France ne peut être qu'européen.
Mais de quelle Europe voulons-nous ? J'ai employé pour la qualifier le terme de Confédération même si l'Union européenne est, dans une large mesure, une construction sui generis.
L'idée confédérale recouvre d'ailleurs la pensée qu'a exprimée Jacques Chirac lorsqu'il a utilisé cette formule choc : " non pas les Etats-Unis d'Europe mais l'Europe unie des Etats. "
La démarche confédérale présente l'intérêt d'insister sur la nécessité de bâtir l'Union européenne en partant du bas vers le haut et en ne déléguant à l'échelon européen que l'indispensable et le nécessaire dans le respect du principe de subsidiarité. Ne brûlons pas les étapes au risque de détourner nos concitoyens de cette magnifique aventure qu'est la construction européenne.
La forme confédérale permet, en outre, de concilier la nécessaire montée en puissance de l'Union européenne, notamment dans les domaines de la défense, de la sécurité et de la politique extérieure commune, avec l'indispensable préservation de l'identité et de la spécificité de la Nation française.
Deuxième message : l'euro qui est un accélérateur de la construction européenne car il commande de nouvelles avancées vers l'Europe politique. L'euro aura des vertus bénéfiques car il va créer une zone de stabilité des prix et des taux d'intérêt propice à la croissance. C'est un anti-dépresseur. Mais l'euro va également être le révélateur de nos blocages, de nos faiblesses et de nos handicaps qui découlent du coût trop élevé du fonctionnement de la maison France.
En effet, la monnaie européenne, instrument de mesure commun des coûts de production, risque d'exacerber la concurrence entre les territoires qui composent la zone euro. Il nous faudra donc insister, tout au long de la campagne, sur l'ardente obligation d'engager résolument un processus d'harmonisation fiscale et sociale entre les Etats membres de l'Union européenne.
Il nous faudra également souligner, avec vigueur, que les vieux démons socialistes, qui ont pour nom propension à la dépense et appétence fiscale, sont incompatibles avec nos engagements européens.
Tirer tous les bénéfices de l'euro exige une gestion publique rigoureuse et vertueuse.
Enfin, vous me permettrez d'insister sur l'Europe de la Culture. Il me semble que notre charte doit mettre l'accent sur cette dimension essentielle. L'Europe doit prendre conscience de l'absolue nécessité de préserver son exception culturelle, nourrie de sa diversité, dans un monde dominé par l'impérialisme d'un certain mode de vie qui se prend pour une culture.
Pour conclure ce bref discours, je voudrais, mes chers compagnons, dire avec une certaine solennité, qu'unis derrière Philippe SEGUIN, nous devrons respecter un code de bonne conduite. Méfions-nous des petites phrases assassines ; défions-nous des bons mots qui font mal et laissent des traces parfois indélébiles ; fuyons les attaques personnelles qui nourrissent des haines inexpugnables ; proscrivons les procès d'intention qui jettent le trouble dans les esprits ; n'exacerbons pas nos différences au risque de les transformer en fractures irréductibles. Ne l'oublions pas : au soir du 13 juin, la majorité présidentielle, fidèle à Jacques Chirac, devra impérativement se retrouver pour reprendre sa marche vers la conquête du pouvoir.
(Source http://www.senat.fr, le 8 juin 1999)
Vous voici réunis en Conseil national pour débattre, réfléchir et faire des propositions sur un thème essentiel pour l'avenir et le destin de notre pays : la construction européenne.
Comme je l'ai indiqué à notre Président Philippe SEGUIN et à notre secrétaire général Nicolas SARKOZY, j'aurais vivement souhaité être parmi vous aujourd'hui pour apporter ma contribution à vos travaux ; mais je suis hélas retenu dans mon département des Vosges par des obligations contractées de longue date et auxquelles il m'a été impossible de me soustraire.
Mon absence sera compensée par mon ami Josselin de ROHAN, président du groupe RPR du Sénat, qui exprimera le sentiment des sénateurs de notre mouvement.
Pour ma part, je voudrais mettre à profit ce bref message pour faire valoir certaines de mes convictions.
Premier message : Dans ce débat européen, notre mouvement ne doit pas apparaître comme un cartel de nostalgiques adeptes d'une Nation frileuse et repliée sur elle-même.
Ce nationalisme étriqué est dépassé. Le destin de la France ne peut être qu'européen.
Mais de quelle Europe voulons-nous ? J'ai employé pour la qualifier le terme de Confédération même si l'Union européenne est, dans une large mesure, une construction sui generis.
L'idée confédérale recouvre d'ailleurs la pensée qu'a exprimée Jacques Chirac lorsqu'il a utilisé cette formule choc : " non pas les Etats-Unis d'Europe mais l'Europe unie des Etats. "
La démarche confédérale présente l'intérêt d'insister sur la nécessité de bâtir l'Union européenne en partant du bas vers le haut et en ne déléguant à l'échelon européen que l'indispensable et le nécessaire dans le respect du principe de subsidiarité. Ne brûlons pas les étapes au risque de détourner nos concitoyens de cette magnifique aventure qu'est la construction européenne.
La forme confédérale permet, en outre, de concilier la nécessaire montée en puissance de l'Union européenne, notamment dans les domaines de la défense, de la sécurité et de la politique extérieure commune, avec l'indispensable préservation de l'identité et de la spécificité de la Nation française.
Deuxième message : l'euro qui est un accélérateur de la construction européenne car il commande de nouvelles avancées vers l'Europe politique. L'euro aura des vertus bénéfiques car il va créer une zone de stabilité des prix et des taux d'intérêt propice à la croissance. C'est un anti-dépresseur. Mais l'euro va également être le révélateur de nos blocages, de nos faiblesses et de nos handicaps qui découlent du coût trop élevé du fonctionnement de la maison France.
En effet, la monnaie européenne, instrument de mesure commun des coûts de production, risque d'exacerber la concurrence entre les territoires qui composent la zone euro. Il nous faudra donc insister, tout au long de la campagne, sur l'ardente obligation d'engager résolument un processus d'harmonisation fiscale et sociale entre les Etats membres de l'Union européenne.
Il nous faudra également souligner, avec vigueur, que les vieux démons socialistes, qui ont pour nom propension à la dépense et appétence fiscale, sont incompatibles avec nos engagements européens.
Tirer tous les bénéfices de l'euro exige une gestion publique rigoureuse et vertueuse.
Enfin, vous me permettrez d'insister sur l'Europe de la Culture. Il me semble que notre charte doit mettre l'accent sur cette dimension essentielle. L'Europe doit prendre conscience de l'absolue nécessité de préserver son exception culturelle, nourrie de sa diversité, dans un monde dominé par l'impérialisme d'un certain mode de vie qui se prend pour une culture.
Pour conclure ce bref discours, je voudrais, mes chers compagnons, dire avec une certaine solennité, qu'unis derrière Philippe SEGUIN, nous devrons respecter un code de bonne conduite. Méfions-nous des petites phrases assassines ; défions-nous des bons mots qui font mal et laissent des traces parfois indélébiles ; fuyons les attaques personnelles qui nourrissent des haines inexpugnables ; proscrivons les procès d'intention qui jettent le trouble dans les esprits ; n'exacerbons pas nos différences au risque de les transformer en fractures irréductibles. Ne l'oublions pas : au soir du 13 juin, la majorité présidentielle, fidèle à Jacques Chirac, devra impérativement se retrouver pour reprendre sa marche vers la conquête du pouvoir.
(Source http://www.senat.fr, le 8 juin 1999)