Interviews de M. Philippe Séguin, président RPR de l'Assemblée nationale, à RTL le 22 et dans "L'Est républicain" du 23 mai 1997, sur les propositions de la majorité en vue des élections législatives, concernant notamment l'emploi, l'application du traité de Maastricht et la monnaie unique.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Elections législatives anticipées des 25 mai et 1er juin 1997

Média : Emission L'Invité de RTL - L'Est républicain - RTL

Texte intégral

Date : Jeudi 22 mai 1997
Source : RTL/Édition du matin

Olivier Mazerolle : Dans votre premier discours de campagne, vous aviez dit comprendre et partager souvent les doutes, déceptions et frustrations de beaucoup d’électeurs de la majorité et en même temps, vous leur aviez adressé une supplique, les conjurant de surmonter leurs doutes. À trois jours du scrutin, vous avez l’impression d’avoir été entendu ?

Philippe Séguin : On verra bien. Toujours est-il que ces perplexités, ces doutes, ces frustrations, j’ai pu les vérifier jour après jour. Je crois que si les Français sont dans cette situation, c’est parce qu’ils ont le sentiment d’abord qu’ils ont en face d’eux des élus qui ont de moins en moins de prise sur les choses, sur les problèmes qui les concernent et qu’à l’inverse, ceux qui décident sont des inconnus, sont dissimulés dans des procédures incompréhensibles, sont insusceptibles d’être sanctionnés, interpellés. Il y a un gros problème, oui.

Olivier Mazerolle : À propos de mécontentement précisément, un bulletin de vote donné à la majorité peut aussi bien être porté au crédit de la ligne Madelin que de la ligne Juppé ou de la ligne Séguin. Alors, comment ceux qui partagent votre conviction peuvent-ils être certains qu’en votant pour la majorité, leur message sera entendu ?

Philippe Séguin : Tout simplement parce que l’élection législative, c’est 577 élections. Il y a 577 circonscriptions, 577 votes dans 577 lieux qui ont chacun leur spécificité, leur tradition. C’est pour ça que je suis très admiratif de tous les gens qui essaient de mettre ça en équation.

Olivier Mazerolle : À propos de cohabitation, le président de la République est intervenu l’autre soir, Jacques Delors dans « Libération » ce matin dit : « mais finalement, la cohabitation, c’était la meilleure période, la cohésion, l’union des familles politiques françaises forçaient l’admiration des autres Européens.

Philippe Séguin : Ce n’est pas ce que Jacques Delors disait au moment des élections de 1986, ce n’est pas ce que Jacques Delors disait au moment des élections de 1993 ! Prenons ça comme un argument de circonstance.

Olivier Mazerolle : Hier soir, vous étiez à Épinal…

Philippe Séguin : Oui, chez moi et vous êtes le bienvenu à Épinal, Olivier Mazerolle.

Olivier Mazerolle : … Devant vos concitoyens et vous avez dit, il y a un atout pour l’emploi qui n’a pas encore été utilisé, c’est l’Europe. C’est inattendu dans votre bouche, l’euro peut être un atout pour l’emploi ?

Philippe Séguin : Sous la réserve qu’on le conçoive dans cette perspective. Je n’invente rien, le président de la République lui-même, avant de recevoir le chancelier Kohl, a dit que le passage à la monnaie unique telle que nous la voulons sera un facteur de puissance, de croissance et d’emploi. Force est bien de constater, dans la mesure où nous avons anticipé déjà sur la monnaie unique en particulier dans notre rapport avec l’Allemagne, qu’elle n’est pour l’instant ni un facteur de puissance ni un facteur de croissance ni un facteur d’emploi.

Olivier Mazerolle : Précisément, comment pourrait-elle, cette monnaie unique, devenir un facteur d’emploi ?

Philippe Séguin : En cessant d’être simplement conçue comme un instrument de lutte contre l’inflation, en cessant d’être simplement conçue comme un instrument aux mains de banquiers, de gouverneurs de banques centrales.

Olivier Mazerolle : Et c’est possible ?

Philippe Séguin : Bien sûr, parce que le traité peut encore être précisé, interprété, réorienté. Le traité est là, il a été voté, je le déplore pour ma part parce que je ne suis pas sûr qu’on avait choisi la bonne méthode. Pour autant, nous devons faire la monnaie unique, maintenant il faut la faire intelligemment.

Olivier Mazerolle : Mais dans le traité, on peut trouver des éléments qui permettraient de faire de l’Europe un atout pour l’emploi ?

Philippe Séguin : Évidemment, je vous en donne un exemple entre dix ou entre vingt. S’agissant des critères de convergence, vous avez deux lectures du traité : vous avez une lecture bête et méchante qui consiste à relever les copies des élèves de la classe : à plus de 3, on redouble, à moins de 3, on est admis dans la classe supérieure ; et puis vous pouvez aussi trouver le mot tendance qui est écrit, c’est-à-dire que l’entrée dans la monnaie unique est décidée sur l’appréciation des efforts que vous avez consentis pour maîtriser votre déficit ou maîtriser votre endettement.

Olivier Mazerolle : Mais dans ce touche-touche avec les arguments socialistes, parce qu’à la limite…

Philippe Séguin : J’ai entendu Monsieur Jospin prétendre qu’il m’avait convaincu, je crois rêver ! Moi, ces arguments, ça fait des années et des années que je les développe pendant que Monsieur Jospin s’empêtre dans ses « oui mais » et ses « oui si » au traité de Maastricht. Moi, quand j’ai fait campagne contre le traité de Maastricht, ce n’était pas contre l’Europe, au contraire, j’étais pour une Europe forte, pour une Europe qui mette l’emploi au cœur de ses préoccupations. Il se trouve que ce sont les socialistes qui ont négocié, signé, fait ratifier ce mauvais traité dont ils nous laissent entendre aujourd’hui qu’il faudrait le renégocier. Alors, qu’on ne vienne pas dire que c’est moi qui ait changé d’avis. C’est plutôt eux.

Olivier Mazerolle : C’est votre présence au sein de la majorité qui permet à la majorité de dire aujourd’hui : on a l’antériorité du discours sur les socialistes ?

Philippe Séguin : Écoutez, je n’en sais rien, toujours est-il, que pour ce qui me concerne, vous en conviendrez aisément, moi je n’ai jamais varié.

Olivier Mazerolle : Tout de même, la majorité et le Gouvernement français depuis deux ans, voire quatre ans se sont accommodés d’une Europe qui n’était pas synonyme d’emploi. Alors pourquoi et comment pourraient-ils… ?

Philippe Séguin : Mais c’est parce qu’ils n’avaient pas le choix.

Olivier Mazerolle : Mais ils pourront l’avoir maintenant ?

Philippe Séguin : Attendez, il y avait un traité qui avait été ratifié, ils étaient bien contraints de l’appliquer. Et on est malvenu, côté socialiste, de reprocher au Gouvernement, au président de la République d’avoir appliqué un traité que les socialistes eux-mêmes, je le répète, avaient négocié, signé, ratifié. Bon. Alors aujourd’hui, nous sommes à la veille d’un très grand rendez-vous européen. Parce que tout le monde savait bien qu’on finirait un jour par faire de la politique, même si on avait donné à croire pendant un certain temps le contraire. On sait bien qu’on va décider qui rentre dans la monnaie unique su des critères politiques. Enfin, on ne va pas laisser l’Italie sur le bord du chemin, ça serait absurde ! On ne va pas laisser les pays méditerranéens en dehors de la monnaie unique, ce serait absurde et ça serait très dangereux pour nous. Très dangereux pour des raisons politiques d’abord, d’équilibre européen et ça serait très dangereux en plus pour nos produits, pour notre emploi. Parce que si l’Italie ne rentre pas, par définition, la lire se retrouvera dans une position difficile, c’est-à-dire qu’on sera dans une situation de dévaluation compétitive de fait. Une nouvelle dévaluation compétitive avec des dizaines et des dizaines de milliers d’emplois perdus supplémentaires. Donc, il faut l’Italie.

Alors il faudra dire avec qui ont fait l’Europe et le décider sur des critères politiques. Il faudra se demander pourquoi on la fait. Jusqu’à présent – je le répète – on fait ça pour des raisons tout à fait compréhensibles : les dirigeants allemands cherchent à convaincre leur opinion publique de la nécessité de faire l’euro, alors que les Allemands sont très contents avec leur mark. Alors, on leur dit : vous allez voir, l’euro, ça sera encore mieux que le mark. Alors on serre les vis au point qu’on en arrive à étouffer et pas seulement nous les Français, les Allemands aussi. Ils en sont à 4,3 millions de chômeurs. Une fois qu’il n’y aura plus les Allemands à convaincre, on pourra enfin faire…

Olivier Mazerolle :  C’est un gros morceau.

Philippe Séguin : Oui, mais une fois qu’on sera dans la monnaie unique, on pourra se dire qu’on la met au service de l’emploi et on pourra, probablement, mettre dans les statuts de la Banque centrale européenne ce qui actuellement n’y est pas, ce qui en est totalement absent, c’est-à-dire la recherche des conditions de la meilleure situation possible de l’emploi, comme les Américains. La Banque fédérale américaine – ce ne sont quand même pas des étatistes forcenés, ce ne sont pas des séguénistes rêveurs, les Américains –, or, dans les statuts de la Banque centrale américaine, vous avez écrit noir sur blanc que le premier objectif de la gestion du dollar, c’est la recherche du plein emploi. Deuxièmement, la lutte contre l’inflation, il faut en arriver à faire la même chose. Ce n’est pas ça l’euro, on ne va pas transposer la gestion du mark à l’échelle européenne. Une monnaie nationale, ça exprime la spécificité d’un pays, une monnaie unique avec plusieurs pays, ça exprime ce que ces pays ont en commun et notamment en termes d’objectifs…

Olivier Mazerolle : Ce sont vos convictions…

Philippe Séguin : … L’objectif n° 1, c’est l’emploi, ce ne sont pas des convictions, c’est la demande des Français, de tous les Européens.

Olivier Mazerolle : Et ça sera mis en œuvre, vraiment ?

Philippe Séguin : Mais il faudra le faire parce que sinon, vous verrez, la monnaie unique, même si on la fait, elle ne durera pas longtemps. Et l’Europe, un jour, elle éclatera.

Olivier Mazerolle : Vous avez dénoncé, dans un de vos discours, l’ultralibéralisme, encore hier soir, et la logique financière qui s’impose aux politiques. Qu’est-ce qui pourrait faire changer cette logique et cette marche ?

Philippe Séguin : Tout simplement une décision politique. Il faut par exemple faire en sorte que l’Europe fonctionne démocratiquement. Il nous faut des institutions plus efficaces, plus démocratiques, plus proches des préoccupations de chacun, notamment dans le domaine de la protection sociale et de l’emploi. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est Jacques Chirac. C’est Jacques Chirac avant de rencontrer le chancelier Kohl, il y a 48 heures.

Olivier Mazerolle : Hier soir, vous avez dit aussi que vous étiez prêt à défendre vos convictions sur le plan national, vous serez très actif après ces élections ?

Philippe Séguin : Je continuerai à défendre mes convictions. Moi, depuis que je suis en politique, je défends mes convictions, je continuerai à défendre mes convictions. Moi, je ne recherche pas les postes pour les postes.

Olivier Mazerolle : Monsieur Giscard d’Estaing a raison de dire qu’il est bon qu’il y ait deux premiers ministres qui se succèdent dans un septennat ?

Philippe Séguin : C’est au président de la République d’apprécier. Lui a fait part de son expérience.

Olivier Mazerolle : Mais quand vos électeurs vous disent : mais en votant pour vous, on vote aussi pour Alain Juppé, vous leur répondez ?

Philippe Séguin : Je leur réponds que, en votant ici pour moi, ils votent pour celui qui, je crois, défendra le mieux les intérêts de cette circonscription et qui sera le meilleur interprète de leurs attentes et de leurs besoins.


Date : vendredi 23 mai 1997
Source : L’Est républicain

L’Est républicain : Cette campagne ressemble à une « drôle de campagne » qui ne séduit guère les Français. Pourquoi, selon vous ?

Philippe Séguin : La mayonnaise tarde à prendre parce que ses ingrédients n’ont pas toujours aidé à comprendre les raisons de la dissolution. À force d’en avoir tant entendu, les électeurs ne croient plus guère au vieux débat droite-gauche.

Ils sentent bien que la « civilisation » que certains leur demandent de choisir s’imposera d’elle-même.

Ils ont le sentiment – fondé – que la démocratie tourne à vide. Leur préoccupation lancinante, c’est le chômage, et ils se demandent si l’Europe qui se prépare ne risque pas de l’aggraver encore.

L’Est républicain : Jacques Chirac, mardi soir, a replacé l’Europe au cœur du débat en demandant que la France puisse parler d’une seule voix. Qu’en pensez-vous ?

Philippe Séguin : Je m’en félicite et m’en réjouis d’autant plus que c’est ce que je dis depuis le début de cette campagne.

L’essentiel de notre destin, y compris pour l’emploi, se jouera sur le terrain européen et ce, dans les prochains mois. L’enjeu de ces législatives est donc clair : permettre à la France de peser de tout son poids dans les négociations à venir en parlant d’une seule voix, d’une voix forte puisque légitimée par le vote des Français.

Les temps à venir sont trop décisifs pour que le président de la République les aborde avec un Premier ministre qui lui dispute le siège réservé à la France et qui le contredise.

Pas de nostalgie d’Azincourt

L’Est républicain : Lionel Jospin dément tout conflit en cas de cohabitation. Est-ce possible ?

Philippe Séguin : Ou Lionel Jospin sera en conflit avec le chef de l’État ou il sera en conflit avec lui-même. Il convient de rappeler que le traité de Maastricht, ce sont les socialistes qui l’ont voulu, l’ont négocié, l’ont accepté au risque de tout brader. À l’époque, Jacques Delors n’a-t-il pas excommunié de la dignité politique ceux – dont j’étais – qui ont émis quelque doute sur une mécanique trop financière ? Seulement, voilà, depuis, lui et eux ont changé d’avis et prennent des airs effarouchés devant l’Europe qu’ils ont enfantée. C’est trop facile de s’absoudre ainsi et cela les prive de toute crédibilité pour représenter la France en ces moments cruciaux.

L’Est républicain : Jean-Pierre Chevènement, avec qui vous partagez les valeurs républicaines, estime que vous êtes un « leurre ». Que lui répondez-vous ?

Philippe Séguin : Si « leurre » il y a, je ne suis pas certain qu’il soit du côté de la majorité. Plus sérieusement, je ne vois pas l’intérêt d’entretenir la nostalgie sur les batailles perdues.

On ne va pas refaire Azincourt ! Les Français ont ratifié le traité de Maastricht. Dont acte. Comme dans toute élection, ils ont aussi envoyé un message.

Le presque équilibre entre les « oui » et les « non » a signifié qu’ils voulaient de l’Europe, mais pas vraiment de celle qu’on leur offrait, technocratique et monétaire. Dont acte, également.

L’Est républicain : S’agirait-il d’une Europe sous conditions ?

Philippe Séguin : On croit rêver à l’énumération des conditions socialistes. Change-t-on les règles du jeu aux dernières minutes de la partie sous prétexte qu’elle devient plus difficile que prévu ? Non.

Pour remettre l’Europe sur les rails, il faut dire que nous la voulons au service de l’emploi et se donner les moyens d’être écoutés. C’est pourquoi les électeurs doivent donner une majorité solide et solidaire au président de la République tout en indiquant quel chemin ils souhaitent voir suivre.

L’Est républicain : Quel est ce chemin ?

Philippe Séguin : Ma modestie dût-elle en souffrir, il me semble qu’il s’apparente à celui que je défends et qui est dans la ligne du « modèle social européen » rappelé par Jacques Chirac au sommet de Turin, l’an passé. Je ne suis pas si marginal que certains le prétendent.

L’Europe pour l’emploi

L’Est républicain : En quoi tient cette approche ?

Philippe Séguin : La monnaie unique, il faut la faire. Pas pour elle-même, mais parce qu’elle peut être un atout, si à l’obsession de l’inflation – qui n’a plus sa raison d’être – se substitue celle de la croissance et de l’emploi. Cette ambition, la Banque fédérale américaine l’a faite sienne. Nous ne pouvons tout de même pas faire moins !

L’Est républicain : La France peut-elle en convaincre ses partenaires ?

Philippe Séguin : Bien sûr que oui. Chacun convient, même si ce n’est pas toujours dit, que l’esprit du traité compte autant que la lettre. Laquelle lettre ouvre la porte à des décisions politiques.

La France et l’Allemagne ont la capacité de décider d’une relance politique. C’est même ce que les Européens attendent d’elles.

Alors, allons-y !

L’Est républicain : L’Europe deviendrait-elle une panacée pour l’emploi ?

Philippe Séguin : Il n’y a pas de panacée en la matière.

Mais l’Europe bien comprise peut seule permettre de maîtriser la nouvelle donne mondiale qui a nom libération généralisée des échanges et explosion des technologies.

Elle seule peut résister à une logique financière qui emporte tout sur son passage. Une fois ce carcan desserré, les politiques nationales de l’emploi pourront retrouver quelque efficacité.

L’Est républicain : Quelles sont-elles ?

Philippe Séguin : Il faut alléger les charges de façon nette et faire en sorte que les entreprises ne recouvrent pas systématiquement à l’automatisation quand la concurrence internationale ne l’impose pas.

Il faut la croissance, mais celle-ci ne suffit plus car c’est la notion même de travail qui se trouve mise en cause. Le plein emploi ayant vécu, c’est la recherche de la pleine activité qui s’impose. Les dépenses consacrées à l’indemnisation du chômage doivent donc être mobilisées pour financer des services « non-marchands ». C’est ce que je dis depuis des années…

L’Est républicain : Paradoxalement, vous, le défenseur de l’État, êtes un des rares à parler de libéralisme. Pourquoi ?

Philippe Séguin : Il n’y a pas contradiction et je ne comprends pas les pudeurs de certains à prononcer le mot libéralisme. Bien sûr que nous avons choisi cette voie, puisque c’est elle qui garantit l’innovation et récompense ceux qui osent.

Mais c’est un libéralisme légitimé par l’égalité des chances, tempéré par un système équitable de protection sociale, corrigé par le souci de l’intérêt général. On y retrouve donc bien l’État.
On n’entrera pas dans la modernité par moins de solidarité.

Dans la tradition des grands Vosgiens

L’Est républicain : Pourriez-vous être le Premier ministre à qui reviendrait la charge de mettre en œuvre la monnaie unique ?

Philippe Séguin : Si vous vous situez sur le plan institutionnel, il revient au président de la République et à lui seul de nommer le Premier ministre.

Si la question porte sur mes convictions, il n’est pas du genre de la maison d’en changer pour un plat de lentilles. Reste que si la monnaie unique doit être l’occasion d’une remise à plat et d’un nouveau départ de l’Europe, il y aurait plutôt confirmation de mes idées que matière à reniement.

Mais le sens de ces élections n’est pas d’élire un Premier ministre au suffrage universel direct.

L’Est républicain : Comment envisagez-vous votre avenir politique ?

Philippe Séguin : Il s’agit d’abord d’obtenir le renouvellement de la confiance que m’ont plusieurs fois accordée mes électeurs. Pour les reste, les grands Vosgiens qui ont pris part à la vie politique nationale ne s’y sont pas consacrés pour faire de la figuration.

Je m’inscris dans cette tradition.