Article de M.Bruno Mégret, délégué national du Front national, dans "Français d'abord" de la 2ème quinzaine de juillet 1998, sur la victoire de l'équipe de France de football lors de la Coupe du monde, intitulé "Retour du patriotisme. Les leçons du Mondial".

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Média : Français d'abord

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Près de deux millions de personnes à Paris. Probablement autant dans le reste de la France. L’événement est énorme et sa signification dépasse largement le cadre sportif. En effet, la ferveur populaire qui s’est alors emparée des Français a un nom : c’est le patriotisme.

En effet, la première leçon à tirer de l’incroyable liesse tricolore qui a saisi la France le 12 juillet, c’est l’extraordinaire ferveur patriotique des Français. Il est vrai que la manifestation de ce noble sentiment leur était depuis trop longtemps interdite par une classe politicienne prompte à dévaloriser tout ce qui se rapporte à la nation. De ce point de vue, les supporters étrangers grimés aux couleurs de leurs pays ont fait l’effet d’un puissant révélateur. Puisque chacun célébrait joyeusement les mérites de sa nation, pourquoi les Français, eux, en seraient-ils privés ?

Ferveur patriotique

Le temps du Mondial, le patriotisme est donc devenu tolérable. Et les Français ont saisi cette occasion unique d’exprimer leurs sentiments nationalistes : cela a été une véritable explosion des bleu-blanc-rouge ! Certains journaux ont comparé ces journées à celles de la Libération. Le raccourci est iconoclaste, mais je pense qu’effectivement, il s’agissait d’une forme de libération : celle de sentiments trop longtemps refoulés sous la pression du politiquement correct, et celle d’un peuple qui redécouvre la joie de gagner, de vaincre.

Soif de succès

Car il est vrai que la ferveur patriotique a été démultipliée par les succès de l’équipe de France. L’enthousiasme provoqué par la victoire a également révélé à quel point les Français ont soif de succès pour leur nation. Et cette saine aspiration prouve que notre peuple désire profondément exister dans l’Histoire. En ce sens, le Mondial confirme à sa façon le fossé qui existe entre les Français et la classe politique. Mais il révèle aussi une grave crise. Car la gloire footballistique n’est en fait qu’un palliatif. C’est parce que la classe politicienne est incapable d’offrir à notre peuple d’autres succès que les Français se jettent dans l’ivresse des victoires sportives. Mais nul ne doute que nos compatriotes ont soif de victoires autrement plus consistantes et profondes pour leur pays.

Contre feux politiciens

La classe politicienne a d’ailleurs très bien senti le danger que recelait pour elle cette déferlante patriotique. C’est la raison pour laquelle elle a allumé plusieurs contre feux idéologiques sur le thème de l’intégration. À l’aube du Mondial, l’établissement dénonçait l’instrumentalisation du sport par les régimes totalitaires. Mais désormais l’urgence est d’utiliser l’équipe de France contre le Front national ! À entendre les parangons de la pensée unique, la victoire ne serait pas celle des tricolores mais celle des multicolores et les couleurs nationales ne seraient plus le bleu-blanc-rouge, mais le black-blanc-beur !

Toute propagande éhontée fait d’ailleurs doublement sourire. D’abord parce que je croyais qu’il était interdit par la loi de disserter sur les mérites respectifs des hommes en fonction de leur appartenance raciale. Ensuite parce que le destin et les mérites tout personnels de Zidane, d’ailleurs fils de harki, ne sauraient être comparés à ceux des centaines de milliers de Beurs, pris dans leur globalité, qui peuplent nos banlieues. Par ailleurs, si les Français se sont enthousiasmés pour la victoire d’une telle équipe, le premier enseignement qu’auraient dû en tirer les pseudos autorités morales, c’est l’absence de racisme de nos compatriotes et l’inanité des incessantes campagnes antiracistes.

Si anecdotique qu’elle soit, l’irruption du patriotisme dans le Mondial est donc une manifestation remarquable de l’amour que les Français portent à notre pays. Certes, la victoire de la France hors de la Coupe du monde de football ne changera pas notre avenir et ne résoudra aucun des maux qui nous frappent. Mais en révélant les forces souterraines qui agissent au plus profond de la conscience de notre peuple, elle doit nous conforter dans notre combat. Les Français restent viscéralement attachés à la France. Et comme nous, ils nourrissent pour elle des projets de grandeur. Voilà pourquoi leur volonté ne peut que s’unir à la nôtre.