Article de M. Bruno Mégret, délégué général du Front national, dans "Français d'abord" de la première quinzaine de novembre 1997, sur la politique gouvernementale en matière de sécurité, intitulé "Le grand brouillage".

Prononcé le 1er novembre 1997

Intervenant(s) : 

Média : Français d'abord

Texte intégral

L’intention affichée du gouvernement socialiste de lutter contre l’insécurité est emblématique de sa méthode de gouvernement : le brouillage. Car simultanément les mesures annoncées vont à l’encontre de cet objectif.

C’est devenu une habitude chez Lionel Jospin : faire le contraire de ce qu’il dit. Il prétend réduire les contraintes de Maastricht, mais capitule lors du sommet européen d’Amsterdam pour la mise en œuvre de ce traité. Il affiche sa fermeté en matière d’immigration, mais entreprend la régularisation des clandestins. Enfin il affirme vouloir lutter contre l’insécurité, mais programme un cocktail de mesures qui va au contraire aggraver l’insécurité dont souffrent les Français. Les mesures socialistes se partagent en effet entre celles qui n’auront aucun effet et celles qui auront un effet néfaste.

Pas de policiers supplémentaires

La création d’un énième comité interministériel chargé de réfléchir à la sécurité résume à elle seule toutes les autres mesures puisqu’elle permet de ne rien faire tout en donnant l’impression d’agir. Le redéploiement annoncé des forces de police répond au même objectif : masquer le refus d’augmenter les effectifs. Pourtant chacun sait que le rétablissement de la sécurité passera inévitablement par l’embauche massive de véritables policiers et non de pseudo-animateurs sociaux comme les auxiliaires de sécurité prévus par les « emplois Aubry ».

Les polices municipales désarmées

Malheureusement, le programme socialiste est plus consistant dans ses aspects franchement néfastes. Les socialistes reconnaissent que l’insécurité s’aggrave dans les villes, mais pour répondre à ce problème, ils s’empressent de réprimer, non pas les délinquants mais, les police municipales ! Selon Jospin, celles-ci devraient être cantonnées à des tâches administratives. Pourtant lorsqu’ils sont motivés, les policiers municipaux obtiennent de beaux résultats ; rappelons pour l’exemple que l’action de la police municipale de Vitrolles a permis de faire chuter de 20 % en six mois les délits commis dans la ville, et de 48 % les cambriolages !

Une justice encore moins sévère

En rien ne permettra demain que les délinquants appréhendés subissent les foudres de la justice. En 1996, sur deux millions de procédures dans lesquelles l’auteur du délit a été identifié, la moitié a été classée sans suite ! Or le ministre de la justice entend encore aggraver cette situation en privant le pouvoir politique de la possibilité d’enjoindre aux parquets de traiter toutes les affaires et d’appliquer une politique réellement répressive à l’égard des délinquants.

Au final, les mesures socialistes vont donc accentuer encore le sentiment d’impunité qui prévaut chez les auteurs de délits. Moins souvent arrêtés, ceux-ci seront en effet de surcroît moins souvent poursuivis et condamnés. Pourtant, une véritable politique de rétablissement de la sécurité est possible. Le programme du Front national l’a déjà définie dans ses détails, et douze mesures d’urgence pourraient être prises (voir ci-contre) qui tranchent avec le brouillard socialiste. Seul le Front national a la volonté de les mettre en œuvre pour rétablir le droit constitutionnel des Français à la sécurité.