Texte intégral
Le budget est la marque de fabrique d’une politique, l’acte majeur par lequel un gouvernement oriente la vie du pays, qu’il s’agisse de l’investissement public, de la fiscalité, ou du fonctionnement de l’État.
C’est assez dire combien nous sommes attentifs à la présentation des grandes lignes de la politique budgétaire autant qu’à l’examen des différents budgets des ministères que le gouvernement nous présente à l’Assemblée nationale.
Le président de la République l’a rappelé le 14 juillet : jamais autant d’argent n’est rentré dans les caisses de l’État depuis fort longtemps. Effort d’assainissement de nos finances publiques, réalisé par le gouvernement d’Alain Juppé, et environnement international exceptionnellement favorable se conjuguent pour faciliter l’élaboration du budget.
Et pourtant, la gauche plurielle n’aura pas saisi l’occasion qui lui était offerte de fabriquer une loi de finances qui prépare l’avenir. Elle aura, une fois de plus, sacrifié l’intérêt de la Nation à long terme à la satisfaction de ses médiocres intérêts électoraux.
Pour financer de nouvelles mesures frisant la démagogie pure et simple, le gouvernement a eu recours à la commodité que représente l’augmentation des impôts et taxes de toute nature. En ce domaine, assurément, l’imagination est au pouvoir !
Le résultat des choix idéologiques de la majorité plurielle est donc sans surprise : loin de profiter de la croissance retrouvée pour engager les réformes de fond qui s’imposent, on remet à plus tard les choix douloureux. On renonce à alléger le poids de la dette publique dans le PIB qui demeure écrasant. On se montre incapable de stabiliser les dépenses de fonctionnement de l’État. On taille dans les dépenses d’investissement, les plus utiles à l’avenir de nos territoires, de notre sécurité ou de notre défense nationale.
Étrange politique, en vérité, que celle qui consiste à décourager ceux qui produisent, qui investissent ou qui travaillent en les surchargeant de contraintes et de taxes ; étrange politique que celle qui consiste à augmenter les prélèvements obligatoires pour dynamiser l’économie nationale ; étrange politique que celle qui privilégie les effets d’annonce propres à rassurer le mythique « peuple de gauche » sur la réalisation des réformes susceptibles de libérer les initiatives et les énergies de ce pays.
Cette politique, nous la combattons. C’est pourquoi nous abordons ce débat budgétaire avec le souci non seulement de fustiger la frilosité gouvernementale mais aussi de proposer des amendements qui marquent notre volonté d’encourager, par des baisses d’impôts significatives, les familles, les classes moyennes, et au-delà, les forces de notre société.