Articles de M. Jacques Voisin, secrétaire général de la CFTC, dans "La lettre confédérale CFTC" du 2 octobre 1995 et "La Vie à défendre" d'octobre, sur le rôle de la CFTC dans la négociation sur la durée du travail et le temps partiel.

Prononcé le 1er octobre 1995

Intervenant(s) : 

Texte intégral

La Vie à Défendre : octobre 1995

Faire survivre nos accords

« L’accord sur l’insertion des jeunes s’appuie sur la mobilisation de chacun dans son entreprise, sa région, sa branche professionnelle… »

L’actualité est bien vivante, c’est le moins que l’on puisse dire… Que ce soit dans les entreprises privées ou dans le public, il ne manque pas de sujets d’inquiétude entre l’absence d’emploi, les emplois précaires, les licenciements, les conditions de travail, les salaires, les statuts, les carrières, la durée du travail, sans oublier les retraites. Mais il y a aussi les raisons d’espérer et l’action syndicale en apporte beaucoup.

Les derniers accords sur l’insertion professionnelle des jeunes, tout comme l’accord sur les préretraites et le développement de l’emploi apportent, non sans mal, des réponses concrètes, tout comme l’avait fait également le précédent accord salarial dans la fonction publique.

Mais que vaut un accord s’il n’exprime en fait que de bonnes intentions ? L’engagement véritable des partenaires se vérifie dans la mise en œuvre. L’accord sur l’insertion des jeunes s’appuie sur la mobilisation de chacun dans son entreprise, sa région, sa branche professionnelle. De même pour l’accord sur les préretraites et le développement de l’emploi, et il en va de même aussi pour la fonction publique. Ces accords ne sont rien sans l’implication concrète des entreprises et donc des représentants du personnel et des délégués CFTC. Et la démarche n’est pas complète si elle ne s’achève pas par un bilan, une évaluation des résultats obtenus.

Ainsi, toutes les organisations CFTC sont-elles appelées, en coordination étroite, à veiller, à dynamiser et à suivre la démarche contractuelle. Elles doivent aussi, bien sûr, l’impulser dans leur champ de responsabilité. Nous aurons alors bouclé la boucle, renforcé l’efficacité de notre action, travaillé au plus proche des réalités et fait vivre la participation.


La Lettre confédérale CFTC : 2 octobre 1995

Approfondir le projet CFTC pour une entreprise au service des hommes

Pour que le projet CFTC ait droit de cité dans l’entreprise

La semaine qui s’annonce sera encore chargée : deux groupes de travail avec le CNPF, l’un sur les niveaux de négociation sur la durée du travail. Voilà autant de chantiers ouverts qui mobiliseront bientôt nos élus sur le terrain.

Nous assistons de plus en plus à un transfert sur l’entreprise du poids de la négociation collective. Ce n’est pas sans danger, car l’enjeu est bien celui de la déréglementation et de la dérégulation. Il nous faut donc fournir un surcroît d’effort et renforcer la liaison entre la section syndicale, son syndicat, sa fédération et son union territoriale. Plus que jamais, une action coordonnée et complémentaire s’impose.

C’est dans cet esprit de développement et de renforcement de notre action sur le terrain que nous réunissons cette semaine à la Bourse du travail de Paris, une demi-millier de représentants du personnel. Il s’agit d’approfondir de façon concrète le projet CFTC pour une entreprise au service des hommes. Cela passe par le plus grand sérieux dans les missions économiques, professionnelles et sociales du comité d’entreprise : analyse de l’évolution des emplois, évolution des carrières, de l’organisation du travail… mais aussi par une véritable coordination des différentes institutions représentatives autour de la section syndicale.

Face aux inquiétudes profondes qui traversent notre société, la nécessité de l’action syndicale se trouve plus que jamais dans les services que nous rendons au plus près des salariés. Et si, chemin faisant nous retrouvons les intuitions de nos fondateurs, voilà qui nous donne encore plus de raison de donner au projet CFTC un véritable droit de cité dans l’entreprise.