Articles de M. Alain Deleu, président de la CFTC, et communiqués de la CFTC, dans "La Lettre confédérale CFTC" du 26 mai 1997, sur les élections législatives 1997, la journée d'action de la Confédération européenne des syndicats (CES) pour l'emploi en Europe et les élections prud'homales.

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Média : La Lettre confédérale CFTC

Texte intégral

Un rêve d'entre deux tours. Alain Deleu - 21 mai 1997

À force d'entendre des discours électoraux de toutes les couleurs, j’ai fini par faire un rêve. Un rêve pour ces jours particuliers de l'entre-deux tours, quand les désistements se négocient et que les promesses s'épanouissent.

J'ai rêvé d'un gouvernement qui se mettait complètement à l'écoute et au service des Français. Il se débarrassait de tout esprit de système. Il se disait qu’il avait cinq ans devant lui et que c'était assez pour comprendre en profondeur ce qu’attendent nos compatriotes et pour tenter d’y répondre. Il invitait très vite les responsables syndicaux et patronaux pour réfléchir avec eux, sans a priori, sur les réformes à entreprendre.

Et il nous proposait de conclure un pacte social. Sa politique s’appuierait sur le contrat avec les partenaires sociaux. L’économie serait relancée en prenant en compte les vrais besoins des gens. La précarité de l'emploi serait enfin combattue sérieusement et l'exploitation abusive des personnes durement sanctionnée. Les aides publiques seraient soumises à de vraies embauches. Les salariés seraient partout considérés comme des partenaires ayant leur mot à dire et leur part à prendre dans la vie de leur entreprise. La politique de l’éducation et de la famille serait relancée.

Même ceux qui espéraient toujours un troisième tour social se disaient que ça vaudrait peut-être le coup de tenter le dialogue, plutôt que de chercher à multiplier, comme d'habitude, les grèves dans les services publics.

Malheureusement, ce n’était qu’un rêve et, pour le moment, il est prudent de se préparer à relancer l’action syndicale, car rien ne se gagnera sans la volonté ferme des salariés et des familles.


Date : 26 mai 1997
Source : La Lettre confédérale CFTC

Tribune libre - Jacques Voisin
Les leçons de Vilvorde

À peine élu, le nouveau Premier ministre britannique vient de décider de faire adhérer son pays au protocole social de l'Union européenne. Voilà une nouvelle importante.

Vilvorde vient nous rappeler à quel point nos entreprises ont une approche qui dépasse le droit du travail national et combien il est urgent de renforcer le droit social européen. En allumant des bougies devant le pub Renault, l’UD de Paris a centré son action du 1er mai sur ce thème. Le 10 juin prochain, la CFTC se mobilisera massivement pour la manifestation des organisations affiliées à la Confédération européenne des syndicats (CES).

Depuis son origine, la CFTC est engagée dans la construction de l’Europe sociale. En son temps, Jacques Tessier avait été l’un des concepteurs du conseil économique et social européen. Aujourd'hui, il nous faut faire avancer l’idée d’entreprises organisées sur la participation effective des salariés à l’orientation de l'entreprise et à l’organisation de leur propre travail. Comme nous le soulignons récemment dans un communiqué, il s’agit « de passer progressivement d’un salariat précaire et servile, à un vrai partenariat où les salariés deviennent acteurs de la stratégie de leur entreprise, et dessinent le travail de l’an 2000 ». Nous proposerons au futur gouvernement d’ouvrir ce chantier en organisant une conférence nationale sur la participation.

L’autre ligne de force sera de construire la protection sociale européenne en s’appuyant d’abord sur la solidarité de proximité. C’est le meilleur moyen de percevoir le rôle des corps intermédiaires dans la cohésion sociale, que ce soient les familles, l’entreprise ou l’ensemble du tissu associatif. Lorsque les communautés de base qui composent la société bottent en touche de leurs responsabilités sociales, la puissance publique, locale, régionale, nationale ou européenne, a du mal à corriger le tir. Voilà une autre leçon de Vilvorde.

Il nous fout faire avancer l’idée d'entreprises organisées sur la participation effective des salariés à l’orientation de l’entreprise et à l’organisation de leur propre travail.


Communiqué CFTC
Emploi en Europe
Le journal, édition Nord toulousain, le 15 mai 1997

La CFTC souligne l’appel de la Confédération européenne des syndicats (CES) à une journée d'action en faveur de l’emploi en Europe. Pour préserver le caractère de cette manifestation prévue le 28 mai, la CFTC souscrit toutefois à son report en France pour des raisons de calendrier électoral et elle apportera son concours à la journée du 10 juin.

Cette date se situera d’ailleurs de façon opportune, à quelques jours de la clôture de la Conférence intergouvernementale (CIG)à Amsterdam. La CFTC demandera que la CIG, qui révise les textes des traités, mette l’emploi au cœur de ses décisions de manière très concrète, de manière à ce que le drame que viennent de vivre les salariés belges de Renault ne se reproduise plus.

La CFTC prend acte de fa volonté exprimée hier par les nouveaux dirigeants britanniques d’adhérer au protocole social annexé au Traité de Maastricht. L’emploi doit être en effet placé au centre des priorités de l'Union européenne. Il n’y a pas d’Europe sans projet pour les hommes.

Précisément, pour atteindre cet objectif, l’on ne peut en rester aux déclarations d’intention de portée générale. La Journée du 10 juin sera là pour manifester que l’essentiel reste à faire.

 

Date : 26 mai 1997
Source : La Lettre confédérale CFTC

Communiqué - CFTC  La vie à défendre

Élections prud’homales : plus que deux semaines pour s’inscrire

La CFTC se félicite du délai de recevabilité accordé par le ministère du travail pour l'inscription des électeurs sur les listes des élections prud’homales, ainsi qu’elle l’avait demandé ces jours-ci par courrier à M. Barrot et M. Gandois.

Ce report va permettre à l’ensemble des employeurs de faire preuve du civisme qui incombe à leurs responsabilités. C’est désormais un dernier appel qui leur est adressé pour permettre à la démocratie sociale de s'exercer. La CFTC estime en revanche que cette décision représente un grand encouragement pour ses militants qui mettent les bouchées doubles pour inciter leurs employeurs à envoyer leur liste.

Pour le monde du travail, le vote du 10 décembre prochain est en effet le rendez-vous le plus important de l'année. La multiplication des plans sociaux rend plus nécessaire que jamais le recours aux conseillers prud’hommes.

Il ne suffit pas de boucler les listes électorales. Encore faut-il informer et mobiliser les salariés en vue du vote. La CFTC a également demandé au ministre l’ouverture d'une campagne officielle, ainsi qu'un accès équitable aux médias audiovisuels dès maintenant pour chacune des organisations syndicales. Il en va de la démocratie syndicale.