Interview de M. Christian Poncelet, président du Sénat, dans "Le Monde" du 16 septembre 1999, sur son soutien à Jean-Paul Delevoye, candidat à la présidence du RPR.

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Média : Emission la politique de la France dans le monde - Le Monde

Texte intégral

1. Président du Sénat et membre du conseil politique du RPR, vous avez plaidé auprès de Jacques Chirac en faveur de la candidature de Jean-Paul Delevoye. Quels sont ses atouts à vos yeux ?

Je me reconnais en M. Delevoye. Moi-même, je n'avais pas une notoriété excessive quand j'ai brigué la présidence du Sénat... Il est d'origine modeste, comme moi, et il s'est fait lui-même. Il ne sort pas d'une grande école et est resté attentif aux préoccupations sociales. C'est également un homme nouveau, alors que la situation est telle que nous avons précisément besoin de présenter à l'opinion des têtes nouvelles. Enfin, il n'est pas attaché à telle ou telle sensibilité au sein du mouvement. Voilà pourquoi je ne suis pas totalement étranger à sa candidature...

2. Nicolas Sarkozy affirme avoir renoncé à être candidat « parce que Jacques Chirac ne le souhaite pas ». Le chef de l'Etat est-il dans son rôle lorsqu'il intervient ainsi dans les affaires internes au RPR ?

Le président de la République n'a pas à donner d'instructions ni à diriger le mouvement, mais il est bien normal qu'il donne un conseil puisqu'il est issu de la famille gaulliste. Quant à M. Sarkozy, qui avait lui-même annoncé qu'il ne se représenterait pas, il a pris une sage décision : aujourd'hui, on a besoin de vérité, de sincérité. Face à plusieurs candidats, il lui fallait, en outre, éviter le risque d'être déjugé. Si nous reprenons le pouvoir, il conviendra de marquer notre reconnaissance à son égard. En politique, on n'est jamais fini ! Jospin, qui a été écarté un certain temps, est revenu.

3. Quelle peut être la marge de manoeuvre du RPR, une fois que son nouveau président sera élu ?

En période de cohabitation, le chef de l'Etat a des contraintes, ce qui n'est pas le cas d'un mouvement politique comme le RPR. Au moment de l'élection présidentielle, il est bien certain que nous soutiendrons M. Chirac. D'ici là, le RPR fera des propositions et appréciera comme il l'entend la politique du gouvernement. Cependant, on ne saurait trop s'écarter des positifs du chef de l'Etat, notamment dans le domaine des affaires étrangères et de la défense, Il convient de valoriser M. Chirac et de le soutenir.