Texte intégral
* Industrie de défense (héritage et restructurations)
La France a hérité de son passé une politique d’armement ambitieuse, à la fois pour des raisons d’excellence technologique et d’indépendance de ses approvisionnements. C’est cette politique, dont les origines sont très anciennes, qui explique qu’aujourd’hui encore notre pays ait développé une industrie forte et diversifiée dans le secteur des armements.
Pourtant, comme la plupart de ses alliés, la France doit tenir compte d’un contexte radicalement nouveau, marqué à la fois par le bouleversement du paysage stratégique et l’effort consécutif de réduction des budgets de défense, sans parler de l’effort général de maîtrise des déficits budgétaires. Simultanément, on assiste à une révolution technologique dans la conduite des opérations militaires, constituée notamment par la maîtrise et la diffusion de l’information, et à l’émergence de nouvelles menaces appelant de nouveaux types de défense.
Face à cette évolution très rapide, la réorganisation de notre politique et de notre industrie d’armement est dispensable si nous voulons continuer à disposer demain des équipements de systèmes procurant à nos forces l’avantage opérationnel garantissant l’efficacité de notre défense.
* Impératif industriels de défense
La phase de restructuration dans laquelle nous sommes totalement engagés s’inscrit par conséquent dans un ensemble d’impératifs parfois difficiles à concilier, et pour lesquels une politique est plus que jamais nécessaire si l’on veut maintenir une pleine cohérence. Impératifs que l’on peut ramener aux trois questions suivantes :
- quelle cible industrielle et technologique devons-nous viser en France et en Europe pour équiper nos forces au meilleur rapport coût/efficacité ?
- comment améliorer l’efficacité de l’investissement du ministère de la défense et la productivité des industries d’armement dans leur sphère d’activité économique devenue mondiale ?
- enfin, quel doit être l’accompagnement du redéploiement industriel, à la fois en termes sociaux et en termes de reconversion des bassins d’emploi touchés par la restructuration ?
Face à ces défis de nature technologique, industrielle, opérationnelle, économique et sociale, le ministère de la défense a fait le choix de ne se soustraire à aucune de ses responsabilités. La nouvelle politique d’armement que nous nous efforçons de définir entend répondre à l’ensemble de ces préoccupations, et le débat suscité par cette revue est une excellente illustration de la complexité du problème.