Texte intégral
Q. : Quels ont été les thèmes de votre entretien avec le président Bongo ?
R. : Nous avons parlé naturellement des relations très chaleureuses, entre nos deux pays et puis nous avons parlé assez longuement de la situation dans la région des Grands lacs et des préoccupations que nous partageons s'agissant des tensions et des drames qui se nouent actuellement dans l'est du Zaïre et à la frontière du Rwanda et du Burundi.
Q. : Quelle est votre position par rapport à ce qui se passe au Zaïre ?
R. : Comme vous le savez, le président de la République s'est exprimé sur ce sujet hier. La position de la France consiste, à tout faire pour que l'aide humanitaire puisse parvenir aux malheureux réfugiés qui sont chassés de leurs villages et des camps dans lesquels certains se trouvaient. Ils sont sur les routes. Nous avons envoyé un expert sur place. Notre secrétaire d'État à l'Action humanitaire, M. Xavier Emmanuelli, est en contact avec la Croix rouge, avec les instances internationales et nous soutenons, par ailleurs, l'action du Secrétaire général de l'ONU qui vient de désigner un représentant spécial, M. Chrétien, qui doit se rendre sur place, je l'espère, le plus rapidement possible. Par ailleurs, nous pensons qu'une action diplomatique est nécessaire. C'est pourquoi nous poussons les États de la région et l'Organisation des Nations unies à organiser enfin cette conférence des Grands lacs qui doit rassembler les pays de la région, le Zaïre, le Burundi, le Rwanda, l'Ouganda, la Tanzanie, pour qu'enfin on passe de cette situation de querelle, de conflit, de drame, à une solution négociée. Je pense en particulier au sort des réfugiés. Je pense à la nécessité que les responsables du génocide soient sanctionnés. Je pense aussi à l'organisation des pouvoirs publics qui doit donner à chacun et notamment aux minorités des garanties nécessaires, moyennant quoi la communauté internationale est prête à aider, l'Europe en particulier, la France naturellement, à la reconstruction. Mais pour aider à la reconstruction, encore faut-il qu'il y ait des arrangements, des accords clairs, stables et que chacun apporte sa détermination, sa volonté à maintenir la paix civile et à permettre aux familles de rentrer chez elles.