Texte intégral
Traditionnellement le mois de septembre est présenté et commenté en tant que mois de rentrée : rentrée scolaire, rentrée sociale. Certains s’essaient à y accoler des qualificatifs météorologiques : la rentrée sera-t-elle chaude ? Orageuse ? De la même manière qu’en mai, régulièrement la question est posée de savoir si le 1er mai sera unitaire.
Ce qui est vrai, au-delà du « marronnier » (1) c’est que septembre, post-période des congés payés, est une des occasions de repréciser les revendications des salariés.
Septembre 1997 ne sera pas une exception d’autant que la conférence décidée par le gouvernement nous y encourage.
Ces revendications tournent toujours autour des quatre ou cinq points essentiels que sont l’emploi, les salaires, la durée du travail, la Sécurité sociale et le service public. Sur ces points, pendant l’été et en fonction des événements, la Confédérations s’est exprimée, notamment sur l’hôpital et les crédits de la défense.
Concernant les salaires, nous sommes convaincus qu’une amélioration du pouvoir d’achat est indispensable pour soutenir la consommation et l’activité économique (2). À nouveau, on ne peut que relever que la croissance économique relativement faible que connaît la France est pour l’essentiel liée au commerce extérieur (exportation), non à la consommation intérieure et à l’investissement. Déposer aujourd’hui dans les entreprises les revendications de salaires sont donc indispensable et nous incitons les syndicats à la faire. De même obtenir la revalorisation des indemnités chômage du régime UNEDIC ou de l’État est une préoccupation constante.
Sur l’emploi, nous sommes convaincus qu’un retour à une croissance plus forte, un soutien de l’activité économique sont indispensables pour amorcer un recul réel du chômage. Les 350 000 nouveaux emplois annoncés par le gouvernement ont le mérite d’être affichés mais il conviendra de vérifier qu’il n’y aura pas de substitutions et de dérives, comme on l’a vu avec les TUC et les CSE, et que le nouveau CDD créé ne sera pas un nouvel outil de flexibilité dans le privé. À travail égal, salaire égal demeure l’objectif en la matière. Or, malgré leurs plaintes et litanies, les entreprises usent et abusent déjà de toutes les flexibilités. Quoi qu’il en soit, nous encourageons les jeunes qui vont bénéficier des contrats à ne pas négliger de se syndiquer pour défendre et pérenniser leur situation.
Nous avons des exemples précis où des jeunes stagiaires étudiants sont temporairement embauchés à moins de 2 000 francs pour effectuer des travaux d’encadrement.
Dans le domaine de la durée du travail il s’agit de relancer le mouvement sans, là aussi, en faire un outil de flexibilité.
Ces trois points seront évoqués à l’occasion de la conférence précitée, dont nous n’avons pas encore la date mais dont nous avons d’ores et déjà précisé qu’il ne saurait être question d’aboutir à un pseudo-pacte pour l’emploi, qui gèlerait les revendications ou qui nous conduirait à une politique des revenus. Nous aurons bien entendu l’occasion d’y revenir.
La Sécurité sociale, et notamment l’assurance-maladie, demeure un autre dossier prioritaire, spécialement en raison de sa situation financière, des déclarations d’AXA-UAP qui veut la concurrencer, le tout dans la logique mise en œuvre dans le plan Juppé.
Nous avons également rappelé au gouvernement que la démarche envisagée de transférer la cotisation ouvrière maladie sur la CSG, s’inscrirait effectivement dans l’accomplissement du plan Juppé. Cette contre-réforme a montré sa nocivité, le gouvernement devrait rouvrir le dossier et, pour ce, le remettre à plat.
Enfin le service public dans son champ, ses moyens et son rôle demeure une autre de nos priorités, au regard en particulier du respect de l’égalité de droit des citoyens et de la cohésion sociale.
1997-1998 seront ainsi marquées par deux événements particuliers : les cinquante ans de la CGT-Force Ouvrière, que nous commémorerons, et les élections prud’homales du 10 décembre 1997. Dès la mi-septembre, un guide du salarié sera à la disposition des militants et en vente dans les librairies. Une campagne d’affichage et de publicité est actuellement en cours pour en assurer la promotion.
La campagne ne fait que commencer, les Unions départementales et fédérations ont reçu et vont recevoir du matériel. Un numéro spécial de FO Hebdo, avec un quatre pages départementalisé, sera réalisé. De nombreux meetings et réunions auront lieu.
Je compte sur l’ensemble des militantes et militants FO, des sympathisants, pour gagner ces élections ; d’abord faire voter, et faire voter FO.
FO c’est notre force.
FO c’est votre force.
(1) Terme de presse pour les informations qui reviennent de manière cyclique et qui servent bien souvent.
(2) Sans compter les effets directs sur les régimes sociaux.