Texte intégral
Il y a bientôt cinquante ans, le commandant Antoine de SAINT-EXUPERY disparaissait. A l'âge de 44 ans, aux commandes d'un monoplace de combat.
Pionnier de l'aviation commerciale, pilote de raids et de guerre, aventurier du ciel, il était aussi inventeur, écrivain et penseur. Il était moraliste. Il était l'immortel auteur d'oeuvres entrées dans toutes les mémoires. "Eternel nomade de la marche vers Dieu", inlassable, il fut le bâtisseur acharné d'une impossible citadelle. Cet homme grave était hanté par l'avenir de la civilisation. Une idée le guidait, l'idée de sa responsabilité. "Chacun est seul responsable de tous", disait-il.
SAINT-EXUPERY n'est pas seulement honoré de notre pays. Il n'est pas seulement aux côtés des grands hommes de la Patrie, de Victor HUGO et de GUYNEMER. Antoine de SAINT-EXUPERY est entré au Panthéon de l'humanité. L'armée de l'Air aime à se reconnaître en cet Officier, en ce pilote qui, un jour, ne rentra pas de mission. Tombé pour la France, SAINT-EXUPERY a grandi dans notre souvenir comme grandissent les légendes : conscient et presque volontaire, son sacrifice demeure dans la mémoire des hommes.
Il définissait, en 1939, la place qui devait être la sienne. Lucide, il analysait les raisons de son choix : "j'accepte la mort, disait-il. Ce n'est pas le risque que j'accepte. Ce n'est pas le combat que j'accepte. C'est la mort... La guerre, ce n'est pas l'acceptation du risque. Ce n'est pas l'acceptation du combat. C'est, à certaines heures, pour le combattant, l'acceptation pure et simple de la mort". Phrases d'un Pilote de Guerre, elles expriment sa conception de l'action.
Les hommes de paix savent aussi faire oeuvre de guerre, quand il faut défendre et sauver l'essentiel, invisible pour les yeux, disait Le Petit Prince. Mais Antoine de SAINT-EXUPERY voyait avec le coeur.
Il estimait avant tout la fraternité des hommes, le "seul luxe véritable", disait-il. C'était un pacifique. Pourtant, par conviction et par devoir, il entra dans la guerre, à trois reprises. Par trois fois, il le voulut.
Parce qu'il était légitime de combattre la barbarie, dans une guerre qu'elle avait rendue nécessaire. Parce qu'Antoine de SAINT-EXUPERY était solidaire de la communauté des hommes, il entra dans l'action, comme on entre en religion. Il se fit soldat, comme jadis il se fût fait croisé.
Il était comme ces chevaliers du temps passé. Contemplatifs armés, ils partaient en croisade pour leurs idées. Antoine de SAINT-EXUPERY s'engagea dans les airs, comme il le fit dans les Lettres, par fidélité à lui-même, par fidélité à l'homme et à sa patrie.
Telle fut sa vocation : parler aux hommes, écrire, transmettre leurs messages de Toulouse à Casablanca, puis jusqu'en Patagonie. En vérité, ce furent les circonstances qui entraînèrent SAINT-EXUPERY sur les chemins de l'action et de la guerre. "Ce n'est pas l'avion qui m'a amené au livre - écrit-il. Je pense que si j'avais été mineur, j'aurais cherché un enseignement sous la terre". Il eût alors témoigné pour l'Homme par un autre métier. Peu importait car pour l'écrivain aviateur, c'était l'Homme qui seul comptait, l'Homme plus que l'individu, l'Homme fait de corps et d'esprit.
SAINT-EXUPERY est un écrivain légitimé par l'action. Il entra dans la guerre comme il entra dans l'aviation, comme si cela allait de soi.
L'avion, dans son oeuvre, comme dans sa vie, n'était pas "un but", c'était un "outil". "Un outil comme la charrue". Il en fut le fervent ouvrier. La "Ligne" et ses montagnes, la mer, les nuages et la tempête dont parlent ses livres étaient bien ceux qu'il avait conquis. Car pour raconter ainsi les périls de vols aventureux, pour dire l'émerveillement que font naître de petites et précaires lumières sur la terre obscure des hommes, il fallait les avoir vécus. Il fallait avoir déchiffré le secret, mystérieux et pourtant si simple, de ces pages que tourne, ébloui, le vol d'un avion dans la nuit : "la terre nous en apprend sur nous plus long que tous les livres".
"Parce qu'elle nous résiste", précisait-il : vivantes leçons d'un monde lu comme un livre, leçons de vie qui font la sagesse de ses phrases. "L'Homme se découvre quand il se mesure avec l'obstacle".
Son oeuvre d'écrivain épouse le tracé de son existence. Tout y est vrai : les personnages, au nom souvent réel, les sentiments, les situations et les drames, l'action, la peur et le courage, le décor.
Journaliste, il écrit sur la guerre d'Espagne qu'il a vécue. Son témoignage est encore un combat. Ecrivain de la "Ligne" et de son épopée, ce sont les impressions d'un acteur qu'il livra. Ce furent alors Courrier Sud et Vol de Nuit - qui reçut le prix Fémina en 1931. Ce fut Terre des Hommes - grand prix du roman de l'Académie Française en 1939.
C'étaient bien plus que des romans. C'était l'histoire d'un homme et de sa vocation, d'un face-à-face avec soi-même. Un dialogue intérieur non solitaire, peuplé d'images et de reflets, ceux que lui renvoyaient ses compagnons d'aventure, forts de la même foi et faibles des mêmes doutes.
Lorsque arriva la guerre, SAINT-EXUPERY fut pris par l'urgence. Mettre en garde les hommes contre tous les totalitarismes et les matérialismes de ce qu'il percevait comme "la termitière future". Prendre part à la lutte contre la barbarie. Encore et toujours, donner de soi-même. La seule fatalité, pour lui, était intérieure : "vient une minute où l'on se découvre vulnérable". Il fallait lutter contre le vertige.
Il le savait, son arme véritable en ce combat serait l'écriture. Mais l'écriture que nourrit l'action. Car les mots peuvent, eux aussi, mentir et le langage servir, comme un instrument de propagande. Ses mots à lui appelaient des actes. Il était aviateur et officier. Et c'est aux commandes d'un avion de combat qu'il allait, d'abord, exprimer ses convictions.
Il effectua son service militaire à Strasbourg, entre avril 1921, et juin 1923, puis au 37e Régiment d'aviation à Rabat. Il y reçut son brevet de pilote en décembre 1921. Officier de réserve à l'automne 1922 et affecté au 34e Régiment d'aviation au Bourget, il y revint, son service pourtant achevé. Il était reconnu apte à piloter des appareils de combat.
Dans le même temps, il était devenu pilote de ligne à la société Latécoère. Jeune et plein de fougue, il construisait cette "Ligne", bientôt mythique et glorieuse. Etre homme, "c'est sentir, en posant sa pierre, que l'on contribue à bâtir le monde".
C'était une grande équipée : DAURAT, MERMOZ, GUILLAUMET, LESCRIVAIN, VACHER, REINE... tous frères d'un même élan. Pendant les seize années qui s'écoulèrent entre la fin de son service militaire et le début de la guerre, il prit part à des aventures qui, jointes au succès croissant de ses ouvrages, devaient le rendre à jamais célèbre.
Les risques, nombreux, ne firent pas reculer ce pilote volontaire et chanceux. Par quatre fois, il sortit miraculeusement indemne d'accidents presque mortels.
Il avait bientôt quarante ans quand la guerre fut déclarée. SAINT-EXUPERY eût pu, sans reproche, rester celui que, déjà, il était. Mais il voyait plus loin. Il voyait plus haut.
Il exigea une place dans un groupe de combat. Il fut pilote de guerre au Groupe de Reconnaissance II/33. Volant autant que les autres, et parfois plus que certains. Faisant, comme les pilotes du groupe, le travail honnête des bons ouvriers.
Mais il livra aussi des combats impossibles. Il souffrit de voir la défaite emporter les efforts, désespérés, des armées françaises.
Démobilisé en juillet 1940, il fut bientôt obsédé par l'idée que la France devait se battre encore, au sein des forces rassemblées de la démocratie. Réfugié pour un temps dans le silence, il reprit la lutte et la plume aux Etats-Unis. Il parla. Les actes qu'il venait d'accomplir, en prenant sa part de la guerre, lui en donnaient le droit. Pilote de guerre fut l'expression de ce combat. Plaidoyer pour la France, auprès de l'Amérique. Paroles d'un résistant engagé qui refusait la défaite.
Après le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord, en novembre 1942, il rejoignit la bataille. Son unité, le II/33, fut bientôt équipée du plus moderne monoplace de combat des forces aériennes alliées, le P 38 Lightning. Il réussit sa première mission sur la France le 21 juillet 1943. Cinq autres devaient suivre, obtenues de haute lutte, pour sa bravoure.
Le 31 juillet 1944, le commandant Antoine de SAINT-EXUPERY décolla pour un vol qui, jamais, ne prit fin. Il avait eu 44 ans, un mois et deux jours plus tôt, en plein ciel de Méditerranée, quelque part entre la Corse et l'Italie.
Le lieu et les circonstances de sa chute demeurent, cinquante ans plus tard, un mystère. Il est, depuis lors, manquant. Il manque à la terre des hommes.Mais il figure à jamais dans la légende de France, silhouette aérienne venue poursuivre une longue lignée que rien n'a pu jamais abattre celle de ces fils de France qui, un jour, font, pour leur pays le plus beau sacrifice qui soit, le don, si admirable, de leur vie. "On meurt, disait cet homme dont les paroles valaient les actes, pour cela seul dont on peut vivre." Et il mourut comme il vécut, en plein ciel.
Pionnier de l'aviation commerciale, pilote de raids et de guerre, aventurier du ciel, il était aussi inventeur, écrivain et penseur. Il était moraliste. Il était l'immortel auteur d'oeuvres entrées dans toutes les mémoires. "Eternel nomade de la marche vers Dieu", inlassable, il fut le bâtisseur acharné d'une impossible citadelle. Cet homme grave était hanté par l'avenir de la civilisation. Une idée le guidait, l'idée de sa responsabilité. "Chacun est seul responsable de tous", disait-il.
SAINT-EXUPERY n'est pas seulement honoré de notre pays. Il n'est pas seulement aux côtés des grands hommes de la Patrie, de Victor HUGO et de GUYNEMER. Antoine de SAINT-EXUPERY est entré au Panthéon de l'humanité. L'armée de l'Air aime à se reconnaître en cet Officier, en ce pilote qui, un jour, ne rentra pas de mission. Tombé pour la France, SAINT-EXUPERY a grandi dans notre souvenir comme grandissent les légendes : conscient et presque volontaire, son sacrifice demeure dans la mémoire des hommes.
Il définissait, en 1939, la place qui devait être la sienne. Lucide, il analysait les raisons de son choix : "j'accepte la mort, disait-il. Ce n'est pas le risque que j'accepte. Ce n'est pas le combat que j'accepte. C'est la mort... La guerre, ce n'est pas l'acceptation du risque. Ce n'est pas l'acceptation du combat. C'est, à certaines heures, pour le combattant, l'acceptation pure et simple de la mort". Phrases d'un Pilote de Guerre, elles expriment sa conception de l'action.
Les hommes de paix savent aussi faire oeuvre de guerre, quand il faut défendre et sauver l'essentiel, invisible pour les yeux, disait Le Petit Prince. Mais Antoine de SAINT-EXUPERY voyait avec le coeur.
Il estimait avant tout la fraternité des hommes, le "seul luxe véritable", disait-il. C'était un pacifique. Pourtant, par conviction et par devoir, il entra dans la guerre, à trois reprises. Par trois fois, il le voulut.
Parce qu'il était légitime de combattre la barbarie, dans une guerre qu'elle avait rendue nécessaire. Parce qu'Antoine de SAINT-EXUPERY était solidaire de la communauté des hommes, il entra dans l'action, comme on entre en religion. Il se fit soldat, comme jadis il se fût fait croisé.
Il était comme ces chevaliers du temps passé. Contemplatifs armés, ils partaient en croisade pour leurs idées. Antoine de SAINT-EXUPERY s'engagea dans les airs, comme il le fit dans les Lettres, par fidélité à lui-même, par fidélité à l'homme et à sa patrie.
Telle fut sa vocation : parler aux hommes, écrire, transmettre leurs messages de Toulouse à Casablanca, puis jusqu'en Patagonie. En vérité, ce furent les circonstances qui entraînèrent SAINT-EXUPERY sur les chemins de l'action et de la guerre. "Ce n'est pas l'avion qui m'a amené au livre - écrit-il. Je pense que si j'avais été mineur, j'aurais cherché un enseignement sous la terre". Il eût alors témoigné pour l'Homme par un autre métier. Peu importait car pour l'écrivain aviateur, c'était l'Homme qui seul comptait, l'Homme plus que l'individu, l'Homme fait de corps et d'esprit.
SAINT-EXUPERY est un écrivain légitimé par l'action. Il entra dans la guerre comme il entra dans l'aviation, comme si cela allait de soi.
L'avion, dans son oeuvre, comme dans sa vie, n'était pas "un but", c'était un "outil". "Un outil comme la charrue". Il en fut le fervent ouvrier. La "Ligne" et ses montagnes, la mer, les nuages et la tempête dont parlent ses livres étaient bien ceux qu'il avait conquis. Car pour raconter ainsi les périls de vols aventureux, pour dire l'émerveillement que font naître de petites et précaires lumières sur la terre obscure des hommes, il fallait les avoir vécus. Il fallait avoir déchiffré le secret, mystérieux et pourtant si simple, de ces pages que tourne, ébloui, le vol d'un avion dans la nuit : "la terre nous en apprend sur nous plus long que tous les livres".
"Parce qu'elle nous résiste", précisait-il : vivantes leçons d'un monde lu comme un livre, leçons de vie qui font la sagesse de ses phrases. "L'Homme se découvre quand il se mesure avec l'obstacle".
Son oeuvre d'écrivain épouse le tracé de son existence. Tout y est vrai : les personnages, au nom souvent réel, les sentiments, les situations et les drames, l'action, la peur et le courage, le décor.
Journaliste, il écrit sur la guerre d'Espagne qu'il a vécue. Son témoignage est encore un combat. Ecrivain de la "Ligne" et de son épopée, ce sont les impressions d'un acteur qu'il livra. Ce furent alors Courrier Sud et Vol de Nuit - qui reçut le prix Fémina en 1931. Ce fut Terre des Hommes - grand prix du roman de l'Académie Française en 1939.
C'étaient bien plus que des romans. C'était l'histoire d'un homme et de sa vocation, d'un face-à-face avec soi-même. Un dialogue intérieur non solitaire, peuplé d'images et de reflets, ceux que lui renvoyaient ses compagnons d'aventure, forts de la même foi et faibles des mêmes doutes.
Lorsque arriva la guerre, SAINT-EXUPERY fut pris par l'urgence. Mettre en garde les hommes contre tous les totalitarismes et les matérialismes de ce qu'il percevait comme "la termitière future". Prendre part à la lutte contre la barbarie. Encore et toujours, donner de soi-même. La seule fatalité, pour lui, était intérieure : "vient une minute où l'on se découvre vulnérable". Il fallait lutter contre le vertige.
Il le savait, son arme véritable en ce combat serait l'écriture. Mais l'écriture que nourrit l'action. Car les mots peuvent, eux aussi, mentir et le langage servir, comme un instrument de propagande. Ses mots à lui appelaient des actes. Il était aviateur et officier. Et c'est aux commandes d'un avion de combat qu'il allait, d'abord, exprimer ses convictions.
Il effectua son service militaire à Strasbourg, entre avril 1921, et juin 1923, puis au 37e Régiment d'aviation à Rabat. Il y reçut son brevet de pilote en décembre 1921. Officier de réserve à l'automne 1922 et affecté au 34e Régiment d'aviation au Bourget, il y revint, son service pourtant achevé. Il était reconnu apte à piloter des appareils de combat.
Dans le même temps, il était devenu pilote de ligne à la société Latécoère. Jeune et plein de fougue, il construisait cette "Ligne", bientôt mythique et glorieuse. Etre homme, "c'est sentir, en posant sa pierre, que l'on contribue à bâtir le monde".
C'était une grande équipée : DAURAT, MERMOZ, GUILLAUMET, LESCRIVAIN, VACHER, REINE... tous frères d'un même élan. Pendant les seize années qui s'écoulèrent entre la fin de son service militaire et le début de la guerre, il prit part à des aventures qui, jointes au succès croissant de ses ouvrages, devaient le rendre à jamais célèbre.
Les risques, nombreux, ne firent pas reculer ce pilote volontaire et chanceux. Par quatre fois, il sortit miraculeusement indemne d'accidents presque mortels.
Il avait bientôt quarante ans quand la guerre fut déclarée. SAINT-EXUPERY eût pu, sans reproche, rester celui que, déjà, il était. Mais il voyait plus loin. Il voyait plus haut.
Il exigea une place dans un groupe de combat. Il fut pilote de guerre au Groupe de Reconnaissance II/33. Volant autant que les autres, et parfois plus que certains. Faisant, comme les pilotes du groupe, le travail honnête des bons ouvriers.
Mais il livra aussi des combats impossibles. Il souffrit de voir la défaite emporter les efforts, désespérés, des armées françaises.
Démobilisé en juillet 1940, il fut bientôt obsédé par l'idée que la France devait se battre encore, au sein des forces rassemblées de la démocratie. Réfugié pour un temps dans le silence, il reprit la lutte et la plume aux Etats-Unis. Il parla. Les actes qu'il venait d'accomplir, en prenant sa part de la guerre, lui en donnaient le droit. Pilote de guerre fut l'expression de ce combat. Plaidoyer pour la France, auprès de l'Amérique. Paroles d'un résistant engagé qui refusait la défaite.
Après le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord, en novembre 1942, il rejoignit la bataille. Son unité, le II/33, fut bientôt équipée du plus moderne monoplace de combat des forces aériennes alliées, le P 38 Lightning. Il réussit sa première mission sur la France le 21 juillet 1943. Cinq autres devaient suivre, obtenues de haute lutte, pour sa bravoure.
Le 31 juillet 1944, le commandant Antoine de SAINT-EXUPERY décolla pour un vol qui, jamais, ne prit fin. Il avait eu 44 ans, un mois et deux jours plus tôt, en plein ciel de Méditerranée, quelque part entre la Corse et l'Italie.
Le lieu et les circonstances de sa chute demeurent, cinquante ans plus tard, un mystère. Il est, depuis lors, manquant. Il manque à la terre des hommes.Mais il figure à jamais dans la légende de France, silhouette aérienne venue poursuivre une longue lignée que rien n'a pu jamais abattre celle de ces fils de France qui, un jour, font, pour leur pays le plus beau sacrifice qui soit, le don, si admirable, de leur vie. "On meurt, disait cet homme dont les paroles valaient les actes, pour cela seul dont on peut vivre." Et il mourut comme il vécut, en plein ciel.