Interviews de M. Robert Hue, secrétaire national du PCF, dans "La Dépêche du Midi" du 18 et "La Provence" du 31 mai 1999, sur la Corse, le conflit au Kosovo, la participation du PCF au gouvernement et l'Europe.

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Média : La Dépêche du Midi - La Provence

Texte intégral

La Dépêche du Midi : Mardi 18 mai 1999

Q - Vous avez été le premier des leaders nationaux à vous rendre en Corse. Pourquoi une telle promptitude et quelles réflexions vous inspirent les événements récents ?

Les événements récents sont très sérieux. Je souhaite que la justice puisse accomplir sa tâche sans entrave ni pression et qu'elle éclaire les responsabilités. Ma visite en Corse était prévue et j'ai voulu, plus que jamais, écouter les Corses, parler avec eux et leur dire de vive voix combien je partage leur amertume. J'ai ressenti sur place du découragement, la tentation de se résigner… « On n'y arrivera jamais… ». La vérité est que les citoyens insulaires souhaitent que la légalité républicaine s'exerce dans l'île avec ni plus ni moins de rigueur que sur le continent, en excluant les méthodes d'exception. Ils veulent, en somme, la démocratie et la transparence.

Auprès de quelques-uns de nos amis élus, j'ai également senti la volonté que l'on prenne à coeur le chantier du développement dans le respect de l'identité corse. Il est l'heure de s'engager dans cette voie. Il faut rétablir des relations de confiance avec l'Etat, redonner des perspectives et de l'espoir. La pire des choses serait que les Corses s'enferment dans une sorte de fatalisme.

Q - La bavure insulaire et le drame du Kosovo partagent l'attention du pays. L'opinion est à l'évidence très loin des élections européennes et de la concurrence des programmes. Ressentez-vous cette indifférence et comment, selon vous, briser la glace ?

Je nuancerais d'abord votre affirmation. Il n'est pas exact de parler d'indifférence ; la guerre du Kosovo, les évènements corses ne sont d'ailleurs pas des évènements mineurs. Il est normal qu'ils occupent l'attention. D'une façon générale, je note que nos concitoyens attendent des hommes politiques qu'ils engagent le débat à partir des préoccupations immédiates. A cet égard, les évènements récents posent, en réalité, la question de la construction européenne. La guerre est un échec pour l'Europe. Il est urgent de réfléchir aux moyens d'assurer une coordination de politique de défense et de sécurité sur notre continent.

L'obligation est de prévenir les conflits sans avoir à se soumettre à la tutelle un peu étouffante de la première puissance mondiale. Moi-même, j'ai, au nom du PCF, avancé des idées qui ouvrent quelques perspectives. La coordination des forces n'est pas incompatible avec la souveraineté de la nation. Nous réfléchissons dans ce sens et nous désignons un chemin.

Quant à la Corse, l'exigence d'y conduire une grande politique de développement en termes d'investissements et de création d'emplois est en rapport direct avec le destin de l'Europe. Elle renvoie à la nécessité de se dégager des dogmes ultra-libéraux qui font obstacle aujourd'hui.

Ceux qui imaginent qu'à l'écart de l'actualité la plus brûlante, il y a une glaciation de tout le reste, risquent d'être surpris. La question sociale surgit dans cette campagne avec une grande intensité. Je le constate dans tous mes déplacements.

Il y a la guerre dans les Balkans mais les licenciements continuent. Il y a la guerre mais les salariés d'Elf ne veulent pas d'une Europe où leur entreprise imprégnée d'ultra-libéralisme accepte, pour faire plaisir aux actionnaires des fonds de pension, de supprimer mille cinq cents emplois alors que les experts affichent un bonus de 8 milliards de francs…

Q - Le conflit dans les Balkans est-il de nature à faire évoluer votre analyse sur l'avenir de l'Europe ?

Incontestablement, l'évidence de cette campagne c'est le regard neuf du Parti communiste sur la construction européenne. C'est un regard nouveau et différent.

Nous sommes dans et pour l'Europe, mais en même temps nous ne sommes pas favorables à sa construction sous les auspices du libéralisme. Oui, à l'occasion de cette crise, notre réflexion a bougé. Nous considérons que les pays de l'Union auraient pu faire davantage à Rambouillet pour aboutir à une solution diplomatique. La vérité est qu'ils ont cédé à la pression américaine, et qu'ils ont été, en définitive, devant le fait accompli.

Le scénario, tel qu'il s'est joué, est un échec pour l'Europe. Tout cela nous fait réfléchir sur l'obligation de progresser vers une politique de sécurité indépendante des Etats-Unis, avec un rôle revalorisé de l'ONU. Je souhaite que l'Europe s'affirme comme une puissance pacifique capable de peser dans la partie mondiale, de faire entendre une voix originale et de s'émanciper de l'influence des Etats-Unis.

Je ne pratique pas ici, un antiaméricanisme primaire. On peut, on doit coopérer ; mais on doit d'abord exister. Cette volonté de domination n'est pas seulement militaire. Elle touche à tous les domaines : la culture, le commerce…

Lorsque les Etats-Unis multiplient les efforts pour nous obliger à importer de la viande aux hormones, nous avons tout de même le droit de résister à cette offensive. Je sais que le Sud-Ouest agricole me comprendra…

Q - A ce jour, en dépit de divergences sensibles – notamment en matière économique et sociale – rien ne vous a déterminé à prendre vos distances avec le gouvernement. Une opération terrestre au Kosovo serait-elle de nature à consommer la rupture ?

Il ne faut pas percevoir de façon trop schématique nos choix stratégiques. Notre engagement n'a jamais été d'entrer au gouvernement, d'y exercer un rôle critique puis de rentrer dans le rang et de suivre en silence… Notre volonté est d'être au gouvernement pour qu'il soit ancré le plus à gauche possible. Nous considérons que nous sommes plus efficaces à l'intérieur de l'institution que si nous nous contentions de faire des vocalises à l'extérieur… Tels que nous sommes, nous avons le sentiment de faire avancer les choses.

Lorsqu'a été évoquée l'hypothèse d'une opération terrestre au Kosovo, j'ai dit avec fermeté que nous étions opposés. Par la suite, le Premier ministre et le chef de l'Etat ont eu l'occasion de préciser que l'éventualité d'une guerre au sol n'obtiendrait pas l'approbation de la France.

Je ne veux pas tirer avantage de cette double détermination, mais j'ai le droit d'en être satisfait.

Pour nous, la participation au pouvoir ne se réduit pas à une alternative unique : ou bien le soutien inconditionnel ; ou bien la rupture… Nous sommes au pouvoir pour construire, pour ancrer à gauche les choix du gouvernement. A cet égard, des réformes nous paraissent aller dans la bonne direction, et ce constat nous donne à penser que nous sommes dans notre rôle, comme lorsque nous critiquons.

Q - Dix ans après la chute du mur de Berlin, le Parti communiste présente l'originalité d'être au pouvoir, au coeur de l'Europe. Etes-vous attentif à cette singularité de l'Histoire ? Avez-vous le sentiment de vous exprimer dans un registre défensif, ou bien vous sentez-vous investi d'une mission ?

Nous sommes en France dans une structure originale. Nous ne prétendons pas nous définir comme modèle. Nous avons tiré les enseignements de cette caricature du communisme qui a échoué dramatiquement à l'Est. Mais, en même temps, nous considérons qu'en France, il y a une sensibilité, une histoire communiste forte qui est un élément constituant de notre démocratie.

Le communisme n'est pas né au congrès de Tours, ni au mouvement de la Révolution bolchevique, il est, en fait, l'héritage des Lumières.

Aujourd'hui, la participation du Parti au gouvernement de la France – l'un des grands pays développés membre du G7 – est une réponse stratégique moderne.

Nous n'abandonnons pas la visée communiste. Nous avons une perspective différente. Nous ne voulons pas être moins communistes mais communistes autrement… porteurs d'une sensibilité sociale très profonde.

Nous voulons faire rimer communisme avec modernité et humanisme. Il n'y a rien de défensif dans cette ambition.

Permettez-moi enfin de rappeler que sans le PCF plus de majorité plurielle ! Que se passerait-il alors ! Lionel Jospin quitterait Matignon où il laisserait la place à Nicolas Sarkozy…

Q - La majorité plurielle assume sa diversité à l'occasion des Européennes. Mais ne prend-elle pas le risque d'apparaître aussi divisée que la droite sur un sujet qui engage notre avenir ?

C'est parce que l'Europe est une grande question qu'il faut mener un débat transparent. Personne, chez nous, ne fait mystère des différences d'approche. A d'autres époques, on les aurait tuées ou dissimulées le temps d'une élection.

Aujourd'hui, nous estimons au contraire que masquer nos dissonances ne serait ni loyal, ni efficace. Le débat doit être mené au grand jour.

Les Français n'attendent pas un unanimisme de façade. Il suffit de sonder nos concitoyens pour s'en persuader : 65 % d'entre eux – 80 % lorsqu'on s'adresse à des militants de gauche – sont favorables à la présence communiste au gouvernement.

Les Français, sont en réalité pleins de bon sens ; ils savent que la gauche est plus forte aujourd'hui parce qu'elle est plurielle. Si vous gommez les différences, le partenariat change de nature.

Nous avons trouvé depuis deux ans un type de cohérence. Je voudrais dire, à ce propos, que la fameuse méthode Jospin dont on parle tant procède d'une définition un peu restrictive ou unilatérale. En fait, nous en partageons l'efficacité. Nous sommes à égalité de mérite puisqu'il s'agit d'une politique que nous conduisons ensemble.

Notre métier est sans doute de critiquer vivement et d'infléchir lorsque ça ne va pas… Sur ce point, je tiens à dire qu'il est grave de pratiquer la fuite en avant en matière de privatisations et je ferai tout, pour que le gouvernement modifie cette orientation.

Cela dit, qui peut nier que nous avons fait bouger les choses. Les emplois jeunes, la couverture médicale universelle, la lutte contre l'exclusion, l'impulsion par les communistes y est pour quelque chose. L'action de nos ministres en témoigne.

Jean-Claude Gayssot a su empêcher la privatisation d'Air France. Marie-George Buffet s'attaque avec détermination à l'emprise de l'argent sur le sport. Michelle Demessine s'apprête à promouvoir le chèque-vacances à l'avantage de centaines de milliers de familles qui vont ainsi, contribuer à la prospérité et à la diversité de notre tourisme.

Je n'oublie pas l'exigence d'un projet européen pour l'emploi. Les privatisations donnent peut-être l'impression d'être portées par l'air du temps. Il s'agit d'une illusion. Moi, je regarde les résultats. Si l'on parvient à me convaincre de leur efficacité sociale, je suis prêt à prendre en compte cette évolution. Mais tout observateur sérieux se rend à l'évidence. Privatisation équivaut à suppression d'emploi. On ne peut pas, d'un côté, prendre des mesures pour créer des postes de travail et d'un autre côté ouvrir le tonneau des Danaïdes et encourager les privatisations qui font grimper le chômage.

C'est un paradoxe qu'il faut dépasser. Les Français nous ont élus pour que nous appliquions une politique de gauche ; nous en avons pris l'engagement. Un accord unit à cet égard le PC et le PS. Dans la mesure où nous respectons scrupuleusement notre parole nous avons raison de convier notre partenaire à ne pas renier la sienne et à honorer le contrat.

Q - Pour en revenir au Kosovo, n'est-il pas imprudent de proposer une liste dont le chef de file est hostile aux frappes aériennes tandis que le numéro 2 – en l'occurrence Geneviève Fraysse – leur est favorable. N'allez-vous pas donner le tournis aux électeurs ?

Notre cohérence – ne l'oubliez pas, – c'est à la fois le refus du libéralisme et la volonté de construire l'Europe. Pour ce qui est du Kosovo, à partir du moment où nous acceptions le principe d'accueillir des personnalités de sensibilités diverses, nous ne voulions pas imposer nos choix. Je ne connais pas une seule formation politique où, d'ailleurs une unanimité sans nuance s'exprime sur les Balkans. Observez le terrible désaveu que subit Daniel Cohn-Bendit ! Plusieurs de ses colistiers lui reprochent une posture de va t-en guerre…

François Hollande et Jean-Pierre Chevènement, présents sur une même liste divergent, eux aussi, dans leurs appréciations sur le Kosovo. Le ministre de l'Intérieur est, en réalité, sur cette question, beaucoup plus proche de ma propre sensibilité. C'est sur cette liste, n'en doutez pas, qu'apparaît la contradiction la plus forte.

Je veux encore vous faire observer que les interrogations les plus inquiètes sur ce conflit traversent la société toute entière, y compris les salles de rédaction.

Je veux ajouter enfin quelque chose d'essentiel. Nous sommes tous d'accord pour condamner la politique de M. Milosevic ; les méthodes barbares qui sévissent sous l'influence du poison nationaliste. Nos candidats sont unanimes pour espérer que s'ouvrent, sans retard, les chemins de la paix.

Nous souhaitons qu'intervienne une solution selon les règles retenues par les Nations Unies.

Il est temps que la France prennent l'initiative, obtienne de ses partenaires de l'OTAN qu'ils saisissent la plus petite opportunité pour mettre un coup d'arrêt aux bombardements. Il s'agit d'engager le processus de paix et de faire en sorte que les Kosovars puissent, le plus vite possible, retourner chez eux.

Q - Pensez-vous qu'au lendemain des élections, la majorité va recoller les morceaux sans arrière-pensées. Ne redoutez-vous pas que la compétition rende difficile la cohérence d'ensemble dans la dernière ligne droite de la législature ?

Ces élections sont importantes. En France, nous y sommes habitués, chaque élection, quelle que soit sa nature, laisse une trace singulière qui s'inscrit dans notre histoire. Mais nous ne sommes pas dans des élections législatives qui déterminent une majorité.

Je suis persuadé que notre liste va obtenir un résultat inattendu pour beaucoup. Je rappelle que nous avions comptabilisé 6,80 % en 1994. Notre espoir le plus modeste se situe aujourd'hui bien au-delà.

Quoi qu'il en soit, ce scrutin ne viendra pas modifier l'équilibre des forces au sein de la majorité plurielle et je ne vois rien qui puisse conduire à une remise en cause.

Par contre, il est évident que si la liste « Bouge l'Europe » obtient un résultat positif, les Français pourront se dire que le gouvernement sera mieux ancré à gauche.


La Provence : lundi 31 mai 1999

La Provence : votre liste « Bouge l'Europe » se situe, d'après les différents sondages, aux alentours de 8 %. Espérez-vous mieux au soir du 13 juin, ou serez-vous satisfait par un tel score ?

R. H. : « En 1994, la liste du Parti communiste avait obtenu 6,88 %. Les sondages nous créditent, cette fois-ci, d'un résultat sensiblement plus élevé. Les militantes et militants, les candidates et candidats de la liste « Bouge l'Europe !» multiplient les rencontres sur le terrain et les discussions avec les citoyens. Les échos suscités par ces initiatives attestent de l'intérêt grandissant que provoque notre liste. Nous allons redoubler d'effort dans les deux semaines qui viennent pour convaincre de l'efficacité du vote communiste. J'ai d'ailleurs la conviction que c'est de « Bouge l'Europe ! » que viendra la surprise au soir du 13 juin ».

L. P. : Les militants et la base semblent parfois désorientés par la mutation du PCF que vous avez engagé d'une main ferme. Le changement de nom fait partie des réformes les plus discutées…

R. H. : « Contrairement à ce que vous croyez, la grande majorité des communistes se retrouve parfaitement dans la mutation. Certains, il est vrai, expriment des questions, des désaccords, parfois. Nous en discutons, beaucoup et franchement. Le temps du monolithisme au Parti communiste, c'est fini, bien fini. Quant au changement de nom, j'ai déjà eu l'occasion de dire que nous n'avions pas l'intention d'abandonner le mot « communiste ». Je vous le confirme. »

L. P. : Quelle est la spécificité du message communiste dans le discours européen. Pensez-vous qu'il soit clairement perçu aujourd'hui dans l'opinion publique ?

R. H. : Notre liste est antilibérale, européenne et citoyenne, avec une priorité : l'emploi. Mais on ne peut en rester à des déclarations électorales. Pour réellement parvenir à l'Europe sociale que nous souhaitons. Il est indispensable de remettre en cause le trop grand pouvoir des marchés financiers. L'Europe a aussi besoin d'une plus grande démocratie et d'une citoyenneté mieux affirmée. Il faut s'attaquer à la toute puissance de la Commission européenne et de la BCE. Etendre les pouvoirs du Parlement européen, des Parlements nationaux et des citoyens eux-mêmes. On ne construira pas l'Europe sans eux. C'est tout cela que voudra dire le vote pour « Bouge l'Europe ! ». Ce sera le vote efficace pour ancrer à gauche le changement en France et la construction européenne ».

L. P. : Le Comité national, qui s'est tenu mercredi dernier à Paris, a t-il été suscité par un certain manque d'enthousiasme de l'appareil militant du PCF dans cette campagne ?

R. H. : Nous avons réuni le Comité national pour faire le point et envisager ce qu'on appelle « la dernière ligne droite ». Je remarque que toutes les listes ont la même préoccupation et je crois d'ailleurs que c'est une préoccupation tout à fait naturelle. Nous allons aborder ces deux dernières semaines tambour battant et je suis persuadé de l'engagement offensif, à nos côtés, des militants. »

L. P. : Vous sentez vous en porte-à-faux par rapport à la position de la France dans le conflit des Balkans, sujet sur lequel on ne vous entend, guère. Comment analysez-vous l'évolution de la guerre du Kosovo ?

R. H. : Dès le début du conflit, j'ai dit que les bombardements ne régleraient rien. Je maintiens cette appréciation et je la réaffirme chaque jour dans les rassemblements auxquels je participe. Nous disons ce que nous pensons avec un objectif : contribuer à un règlement politique rapide du conflit pour permettre la réinstallation des Kosovars sur leur sol en toute sécurité. La guerre n'a en rien ralenti l'intolérable épuration ethnique de Milosevic, à présent inculpé – et c'est justice – de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité par le tribunal pénal international. Aux souffrances des peuples kosovars s'ajoutent les conséquences désastreuses du conflit pour le peuple yougoslave. Et pour tous les peuples des Balkans. Il est plus urgent que jamais d'arrêter les bombardements et d'intensifier les efforts en faveur d'un règlement politique ».

L. P. : L'affaire de l'incendie criminel de la paillote du restaurant « Chez Francis » en Corse met à mal la volonté affichée par Lionel Jospin et le gouvernement de restaurer l'Etat de droit sur l'île de Beauté. Comment appréciez-vous les conséquences politiques de ce dossier sur la cohésion de la majorité plurielle ?

R. H. : « Je veux dire d'abord ma satisfaction de la conclusion de l'enquête sur l'assassinat du préfet Erignac… C'est très important pour le rétablissement de l'Etat de droit dans l'île. Cela peut contribuer à y restaurer un climat de confiance. Quant à l'incendie de la paillote, je ne vois pas en quoi il menacerait la cohésion de la majorité plurielle. Cela dit, il convient que la justice en éclaire toutes les responsabilités. Jusqu'au bout. Enfin, et inséparablement, la Corse a besoin d'une grande politique de développement, respectueuse de l'identité de son peuple. C'est décisif pour un règlement efficace et durable des problèmes qui s'y posent.