Texte intégral
Mes chers compagnons,
Je suis particulièrement heureux de vous retrouver ce soir autour Éric RAOULT.
Merci d’être venus si nombreux pour cette rencontre qui revêt avant tout un caractère amical.
Je suis particulièrement reconnaissant à notre ami Éric RAOULT de m’y avoir convié.
Éric, en charge des élections au sein de la direction transitoire du mouvement, accomplit un travail tout à fait exceptionnel qui mérite l’hommage de tous.
Sans doute ne mesurez-vous pas les heures que représentent le nombre d’auditions auxquelles il a procédé, les réunions qu’il a organisé, les arbitrages qu’il a préparé pour que nous abordions les échéances à venir dans les meilleures conditions possibles. Et si ces tâches l’ont retenues, plus souvent qu’il ne l’aurait souhaité hors de sa circonscription, c’est au nom de l’intérêt du mouvement.
Je sais que vous le comprenez, vous qui êtes, autant que lui, soucieux de contribuer à la force de notre Rassemblement.
Notre Rassemblement, que certains imaginaient déjà moribond et qui vient de donner, à la faveur d’une élection législative partielle, un signe éclatant de sa vigueur. Comment, en effet, ne pas saluer à sa juste valeur l’indiscutable victoire de notre compagnon François GUILLAUME en Meurthe-et-Moselle, Victoire dont l’ampleur constitue un heureux présage, même si je me garderai bien d’en tirer des conclusions hâtives.
Notre Rassemblement, que certains voyaient tentés par la nostalgie du passé et qui s’attache bien au contraire à se rénover, à se réconcilier, s’ouvrir comme en témoigne le Conseil national que nous avons tenu samedi dernier.
Notre Rassemblement, que des analystes peu scrupuleux disaient atone et qui administre, jour après jour, la preuve de sa combativité à l’Assemblée nationale en s’opposant, pied à pied, aux projets néfastes qui nous sont présentés.
Car ne vous y trompez pas : ce gouvernement dissimule, sous les apparences du modernisme, le plus étroit des dogmatismes.
Ce gouvernement cache, sous le paravent de la concertation, un comportement autoritaire.
Ce gouvernement agit, par-delà la modestie affichée, sur la base de ses préjuges et sur la foi de ses certitudes.
Depuis six mois, que voyons-nous ?
La mise en place d’une politique qui affaiblit notre économie, qui démobilise nos entreprises, qui décourage les initiatives : les 35 heures imposées, dans les conditions que l’on sait, au mépris du dialogue social, le matraquage des familles, la taxation de tout ce qui dans notre pays travaille, entreprend et épargne.
Le recours aux artifices pour lutter contre le chômage, avec la création de vrais faux emplois publics supplémentaires qui ne sont jamais que de mauvais stages d’entrée dans la fonction publique, susceptibles de créer au final problèmes, déceptions et frustrations.
Et pour couronner le tout, la pose de pièges destinés détourner l’opinion, à affaiblir l’opposition et alimenter le Front national. Comment expliquer autrement cet acharnement à modifier la législation sur l’immigration, à changer le droit de la nationalité ou à réformer les procédures d’asile ?
Rien ne justifiait de réouvrir ces dossiers. Ces nouvelles lois, étaient inutiles, elles sont de surcroît mauvaises, elles vont à l’encontre de l’objectif de maîtrise des flux migratoires que l’intérêt public exige et que les français attendent.
Et je le dis ici, dans ce département de Seine-Saint-Denis où l’on sait les difficultés de l’intégration. Il faut que tous les candidats à l’immigration clandestine sachent et comprennent que la France, en liaison avec ses partenaires Européens, à la volonté politique de lutter contre l’immigration irrégulière, et qu’elle s’en donne les moyens.
Alors, ce ne sont pas les emprunts de pure forme aux thèmes de la campagne présidentielle qui suffiront à nous convaincre du bien-fondé de la politique de M. JOSPIN, pas plus d’ailleurs, qu’ils n’emporteront, durablement, l’adhésion des Français.
Au fur et à mesure que le temps passe, nos compatriotes commencent à comprendre que la partition qu’on leur joue n’a rien à voir avec les accents qu’on leur fait entendre.
Non, il n’est pas possible d’invoquer à tout propos le pacte républicain et de supprimer, d’un même mouvement, le rendez-vous citoyen, de rendre l’acquisition à la nationalité automatique, ou de faire le lit du communautarisme.
Non, il n’est pas possible d’invoquer en permanence la croissance et l’emploi sans craindre de prendre des décisions qui ralentissent la première et découragent le second.
Il y a quelques jours, Monsieur Strauss-Kahn n’a pourtant pas hésité à taxer l’opposition de malthusianisme. Quand on appartient à un gouvernement qui plafonne les allocations familiales, qui réduit les avantages consentis aux emplois familiaux, qui gèle les grands travaux, ou qui réglemente la durée du travail, on s’abstient de ce genre de commentaires. Comme le dit le proverbe, c’est l’hôpital qui se moque de la charité !
Ce décalage entre les paroles et les actes ne cessera de grandir, dès lors que les Français percevront les conséquences concrètes des décisions qui sont prises sur les équilibres du pays. Car nous ne pourrons rester indéfiniment dans l’illusion de la symbolique.
Pour le moment, M. JOSPIN retarde l’inévitable confrontation avec le réel en renouant avec l’affrontement idéologique : on s’en prend au chef de l’État ; on stigmatise, devant le CRIF, la collusion prétendue de l’opposition et de l‘extrême droite ; on prend des libertés avec les droits du Parlement.
Mais toutes ces manœuvres ne tiendront pas longtemps face aux réalités, quand bien même le gouvernement voudrait donner l’image de l’acharnement au travail. On aimerait d’ailleurs que les ministres travaillent moins mais que leur action mette les français en situation de profiter du fruit de leur labeur.
Mes chers compagnons,
Il nous appartient donc de préparer sans attendre une alternative à la politique des leurres.
Et cette alternative s’établira sur la base de nos valeurs, trop souvent dénaturées et galvaudées. C’est à nous de réaffirmer sans ambiguïté les principes auxquels nous tenons ; les valeurs pour lesquelles nous nous battons : la Nation, la liberté, la solidarité, l’égalité des chances, la famille, la responsabilité, le travail.
Nous bâtirons sur ce socle, forts de notre diversité, un projet à la hauteur des immenses défis que la mondialisation nous impose.
Ce projet sera national, tant il est vrai que dans l’implacable compétition économique que nous vivons, la France doit réunir ses forces et mobiliser ses énergies.
Ce projet sera moderne parce que la liberté, l’égalité des chances, la récompense du mérite et la solidarité, sont plus que jamais des exigences qu’il nous faut défendre face au règne des castes, au spectre des ghettos ou à la tentation de l’individualisme.
Nous nous rassemblerons, dans l’esprit de compagnonnage qui nous a toujours habité, pour porter ce projet à la rencontre des Français.
Les prochaines échéances nous en donnent l’occasion. Nous ne la manquerons pas. Nous imposerons une nouvelle fois, en dépit, des manipulations prévisibles, un débat sur les grands enjeux nationaux et locaux.
Ce sera notamment le cas en Île-de-France, où le Rassemblement donnera l’exemple du renouvellement, de l’ouverture et de la féminisation. Nos candidats combattront sur leurs convictions et sur leur programme. Ils agiront, fidèles à leurs idéaux, dans la clarté la plus totale à l’égard de tous nos adversaires. C’est ce que souhaitent les militants qui attendent des élus, des responsables, de tous ceux qui représentent le mouvement gaulliste, un engagement sans faille, un comportement sans reproche, des déclarations sans équivoque. N’oublions jamais que nous devons à leur désintéressement et à leur soutien nos mandats et nos fonctions.
Je fais confiance, ici, en Seine-Saint-Denis, à Éric Raoult, militant exemplaire depuis tant d’années, pour mener avec vous nos listes au succès.
Je sais que vous abordez l’année qui vient avec détermination et espoir.
Non, rien n’est insurmontable pour ceux qui puisent leur énergie dans l’inspiration du gaullisme.
Rien n’est interdit à ceux qui ont la force de convaincre.
Rien n’est impossible à ceux qui osent livrer des combats difficiles.
Vous êtes assurément de ceux-là.