Texte intégral
Monsieur le député-maire,
Monsieur le président,
Monsieur le recteur,
La lutte contre la « fracture sociale » est un objectif prioritaire du Gouvernement.
Mais, seul, le Gouvernement ne résoudra pas ce problème.
Car il s’agit d’un problème de société, dont la société dans son ensemble est comptable, et face auquel elle doit, toute entière, se mobiliser :
Les pouvoirs publics, bien sûr, mais tout autant, et même plus encore, les entreprises, les partenaires sociaux, les collectivités territoriales, les associations.
En fait, chaque individu est impliqué, interpellé, en tant que citoyen, en tant que partie d’un tout, qui est notre collectivité nationale ; chacun doit, dans la passe difficile que nous traversons, prendre conscience que personne ne peut se tirer d’affaire seul, qu’un effort de solidarité est nécessaire ; que ceux qui ont le savoir, l’emploi, les moyens, doivent épauler ceux qui n’ont pas cette chance.
Voilà pourquoi, j’ai tenu à assister, aujourd’hui, à la présentation de la démarche de la SANEF et de ses partenaires.
La SANEF est un acteur important dans un domaine très porteur d’avenir : les autoroutes.
C’est un donneur d’ordres, comme on dit, considérable. Et dans un secteur qui recèle des virtualités d’emploi fortes.
Elle a pris la mesure de sa mission sociale et elle a décidé de former au métier d’ouvrier autoroutier, à AMIENS et à BERCK, des adultes bénéficiaires du RMI, chômeurs de longue durée ou des jeunes à la recherche d’un emploi stable.
C’est dans cet esprit qu’un comité de suivi pour l’emploi, sous l’égide de la direction des routes a d’ailleurs été mis en place il y a quelques mois, à ma demande.
Ce comité de suivi pour l’emploi a pour vocation d’exploiter routes les pistes de création d’emploi dans le secteur autoroutier, que ce soit au niveau des sociétés concessionnaires mais aussi des services présents sur l’autoroute (stations-service et restaurants), et dans tous les domaines tels que l’apprentissage, l’organisation du temps de travail, et le développement des services.
Aussi, je ne peux que me réjouir de l’importance de l’initiative prise par la SANEF en terme d’aménagement du territoire. Sa contribution à la réhabilitation et au désenclavement du quartier d’Étouvie en est la traduction concrète, tout comme l’impact positif des emplois créés.
Car, comme le rappelait Monsieur le Président ALBOUY, l’action de la SANEF constitue un exemple conduisant d’autres entreprises à participer à l’effort national de réinsertion.
Elle sait, comme moi-même, comme nous tous, que cette région souffre particulièrement du chômage ; qu’il ne faut pas qu’à force de croître, cette catégorie se ressente comme une nouvelle classe sociale qui se définirait uniquement par l’exclusion, la marginalisation.
Elle sait qu’il faut que cessent de croître, dans nos villes, ces « parcs à chômeurs », ces zones de relégation, où l’on cherche vainement, partout, du travail de père en fils – ou de mère en fille.
Je rends hommage à la SANEF, et j’appuierai auprès de l’éducation nationale son souhait de créer un CAP d’ouvrier autoroutier qualifié.
Je félicite le maire d’Amiens, qui mène dans sa ville une action exemplaire et efficace de lutte contre la déshérence sociale.
Je félicite aussi tous les élus, toutes les associations qui, sur le terrain, montrent que l’avenir n’est pas barré, qu’il y a des issues possibles et s’emploient à les faire franchir par le plus grand nombre possible.
Je salue les fonctionnaires, les enseignants, I’ANPE, la mission locale, qui tous, au coude à coude, se dépensent sans compter, dans un contexte difficile, pour l’emploi et la réinsertion.
Je voudrais que l’exemple qui est donne par cette démarche partenariale soit largement suivi, que les médias ici présents s’en fassent l’écho ; ils redonneront espoir à beaucoup.
Un proverbe chinois dit : « Si tu veux travailler pour un an, sème du blé ; pour dix ans, plante un arbre ; pour trente ans : forme des hommes ».
Ce proverbe a raison. L’homme est notre première richesse. Ne le laissons pas en friche. L’avenir ne nous le pardonnerait pas.