Articles de M. Bruno Gollnisch, secrétaire général du Front national, dans "Français d'abord" de la première et deuxième quinzaine de mars 1997, sur sa participation à l'émission de Bernard Pivot "Bouillon de culture" ("Voyage chez les "intellectuels"), et sur la violence contre les enfants et le rétablissement de la peine de mort ("Le caractère sacré de l'enfant").

Prononcé le 1er mars 1997

Intervenant(s) : 

Média : Français d'abord

Texte intégral

Français d’abord : 1re quinzaine de mars 1997

Tartuffes et Cie : Voyage chez les « intellectuels »

Le téléspectateur français a eu récemment l’occasion d’assister à un spectacle en apparence banal, un vendredi soir, à l’émission de Bernard Pivot, Bouillon de Culture : la présence d’un invité appartenant au FN

Quoi de plus naturel que d’inviter un député européen, professeur d’université, ancien doyen de faculté, professeur de langue et de civilisation japonaises, avocat de surcroît, à une émission culturelle ? Rien, sinon que ma présence n’était, en fait, destinée qu’à faire sensation, à susciter la répulsion.

Ce vendredi soir, il ne s’agissait pas d’évoquer sur la chaîne publique la culture des personnes cultivées, celle de savants, des professeurs, des lettrés ou tout simplement des gens de goût. Non, il s’agissait de la « culture des intellectuels ». Face à une dizaine de représentants de cette caste, le porte-parole du FN ne devait qu’être le symbole de l’inculture, de la non-culture. Dans un débat préparé ou chacun avait à jouer sa partition, le rôle qui m’était dévolu correspondait à celui de l’intrus, chargé dans un temps de parole très court d’être l’avocat d’un client déjà condamné.

Quelques jours avant cette émission, le Premier ministre avait déclaré à la radio « la culture c’est l’autre, le respect de l’autre, la tolérance de l’autre ». « L’autre » n’a pas été accepté, toléré par les représentants de la culture, de Cédric Klapisch à Bertrand Tavernier déguisé en Rabelais de fin de repas de communion, de Guy Sorman repêché par Alain Juppé depuis le naufrage de son journal L’Esprit Libre au ministre de la propagande et de la culture, Philippe Douste-Blazy. Ce soir-là, la culture tenait son héros, le directeur de Châteauvallon : Gérard Paquet.

Le cas Paquet

Ce dernier âgé de 53 ans, vient d’être licencié pour faute grave, non pas par le maire de Toulon, mais par l’administrateur judiciaire qui gère aujourd’hui le théâtre. M. Paquet, qui n’en finit pas de faire oublier qu’il est d’une famille « maurassienne, pétainiste et royaliste » a reçu le soutien des intellectuels et du ministre dans sa lutte contre le FN.

Transformant une institution élitiste et particulièrement coûteuse en symbole de la résistance culturelle au FN, le patron de Châteauvallon a inauguré un cycle de rencontres mensuelles sur le thème « Toulon, Orange, Marignane : l’urgence de comprendre » etc. M. Paquet n’a pas hésité à utiliser des fonds de l’association, des fonds publics, à des fins politiques de rap « Nique Ta Mère », dans le cadre du festival « Connexion hip-hop ».

Plus grave encore, le tribunal de grande instance de Toulon s’est montré particulièrement sévère sur la gestion du TNDI évoquant des irrégularités flagrantes et des fautes importantes. Un rapport de l’inspection du trésor a relevé des contrats passés à hauteur de 200 000 francs HT avec une association « Recherche et communication internationale » qui compte parmi ses salariés l’une des proches parentes de Gérard Paquet. Qu’importe tout cela, l’établissement peu regardant, fait de M. Paquet son héros à Toulon, comme il avait fait de M. Anglade à Vitrolles son étendard. Quels symboles et quel aveu !

La culture des cultureux

Chez M. Pivot, de tout cela il ne fut pas question. Le cœur du débat fut en définitive : même à dix contre un, fallait-il ou non inviter l’intrus ? Non, disaient les plus nombreux et les moins bien coiffés. Oui, disait un fin analyste prétendument libéral car il va dévoiler son vrai visage, hideux et grimaçant, cela va sans dire.

Chacun comprenait bien, en définitive, que le spectacle d’un homme jeté en pâture aux lions ne pouvait que susciter la compassion, ou mieux la sympathie du téléspectateur attentif et qu’il n’y avait rien de bon à révéler aussi crûment l’imposture de M. Paquet, triste fonctionnaire rebelle, à montrer si précisément l’ostracisme et le mépris dont certaines idées, et par contrecoup certaines personnes, sont victimes en France.

Dans son « Bouillon de Culture », Bernard Pivot nous a permis de démontrer que la prétendue censure à la bibliothèque d’Orange se résumait à la volonté d’introduire Présent, National Hebdo et quelques ouvrages patriotiques dans les rayonnages de l’établissement public. Il nous a offert la possibilité de dire que sur les murs de nos villes, la culture, ce n’est pas de ne pas être choqué parce que l’affiche de « Larry Flint » heurte vos convictions, mais c’est d’être assez vide de conviction pour ne même plus comprendre la peine de celles et ceux qui croient à des valeurs éternelles.

Quand on regarde les petits marquis de la culture, nantis et privilégiés, gros et gras de subventions de l’État, pétitionnaires endiablés méprisant le peuple de France, on arrive à se dire que la culture, c’est ce qui restera quand on les aura tous oubliés.


Français d’abord : 2e quinzaine de mars 1997

Face aux pédophiles et aux laxistes

Le caractère sacré de l’enfant

Les affaires Dutroux et Derochette en Belgique, et de nombreuses autres en France, que celle des quatre jeunes filles du Pas-de-Calais a presque fait oublier, ont suscité le juste courroux du peuple. La réaction la plus saine n’est pas venue des éternels pétitionnaires ou des défenseurs des Droits de l’Homme, mais d’un garde champêtre issu de la France profonde.

L’actrice Carole Bouquet qui appelle d’un joli sourire à la désobéissance civique s’occupe, nous dit-on, du sort des enfants battus. Elle aurait pu avoir un mot de compassion pour les adolescentes massacrées par des barbares à Boulogne-sur-Mer, apporter son soutien moral à la petite Maëlle ou à la gracieuse Sélia. C’est un simple garde champêtre qui a montré à la France l’image du courage, du dévouement et du civisme. De même, tandis que les élus de la Nation s’interrogent doctement sur les liens entre le Parquet et le ministre de la justice, des lois tordues n’empêchent pas les détraqués sexuels de venir roder autour des écoles avant d’avoir purgé leur peine. Les meurtriers des adolescentes du Pas-de-Calais étaient récidivistes, et l’un d’eux aurait dû être encore en prison…

La pédophilie est un phénomène de grande ampleur, comme le prouvent quelques coups de filets réalisés par la police. Sur 213 maniaques arrêtés et inquiétés, on a pu découvrir que le mal s’était installé dans le milieu enseignant, parmi des élus de la Nation comme à Orléans où un conseiller socialiste a été mis en accusation. On suspend les coupables, et après… Il est dorénavant une tradition dans ce pays : la protection des plus faibles n’intéresse guère, du moins quand ceux-ci ne sont pas des marginaux, des délinquants, des immigrés « sans-papiers »… On se contente de nous resservir les vieux couplets « rousseauistes » en accusant la « société », plutôt que de reconnaître que c’est la société qu’il faut défendre contre les éléments destructeurs et subversifs.

De l’enfant roi à l’enfant objet

Nos enfants sont choyés comme jamais. Mais l’enfant-roi est-il un enfant respecté ? On le fabrique en éprouvette. On le protège, on le vaccine, on le dorlote. On l’engraisse au Mac Donald, on le chasse de Nike, on l’emmène à Disneyland et, dès treize ans, in lui glisse un préservatif dans la poche. Il n’a plus qu’à chercher un « emploi de proximité » aux frais de l’État et des collectivités territoriales avant de toucher une retraite bien méritée ! Ainsi l’enfant finit par ressembler à une orchidée à qui le grand air est fatal plutôt qu’à un arbuste plein de sève, à un être assisté, politiquement correct, plutôt qu’à un homme libre.

Cet enfant-là est une idole. Or, reconnaître la valeur sacrée de l’enfant et, à travers lui, de toutes vies humaines, c’est le protéger dès sa conception, dès avant la naissance. C’est aussi lui donner le droit à une famille et à une patrie. C’est faire de lui le membre honorable et chaleureux de la famille dans laquelle il va prendre sa vraie place, non un individu réduit à ne compter que sur l’aide étouffante et anonyme de l’État.

L’inversion des valeurs

Reconnaître le caractère sacré de l’enfant, c’est enfin le défendre contre ses agresseurs, pédophiles ou autres, en restaurant une sanction à la hauteur du crime commis. Ainsi, dans le cas de meurtres d’enfants, d’assassinats et de meurtres avec viol, d’actes de tortures, il convient de rétablir la peine de mort pour que : « Justice soit faite ».

Les beaux esprits, qui militent aujourd’hui pour l’euthanasie, ont aboli la peine de mort qui doit être considérée pourtant comme un hommage à la responsabilité de l’homme. Comment peut-on alors parler de rendre justice quand on ne tient pas compte de la volonté de 80 % des citoyens et quand on refuse d’entendre les cris qui se sont élevés après l’enterrement de Peggy, Amélie, Audrey et Isabelle.

À l’image de l’homme, la Nation souveraine a des droits qu’aucun traité ne peut aliéner. Il serait vain de combattre pour la Nation sans se donner les moyens de lutter contre l’inversion des valeurs morales qui aboutit aux perversités dont nos enfants sont victimes dans leur chair, mais aussi dans leur âme.