Texte intégral
Amis,
Compagnons,
Nous fêtons nos 25 ans, nous avons 25 ans
A cet âge là, on sait ce que l'on est
On sait ce que l'on veut, ce que l'on veut faire
On sait avec qui on veut le faire
1) Au terme de cette journée d'émotions, de cette journée de joie, de cette journée porteuse d'avenir, j'adresse d'abord en votre nom à tous de chaleureux remerciements à tous ceux et à toutes celles qui nous ont aidés à faire de ce 16 décembre un moment qui restera dans nos curs.
Permettez-moi d'abord de remercier, au nom de chacun d'entre nous, celle qui nous fait aujourd'hui à tous l'amitié d'être là, l'honneur de rappeler qu'elle est des nôtres depuis le premier jour, Madame Bernadette CHIRAC.
Madame, permettez-moi en mon nom personnel et comme Présidente de saluer en vous la femme énergique, d'action, de principe qui a conquis le cur de beaucoup de Français et de tous les militants.
Adressons aussi nos remerciements à nos amis politiques, nos alliés, ceux qui à l'heure des grands choix pour le pays ont toujours voulu, ont toujours su travailler avec nous.
Ils ont, tout à l'heure, partagé avec nous ce repas de l'union, ce gâteau d'anniversaire. Vous l'avez ressenti comme moi, quelles que soient nos nuances, nous formons ensemble une grande famille politique.
Tous ensemble, je voudrais que nous disions notre gratitude à ceux qui prenant le relais de son créateur Jacques Chirac, ont apporté leur pierre et fait de notre Mouvement ce qu'il est aujourd'hui, un parti vivant, démocratique, moderne.
Oui, remercions Alain Juppé, Philippe Séguin, Nicolas Sarkozy et tous les secrétaires généraux.
Saluons aussi le travail remarquable qui a réuni ce matin quelque 5.000 cadres de notre Mouvement. Parlementaires, Secrétaires et Présidents départementaux, Délégués.
Je veux, en votre nom à tous, les remercier et les féliciter.
Ils sont arrivés porteurs de ces mois, de ces années durant lesquels ils ont écouté, proposé, affiné, travaillé.
Grâce à eux, grâce à vous, nous savons mieux aujourd'hui ce que veulent les Français, leurs inquiétudes et leurs aspirations, leurs espoirs et leurs attentes.
Nous sommes à même de leur proposer des solutions d'alternance, de rupture. C'est grâce à vous, c'est grâce à vos efforts. Soyez en félicités.
Enfin, c'est vous tous que je veux particulièrement saluer et remercier. Vous les militants, venus de chaque département de Métropole et d'Outre-mer, de nos territoires du Pacifique, sans oublier ceux qui habitent et travaillent à l'étranger où vous manifestez le dynamisme de la France.
Vous êtes le cur battant du mouvement.
Grâce à vous, nous sommes encore et toujours un Rassemblement populaire.
Chacun et chacune d'entre vous est l'un des morceaux de ce puzzle, unique, pas suffisant à lui seul, mais indispensable au tout.
La capacité du Rassemblement à écouter, à alerter, à résister, à râler parfois, à se mobiliser, c'est vous.
Sa capacité à gagner c'est vous.
Combien de fois, grâce à vous, l'avons-nous emporté contre tous les pronostics ?
Encore récemment le résultat de votre engagement sur le terrain, ce sont nos victoires municipales à Evreux, à Argenteuil, à Bourg en Bresse, à Dieppe, à Caen, à Macon, à Montauban, à Beauvais, à La Ciotat, à Plaisir, à Nîmes, à Orléans, à Quimper, à Saint-Denis et à Saint-Pierre de la Réunion et n'oublions pas Avignon avec la victoire de Marie-Jo contre une certaine Elisabeth qui du coup préfère aller ailleurs pour tenter de se faire élire.
Alors, ce que nous sommes, ce que nous avons apporté à la France, tout ce qui perpétue aujourd'hui l'idée gaulliste, nos engagements et nos victoires futures, je veux les dédier au travail et à la fidélité de nos militants.
C'est aussi par vous et pour vous, que nos institutions internes ont évolué jusqu'à faire de notre Mouvement, aujourd'hui, en France, le premier grand parti moderne de France, celui qui pratique le plus totalement la démocratie interne.
C'est par vous et pour vous que je suis ici.
C'est votre volonté que j'exprime.
Sans vous, je ne suis rien. Avec vous, je peux tout.
C'est vous qui décidez et déciderez de notre avenir, de nos choix et de notre destin commun.
En venant ici, comme moi, vous lisez les journaux. Je vois que vous les lisez avec distance et discernement, sinon vous seriez tous en noir et moi je porterais le deuil.
Je veux, je dois vous dire quelque chose. Cette idée de la mort du RPR, ce doit bien être la 15ème fois qu'on en parle. Elle est toujours pour le lendemain ou la semaine suivante.
Je veux vous dire à quel point je suis fière de vous et de ce que nous avons fait ensemble. Nous sommes les héritiers d'un parti qui est né il y a 25 ans et d'une idée qui est née il y a plus de 50 ans quand l'essentiel était en jeu pour la France.
Nous avons imprégné, nous continuons d'imprégner la vie nationale.
Et il faudrait que nous ayons honte ? Que nous abdiquions ce qui fait notre identité et notre force ? Que nous nous cachions ?
Eh bien non, nous changeons mais nous restons nous-mêmes, nous n'aspirons à aucune hégémonie mais nous croyons à la force de nos valeurs, nous sommes ouverts à tous mais dans le respect de ce que nous sommes, nous sommes là et bien là, prêts pour les combats qui viennent.
2) A 25 ans, vous savez ce que vous voulez
D'abord, vous savez, nous savons, ce que nous ne voulons plus : l'auto-satisfaction méprisante, l'autisme, la rigidité autoritaire d'un Premier ministre à bout de souffle.
Et, avec vous, c'est une majorité de Français qui, avec nous, n'en veulent plus.
Cela explique sans doute l'énervement présent de nos adversaires politiques, leur agressivité et leurs attaques et parfois même les insultes, qu'ils professent à l'encontre de Jacques Chirac.
Ils ont tellement de mal à vanter les mérites de leur improbable champion probable et de son bilan qu'ils nous ressortent une vieille méthode, un vieil artifice de camelot : puisque l'on n'arrive pas à vendre le nôtre, cognons donc sur l'autre.
Franchement, je pense qu'ils auront du mal à s'en sortir comme ça.
C'est vrai que leur bilan est devenu pour les socialistes un lourd fardeau.
Le bilan ce devrait être l'arme fatale de Monsieur Jospin. On allait voir ce qu'on allait voir. Eh bien, on a vu.
Qu'a fait le gouvernement pour la sécurité alors que la délinquance a augmenté de douze pour cent durant les seuls six premiers mois de 2001 ?
Qu'a-t-il fait pour les retraites alors que se rapproche l'échéance où leur paiement devient problématique ?
Qu'a-t-il fait pour que les Français voient la croissance augmenter leur pouvoir d'achat ?
Qu'a fait le gouvernement pour réformer l'école, l'Etat, la fiscalité ?
Rien, rien et encore rien, sinon commander des rapports pour enterrer les vrais problèmes, distribuer les promesses, multiplier les dépenses pour étouffer provisoirement les manifestations.
Hier imprévoyant, le Premier ministre sème aujourd'hui à tout vent, pour colmater des brèches qu'il feint de découvrir.
Chers amis, chers compagnons,
Certains d'entre vous se demandaient depuis quelque temps où se trouverait le premier distributeur automatique de billets en euros. Eh bien maintenant, nous le savons.
Le Premier distributeur automatique de billets en euros est installé à Matignon. C'est le plus gros distributeur jamais créé. Il suffit de demander. Monsieur Jospin a inventé un nouveau titre de paiement, la carte visa, spéciale élection, avec droit de tirage illimité et date d'expiration le soir de l'élection présidentielle.
Ce n'est plus un bilan. C'est un dépôt de bilan !
Même pour la lutte contre le chômage, nous sommes au treizième rang sur les quinze pays européens.
Les douze qui nous précèdent n'ont pas eu besoin des 35 heures obligatoires pour tous pour faire mieux.
C'est peut-être même parce qu'ils ne les ont pas faites qu'ils ont mieux réussi.
Alors, à nous de montrer que la politique c'est autre chose que l'irresponsabilité, l'improvisation ou le sectarisme.
A nous de montrer la voie vers autre chose.
Parce que le Rassemblement Pour la République, est l'héritier du grand élan gaulliste, ce que nous proposons aux Français c'est un projet pour la France, un projet pour les hommes et les femmes de ce pays, à l'opposé du mépris, de la technocratie, un projet dont le but et le cur, c'est l'Homme.
Les Français sont inquiets. Ils sont devenus méfiants à l'égard de la politique, méfiants à l'égard de l'Etat et même méfiants les uns envers les autres. Eh bien nous, nous voulons apporter la confiance.
Nous leur proposons de construire ensemble cette société de confiance évoquée ce matin.
La confiance c'est un mot simple, mais un sentiment si nécessaire à chacun d'entre nous, pour aborder l'inconnu de son propre avenir et celui de nos enfants.
La confiance, c'est, nous l'avons vu, pouvoir sortir le soir sans crainte de se faire agresser en rentrant chez soi, où que l'on habite
La confiance c'est savoir qu'en cas de maladie, on sera soigné aussi bien dans un établissement privé que dans un établissement public, qu'on l'habite en ville ou à la campagne.
La confiance, c'est d'envoyer ses enfants à l'école le matin en sachant qu'ils y trouveront les conditions de leur réussite personnelle et professionnelle, et non pas sur le chemin la violence, la délinquance, la drogue.
La confiance, c'est savoir ce que sera demain sa retraite, le retour de ses efforts.
Mais la confiance c'est aussi sentir qu'on vous fait confiance, qu'on vous reconnaît comme un homme ou une femme majeur, libre et responsable de ses choix.
Oui, nous voulons rendre à chacun le droit de choisir, de choisir par exemple de travailler plus, pour gagner plus.
Oui, nous voulons permettre à chacun de choisir l'âge de sa retraite et lui donner le choix de se préparer une meilleure retraite, en épargnant hors impôt.
Oui, nous voulons que l'on cesse de pénaliser fiscalement toujours les mêmes, ceux qui font les efforts, ceux qui font avancer le pays.
C'est en étant reconnu dans sa liberté, dans son travail, que chaque Française, chaque Français retrouvera confiance en lui.
Retrouvant confiance en eux, les Français auront confiance les uns envers les autres.
Oui, chers amis, la France, nous le savons, n'est jamais si grande, si forte que lorsqu'elle est unie.
On a trop opposé les Français les uns aux autres, ces dernières années. Il faut leur redonner, dans la confiance, l'envie de vivre et de partager un destin commun.
Ces idées, ces envies, ce sont les vôtres.
Elles sont traduites en propositions concrètes, de bon sens, audacieuses aussi. Vous les avez, depuis ce matin, entre les mains. A vous de les faire connaître dans tout le pays.
3) Ces idées, c'est avec l'ensemble de nos alliés de l'opposition, de nos partenaires, que nous allons les faire gagner
C'est ici le moment pour moi de vous dire comment je vois l'union de nos forces pour les prochains combats.
L'Union, c'est la volonté de nos électeurs, c'est votre aspiration, c'est, depuis que vous m'avez confié la mission de mener notre Mouvement, ma première préoccupation.
Pour Unir, pour s'unir, il faut d'abord exister.
La première mission que vous m'avez confiée était de retrouver notre force en retrouvant notre unité.
Je m'y suis attelée. C'est aujourd'hui chose faite.
Si les ambitions sont légitimes, l'émulation de la concurrence parfois fructueuse, les querelles internes nous avaient, reconnaissons-le, affaiblis. Elles avaient rendu nos idées inaudibles.
Cette période est terminée.
Nous sommes aujourd'hui en ordre de marche et de bataille.
Nous sommes en train de nous doter d'un projet ambitieux et cohérent.
Les élus et les militants du Rassemblement sont motivés et prêts pour les combats électoraux à venir.
Notre mouvement a retrouvé la confiance des Français. Les récents sondages en attestent.
Oui, l'union au sein du Mouvement, nous la vivons. Nous la ressentons bien aujourd'hui, ici, tous ensemble.
Cette Union, j'y ai travaillé. Je ne laisserai pas les divisions renaître. Je me considère garante de l'unité du mouvement et avec votre aide, j'y réussirai.
Mais l'Union c'est aussi bien sûr l'Union de toute l'Opposition nationale parlementaire.
Et là, je sais que vous vous interrogez. L'Union pourquoi ? Dans quel but ?
Je vais vous dire ce que j'en pense.
L'Union a trois objectifs :
D'abord, défendre un projet commun qui réponde aux attentes de tous les Français, un projet en rupture avec l'idéologie et les méthodes socialistes.
Ensuite, gagner les élections, et en premier lieu l'élection présidentielle.
Nous devons réunir autour du candidat que nous souhaitons, le plus grand nombre possible de soutiens au premier puis au deuxième tour.
Alors, chers amis, en pensant au deuxième tour, évitons les anathèmes, les excommunications et les petites phrases inutiles.
Qu'il y ait plusieurs candidats au premier tour de l'élection présidentielle est légitime. Il y en a toujours eu. Ce n'est pas un handicap, à condition que nous sachions nous rassembler au deuxième tour.
Faisons ce qu'il faut pour préparer cette union et surtout évitons de créer des divisions irréparables.
D'ailleurs, il faudra ensuite s'unir pour gagner les élections législatives.
Le RPR ne fera pas la majorité à lui seul. Il ne l'a jamais faite.
En revanche, unis à ceux qui partagent au-delà des nuances, nos valeurs et nos idées, nous avons déjà montré que nous savons remporter de belles victoires.
C'est ce qui nous a permis de retrouver sur le terrain la confiance des Français lors des dernières municipales. C'est unis que nous pouvons remporter les législatives en 2002.
C'est dans cet esprit que j'ai rencontré récemment François Bayrou et Alain Madelin, pour préparer les législatives et le plus grand nombre possible de candidatures uniques.
C'est dans cet esprit que travaillent nos groupes parlementaires.
Enfin, si nous gagnons, l'Union devra nous amener à additionner nos forces pour gouverner ensemble.
Il nous faudra, ensemble, redresser la situation dans laquelle les socialistes auront laissé la France, afin que les Français n'aient pas à subir les conséquences des années Jospin.
Il nous faudra ensemble conduire les réformes durables dont notre pays a besoin.
Il faut donc faire l'Union. Mais il faut dire aussi comment faire cette Union.
L'un d'entre nous a parlé de mariage.
L'image est belle. La perspective agréable. C'est vrai, à 25 ans, on songe moins à mourir qu'à se marier.
C'est l'âge aussi où l'on sait ce que sont les flirts de vacances, les coups de foudre immédiats. Pour préparer une union qui dure, ce sont les plus belles, j'entends, en ce qui me concerne commencer à organiser les fiançailles.
Pour moi, l'Union doit être addition et non soustraction, encore moins division. Elle doit être renforcement et non affadissement de nos idées, de nos valeurs, de nos principes.
Oui, veillons surtout à ce que la recherche d'union ne nous divise pas, qu'elle n'écarte, ni n'écrase personne. Chacun doit être reconnu et respecté.
L'Union ne saurait être la chose de quiconque. Elle ne peut être l'uvre que de la volonté de chacun. Il n'y a pas de chef, petit ou grand, dans l'Union. Il y a une équipe unie ou il n'y a pas d'équipe.
Vous permettrez au député-maire d'une terre de rugby de vous faire part de son expérience de jeu personnel : Le jeu perso, les échappées solitaires s'arrêtent souvent avant la ligne d'essai. L'unité de l'équipe, c'est ce qui fait marquer et transformer.
Pour conclure, je voudrais insister sur la symbolique de cette journée confluent des apports de notre histoire et de développements porteurs de nos espoirs d'avenir, tremplin de notre futur.
Voilà que nombreux sont ceux qui se réclament à présent du gaullisme.
Eh bien, notre plus belle réussite, c'est cela, c'est d'avoir imprégné la France de nos idées : la priorité donnée à l'Homme, sur toute autre considération, l'amour du pays, les valeurs de la République, l'éthique de la Nation, une certaine idée de la France !
Oui, Amis, Compagnons, cette idée gaulliste, venue du fond de l'histoire de notre pays, elle transcende et transcendera les années et les péripéties politiciennes, parce qu'elle propose toujours une France telle que nous l'aimons et une Nation telle que les Français la veulent.
Cette France, elle est ouverte aux évolutions du monde.
Cette France, elle a sa place dans l'Europe naturellement - les gaullistes l'ont toujours voulu.
Elle a son prestige dans le monde. Grâce au Président de la République, elle y fait entendre une voix, elle y fait entendre l'écho des valeurs que nous portons dans la lutte contre la misère terreau d'affrontements, voire d'extrémisme ou d'intégrisme.
Cette voix, Jacques Chirac avec autorité, vision d'avenir et grandeur, la porte et la propage.
Plus que jamais, à l'heure de la mondialisation économique, financière, terroriste aussi, à l'heure de l'envahissement technologique et des grandes fractures, oui, chers amis, nous sommes porteurs des idées d'espoir, de générosité, de confiance.
*
Dans quelques mois, les Françaises et les Français choisiront un Président.
Cet homme sera porteur d'un projet pour la France.
Vous savez tous le nom de celui dont nous souhaitons la candidature. Sa décision lui appartient, il est maître de son temps. Grâce à notre énergie, à votre énergie, à vos idées, à votre ardeur, partout sur tout le territoire, des comités d'appel à sa candidature se créent.
Il doit savoir, il sait déjà, que l'heure sonnée, le RPR, tout le RPR sera là. Tous nous serons là, parce que nous sommes déjà en marche. Parce que nous lui faisons totalement confiance, parce que nous avons besoin de lui, pour la République et pour la France.
Permettez-moi maintenant de lui donner la parole, de la donner ainsi à celui qui, ici même, il y a 25 ans, a créé notre Rassemblement, en vous donnant lecture du message qu'il nous a adressé.
(Source http://www.rpr.org, le 17 décembre 2001)
Compagnons,
Nous fêtons nos 25 ans, nous avons 25 ans
A cet âge là, on sait ce que l'on est
On sait ce que l'on veut, ce que l'on veut faire
On sait avec qui on veut le faire
1) Au terme de cette journée d'émotions, de cette journée de joie, de cette journée porteuse d'avenir, j'adresse d'abord en votre nom à tous de chaleureux remerciements à tous ceux et à toutes celles qui nous ont aidés à faire de ce 16 décembre un moment qui restera dans nos curs.
Permettez-moi d'abord de remercier, au nom de chacun d'entre nous, celle qui nous fait aujourd'hui à tous l'amitié d'être là, l'honneur de rappeler qu'elle est des nôtres depuis le premier jour, Madame Bernadette CHIRAC.
Madame, permettez-moi en mon nom personnel et comme Présidente de saluer en vous la femme énergique, d'action, de principe qui a conquis le cur de beaucoup de Français et de tous les militants.
Adressons aussi nos remerciements à nos amis politiques, nos alliés, ceux qui à l'heure des grands choix pour le pays ont toujours voulu, ont toujours su travailler avec nous.
Ils ont, tout à l'heure, partagé avec nous ce repas de l'union, ce gâteau d'anniversaire. Vous l'avez ressenti comme moi, quelles que soient nos nuances, nous formons ensemble une grande famille politique.
Tous ensemble, je voudrais que nous disions notre gratitude à ceux qui prenant le relais de son créateur Jacques Chirac, ont apporté leur pierre et fait de notre Mouvement ce qu'il est aujourd'hui, un parti vivant, démocratique, moderne.
Oui, remercions Alain Juppé, Philippe Séguin, Nicolas Sarkozy et tous les secrétaires généraux.
Saluons aussi le travail remarquable qui a réuni ce matin quelque 5.000 cadres de notre Mouvement. Parlementaires, Secrétaires et Présidents départementaux, Délégués.
Je veux, en votre nom à tous, les remercier et les féliciter.
Ils sont arrivés porteurs de ces mois, de ces années durant lesquels ils ont écouté, proposé, affiné, travaillé.
Grâce à eux, grâce à vous, nous savons mieux aujourd'hui ce que veulent les Français, leurs inquiétudes et leurs aspirations, leurs espoirs et leurs attentes.
Nous sommes à même de leur proposer des solutions d'alternance, de rupture. C'est grâce à vous, c'est grâce à vos efforts. Soyez en félicités.
Enfin, c'est vous tous que je veux particulièrement saluer et remercier. Vous les militants, venus de chaque département de Métropole et d'Outre-mer, de nos territoires du Pacifique, sans oublier ceux qui habitent et travaillent à l'étranger où vous manifestez le dynamisme de la France.
Vous êtes le cur battant du mouvement.
Grâce à vous, nous sommes encore et toujours un Rassemblement populaire.
Chacun et chacune d'entre vous est l'un des morceaux de ce puzzle, unique, pas suffisant à lui seul, mais indispensable au tout.
La capacité du Rassemblement à écouter, à alerter, à résister, à râler parfois, à se mobiliser, c'est vous.
Sa capacité à gagner c'est vous.
Combien de fois, grâce à vous, l'avons-nous emporté contre tous les pronostics ?
Encore récemment le résultat de votre engagement sur le terrain, ce sont nos victoires municipales à Evreux, à Argenteuil, à Bourg en Bresse, à Dieppe, à Caen, à Macon, à Montauban, à Beauvais, à La Ciotat, à Plaisir, à Nîmes, à Orléans, à Quimper, à Saint-Denis et à Saint-Pierre de la Réunion et n'oublions pas Avignon avec la victoire de Marie-Jo contre une certaine Elisabeth qui du coup préfère aller ailleurs pour tenter de se faire élire.
Alors, ce que nous sommes, ce que nous avons apporté à la France, tout ce qui perpétue aujourd'hui l'idée gaulliste, nos engagements et nos victoires futures, je veux les dédier au travail et à la fidélité de nos militants.
C'est aussi par vous et pour vous, que nos institutions internes ont évolué jusqu'à faire de notre Mouvement, aujourd'hui, en France, le premier grand parti moderne de France, celui qui pratique le plus totalement la démocratie interne.
C'est par vous et pour vous que je suis ici.
C'est votre volonté que j'exprime.
Sans vous, je ne suis rien. Avec vous, je peux tout.
C'est vous qui décidez et déciderez de notre avenir, de nos choix et de notre destin commun.
En venant ici, comme moi, vous lisez les journaux. Je vois que vous les lisez avec distance et discernement, sinon vous seriez tous en noir et moi je porterais le deuil.
Je veux, je dois vous dire quelque chose. Cette idée de la mort du RPR, ce doit bien être la 15ème fois qu'on en parle. Elle est toujours pour le lendemain ou la semaine suivante.
Je veux vous dire à quel point je suis fière de vous et de ce que nous avons fait ensemble. Nous sommes les héritiers d'un parti qui est né il y a 25 ans et d'une idée qui est née il y a plus de 50 ans quand l'essentiel était en jeu pour la France.
Nous avons imprégné, nous continuons d'imprégner la vie nationale.
Et il faudrait que nous ayons honte ? Que nous abdiquions ce qui fait notre identité et notre force ? Que nous nous cachions ?
Eh bien non, nous changeons mais nous restons nous-mêmes, nous n'aspirons à aucune hégémonie mais nous croyons à la force de nos valeurs, nous sommes ouverts à tous mais dans le respect de ce que nous sommes, nous sommes là et bien là, prêts pour les combats qui viennent.
2) A 25 ans, vous savez ce que vous voulez
D'abord, vous savez, nous savons, ce que nous ne voulons plus : l'auto-satisfaction méprisante, l'autisme, la rigidité autoritaire d'un Premier ministre à bout de souffle.
Et, avec vous, c'est une majorité de Français qui, avec nous, n'en veulent plus.
Cela explique sans doute l'énervement présent de nos adversaires politiques, leur agressivité et leurs attaques et parfois même les insultes, qu'ils professent à l'encontre de Jacques Chirac.
Ils ont tellement de mal à vanter les mérites de leur improbable champion probable et de son bilan qu'ils nous ressortent une vieille méthode, un vieil artifice de camelot : puisque l'on n'arrive pas à vendre le nôtre, cognons donc sur l'autre.
Franchement, je pense qu'ils auront du mal à s'en sortir comme ça.
C'est vrai que leur bilan est devenu pour les socialistes un lourd fardeau.
Le bilan ce devrait être l'arme fatale de Monsieur Jospin. On allait voir ce qu'on allait voir. Eh bien, on a vu.
Qu'a fait le gouvernement pour la sécurité alors que la délinquance a augmenté de douze pour cent durant les seuls six premiers mois de 2001 ?
Qu'a-t-il fait pour les retraites alors que se rapproche l'échéance où leur paiement devient problématique ?
Qu'a-t-il fait pour que les Français voient la croissance augmenter leur pouvoir d'achat ?
Qu'a fait le gouvernement pour réformer l'école, l'Etat, la fiscalité ?
Rien, rien et encore rien, sinon commander des rapports pour enterrer les vrais problèmes, distribuer les promesses, multiplier les dépenses pour étouffer provisoirement les manifestations.
Hier imprévoyant, le Premier ministre sème aujourd'hui à tout vent, pour colmater des brèches qu'il feint de découvrir.
Chers amis, chers compagnons,
Certains d'entre vous se demandaient depuis quelque temps où se trouverait le premier distributeur automatique de billets en euros. Eh bien maintenant, nous le savons.
Le Premier distributeur automatique de billets en euros est installé à Matignon. C'est le plus gros distributeur jamais créé. Il suffit de demander. Monsieur Jospin a inventé un nouveau titre de paiement, la carte visa, spéciale élection, avec droit de tirage illimité et date d'expiration le soir de l'élection présidentielle.
Ce n'est plus un bilan. C'est un dépôt de bilan !
Même pour la lutte contre le chômage, nous sommes au treizième rang sur les quinze pays européens.
Les douze qui nous précèdent n'ont pas eu besoin des 35 heures obligatoires pour tous pour faire mieux.
C'est peut-être même parce qu'ils ne les ont pas faites qu'ils ont mieux réussi.
Alors, à nous de montrer que la politique c'est autre chose que l'irresponsabilité, l'improvisation ou le sectarisme.
A nous de montrer la voie vers autre chose.
Parce que le Rassemblement Pour la République, est l'héritier du grand élan gaulliste, ce que nous proposons aux Français c'est un projet pour la France, un projet pour les hommes et les femmes de ce pays, à l'opposé du mépris, de la technocratie, un projet dont le but et le cur, c'est l'Homme.
Les Français sont inquiets. Ils sont devenus méfiants à l'égard de la politique, méfiants à l'égard de l'Etat et même méfiants les uns envers les autres. Eh bien nous, nous voulons apporter la confiance.
Nous leur proposons de construire ensemble cette société de confiance évoquée ce matin.
La confiance c'est un mot simple, mais un sentiment si nécessaire à chacun d'entre nous, pour aborder l'inconnu de son propre avenir et celui de nos enfants.
La confiance, c'est, nous l'avons vu, pouvoir sortir le soir sans crainte de se faire agresser en rentrant chez soi, où que l'on habite
La confiance c'est savoir qu'en cas de maladie, on sera soigné aussi bien dans un établissement privé que dans un établissement public, qu'on l'habite en ville ou à la campagne.
La confiance, c'est d'envoyer ses enfants à l'école le matin en sachant qu'ils y trouveront les conditions de leur réussite personnelle et professionnelle, et non pas sur le chemin la violence, la délinquance, la drogue.
La confiance, c'est savoir ce que sera demain sa retraite, le retour de ses efforts.
Mais la confiance c'est aussi sentir qu'on vous fait confiance, qu'on vous reconnaît comme un homme ou une femme majeur, libre et responsable de ses choix.
Oui, nous voulons rendre à chacun le droit de choisir, de choisir par exemple de travailler plus, pour gagner plus.
Oui, nous voulons permettre à chacun de choisir l'âge de sa retraite et lui donner le choix de se préparer une meilleure retraite, en épargnant hors impôt.
Oui, nous voulons que l'on cesse de pénaliser fiscalement toujours les mêmes, ceux qui font les efforts, ceux qui font avancer le pays.
C'est en étant reconnu dans sa liberté, dans son travail, que chaque Française, chaque Français retrouvera confiance en lui.
Retrouvant confiance en eux, les Français auront confiance les uns envers les autres.
Oui, chers amis, la France, nous le savons, n'est jamais si grande, si forte que lorsqu'elle est unie.
On a trop opposé les Français les uns aux autres, ces dernières années. Il faut leur redonner, dans la confiance, l'envie de vivre et de partager un destin commun.
Ces idées, ces envies, ce sont les vôtres.
Elles sont traduites en propositions concrètes, de bon sens, audacieuses aussi. Vous les avez, depuis ce matin, entre les mains. A vous de les faire connaître dans tout le pays.
3) Ces idées, c'est avec l'ensemble de nos alliés de l'opposition, de nos partenaires, que nous allons les faire gagner
C'est ici le moment pour moi de vous dire comment je vois l'union de nos forces pour les prochains combats.
L'Union, c'est la volonté de nos électeurs, c'est votre aspiration, c'est, depuis que vous m'avez confié la mission de mener notre Mouvement, ma première préoccupation.
Pour Unir, pour s'unir, il faut d'abord exister.
La première mission que vous m'avez confiée était de retrouver notre force en retrouvant notre unité.
Je m'y suis attelée. C'est aujourd'hui chose faite.
Si les ambitions sont légitimes, l'émulation de la concurrence parfois fructueuse, les querelles internes nous avaient, reconnaissons-le, affaiblis. Elles avaient rendu nos idées inaudibles.
Cette période est terminée.
Nous sommes aujourd'hui en ordre de marche et de bataille.
Nous sommes en train de nous doter d'un projet ambitieux et cohérent.
Les élus et les militants du Rassemblement sont motivés et prêts pour les combats électoraux à venir.
Notre mouvement a retrouvé la confiance des Français. Les récents sondages en attestent.
Oui, l'union au sein du Mouvement, nous la vivons. Nous la ressentons bien aujourd'hui, ici, tous ensemble.
Cette Union, j'y ai travaillé. Je ne laisserai pas les divisions renaître. Je me considère garante de l'unité du mouvement et avec votre aide, j'y réussirai.
Mais l'Union c'est aussi bien sûr l'Union de toute l'Opposition nationale parlementaire.
Et là, je sais que vous vous interrogez. L'Union pourquoi ? Dans quel but ?
Je vais vous dire ce que j'en pense.
L'Union a trois objectifs :
D'abord, défendre un projet commun qui réponde aux attentes de tous les Français, un projet en rupture avec l'idéologie et les méthodes socialistes.
Ensuite, gagner les élections, et en premier lieu l'élection présidentielle.
Nous devons réunir autour du candidat que nous souhaitons, le plus grand nombre possible de soutiens au premier puis au deuxième tour.
Alors, chers amis, en pensant au deuxième tour, évitons les anathèmes, les excommunications et les petites phrases inutiles.
Qu'il y ait plusieurs candidats au premier tour de l'élection présidentielle est légitime. Il y en a toujours eu. Ce n'est pas un handicap, à condition que nous sachions nous rassembler au deuxième tour.
Faisons ce qu'il faut pour préparer cette union et surtout évitons de créer des divisions irréparables.
D'ailleurs, il faudra ensuite s'unir pour gagner les élections législatives.
Le RPR ne fera pas la majorité à lui seul. Il ne l'a jamais faite.
En revanche, unis à ceux qui partagent au-delà des nuances, nos valeurs et nos idées, nous avons déjà montré que nous savons remporter de belles victoires.
C'est ce qui nous a permis de retrouver sur le terrain la confiance des Français lors des dernières municipales. C'est unis que nous pouvons remporter les législatives en 2002.
C'est dans cet esprit que j'ai rencontré récemment François Bayrou et Alain Madelin, pour préparer les législatives et le plus grand nombre possible de candidatures uniques.
C'est dans cet esprit que travaillent nos groupes parlementaires.
Enfin, si nous gagnons, l'Union devra nous amener à additionner nos forces pour gouverner ensemble.
Il nous faudra, ensemble, redresser la situation dans laquelle les socialistes auront laissé la France, afin que les Français n'aient pas à subir les conséquences des années Jospin.
Il nous faudra ensemble conduire les réformes durables dont notre pays a besoin.
Il faut donc faire l'Union. Mais il faut dire aussi comment faire cette Union.
L'un d'entre nous a parlé de mariage.
L'image est belle. La perspective agréable. C'est vrai, à 25 ans, on songe moins à mourir qu'à se marier.
C'est l'âge aussi où l'on sait ce que sont les flirts de vacances, les coups de foudre immédiats. Pour préparer une union qui dure, ce sont les plus belles, j'entends, en ce qui me concerne commencer à organiser les fiançailles.
Pour moi, l'Union doit être addition et non soustraction, encore moins division. Elle doit être renforcement et non affadissement de nos idées, de nos valeurs, de nos principes.
Oui, veillons surtout à ce que la recherche d'union ne nous divise pas, qu'elle n'écarte, ni n'écrase personne. Chacun doit être reconnu et respecté.
L'Union ne saurait être la chose de quiconque. Elle ne peut être l'uvre que de la volonté de chacun. Il n'y a pas de chef, petit ou grand, dans l'Union. Il y a une équipe unie ou il n'y a pas d'équipe.
Vous permettrez au député-maire d'une terre de rugby de vous faire part de son expérience de jeu personnel : Le jeu perso, les échappées solitaires s'arrêtent souvent avant la ligne d'essai. L'unité de l'équipe, c'est ce qui fait marquer et transformer.
Pour conclure, je voudrais insister sur la symbolique de cette journée confluent des apports de notre histoire et de développements porteurs de nos espoirs d'avenir, tremplin de notre futur.
Voilà que nombreux sont ceux qui se réclament à présent du gaullisme.
Eh bien, notre plus belle réussite, c'est cela, c'est d'avoir imprégné la France de nos idées : la priorité donnée à l'Homme, sur toute autre considération, l'amour du pays, les valeurs de la République, l'éthique de la Nation, une certaine idée de la France !
Oui, Amis, Compagnons, cette idée gaulliste, venue du fond de l'histoire de notre pays, elle transcende et transcendera les années et les péripéties politiciennes, parce qu'elle propose toujours une France telle que nous l'aimons et une Nation telle que les Français la veulent.
Cette France, elle est ouverte aux évolutions du monde.
Cette France, elle a sa place dans l'Europe naturellement - les gaullistes l'ont toujours voulu.
Elle a son prestige dans le monde. Grâce au Président de la République, elle y fait entendre une voix, elle y fait entendre l'écho des valeurs que nous portons dans la lutte contre la misère terreau d'affrontements, voire d'extrémisme ou d'intégrisme.
Cette voix, Jacques Chirac avec autorité, vision d'avenir et grandeur, la porte et la propage.
Plus que jamais, à l'heure de la mondialisation économique, financière, terroriste aussi, à l'heure de l'envahissement technologique et des grandes fractures, oui, chers amis, nous sommes porteurs des idées d'espoir, de générosité, de confiance.
*
Dans quelques mois, les Françaises et les Français choisiront un Président.
Cet homme sera porteur d'un projet pour la France.
Vous savez tous le nom de celui dont nous souhaitons la candidature. Sa décision lui appartient, il est maître de son temps. Grâce à notre énergie, à votre énergie, à vos idées, à votre ardeur, partout sur tout le territoire, des comités d'appel à sa candidature se créent.
Il doit savoir, il sait déjà, que l'heure sonnée, le RPR, tout le RPR sera là. Tous nous serons là, parce que nous sommes déjà en marche. Parce que nous lui faisons totalement confiance, parce que nous avons besoin de lui, pour la République et pour la France.
Permettez-moi maintenant de lui donner la parole, de la donner ainsi à celui qui, ici même, il y a 25 ans, a créé notre Rassemblement, en vous donnant lecture du message qu'il nous a adressé.
(Source http://www.rpr.org, le 17 décembre 2001)