Texte intégral
Q. : Vous trouvez que cette hausse est bonne pour qu’il y ait moins de voitures dans les rues ?
R. : La décision de réduire la détaxe de l’essence sans-plomb est regrettable, j’avais moi-même pris la décision de la détaxe avec M. CHARASSE, pour bien montrer qu’il y avait une incitation à prendre de l’essence sans-plomb qui est plus propre et ceci était aussi une compensation pour le surcoût au pot catalytique. Cet été, on a eu des alertes à la pollution toutes les cinq minutes, cela montre qu’on ne doit pas réduire l’effort pour lutter contre la pollution atmosphérique.
Q. : Mais cette hausse fera qu’il y aura moins de voitures dans les rues, vous devriez être content ?
R. : Non, parce que ça va dans un tonneau sans fond qui est le budget de l’État. Moi, je suis favorable à ce que les hausses des taxes sur l’énergie aillent en diminution des charges sociales sur le travail pour que cela serve à l’emploi.
Q. : Vous êtes favorable à une taxe sur les pollueurs ?
R. : Je suis favorable à ce qu’on prenne des mesures pour réduire la circulation automobile en ville, comme le péage urbain, et je ne vois pas pourquoi on ferait porter la même taxe à celui qui ne pollue pas, qui est en province ou qui est obligé de prendre sa voiture. Le citoyen sera d’accord pour payer plus cher l’énergie, à condition qu’il sache que c’est positif pour l’emploi.
Q. : Il n’aurait pas fallu augmenter plus le gazole qui pollue plus ?
R. Il faudrait que ce soit le même régime pour tous, si on ne le fait pas c’est qu’on a peur des routiers et donc le gazole n’est pas à son juste prix. Le gazole pollue plus en ville, parce qu’il est cancérigène, mais il pollue moins en ce qu’il consomme moins d’énergie pour la planète.
Q. : Avec les prix actuels, on favorise les routiers au détriment du train et c’est plus polluant ?
R. : Il nous manque en France une politique courageuse qui dise ce que nous cherchons à faire dans les dix ans. On a l’impression que N. SARKOZY gagne sur les autres ministres ou sur le ministère de l’environnement pour des raisons purement conjoncturelles.
Q. : C’est un gouvernement qui a peur des chauffeurs routiers ?
R. : Les routiers font peur au gouvernement, on l’a vu plusieurs fois.