Texte intégral
Q. : Votre visite arrive après une saison particulièrement chargée en accidents. Le responsable départemental de la Société nationale de sauvetage en mer affirme que le littoral picard est le plus dangereux de France. Venez-vous avec l'intention de renforcer, l'an prochain, le dispositif mis en place ?
R. : L'essentiel des interventions en baie de Somme est effectué par la Société nationale de sauvetage en mer. La gendarmerie, qui dispose de deux canots pneumatiques et d'un hélicoptère basé à Abbeville, n'agit qu'en complément dans le cadre de la surveillance des activités nautiques. Cela dit, les missions de secours réalisées par la gendarmerie durant la période estivale de 1996 sont en augmentation par rapport à 1995 (sept en 1996 contre quatre en 1995) mais aucun accident mortel n'a été constaté durant les deux périodes considérées. L'objectif n'est pas d'augmenter les moyens a priori, mais d'adapter le niveau de la présence aux besoins réels. Il s'agit d'adapter le dispositif à la situation rencontrée.
Q. : Nous avons récemment consacré un article à des sauveteurs d'un genre un peu particulier, dont le statut est plutôt précaire. Ne trouvez-vous pas anormal que ces personnes, qui sauvent des vies humaines chaque année, aient un statut aussi précaire et peu rémunéré ?
R. : L'activité des « rabatteurs » dont vous avez parlé mérite en effet d'être saluée. Mais sa pérennité et sa rétribution sont essentiellement du ressort des collectivités locales ; il appartient aux autorités locales, en particulier au maire, conformément au code général des collectivités territoriales, d'apprécier et de décider les mesures à mettre en œuvre en matière de sécurité.
Q. : La caserne du régiment de génie de l'armée de l'air de Compiègne devait accueillir un des centres prévus dans le cadre des rendez-vous citoyens. Celui-ci étant remis en question, que va devenir ce site ?
R. : J'ai écrit à chacun des élus pour l'assurer personnellement de l'attention que je porte à cette question ; j'ai déjà engagé une réflexion sur chacun des sites, dont celui de Compiègne, qui auraient dû recevoir un centre du rendez-vous citoyen. Il s'agit d'une réflexion que nous conduisons, en étroite relation avec les élus concernés, dans un cadre interministériel.
Q. : On annonce une solution d'ensemble à la collecte des obus de la Première Guerre mondiale, solution qui, en tout état de cause, mettrait fin aux destructions par explosion contrôlée en baie de Somme. Pouvez-vous nous préciser les grandes lignes de ce dispositif, ainsi que les sites de stockage-tampon prévus ?
R. : Je peux vous révéler que 50 tonnes de munitions anciennes non explosées, provenant du dépôt du Crotoy, ont été transportées lundi dernier au camp militaire de Bitche (Moselle) pour y être détruites. Elles avaient été stockées temporairement à Vimy, dans le Pas-de-Calais.
Je signale que, depuis déjà longtemps, le ministère de la défense est mis à contribution et met à la disposition de la protection civile certaines de ses installations pour procéder à la destruction des munitions anciennes. C'est le cas au camp militaire de Sissonne (Aisne) ou de Bitche (Moselle). Par ailleurs, l'armée de terre a également vidé le dépôt de munitions de Laon (Aisne) pour permettre le stockage-tampon des munitions à détruire.
Sur un plan plus général, les ministères de l’intérieur, de l'environnement et de la défense, notamment, associés aux collectivités locales et aux communes concernées, travaillent ensemble, en effet, à l'élaboration d’un dispositif global pour la destruction de l'ensemble des munitions anciennes datant des deux guerres mondiales. L'annonce de ce plan global devrait être faite par le gouvernement d'ici la fin du mois de septembre.