Déclaration de Mme Michèle Alliot-Marie, présidente du RPR, sur ses souhaits pour la France et le RPR dans la perspective des élections présidentielle et législatives, Paris le 8 janvier 2002.

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Texte intégral

Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
Merci d'avoir répondu à notre invitation pour cet échange certes rituel de nos vux, mais avec la rentrée politique et la perspective d'une année électorale, tout cela prend, nous le sentons bien, un relief tout particulier.
La campagne n'est pas officiellement lancée, mais nous ressentons tous, vous comme moi, cette accélération du rythme politique et au fond, avouons-le nous l'attendions.
Avant toute chose, je souhaite que cette année soit celle où la France, qui s'est donné rendez-vous à elle-même à l'occasion de ces élections, sache faire prévaloir le sens de l'intérêt général, et de la tradition républicaine.
La République n'est en aucune manière l'apanage de quelques uns : elle est pour tous. Et je ne puis que m'étonner de la virulence des critiques récentes du Premier Secrétaire du parti socialiste et de quelques autres de ses alliés à l'encontre du Président de la République, de sa personne et surtout de son statut.
Je considère que de telles attaques constituent une réelle preuve de faiblesse.
Pour ma part, je respecte le Président de la République, quel qu'il soit.
Le jeu politique ne permet tous les écarts verbaux, tous les abus de langage.
Je m'interroge sur la conception de la vie démocratique, sur le respect des valeurs de la République de ceux qui n'ont d'autre argument que l'attaque ad hominem.
Le fardeau du bilan du Premier ministre est-il à ce point lourd qu'on en vienne à d'aussi viles polémiques ?
Il est vrai que l'accumulation des imprévoyances, de l'incurie et de fausses promesses ne laisse pas indifférents les Français.
A l'heure du bilan, on voit se multiplier l'expression des mécontentements de ceux qui se découvrent bernés, victimes de réformes non réalisées, laissés pour compte d'une croissance gaspillée. Il n'est que de voir l'exemple des médecins.
Nous payons aujourd'hui le renoncement à toute politique de santé depuis 5 ans. Alors qu'il n'y a jamais eu une telle croissance, de telles rentrées d'argent, il n'y a eu aucune réforme négociée et il n'y a plus de marche de manuvre.
Bien d'autres domaines sont caractérisés par cette absence de courage ou de décisions.
Les Français sauront faire la part entre les déclarations politiciennes et les projets mûris avec pour seul souci : la France.
Avec à l'esprit cette préoccupation constante de l'intérêt du pays, le premier des voeux que je forme, c'est que 2002 soit, pour la France, l'année de tous les succès.
Que la France retrouve son rang, sa prospérité, l'ambition qu'elle a toujours voulu nourrir.
Que la France et les Français renouent avec la croissance et la confiance.
Que la France offre à nos concitoyens une société plus libre, plus sûre, plus solidaire.
Que les projets s'affrontent et que jaillissent les idées novatrices et les réformes que le pays attend. C'est la période privilégiée d'une réflexion du peuple français sur son destin commun, sur son avenir.
Dans ce contexte, un rôle éminent revient aux partis politiques.
Et, c'est mon deuxième vu, je souhaite ardemment que les partis prennent toute leur part dans l'exercice démocratique.
Le RPR, de son côté, a déjà beaucoup travaillé, vous le savez.
Ceux d'entre vous qui nous suivent, peuvent constater la vitalité de nos forums qui réunissent des groupes d'experts et soumettent à l'épreuve de l'auditoire des propositions novatrices pour notre projet d'alternance.
Le résultat de nos travaux, déjà présenté dans un rapport d'étapes, et largement exposé le 16 décembre dernier lors des 25 ans du Mouvement, sera synthétisé à la fin de ce mois.
Je puis vous annoncer, dès à présent, la tenue d'un Conseil National le 2 février prochain, à l'issue duquel sera rendu public notre programme de gouvernement et auquel je vous convie.
Ainsi, dans quelques semaines, notre Mouvement sera en mesure de proposer un projet cohérent, chiffré et établi à partir des attentes des Français.
Ce projet s'adresse à l'ensemble de l'union de l'opposition lorsque sera venu le temps de rapprocher les projets. Et c'est mon troisième vu : que cette année soit placée sous le signe de l'union, et d'abord, de l'union retrouvée de la France et des Français. Qu'on en finisse avec la division et l'opposition des Français en catégories, comme doctrine politique.
A cette union des Français doit faire écho l'union de l'opposition.
Nous savons l'impérieuse nécessité de l'union. Mais à condition que ce soit aussi sur un projet, un projet de législature qui soit construit non pas sur le plus petit dénominateur commun, mais sur le plus grand.
C'est une union pragmatique, qui s'épanouit sur le terrain, qui se construit tous les jours dans les villes, dans les conseils généraux, les conseils régionaux, dans les circonscriptions comme au Parlement.
Nous donnerons ainsi à ce pays une vraie majorité, avec une large assise politique, capable de réformer enfin, en profondeur la France.
L'union interne au mouvement, j'en suis garante ; l'union politique la plus large, j'y travaille avec nos amis DL et UDF, depuis mon élection.
Ce n'est que dans l'unité, en faisant taire les querelles de personnes stériles et souvent néfastes, que nous avons pu réussir à convaincre les Français.
Je souhaite donc que nos objectifs de long terme triomphent. Je ne voudrais pas voir des soucis de forme entacher le fond, sur lequel nous sommes, je le sais, très proches les uns des autres dans l'opposition.
En tant que garante de cette institution, j'ai pour mission de veiller à son avenir et je puis vous assurer de sa réjouissante vitalité à l'approche des échéances qui attendent notre pays.
Voilà, mesdames, messieurs, chers amis, les quelques considérations que je souhaitais évoquer avant de former pour vous-même, pour vos proches, des vux sincères de bonheur et de santé, et pour vos entreprises des vux de prospérité afin que, pour chacun d'entre vous, 2002 soit une grande et belle année.
(Source http://www.rpr.asso.fr, le 16 janvier 2002)