Texte intégral
Le rapport d’activité du secrétaire général
Réuni à Paris le 28 janvier, le Conseil national du Rassemblement pour la République a approuvé à l’unanimité le rapport d’activité du secrétaire général, Jean-François Mancel. Celui-ci a présenté les diverses actions menées par le Mouvement depuis les assises de Chessy en octobre 1995 et a décrit la démarche de proximité et d’écoute choisie par le RPR pour élaborer son projet pour 1998. C’est Alain Juppé qui a clôturé un Conseil national également marqué par la ratification des investitures au Conseil supérieur des Français de l’étranger.
En présence du président du Rassemblement, Alain Juppé, Jean-François Mancel a présenté l’activité du Mouvement depuis les assises de Chessy, le 15 octobre 1995. « J’avais à l’époque assigné à notre mouvement trois objectifs majeurs : soutenir l’action du gouvernement, contribuer activement, par sa réflexion et ses propositions, à l’animation du débat politique, et conforter sa présence au cœur de la vie quotidienne de nos concitoyens, a-t-il rappelé. C’était là une perspective exigeante. Elle était à la mesure de la responsabilité immense qui nous avait été confiée au lendemain de la victoire présidentielle de Jacques Chirac : assurer le redressement de la France, mise à mal par deux septennats et dix ans de gouvernements socialistes, et lui permettre de relever les défis de l’avenir tout en confortant notre identité nationale à laquelle nous sommes, comme nos compatriotes, profondément attachés (…) Mais la tâche était difficile parce qu’il est toujours plus facile pour une formation politique de vivre une culture d’opposition que d’être le porte-parole d’une politique de courage et de vérité après des années de mensonge et de démagogie, parce que le président de la République, le Premier ministre et le gouvernement que nous soutenons ont dû faire face à un terrifiant bilan socialiste, fait d’erreurs, de fautes et d’inaction, qui avait mis la France en panne et à genoux : d’où l’intense confrontation de la durée nécessaire au redressement et de l’impatience légitime des Français de voir le changement s’opérer au plus vite. »
Soutien au gouvernement
Quinze mois après avoir fixé ces objectifs, le secrétaire général a pu dresser un premier bilan positif. Ainsi, sous son impulsion, le Mouvement a mené de nombreuses campagnes militantes afin de soutenir l’action du gouvernement. Trois idées ont guidé les onze campagnes ainsi menées : expliquer les réformes indispensables, promouvoir les résultats obtenus, et rappeler le poids de deux septennats et dix ans de gouvernements socialistes. Il s’agissait pour le RPR de faire comprendre aux Français que le gouvernement travaille pour améliorer leur vie quotidienne.
Réflexion et propositions
« Notre mouvement a été le seule force politique nationale à mener sur chacun des grands sujets qui ont animé le débat politique au cours de ces quinze derniers mois des débats profonds, sollicitant la contribution de tous nos compagnons, a également souligné Jean-François Mancel. Cela a été le cas sur la protection sociale, l’Europe, la défense, la modernisation de la vie politique, ou encore sur l’enseignement supérieur ou l’avenir de notre industrie. Sur chacun de ces sujets, nous avons prouvé que nous étions capables d’assumer un débat ouvert et que toutes les sensibilités, dans le respect du compagnonnage qui nous anime, pouvaient trouver au sein de notre famille une écoute attentive. Sur chacun de ces sujets, nous avons fait la preuve de notre aptitude à être une force de proposition imaginative. »
Mobilisation permanente auprès des Français
Le Mouvement se devait de rester constamment mobilisé, présent au cœur de la vie des Français. « Nous y sommes parvenus, là encore, en choisissant la voie de l’innovation », a expliqué Jean-François Mancel. « Innovation avec les contrats d’objectifs signés avec toutes nos fédérations (…) Innovation avec le recours à des moyens nouveaux de communication pour dialoguer avec les Français : c’est ainsi que nous avons ouvert il y a quelques semaines un site Internet (ndlr : http://www.rpr.org) (…) Innovation avec la préparation de la Fondation pour la République, qui nous permettra prochainement d’approfondir le débat d’idées et de contribuer au rayonnement de notre formation à l’étranger… »
Le secrétaire général a cité quelques éléments révélateurs de cette vitalité du Rassemblement : plus de 300 journées de formation organisées en 1996 dans 68 fédérations, plus de 350 déplacements d’orateurs nationaux, les grands succès remportés par la réunion des cadres du 5 mai 1996 ou la convention des Jeunes à Troyes, plus de 40 000 personnes partout en France réunies pour célébrer les 20 ans du Rassemblement, le 1er décembre… Il a également rappelé que le RPR comptait plus de 136 000 adhérents à jour de cotisation au 31 décembre 1996. Les résultats des divers scrutins partiels sont eux aussi éloquents : « Après 53 élections cantonales partielles, le Rassemblement totalise 12 élus contre 13 sortants, a souligné Jean-François Mancel. De même, en ce qui concerne les élections législatives partielles, au terme desquelles nous conservons 12 sièges contre 15 auparavant. »
Le projet pour 1998
« À un an d’échéances électorales décisives parce qu’elles vont déterminer la possibilité que soient menées à bien toutes les réformes engagées dans la durée de premier septennat de Jacques Chirac, loin de nous satisfaire des efforts entrepris, nous devons donner un nouvel élan à notre mobilisation », a déclaré le secrétaire général.
« Nous devons d’abord mener à bien la désignation de nos candidats. Ce travail est d’ores et déjà bien entamé », a-t-il expliqué, en précisant : « J’ai présidé depuis l’automne deux commissions d’investiture par semaine (…) Nous aurons ainsi, dès les prochains jours, achevé notre travail en ce qui concerne toutes les élections législatives et effectué un premier tour d’horizon des élections régionales. Cela va nous permettre de nous concerter d’ici Pâques avec nos partenaires de l’UDF, afin que nos candidats communs puissent disposer au plus tôt de leur investiture et prendre ainsi toutes les dispositions nécessaires, en particulier du point de vue de la réglementation du financement des campagnes. Préparées selon un bon calendrier, ces désignations de candidats se sont également déroulées, je tiens à le souligner, dans un parfait esprit de compagnonnage. Je crains qu’il n’y ait là quelque raison pour nos adversaires d’être jaloux. Notre situation à cet égard contraste en effet fortement avec le climat de zizanie permanente dont la gauche nous a encore une fois offert le spectacle au cours des derniers mois. Pour le PS et ses alliés, la préparation des élections, c’est un mélange de chaises musicales, de course à l’échalote et de poker menteur, avec pour fil rouge le tour de France désespéré de Bernard Kouchner à la recherche d’une énième circonscription… »
Préparer le combat électoral
Il s’agit ensuite pour le RPR de se préparer à affronter ses adversaires politiques. « C’est à nous de dénoncer ce commerce d’illusions du PS, a indiqué Jean-François Mancel, tout comme son hypocrisie sur l’immigration et son atermoiement sur l’Europe. C’est à nous également de mettre en parallèle leurs échecs et notre réussite, par exemple sur la sécurité, sur le logement, sur les comptes publics, sur la protection sociale (…) De même, nous saurons continuer à dénoncer et à combattre la démagogie permanente avec laquelle le Front national, dont tout nous sépare, cherche à tromper les Français et à exacerber les difficultés qui connaît encore notre pays, en y ajoutant la haine. Nous le ferons avec nos armes, en réaffirmant avec ardeur les convictions gaullistes qui fondent notre engagement politique. »
Affirmer notre présence sur le terrain
Enfin, le secrétaire général a appelé les élus et les cadres à aller sur le terrain à la rencontre des Français dans les mois à venir. Avec quatre objectifs : écouter, expliquer l’action du gouvernement et promouvoir les résultats obtenus, débattre avec les Français, proposer des idées concrètes. C’est dans cet esprit que va être préparé avec les Français le projet du RPR pour 1998. « Notre victoire en 1998, a affirmé Jean-François Mancel, dépendra bien sûr du bilan que nous présenterons aux Français : il s’articulera autour de la cohabitation, de 1993 à 1995, qui vit le début du redressement, et de la période postérieure à la victoire présidentielle, qui a permis son approfondissement et l’engagement des grandes réformes dont notre pays avait tant besoin. Elle dépendra aussi de notre capacité à montrer à nos concitoyens que notre majorité, dans la voie tracée par Jacques Chirac, saura continuer à relever les défis de l’avenir tout en créant les conditions pour que chacun de nos compatriotes accède à la France pour tous. Il s’agit là d’une tâche considérable mais je ne doute pas que nous parvenions à la mener à bien. Tous ensemble, forts du redressement engagé de notre pays, nous devons écrire son avenir », a déclaré Jean-François Mancel.
Pour conclure, le secrétaire général a appelé chacun à l’espérance et à la confiance. « 1997 va être pour nos concitoyens l’année de la prise de conscience, au sein de leur vie quotidienne, des conséquences bénéfiques du travail réalisé. Mes chers compagnons, nous avons travaillé dur. Nous avons fait notre devoir. Nous n’avons jamais douté et nous avons eu raison. Les promoteurs de l’inquiétude et de la morosité ont eu tort. L’heure est aujourd’hui à l’espérance et à la confiance. Ensemble, rassemblés au sein de notre mouvement et de la majorité unie, nous allons gagner les élections de 1998 et permettre à chacun de nos compatriotes d’être, demain, de nouveau, heureux et fier d’être Français. Ensemble, avec Jacques Chirac et Alain Juppé, nous allons réussir, au nom du gaullisme et pour la France. »
Morceaux choisis
« Bien gouverner »
Le président du Rassemblement est intervenu en clôture du Conseil national du 28 janvier. Il a insisté sur sa volonté de poursuivre la politique de réforme qu’il a initiée pour la France à la tête du gouvernement.
Réformer encore
« L’action pour les quatorze mois qui viennent sera placée sous le signe de la réforme. Le temps de la réforme n’est pas derrière nous, mais devant nous. Pourquoi ces réformes ? On ne change pas pour le plaisir de changer, mais parce que cela est utile et nécessaire. Nous ne réformons pas pour compliquer la vie des Français, mais pour la rendre plus facile, plus conviviale, et conforme à leurs attentes. »
Pour le mieux-être de Français
« Nous n’avons pas fait simplement une réforme de la sécurité sociale pour diminuer les déficits, même si c’était nécessaire. Nous avons fait une réforme de la protection sociale pour que l’on soigne mieux les Français, tous les Français. »
Priorité à l’emploi des jeunes
« La situation de notre pays comporte en ce début d’année 1997 de nombreux aspects positifs. Mais il y a un indicateur qui reste au rouge : l’emploi, sur lequel nous n’avons pas encore obtenu les résultats que nous escomptions. Notre difficulté, qui est inhérente à la situation française et qui fausse toutes les comparaisons avec les autres pays européens, c’est que notre population active ne cesse d’augmenter. »
« La priorité est l’emploi des jeunes (…) Je crois que la solution viendra de la volonté d’utiliser tous les instruments qui existent, de les utiliser sur le terrain, au plus près des réalités. »
Bien gouverner
« Au poste où je suis, la meilleure manière pour moi d’essayer de bien préparer les élections, c’est tout simplement d’essayer de bien gouverner dans les mois qui viennent. Bien gouverner, c’est d’abord être attentif aux aspirations des Françaises et des Français, être pénétré de la nécessité qu’aujourd’hui les décisions doivent être préparées dans le dialogue et la participation, tout en sachant parfois donner aux Françaises et aux Français des éléments de réflexion (…)
Ensuite, bien gouverner, c’est assurer la cohésion de la majorité en respectant bien entendu sa diversité. Mon rôle sera de tout faire pour assurer la cohésion de la majorité et j’appelle le Rassemblement à donner l’exemple. Nous avons besoin d’être soudés pour convaincre les Français que c’est nous qui portons l’espérance et la confiance.
Enfin, bien gouverner, c’est aussi, bien sûr, suivre les orientations fixées par le président de la République parce que lui, il œuvre sur le long terme. Il a la durée ; il faut que nous lui donnions les moyens, à partir de 1998, de parfaire l’action qu’il aura engagée dans la deuxième partie de son septennat. Il conduit la France vers le XXIe siècle, et s’il y a quelque chose qui nous mobilise au fond de nous-mêmes, dans nos cœurs, dans nos pensées, dans nos convictions, c’est bien la volonté de permettre à Jacques Chirac de poursuivre son œuvre et de réussir son septennat pour la France. »
Alain Juppé