Texte intégral
LE POINT : Vous êtes un proche de Jacques Chirac et vous publiez un livre de mobilisation à destination de l'opposition (1). Faut-il y voir un signe ?
Jean-Louis Debré : Il faut en effet que nous nous mobilisions pour les élections européennes et pour la période qui suivra. L'opposition a déjà perdu trop de temps en querelles de personnes et en divisions stériles.
LE POINT : On a le sentiment que ces divisions sont consubstantielles à la droite française. Avez-vous une solution pour en sortir ?
Oui : l'opposition doit avoir une obsession, celle du débat des idées. Commençons par engager une réflexion en profondeur sur les idées. Les problèmes d'organisation, les questions de prééminence se régleront ensuite tout naturellement. Je souhaite que l'opposition apprenne à débattre, qu'elle devienne enfin « plurielle » sans qu'on interprète la moindre nuance exprimée dans ses rangs comme une division.
Le groupe RPR de l'Assemblée nationale s'apprête d'ailleurs à apporter sa contribution à cette démarche par la publication régulière des « Cahiers du groupe », où sera exposée la synthèse des réflexions des députés RPR sur différents sujets comme la modernisation de la vie politique, la délinquance des jeunes, etc. Mon livre fait partie de cette volonté de situer notre action politique au niveau de la confrontation des idées. Défendons des valeurs et n'ayons pas peur de bousculer les habitudes et les conformismes.
LE POINT : En se livrant à ce travail programmatique, le groupe RPR n'empiète-t-il pas sur les attributions de la direction du RPR ?
Je ne vois pas pourquoi. Il est bien que les députés du RPR prolongent la réflexion de notre mouvement.
1. « Le gaullisme n'est pas une nostalgie » (Robert Laffont, 230 pages, 99 F)
(Propos recueillis par Fabien Roland-Levy)