Texte intégral
Vous avez donc décidé de soutenir Alain Madelin pour l'élection présidentielle ?
Charles Millon : Oui, je m'engagerai à ses côtés lors de la campagne. Aujourd'hui, les Français souhaitent un président qui défende une vision de la France, un président capable de répondre aux défis de son temps. Telle est, je pense, la démarche d'Alain Madelin.
En quoi est-il le meilleur candidat, selon vous ?
CM : Il défend une conception démocrate, girondine et libérale de la France qui parie sur la liberté et les nouvelles formes de solidarité. Avec Madelin, on va parler des vrais problèmes, sans se livrer à une guerre d'image : la réforme du système éducatif, l'organisation politique et administrative de la France, le rôle de l'Etat, la sécurité, la politique internationale
Aujourd'hui il est crédité de 5% dans les sondages
CM : Alain Madelin a la capacité de rassembler un courant de droite non conformiste, une droite rebelle, qui refuse la politique du consensus. Elle représente la moitié de l'électorat de droite, celle qui m'a permis d'avoir 24% à Lyon aux dernières municipales. Et puis, la campagne est encore longue. En novembre 1994, lorsque Chirac a déclaré sa candidature, il était crédité de 9%.
Justement, à l'époque, vous avez soutenu Jacques Chirac. Pourquoi ce revirement ?
CM : Il était le candidat non conformiste à droite. Il avait promis des réformes dans le domaine éducatif, social, économique.. Mais rien n'a été fait.
Vous avez été son ministre de la Défense entre 1995 et 1997. Etes-vous déçu par son septennat ?
CM : Pour être président, il ne suffit pas d'être sympathique, il faut également développer un projet pour l'avenir. Chirac s'est lui-même paralysé en tombant dans le piège terrible de la cohabitation. En ce sens, il a renoncé au gaullisme : en 1968, avant les législatives, le général de Gaulle disait qu'en cas de défaite, il ne " confierait jamais à l'opposition le soin de former le gouvernement ".
Comment trouvez-vous sa gestion de la crise internationale ?
CM : Sur le plan diplomatique, on aurait aimé voir la France à la pointe du combat, présente aux côté de ses alliés africains et valoriser sa politique arabe. Là où Gerhard Schröder ou Tony Blair affirment la présence de l'Allemagne ou de la Grande-Bretagne sur la scène internationale, la France, elle, est étonnamment absente. Pendant ce temps, Chirac et Jospin passent leur temps à se chamailler. Dans une telle période de crise, la cohabitation distille tous ses poisons. C'est un anthrax politique.
Pour qui appelleriez-vous à voter au second tour, en cas de défaite d'Alain Madelin ?
CM : Durant toute ma carrière, je me suis battu contre la gauche. J'appellerai donc à voter pour le candidat de droite.
Jean-Pierre Chevènement est actuellement très bien placé dans les sondages et mord sur l'électorat de droite.
CM : Comme Madelin, Chevènement veut casser le politiquement correct. Mais au lieu de regarder l'avenir, il se tourne vers les vieilles valeurs de la République. Il est comme la petite madeleine de Proust, à la recherche du temps perdu !
A droite, il y a de nombreux candidats, notamment François Bayrou, président de l'UDF, votre ancien parti.
CM : Quand on prétend être le troisième homme, il faut pouvoir l'incarner ! Bayrou veut faire le grand écart droite-gauche, mais la politique, ce n'est pas l'art du compromis.
En 1998, lors du vote pour la présidence de région Rhône-Alpes, vous avez accepté les voix du Front national. Aujourd'hui, regrettez-vous ce choix ?
CM : Non, à l'époque, la droite ne m'a pas compris. Elle s'est trompée , comme l'ont montré les municipales il y a quelques mois. Je préfère être en harmonie avec les électeurs.
En mai prochain, vous vous présenterez aux législatives à Lyon. Y aura-t-il une alliance avec Démocratie libérale, le parti d'Alain Madelin ?
CM : Oui, nous poursuivrons notre collaboration après la présidentielle et il y aura des candidatures communes avec DL. Je compte pour ma part présenter entre 150 et 200 candidats.
(source http://www.d-l-c.org, le 5 novembre 2001)
Charles Millon : Oui, je m'engagerai à ses côtés lors de la campagne. Aujourd'hui, les Français souhaitent un président qui défende une vision de la France, un président capable de répondre aux défis de son temps. Telle est, je pense, la démarche d'Alain Madelin.
En quoi est-il le meilleur candidat, selon vous ?
CM : Il défend une conception démocrate, girondine et libérale de la France qui parie sur la liberté et les nouvelles formes de solidarité. Avec Madelin, on va parler des vrais problèmes, sans se livrer à une guerre d'image : la réforme du système éducatif, l'organisation politique et administrative de la France, le rôle de l'Etat, la sécurité, la politique internationale
Aujourd'hui il est crédité de 5% dans les sondages
CM : Alain Madelin a la capacité de rassembler un courant de droite non conformiste, une droite rebelle, qui refuse la politique du consensus. Elle représente la moitié de l'électorat de droite, celle qui m'a permis d'avoir 24% à Lyon aux dernières municipales. Et puis, la campagne est encore longue. En novembre 1994, lorsque Chirac a déclaré sa candidature, il était crédité de 9%.
Justement, à l'époque, vous avez soutenu Jacques Chirac. Pourquoi ce revirement ?
CM : Il était le candidat non conformiste à droite. Il avait promis des réformes dans le domaine éducatif, social, économique.. Mais rien n'a été fait.
Vous avez été son ministre de la Défense entre 1995 et 1997. Etes-vous déçu par son septennat ?
CM : Pour être président, il ne suffit pas d'être sympathique, il faut également développer un projet pour l'avenir. Chirac s'est lui-même paralysé en tombant dans le piège terrible de la cohabitation. En ce sens, il a renoncé au gaullisme : en 1968, avant les législatives, le général de Gaulle disait qu'en cas de défaite, il ne " confierait jamais à l'opposition le soin de former le gouvernement ".
Comment trouvez-vous sa gestion de la crise internationale ?
CM : Sur le plan diplomatique, on aurait aimé voir la France à la pointe du combat, présente aux côté de ses alliés africains et valoriser sa politique arabe. Là où Gerhard Schröder ou Tony Blair affirment la présence de l'Allemagne ou de la Grande-Bretagne sur la scène internationale, la France, elle, est étonnamment absente. Pendant ce temps, Chirac et Jospin passent leur temps à se chamailler. Dans une telle période de crise, la cohabitation distille tous ses poisons. C'est un anthrax politique.
Pour qui appelleriez-vous à voter au second tour, en cas de défaite d'Alain Madelin ?
CM : Durant toute ma carrière, je me suis battu contre la gauche. J'appellerai donc à voter pour le candidat de droite.
Jean-Pierre Chevènement est actuellement très bien placé dans les sondages et mord sur l'électorat de droite.
CM : Comme Madelin, Chevènement veut casser le politiquement correct. Mais au lieu de regarder l'avenir, il se tourne vers les vieilles valeurs de la République. Il est comme la petite madeleine de Proust, à la recherche du temps perdu !
A droite, il y a de nombreux candidats, notamment François Bayrou, président de l'UDF, votre ancien parti.
CM : Quand on prétend être le troisième homme, il faut pouvoir l'incarner ! Bayrou veut faire le grand écart droite-gauche, mais la politique, ce n'est pas l'art du compromis.
En 1998, lors du vote pour la présidence de région Rhône-Alpes, vous avez accepté les voix du Front national. Aujourd'hui, regrettez-vous ce choix ?
CM : Non, à l'époque, la droite ne m'a pas compris. Elle s'est trompée , comme l'ont montré les municipales il y a quelques mois. Je préfère être en harmonie avec les électeurs.
En mai prochain, vous vous présenterez aux législatives à Lyon. Y aura-t-il une alliance avec Démocratie libérale, le parti d'Alain Madelin ?
CM : Oui, nous poursuivrons notre collaboration après la présidentielle et il y aura des candidatures communes avec DL. Je compte pour ma part présenter entre 150 et 200 candidats.
(source http://www.d-l-c.org, le 5 novembre 2001)